La frégate française multi-missions »Languedoc » qui s’est défendue hier en mer Rouge contre une attaque des Houthis du Yémen.
Le Yémen et les Houthis s’invitent dans l’actualité
Dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 décembre 23, la frégate française ‘’Languedoc’’ qui patrouillait en mer Rouge a détecté deux engins volants ou projectiles « qui se dirigeaient droit sur elle » (communiqué de l’Etat-major des armées françaises). L’observation de la trajectoire et de la vitesse de ces deux engins ou projectiles, leur départ correspondant au nord du Yémen et leur direction vers la frégate étant vérifiée, déclencha une riposte dirigée contre cette ‘’menace caractérisée’’. Il y eut ‘’interception et destruction.’’ Il s’agissait de drones, les deux drones ont été abattus.
Le ‘’Languedoc’’, frégate multi-missions, naviguait régulièrement en mer Rouge, à 110 kilomètres des côtes yéménites, donc hors des eaux territoriales, dans le cadre des missions ordinaires de la marine nationale française.
Bien entendu, ce navire de guerre n’était pas là en croisière de tourisme ; il avait l’œil et l’oreille aux aguets, prêt à déjouer toute attaque. Notamment pouvant provenir du nord du Yémen qui est aux mains des ‘’rebelles Houthis’’. Des menaces avaient été proférées depuis plusieurs années déjà par cette partie de la population yéménite en conflit depuis le début du 21 ème siècle avec la République du Yémen avec laquelle ils partagent le même territoire.
La majorité de la population yéménite et le gouvernement de la République sont des musulmans sunnites, en relations étroites avec leur voisin immédiat, l’Arabie saoudite, qui les soutient. Alors que la minorité des Yéménites vivant dans le nord-ouest du pays, sont également des musulmans mais d’option chiite, qui se sont donc rapprochés de l’Iran qui les soutient. Ils ont pour nom les Houthis. Le Yémen est donc partagé en deux et ce sont les ‘’rebelles Houthis’’ qui font parler d’eux.
Ces Houthis menaçaient, sans autres précisions, de perturber le trafic en mer Rouge, sur cette voie maritime stratégique. Mais leurs menaces ont pris un volume supérieur samedi dernier 9 décembre lorsqu’ils ont menacé d’attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas une aide d’urgence.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux avant leur attaque de la frégate française, les Houthis avaient déclaré qu’ils « empêcheraient le passage des navires se dirigeant vers l’entité sioniste« si les habitants du territoire palestinien, bombardé par Israël depuis deux mois, ne recevaient pas en urgence davantage d’aide humanitaire, comme de la nourriture et des médicaments.
Quelques heures après ce communiqué, et à la faveur de la nuit, les Houthis ont donc lancé deux drones contre la frégate française ‘’Languedoc’’ qui se trouvait à 110 Kms à l’ouest du port de Hodeïda qui est sous le contrôle des Houthis. L’agression des musulmans houthis est caractérisée.
Ayant détecté à temps la menace et se voyant en état de légitime défense, le ‘’Languedoc’’ les a abattus en plein vol au-dessus de la mer Rouge.
Dès que la nouvelle de cette attaque houthie contre le ‘’Languedoc’’ a été connue, ce dimanche matin 10 décembre, un communiqué du Hamas adressé à l’AFP a salué la décision ‘’courageuse et audacieuse’’ des rebelles yéménites.
Le Hamas tente en effet d’entretenir ce qu’il appelle ‘’l’axe de la résistance’’ contre Israël, en fédérant le Hezbollah libanais et les Houthis. Le communiqué ajoute : « Nous appelons les pays arabes et musulmans à user de toutes leurs capacités, sur la base de leurs responsabilités historiques et par esprit chevaleresque, pour lever le siège de Gaza« .
Que pèsent les Houthis du Yémen ?
Le Yémen est un pays du Moyen-Orient situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d’Arabie, en Asie.
Le Yémen est entouré à l’ouest par la Mer Rouge, au sud par le Golfe d’Aden et la mer d’Arabie (ou mer d’Oman), à l’est par le Sultanat d’Oman et au nord par le Royaume d’Arabie saoudite. Quelques kilomètres seulement le séparent de Djibouti et de l’Érythrée, qui sont à l’ouest et sur l’autre rive de la mer Rouge.
