À la veille des Jeux olympiques, la Ville de Paris n’est pas au bout de ses peines : il n’y a pas que des clandos à cacher mais aussi les graffitis qui ont proliféré sur la quasi-totalité des murs de la capitale. Redresser la barre après des années de laxisme, voire de complaisance, c’est peine perdue ! Les tags ont tout envahi : rideaux métalliques des devantures des commerces, monuments publics et privés, friches industrielles, chantiers, rames de métro, camions, espaces publicitaires, mobilier urbain…
Il faut remonter aux années quatre-vingt pour voir apparaître le « street art ». Paris, métropole mondialisée ne devait pas être en reste devant ses sœurs New York ou Berlin !
C’est la grande époque des fresques murales dans les no-man’s land des banlieues paupérisées où la désindustrialisation commençait à faire des ravages. Elles font déjà l’objet d’un nouveau tourisme, comme le long de la piste cyclable du canal de l’Ourcq des promeneurs du dimanche. Des graffeurs promus à une belle carrière ont commencé à se faire connaître : Blek, Bansky, Basquiat, Lady Pink, Futura 2000, Miss tic et bien d’autres.
C’est la naissance d’un nouvel art dans un Paris qui s’ennuie. Les gauchistes s’enthousiasment pour ce « renouveau culturel ». Jack Lang, ministre de la Culture, mais aussi plus tard Douste-Blazy y voient une chance d’introduire « la culture » dans “les quartiers”, même quand il s’agit de contre-culture aux consonances américaines que l’on qualifierait aujourd’hui de wokistes.
Les sociologues ne tardent pas à s’emparer du sujet : en 1990 le sociologue Michel Kokoreff y voit l’expression d’un malaise urbain durable et la tentative de « réinvestir une ville fragmentée sous la forme d’un marquage symbolique. Une pratique associée au frisson du risque et au plaisir ludique de faire trace ».
La chercheuse Virginie Grandhomme enquête trois ans pour le CNRS auprès de graffeurs nantais, ce qui aboutira à la production d’un reportage paru en 2014 « Je vous salis, ma rue ! »
Le « subway art » a pourtant bien vite été dépassé : le 1er mai 1991, la luxueuse station de métro Louvre est vandalisée par des « writers » adeptes du hip-hop. Les frais de remise en état s’élèveront à 500 000 francs, à la charge de la RATP (donc de l’usager et du contribuable). Sans doute, une réaction contre la fréquentation d’un musée jugé trop bourgeois ? Des années plus tard, le 28 janvier 2024, au nom d’un « droit à une alimentation saine et durable », des militantes écolos aspergeront de soupe le tableau de la Joconde à une heure de grande affluence… L’éco-vandalisme fait son apparition, s’inscrivant dans une sempiternelle mouvance d’insoumission.
Les pouvoirs publics ont tardé à réagir : si aujourd’hui la complaisance n’est pas comparable à ce qu’elle était à l’époque de Jack Lang, une solution a d’abord consisté à accorder des “droits à taguer” sur des murs dédiés aux artistes.
Le dépôt de la SNCF de la rue Ordener en est un exemple. Mais aussi le mur des établissements Tafanel de la rue d’Aubervilliers. On voit même, en juillet 2016, la SNCF, la municipalité du 18e, la préfecture de police, l’ambassade des États-Unis sponsoriser une fresque murale ayant pour thème « la lutte contre les discriminations et pour l’égalité ».
Il faut reconnaître que les scènes présentées sont réalisées avec un certain talent. Mais, la démocratisation aidant, les graffeurs professionnels sont très vite dépassés par des tagueurs en herbe, séduits par l’audace de leurs grands frères. Slogans politiques brutaux, apologie de la violence urbaine, de la défonce, appel à l’émeute urbaine, marquage de territoire pour les dealers, tout s’amalgame dans un joyeux délire graphique.
Les messages politiques ne sont guère originaux : « nique la police », « ACAB » (traduction : all cops are bastards), allant sans détour jusqu’à l’incitation à la haine. Ainsi des messages antisémites ou visant des sympathisants dits d’extrême droite se banalisent dans les rues de la capitale. Récemment, la conseillère municipale de Chamond (Loire) est insultée et menacée de mort, par tags. L’ethnicité s’affiche au grand jour, sans négliger les appels au djihad et au racisme anti-blanc.
La municipalité parisienne est prise de court mais la gauche caviar ne crachant pas sur ses biens immobiliers, la Ville de Paris met en place un service gratuit dédié à l’effacement des tags.
