Je me marre… les voitures électriques n’aiment pas l’hiver !

Fort intéressant article d’Alantico

Atlantico : Selon le New York Times, les conditions climatiques particulièrement difficiles et froides de cet hiver entraînent des difficultés pour les utilisateurs de véhicules électriques dans le Nord des Etats-Unis, notamment pour recharger leurs véhicules. Avec un temps glacial, les batteries des véhicules électriques sont-elles moins efficaces et ont-elles une autonomie plus courte ? Le temps de recharge est-il plus long par temps froid ? Comment expliquer ce phénomène ? 

Jean-Pierre Corniou : La vulnérabilité au froid des batteries est un phénomène connu dans les voitures thermiques qui sont toutes équipées d’une batterie 12 v pour le démarrage. Selon la Fédération norvégienne de l’automobile, la baisse de la charge des batteries lithium-ion d’un véhicule électrique est de l’ordre de 20%. Mais c’est une perte temporaire qui n’a pas d’incidence sur l’autonomie du véhicules en conditions courantes. La plage optimale de températures extérieures pour les véhicules électriques se situe entre 15° C et 30° C. En période froide, les ions se déplacent plus lentement de l’anode vers la cathode car l’électrolyte est plus visqueux. Par ailleurs, le froid ralentit aussi la vitesse de circulation des ions, de la cathode vers l’anode, pendant la phase de recharge, qui prend donc plus de temps. En revanche, une température plus  élevée améliore l’autonomie. De plus, le froid conduit les conducteurs à accroitre le chauffage de l’habitacle ce qui accroit la consommation électrique. Ce sont des pratiques bien connues des conducteurs de véhicules thermiques dans les pays ou régions froides qui doivent être transposées dans le nouveau monde du véhicule électrique où les contraintes sont différentes. Le gaspillage thermique propre aux véhicules à combustion interne peut certes être exploité l’hiver mais est une faiblesse structurelle de ces véhicules en condition normale d’utilisation.

Les voitures électriques sont-elles adaptées aux hivers rigoureux ? 

Les hivers rigoureux rendent la mobilité beaucoup plus difficile et aléatoire, quel que soit le moyen de transport choisi, avion, train ou voiture et chacun a pu déjà en faire l’expérience déplaisante. Mais la croissance du parc de véhicules électriques a mis en relief la vulnérabilité particulière des voitures électriques à batteries qui voient leur autonomie réduite par le froid alors que l’efficacité des bornes de recharge est également moindre. Le froid glacial qui frappe les Etats-Unis et le Canada cet hiver – on a atteint -35° C dans le Midwest mi-janvier – a mis beaucoup de conducteurs de véhicules électriques en difficultés et alerté l’opinion sur cette faiblesse manifeste des véhicules électriques. Cette mauvaise publicité pour les véhicules électriques est malvenue alors que beaucoup de conducteurs sont encore rétifs à troquer leur moteur thermique bien connu pour les aléas du monde électrique ; néanmoins, le parc se développe rapidement et est appelé à croitre encore plus fortement dans les prochaines années. Il faut souligner que d’ores et déjà la Norvège, pays du Nord, est le pays au monde qui détient dans son parc automobile la plus forte proportion de véhicules électrique, et où les VE représentent 80% des ventes en 2023, ce qui en fait un banc d’essai idéal, comme certaines régions de Chine.

Alors que les véhicules électriques doivent permettre d’accélérer la transition énergétique, de réduire nos émissions de CO2 et de lutter contre le réchauffement climatique, comment expliquer que le froid soit l’ennemi des véhicules électriques, réduise l’autonomie et provoque de telles pagailles pour les usagers, notamment en quête des précieuses bornes de recharge ? 