Le Yémen compte aujourd’hui 33 millions d’habitants.
Il n’est République que depuis 1960, étant auparavant et pendant un millénaire un imâmat (sorte de califat). En 1960 il ne comptait que 5 millions d’habitants.
Comme la plupart des pays musulmans, la population du Yémen est pauvre (la vraie vie sera après la mort et dans le paradis d’Allah, les musulmans doivent en général se contenter de subsister en attendant la mort) et en guerre, victime de la violence et de la désorganisation qui caractérisent les pays soumis à la sharia lorsqu’ils n’ont pas basculé dans l’autoritarisme censé régler le problème. Le sens de la nuance, de l’équilibre, du respect de l’opinion d’autrui n’est pas le fort des pays musulmans.
La pauvreté économique du Yémen est caractérisée par un manque de moyens de revenus et par la hausse des prix, ce qui aboutit à ce que 80 % de la population du pays vivent depuis 2015 sous le seuil de pauvreté, à la limite de la situation de famine. 90 % de ses revenus proviennent de l’exploitation du pétrole, mais cette mono source de revenus ne profite qu’à une infime partie de la population.
De plus, lorsqu’un pays musulman n’a pas réussi à éliminer la faction rivale, qu’elle soit sunnite ou chiite, mais doit supporter cette concurrence sur le même territoire, la faillite est assurée. C’est le cas du Yémen, sunnite dans sa majorité (60 %), mais obligé de composer avec une minorité chiite qui n’entend pas être éliminée (40%).
Pour ne pas être éliminés, les chiites yéménites, les Houthis, se sont alliés avec l’Iran qui est le plus fort pays musulman chiite du moment.
La poudrière yéménite est ainsi alimentée par la pauvreté entretenue par la mentalité musulmane, la violence islamique ordinaire basée sur la loi du plus fort, et la haine de l’autre. De plus, sur la partie yéménite des Houthis, la haine de l’autre est plurielle : Israël (les juifs en général), les sunnites, l’Arabie saoudite, les Etats-Unis, et accessoirement tout ce qui passe au loin sur la mer Rouge, comme cette frégate le ‘’Languedoc’’.
Le Yémen est utilisé aujourd’hui comme champ de bataille improvisé entre sunnites et chiites. Les sunnites ont l’Arabie saoudite comme parrains et les chiites ont l’Iran, deux poids lourds économiques et politiques. L’islam ne se contente pas de mener la guerre au reste du monde à conquérir, mais a besoin d’une guerre bien à lui, interne et nourrie par le récit de ses origines sanglantes.
La révolte des Houthis.
C’est en 2004 qu’une partie de la minorité chiite (40 % de la population du Yémen, soit environ 13 millions aujourd’hui) se révolte contre le gouvernement sunnite installé à la capitale du pays, Saana. Les rebelles sont des chiites de la branche des Zaïdites et ils reçoivent le soutient de l’Iran chiite. Le zaïdisme est une branche du chiisme dont les adeptes reconnaissent Zayd ben Ali comme cinquième et dernier imam, il était un arrière-petit-fils d’Ali et sa mort remonte à 740. Ils prennent le nom de Houthis. Ils sont principalement regroupés dans le nord-ouest du pays et le port d’Hodeïda, sur la mer Rouge, est en leur possession.
Ils reprochent aux sunnites en place de marginaliser les Zaïdites dans la direction politique du pays, de favoriser les inégalités dans la population et de ne pas combattre avec des moyens modernes le sous-développement de leur région. Ils ne sont pas opposés au progrès ni aux réformes, contrairement à de nombreux conservateurs musulmans donnant la priorité aux affaires religieuses.
Leur soutien étant l’Iran chiite, les Houthis adoptent les choix politiques de leur protecteur en s’opposant à leur voisin immédiat l’Arabie saoudite sunnite, aux Etats-Unis et en prenant part contre ‘’l’entité sioniste’’ ennemie de l’Iran, Israël.
En réaction, l’Arabie saoudite, redoutant l’établissement d’un régime pro-iranien à sa frontière sud, bombarde la partie houthie du Yémen. Dans ce combat interne au monde arabo-islamique, une large coalition composée de huit pays du Maghreb et du Machrek, ainsi que le Pakistan, s’est alliée à l’Arabie saoudite dans son combat contre le Yémen des Houthis.
