Le Président de la République est mort. Fiction

   Bonjour, vous me connaissez, ou vous ne me connaissez pas. Je suis Jean-Pierre Ballut, ou plutôt Chris Conway, mon nom de plume. Je suis le père du capitaine Cormand, policier sorti tout droit de mon imagination.
Enfin, pas tout à fait. Je loge à la pension Réséda, une pension de famille plutôt tranquille habituellement. Il y avait bien eu un meurtre il y a quelque temps, perpétré sur l’occupante  de la chambre treize, mais depuis, c’était le calme plat. 
   Hier, j’ai travaillé tard dans la soirée, et je comptais bien me rattraper ce matin. Un bruit d’enfer m’a tiré du sommeil. Les locataires s’interpellaient sur le palier, on les entendait descendre les escaliers à toute vitesse, les portes claquaient, des cris, tout un brouhaha. Je me suis demandé pourquoi un tel boucan.  Avaient-ils joué collectivement au loto et avaient-ils touché  le gros lot? Le président avait-il décidé une augmentation de cinquante pour cent de tous les revenus? Je décidai d’aller aux nouvelles. Je passai une robe de chambre sur mon pyjama. Il me sembla qu’ils étaient  tous dans la cuisine commune, là où nous prenons nos repas. Je les trouvai  tous là, douze en tout,  la chambre treize ne trouvant pas preneur. Madame Rollet, notre logeuse, était présente également.  
   Ils me faisaient tous penser aux personnages du Cluedo. Ils buvaient du champagne, et à sept heures du matin, encore! L’un d’eux, un militaire en retraite que j’avais surnommé le colonel Moutarde, m’accueillit avec effusion. 
   — Venez donc, il ne manquait plus que vous. Une coupe pour notre ami, claironna le brave homme. 
   — Vous fêtez quoi?  m’enquis-je, vous avez gagné à la Française des Jeux?
   — Même pas, mon ami. Vous n’avez pas entendu les nouvelles à la radio? Ça a pourtant fait du barouf! Le président est mort.  Ils n’arrêtent pas de passer la marche funèbre de Mozart.
   — Il n’avait pourtant pas l’air malade. 
   — Il paraîtrait qu’il se serait suicidé. Dépression subite. Burn out comme ils disent. Trop de travail, trop d’ennuis. 
   — Ou le remords de nous avoir persécutés? suggéra mademoiselle Rose, la locataire de la chambre 2.
   Tout le monde éclata de rire.  Ils y allèrent tous de leurs griefs. Mademoiselle Rose calcula qu’à cause de cette fichue réforme, elle devrait travailler deux ans de plus. Moutarde déplora le fait que les pensions n’étaient pas revalorisées à la hauteur du coût de la vie. Un autre râlait parce que le prix des transports s’envolait. Les salaires ne suivaient pas Tout le monde avait une plainte à formuler.
   — Et vous, cher ami, qu’avez-vous à lui reprocher?  me demanda le colonel
   — J’ai subi des pertes de revenus suite au confinement.  Les librairies ayant été fermées, les ventes de mon dernier bouquin ont chuté. De plus, je n’ai pas pu me rendre aux différents salons du livre en province.  
   Ils compatirent. Madame Rollet, la propriétaire, se plaignit du fait qu’à cause des écologistes, son bien n’allait plus valoir tripette d’ici quelques années, et qu’elle serait même obligée de mettre la clé sous la porte vu que les travaux de mise aux normes allaient excéder ses possibilités financières. De plus, la chambre treize inoccupée lui faisait perdre de l’argent. Je lui suggérai alors de changer ce maudit chiffre par l’innocent douze bis. Elle en fut ravie. Mais  la colère montait, je sentais comme une atmosphère de haine dans l’office. Je pris congé et remontai dans mes appartements. 
