Bonjour et très heureux de vous retrouver pour saison musicale 2023-2024 ! Celle-ci va s’ouvrir avec de la musique française et Maurice Ravel ; ce dernier est né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937. Cette même année aura vu aussi la disparition de George Gershwin le 11 juillet. Comme à mon habitude, je ne vais pas m’étaler sur la biographie du compositeur du mois, Wikipédia vous dira tout !
On va commencer tout de suite avec une œuvre écrite en 1905, Alborada del gracioso (Aubade du bouffon), quatrième pièce des Miroirs pour piano :
En 1919, Ravel va en tirer une version pour orchestre, on pourra remarquer la différence de tempo !
Ravel a composé quasi simultanément deux concertos pour le piano, celui en sol et celui pour la main gauche ; celui-ci, qui lui a donné beaucoup de travail, lui avait été commandé par le pianiste Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit lors de la Grande Guerre. Ravel n’écouta jamais l’œuvre dans sa version définitive, avec l’orchestre. Il assista juste à la création pour deux pianos à Vienne en novembre 1931 et celle-ci fut pour le moins houleuse :
« Wittgenstein avait en effet pris la liberté d’effectuer quelques « arrangements » dans l’œuvre (en fait de profonds remaniements) pour que celle-ci soit mieux à sa convenance. « Je suis un vieux pianiste et cela ne sonne pas », avait-il déclaré à Ravel pour justifier ces libertés. Ravel répliqua : « Je suis un vieil orchestrateur et cela sonne ! » Le compositeur quitta précipitamment Vienne. »
Le concerto est absolument remarquable dans la mesure où il donne l’illusion que le pianiste se sert des deux mains. Inutile de préciser que ce morceau est impossible à jouer de la main droite !
C’est le 12 décembre 1920 que fut créée La Valse. Ravel avait déjà en tête ce poème chorégraphique depuis 1906 mais la première guerre mondiale l’obligea à remettre ce projet. La version de 1920 est une somptueuse évocation de la grandeur, de la décadence puis de la destruction de la civilisation occidentale (quelle vision prophétique !). L’œuvre avait été écrite pour les ballets russes, mais lorsque Diaghilev l’entendit dans sa version à deux pianos, il refusa de la représenter. La brouille entre Diaghilev et Ravel fut définitive. Voici ce que Diaghilev entendit :
En voici maintenant la version orchestrale avec notre ami « Lenny » Bernstein en 1975, concert auquel j’ai eu le privilège d’assister :
Maintenant si vous cela vous tente, la partition pour piano à quatre mains…en ce qui me concerne, j’ai jeté l’éponge !
Une petite pause, à présent ?
Le 26 avril 1924 eut lieu à Londres la création de Tzigane, pour violon et piano :
Pierre Monteux va diriger la première de la version orchestrale le 19 octobre 1924 à Amsterdam :
Daphnis et Chloé est une symphonie chorégraphique pour orchestre et chœurs sans paroles écrite entre 1909 et 1912. Composée pour les ballets russes, l’œuvre fut créée le 8 juin 1912 au théâtre du Châtelet sous la direction de Pierre Monteux, le rôle titre étant assuré par Vaslav Nijinski, que l’on retrouvera un an plus tard pour la création du Sacre du Printemps. Je vous propose la deuxième suite de Daphnis et Cloé :
EN BONUS, LE CONCERTO POUR LA MAIN GAUCHE :
Explications très détaillées sur l’excellent site de Nicolas Martello, ainsi j’ai appris qu’il y avait une « idée fixe », un peu comme dans la Fantastique de Berlioz :
Et la partition, si cela vous vous voulez essayer de vous y mettre !
IMSLP01581-Ravel_-_Piano_Concerto_for_the_Left_Hand_(Orchestral_Score)
Un peu de douceur pour finir avec La Pavane pour une infante défunte :
On retrouvera Ravel dans un autre concert, à bientôt !
Filoxe
3,943 total views, 1 views today
Ah le beau vélo de Ravel. Euh le boléro. Excusez, je suis un peu dyslexique. Merci Filoxe. Heureux de vous retrouver.
Toujours aussi intéressants, vos articles Filoxe, je n’aime que quelques oeuvres de Ravel car le jazz l’a beaucoup inspiré, ors le jazz et moi cela fait deux. Les concertos pour piano sont mes oeuvres préférés, je vais peut être vous étonner mais je hais le boléro, tres célèbre, et qui en fait n’etait au depart, qu’une expérience musicale qui ne devait pas être jouée.
Exactement ce que je ressens et pense.