L’histoire du véhicule électrique est très courte -15 ans – par rapport à celle du véhicule thermique, qui a plus de 130 ans. Les chroniques du début du XXe siècle fourmillent d’anecdotes sur toutes les pannes des premiers véhicules thermiques, sur leur faible autonomie, la difficulté à trouver de l’essence, leurs crevaisons fréquentes et l’inconfort et la dangerosité des routes. Ces problèmes ont tous été résolus, point par point, tout au long de l’évolution technique de cette industrie mais aussi grâce aux progrès de l’infrastructure routière et des services. L’écosystème du véhicule électrique qui se met en place va connaitre une courbe d’apprentissage beaucoup plus rapide, s’appuyant sur l’expérience acquise avec le véhicule thermique et les progrès du numérique.

Plusieurs difficultés sont imputables au système de recharge. La disponibilité des bornes, la qualité de l’information qu’elles diffusent,  la multiplicité des systèmes de paiement et les prix jugés aléatoires sont très souvent relevés par les utilisateurs. Lorsque les conditions météorologiques créent une tension sur la demande de recharge, ces dysfonctionnements sont très douloureux pour les utilisateurs. Une étude récente menée par UFC-QueChoisir et publiée en décembre 2023 dénonce la « grande confusion » qui règne sur la tarification  de l’électricité, totalement décorrélée de la qualité du service. L’étude note des écarts de 830% sur une borne de faible puissance, 380% sur une borne de moyenne puissance et 190% sur une borne rapide. Or la transparence des tarifs est absolument indispensable pour créer la confiance du consommateur car ces variations sont jugées fantaisistes et aléatoires. Par ailleurs, l’objectif est de disposer de 400 000 bornes publiques en 2030 alors que le premier plan de 2015 prévoyait 100 000 bornes installées en 2020, objectif seulement atteint en mai 2023. Aussi le gouvernement s’est engagé sur le financement, à hauteur de 200 millions d’euros, d’un programme d’accélération de l’équipement de nouveaux points de recharge, notamment rapides.

Ceci ne consolera pas les « adopteurs précoces » qui doivent faire l’expérience, parfois amère, des limites actuelles intrinsèques du véhicule électrique comme des imperfections des systèmes de recharge.

Lire la suite ici :

 

https://atlantico.fr/article/decryptage/vague-de-froid-et-voitures-electriques-ne-font-pas-bon-menage-jean-pierre-corniou

 938 total views,  1 views today

image_pdf

21 Commentaires

  1. A souligner que chaque fois que des mesures impopulaires et catastrophiques sont imposées, on évite soigneusement de nous dire que ça vient d’en haut.
    Il ne faudrait surtout pas que Bruxelles devienne impopulaire et que les Francouillons veuillent s’en débarrasser.

  2. Vu le refroidissement climatique qui s’annonce, on pourra se marrer des GIEC et des pauvres gogos qui se seront fait avoir avec une voiture électrique.

  3. On s’en fout !!! avec le “””” réchauffement climatique produit par les pets des vaches “”””,tout cela n’arrivera plus !…… Je ne suis pas écolo!! je suis respectueux de la nature !! je tri mes déchets, je ne jette rien dans la nature, je n’utilise pas de voiture électrique qui a commencée a polluer bien avant d’être vendue ( ou achetée )

  4. Ce qui se marrent, ce sont surtout les rois du pétrole qui constatent qu’on n’arrive pas à développer d’alternative simple aux moteurs thermiques…
    La voiture thermique, VRP de l’islamisme à travers le monde…
    à méditer !

  5. Des chercheurs américains se sont intéressés à transposer des systèmes de recharges rapides de l’aérospatiale à des batteries de voitures. Les résultats sont très encourageants. 5 min pour une recharge complète. Ça ne règle pas le problème du froid mais je ne doute pas que des chercheurs trouvent une solution. Pourtant je continue de penser que l’hydrogène sera la solution de l’avenir. Pour ma part je roule au mix GPL/ essence. 0,95€/L. Il faut juste habiter près d’une station GPL pour que se soit rentable et sans prise de tête d’utilisation.

  6. Même punition pour les pompes à chaleur et leurs soumis qui doivent utiliser un chauffage d’appoint au charbon, au bois, au gaz et à l’électricité.

    • Jadis, en maison individuelle, j’ai utilisé une pompe à chaleur qui a toujours bien fonctionné et mon ancienne chaudière classique par temps très froid (mais rare).