   Je n’en revenais toujours pas. Le président suicidé! Je regardai par la fenêtre. La police aidée de l’Armée bouclait tous les axes de circulation. Personne dehors. J’allais me décider à prendre une douche, lorsque j’entendis un raclement de gorge. Je me retournai. 
   C’était le capitaine Cormand, en chair et en os, ou plutôt  en ectoplasme. Eh oui, il m’apparaît de temps en temps. Je vous jure que je n’ai pas touché à ma bouteille de pur malt. Bon, il  y a bien cette coupe  de  champagne, mais il en faut plus pour me faire halluciner. C’était bien Cormand, tel que je le décris dans mes romans : imper mastic, chapeau gris et lunette noire. Grand, mince, athlétique. 
   —  Ça ne te paraît pas bizarre, ce suicide? me demanda-t-il.
   — Et pourquoi  ça serait bizarre? Ça arrive tous les jours.
   — Un type en pleine santé, dur comme du silex, oui, ç’est bizarre. Si ça ne te fait rien, je vais enquêter. Au retour, je te livre le nom du coupable. Ça te fera un scoop et un sujet pour un nouveau bouquin. 
   Il est sorti d’un pas décidé. Je ne l’ai pas revu de huit jours. Je commençais à m’inquiéter, quand il revint. Il avait l’air démoralisé. Ravagé, même
   — Alors cette enquête? Ça a donné quoi?
   — Ne m’en parle pas. D’abord, il ne s’est pas supprimé. Je suis allé à la morgue où il a été transporté. Trois trous dans le crâne. À l’heure qu’il est, ils sont en train de maquiller deux trous sur trois pour étayer la thèse du suicide. Ça ne peut pas tromper un œil exercé, pas de traces de brûlure sur les orifices d’entrée des projectiles. Donc, c’est bien une exécution. Il a été zigouillé dans son bureau. 
   — Tu te décourages bien vite, je t’ai connu plus pugnace.
   — Ah oui, je voudrais bien t’y voir; pas d’empreintes,  quant aux traces ADN,  il  y en a trop. Impossible de les exploiter. Trop d’empreintes aussi. Question personnel, ils ont été cuisinés. Tous avaient un alibi valable. Même les gardes. Mes collègues ont enquêté du côté politique. Rien. Même les caméras de surveillance n’ont rien donné. Et puis, ce type avait des millions d’ennemis, peut-être plus, vu que la moitié de la planète ne l’appréciait pas, et que soixante dix pour cent du pays le détestait. Ça en fait du monde à interroger, d’enquêtes à diligenter. Je pense qu’ils vont classer le dossier. Je te donne un petit conseil, ne révèle à personne ce que je viens de te dire si tu ne veux pas être soupçonné. 
   — Dis donc, il me vient une idée. Tu as bien assassiné la locataire du treize rien que pour m’enquiquiner, parce que j’ai tenté de te supprimer plusieurs fois dans mes bouquins. Et si c’était une des victimes de la vaccination qui était revenue depuis l’au-delà  pour se venger lui, ainsi que les autres ?  Un mort vengeant les morts? 
   J’ai vu que je l’avais vexé en l’accusant du meurtre de madame Bleue, l’ex-locataire du treize. Il disparut soudainement. Je ne suis pas inquiet, il reviendra. Il revient toujours.
Chris Conway. 
                                                           FIN