Dans ‘’La Guerre des islamismes’’, Gallimard 2017, Mathieu Guidère analysait ainsi la situation : « Depuis la prise de la capitale Sanaa par les Houtis (musulmans chiites) en 2014, une véritable guerre civile à caractère confessionnel sévit au Yémen. D’un côté, les Houtis (chiites) sont soutenus par l’Iran (chiite). De l’autre, les troupes gouvernementales (sunnites) sont soutenues par une ‘’coalition’’ arabe dirigée par l’Arabie saoudite (sunnite). Mais, au sein du camp sunnite, majoritaire et dominé par les islamistes, les rivalités se sont traduites par des alliances inédites. Ainsi, les Houtis (chiites) sont les alliés de circonstance des tribus (sunnites) restées loyales à l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, tandis que l’armée yéménite (sunnite) se retrouve de fait l’allié objectif des combattants d’Al-Qaïda et de l’Etat Islamique (sunnites) pour combattre les Houtis (chiites). »
L’ancien président Saleh, qui lorgnait du côté de l’Arabie, a été tué par ses anciens alliés houthis début décembre 2017.
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Avec l’attaque d’hier des Houthis contre le ‘’Languedoc’’, une attaque officiellement en représailles contre la lenteur et l’insuffisance de l’aide internationale aux Gazaouis mais, vraisemblablement surtout pour manifester le soutien des Yéménites chiites au Hamas et à ses partisans de ‘’l’axe de la résistance’’ (contre Israël), le Yémen s’est rappelé à l’observation des géopolitiques. C’est là, au Yémen, que se joue une importante confrontation entre les sunnites et les chiites mais en intégrant toutes les possibilités et subtilités d‘alliances improbables entre musulmans des deux grandes factions ennemies pour toujours. On voit comment le devoir de haine, de guerre, de violence, ça se cultive à toutes occasions dans « la religion de paix et d’amour ».
Combattons ce poison en France !
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Incredible! The article is quite well written, and reading it has provided me with a great deal of insight.
LOL… que des couilles molles osent s’attaquer à nos navires démontre que nous sommes devenus faibles… merci qui?
la réponse de ceux qui se mêlent de nous ‘gouverner’ : c’est pas bien ! Vilains !
On rêve au bon temps où les Occidentaux savaient jouer des rivalités Sunnites et Chiites. Le bon temps (cynique) ou l’Angleterre disait : « N’armez pas les métèques ,donnez leur des lances » ! ». Mais aujourd’hui, les peuples européens ou d’origine européenne sont délibérément par les dirigeants mondialistes. Chacun chez soi ! La leçon de la Tour de Babel a été bien comprise et retournée contre nous : mélangeons les gens pour les mieux les affaiblir, surtout ces Blancs qui ont su créé al civilisation la plus avancée et la plus heureuse de l’humanité. C’est insupportable pour nous, aspirants maîtres du monde et tyrans de la planète !
Je me demande bien pourquoi on va s’occuper de ces pays de merde.
non!
👿👿👿
pas les houti
l ‘ IRAN !!!
Pour une fois, la France a bien réagi !
Il faut dire que c’est le fait de militaires mariniers, qui n’ont pas attendu le OK d’Emmanuelle.
Laquelle aurait pu faire du en même-temps et laisser pisser.
l’unique responsable de tout ce bazar étant l iran,personne ne le dira directement
l iran ,chiite,cherche a se venger en prenant la direction du monde musulmant sunnite en majorité
tout simplement
s il n est pas bloqué( nucléaire ou autre) il réussira et l islam gagnera
tout le reste c est du bla bla bla
l apocalypse demarrerait de Megido en Israel, prévision valable plus que jamais
Et ce sont les musulmans qui nous disent vouloir que le monde soit en paix après l’islamisation du monde? Hiroshima a été un symbole de paix oui. Il va falloir y penser sérieusement.
Bonjour,
Merci pour cet article.
De drôles d’outils, ces Houtis.
Tu n’en rates pas une, Argo ! Ca nous rassure sur ton état de santé, tu as repris le dessus, continue !
Avec Moussa comme ministre de la Police, c’est comme si dans la France de 1939, Himmler avait été ministre français des armées ! Il est certain qu’alors la « drôle de guerre » n’aurait pas duré plus de 24 heures.