    • Je me chauffe avec une pompe à chaleur. Aucun soucis jusqu’à -10°. Au-delà ça devrait ramer un brin. C’est annoncé jusqu’à -15°. J’ai un gros doute. Mais chez nous les hivers ne sont pas trop rudes. Par contre au niveau de l’économie c’est vraiment performant. Même s’il faut un chauffage d’appoint pendant une semaine une fois tous les 10 ans, je pense que ça vaut la peine. Et l’été on a la clim, même si on ne l’allume que 15 jours dans l’année et encore, ça fait du bien lors des canicules. De toutes façons, pas le choix sur une maison neuve que la pompe à chaleur ou les panneaux solaires.

      • En 6 mois, j’ai eu deux pannes électriques de 12 heures chacune…
        Je soupçonne un transfo sous dimensionné, ou alors de la mauvaise qualité, des équipements (modernes) au rabais !
        Le chauffage central ne fonctionne pas sans élect., la pompe du circuit en a besoin !
        Il faut donc une batterie avec les panneaux si on veut assurer une permanence de fonctionnement.
        Une chance, j’ai un poêle et j’ai pu malgré le 0 dehors maintenir 16 degrés dans mon séjour…
        Mon pharmacien voisin m’a dit son assureur furieux, 6000€ de médocs nécessitant une température basse à jeter…

  7. Et la voiture électrique en Afrique? Il y a des milliers de villages qu n’ont même pas assez d’électricité pour allumer une ampoule LED de 7 watts. Quand il n’y aura plus de voitures essence et diesel en Europe, en 2035, because les voitures électriques, les diesel et les essence seront fourgués en Afrique. Ben voyons, comme dirait l’ami Zemmour. Le “réchauffement climatique” devrait pourtant rassurer les CVE (cobayes de la voiture électrique), qui n’auront plus à craindre le gel et les claquages de batteries…

  8. Quand on sait que les batterie 12 v des voitures thermique claque surtout en hiver. ça viens d’arriver à ma voisine, la semaine dernière alors qu’il avait gelé et aussi à ma voiture l’hiver dernier. Donc les voitures tout électrique, ce n’est pas 130 euros comme sur une voiture thermique. moi aussi je me marre….

  9. “Alors que les véhicules électriques doivent permettre d’accélérer la transition énergétique, de réduire nos émissions de CO2 ” Le premier mensonge, mortifère, est basé sur le second : le CO2 n’a rien de mauvais très au contraire.

  10. Allez-y avec vos toaster à roulette !…déjà que l’autonomie annoncée est de 20% surestimée !…après 7 ou 8 ans, il sera IN….VEN…DABLE !…personne ne voudra acheter ces bouses à pile ou l’autonomie sera encore fortement diminuée et (ou) le remplacement des batteries coutera une blinde !…sans même parler du “recyclage” des batteries qui n’est jamais abordé !

  11. Conclusion i faut être bien ignorant pour acheter une voiture électrique, pour croire que le CO2 que nous produisons cause un bouleversement climatique ou pour se faire vaxxiner contre le Covid.

    • Moui…C’est triste, rappelez-vous le niveau de ceux avec qui nous partagions la salle de classe , vous aviez sans doute estimé qu’il manquait énormément de radiateurs près desquels aurait voulu s’épanouir, le futur corps électoral de France!

  12. Mais tout va bien, en même temps, il y a encore des gens en France qui n’ont ni téléphone ni internet voire pas d’eau courante pour certaines communes.
    Mon beau-frère et ma sœur habitent en Meurthe et Moselle où tout le village est équipé de…fosses septiques. Le tout-à-l’égout n’est qu’une vue de l’esprit au 21e siècle.

    • On m’a dit qu’il fallait le coran continu pour recharger les batteries, il faut donc redresser le coran alternatif, non?

    • Enfin….quelqu’un qui s’informe ailleurs qu’auprès des ‘experts’ du GIEC.

Les commentaires sont fermés.