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23 Commentaires

  1. Ami Argo, tu nous à fais tous rêver ! Mais, toi qui connais beaucoup de choses, et qui a des dons de guerisseur, les rêves sont-ils prémonitoires ? Là est la question.

  2. Quand Macron mourra, ce sera un jour de fête.Les enfants n’iront pas à l’école. Les gens danseront dans les rues au son de la musique. Ce sera comme à Noel. Ce sera la grande fête et par ici le gâteau. Jour de congé nationale.

  3. Macron est bien mort. Politiquement. Et ce n’est pas une fiction.

    • Ce n’est pas une fiction, mais sa « mort politique » que l’on disait déjà depuis son premier quinquennat l’a pas empêché d’être élu par le peuple plus intelligent et suicidaire de la planète, j’ai nommé le peuple français.

  4. Je pense que vous l’avez vexé en lui fournissant une hypothèse lumineuse, extrêmement simple et à laquelle il n’avait pas pensé.

  5. J aime nient votre façon d écrire
    Par contre ce sujet ne me plaît pas du tout . Il n est pas bien de souhaiter la mort à quelqu’un.
    Un tel sujet n est vraiment pas du niveau de RR .

    • Si ça te plaît pas, tu te barre et tu nous emmerdes plus avec tes états d’âme !

    • Mélita, vous aimez quelqu’un qui tue la France ??? Ne vaudrait-il pas mieux la mort d’un seul plutôt que de 68 millions de Français ??????

      • RÉPONSE 2 sur 2 À MON AMI MELITA
        En tant que philosophe à deux balles que je suis, je te dirais que la vie est remplie de choix que l’on doit faire. Souvent le choix est difficile et on choisit le moins mauvais. Surtout il ne faut pas choisir des choses graves quand on n’est pas concerné.
        Hypothèse : tu es marié(e ?) et tu as six enfants. Tous les six sont partis à la guerre à cause d’Hitler ou d’un autre dictateur. Ils sont torturés et assassinés par l’ennemi. Ton mari (ou ta femme ?) est déporté dans un camp de concentration, torturé et gazé.
        Serais-tu toujours d’accord pour maintenir ton affirmation : « Il n’est pas bien de souhaiter la mort à quelqu’un » alors que la mort d’Hitler au tout début de la guerre aurait tout évité des drames qui t’auraient touché au fond de toi-même.
        Tu dois être bien jeune pour affirmer de telles inepties, ou alors être complètement endoctriné par une religion quelconque.
        Ma conclusion rejoint celle de mon ami Fonzy : « Si ça ne te plaît pas, tu te barre et tu nous emmerdes plus avec tes états d’âme ! »

    • RÉPONSE 1 sur 2 À MON AMI MELITA
      En tant que bien modestes scientifiques je suis factuel :
      La seconde guerre mondiale :
      – entre 60 et 80 millions de morts (plus de 2.5 % de la population mondiale de l’époque)
      – des dizaines de millions de torturés
      – des dizaines de millions de blessés
      – 30 millions d’Européens déplacés
      – 6 millions de juifs torturés le plus atrocement possible et assassinés
      – des dizaines de millions d’animaux tués
      – des dizaines de pays entièrement ravagés
      – des millions d’hectares de nature déchiquetés par les batailles
      Tout ceci par le fruit d’un homme gravement atteint mentalement nommé Hitler.
      Tu affirmes dans ton post : »Il n’est pas bien de souhaiter la mort à quelqu’un ». DONC TU NE SOUHAITAIS PAS LA MORT D’HITLER ET TU PRÉFÈRES QUE TOUT SE SOIT PASSÉ COMME CI-DESSUS DÉCRIT. JE TE SOUHAITE DE BIEN DORMIR.

  6. On reconnaît là notre bon Macron. Il se suicide en même temps qu’il se fait assassiner.
    Mort, il sera dépouillé et, en même temps, pouillé…

  7. Moi qui avait déjà mis le champagne au frais … comme beaucoup d’autres ! On va la sabrer quand même par anticipation, sait on jamais que le vœu soit exhaussé, parfois il faut savoir anticiper et ça provoque l’événement. Alors tchintchin à tous ceux qui veulent bien célébrer la bonne nouvelle.

  8. Putain, si ça arrive je m’achète une très bonne bouteille et je fête l’événement avec des amis. On va faire la fête.

  9. Merde !!!! sans haine et sans violence , j’ai nagé dans le bonheur 5 MINUTES , 5 petites minutes , DIEU la haut ne me pardonnera pas cette pensée tres tres abjectes tant pis pour moi , j’espere bien entendu qu’il ne pardonnera pas au mort ses excés de partouzes , de farine et de genocide avec la Buzyn qui elle aussi refuse de se rendre a la justice pour génocide parce que l’on fait parti de la tribu intouchable , enfin bref si il pardonne les genocides de ces deux là , tiens j’avais oublié attali-mengele ,si pardon ce sera a douter du CIEL

  10. Bravo Argo. J’aime beaucoup votre style. Pour l’assassin, je chercherais du côté des écolos . Ils doivent trouver que macron n’allait pas assez vite dans ses réformes.

  11. Merci. Lire une belle histoire de bon matin m’a mis en pleine forme!
    Même si un suicide de 3 balles dans le crâne est une habitude depuis l’époque maçonnique de Mitterand!

  12. 👍👍👍
    Et si c’était Brizitte qui ne supportait plus la désobéissance de son gamin ? Ou qui en avait assez de le voir évoluer avec ce gouvernement Cages aux Folles à sa botte ?

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