Chaque année, la Ville de Paris doit réviser son budget à la hausse pour l’effacement des tags : 8 millions d’euros pour 2022 (une augmentation de 38 % par rapport à l’année précédente) pour un résultat navrant ! Cinq cents tags enlevés chaque jour. Elle incite les syndics de copropriété à déposer des plaintes dans les commissariats. Mais à quoi s’attendre avec une réponse pénale largement insuffisante ? Le tag ou le graffiti, considéré comme un dommage léger, est puni de 3 750 € d’amende et d’un travail d’intérêt général. C’est moins grave qu’une plaisanterie dans un article de Riposte Laïque !
https://www.20minutes.fr/paris/3262691-20220331-mairie-paris-lance-chasse-tagueurs
L’adjoint au maire de Paris, Nicolas Nordman, tout en étant dans le déni de l’insécurité réelle, reconnait que « la dégradation visuelle participe au sentiment d’insécurité ». Mais la Mairie de Paris joue-t-elle double jeu ?
Dans un article du Figaro datant du 27 avril 2021, Élisabeth Pierson donne la parole au président d’une association de riverains, Demain la Chapelle. Celui-ci dénonce le fait que la Mairie de Paris a subventionné une galerie d’art de la rue Quincampoix faisant l’apologie du graffiti : il reconnaît même un tag réalisé en toute impunité sur les colonnes blanches du viaduc où passe le métro aérien entre Stalingrad et La Chapelle !
Côté RATP, les dégâts sont considérables et une véritable lutte s’est engagée contre les tagueurs.
Dans un article de Télérama du 30 avril 2018, François Chevalier écrit : « Face à la recrudescence, l’entreprise publique de transports en commun réagit en investissant massivement dans un plan baptisé « La reconquête du territoire », dès juillet 1989, à l’initiative de son président Christian Blanc. Se sentant abandonné par un ministère de l’Intérieur jugé trop laxiste sur le dossier de la délinquance souterraine, la Régie annonce dans la presse qu’elle part en guerre contre les tags. Elle muscle son jeu en créant le Groupe d’intervention et de protection des réseaux (GIPR, ex-GPSR), soit cent dix agents armés, et en équipant ses rames de pelliculages spéciaux censés protéger les carrosseries. En un an, la RATP va dépenser pas moins de 55 millions de francs (soit 8,4 millions d’euros) dans la bataille. La somme allouée au nettoyage de la ligne 13 — régulièrement prise d’assaut par les 93MC et les NTM — représente à elle seule 10 % de ce budget colossal. »
Et si la permissivité à l’égard des graffeurs « canal historique » n’avait pas finalement ouvert la voie à la culture de la transgression, au non-respect du bien commun, au vandalisme gratuit, sous des prétextes plus ou moins fallacieux ? Au nom de l’art contemporain, Anne Hidalgo protège des graffeurs, sauf peut-être quand ils s’en prennent à son propre portrait !
La faute à la société ? Certains tagueurs confient qu’il s’agit pour eux d’évacuer leur « haine de la société ». N’est-ce pas plutôt le résultat de la culture victimaire insufflée par nos « élites », à une génération oisive qui n’a jamais manqué de rien ? Aux côté des toxicos, des racailles, des militants de la diversité, on aussi affaire à des fils à papa en mal de frissons, étudiants attardés, écolos bobos donneurs de leçons, rejetons de la super classe mondiale qui de toute façon et quoi qu’il leur arrive s’en sortiront toujours !
Quelle image va donner Paris dans quelques mois au reste du monde ? Une ville déclassée, sale, taguée de partout, livrée au pillage et à l’insécurité. Une décadence qui n’est pas sans déplaire aux nostalgiques de la révolution permanente qui encombrent nos institutions.
Madame Hidalgo, la tolérance zéro, c’est trop tard ! Vous en paierez le prix !
Hector Poupon
https://ripostelaique.com/jo-cachez-ces-tags-que-je-ne-saurais-voir.html
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Toutes ces écritures et ces dessins,sont l’expression des cerveaux malades,que nous avons dans notre pays.
« Il faut reconnaître que certains tags sont faits avec art » C’est vrai. Certains sont de véritables artistes. D’un réalisme surprenant. Malheureusement la plupart sont à vomir. Vu le prix des bombes de peinture je me suis toujours demandé avec quel argent ils achètent ça. Argent de la drogue, vols, RSA, porte-monnaie des petites vieilles ?
Regardez les reportages sur le métro russe ou les villes de Russie. C’est édifiant. Ah par contre, j’ai vu un tag en ville, sûrement un désespéré, qui a écrit : Les Arabes dehors. En repassant devant deux heures après la mairie avait tout fait effacer. Par contre les slogans anti-français, anti-police sont toujours là. Mystère… Ah oui le maire est écolo Nupes.