Pourquoi seuls les plus riches comme Biétry peuvent-ils avoir une fin digne en Suisse ?

On a déjà abordé le sujet de l’euthanasie sur notre site, avec des discours et commentaires parfois très vifs. Le sujet est en effet et important et d’actualité. Il est nécessaire de voir tous les aspects de la loi sur l’euthanasie qui n’en sera vraisemblablement pas une, juste une « aide  à mourir » dans des conditions draconiennes. 

Je ne veux pas relancer le débat nous avons tous tout dit ou presque il  a peu, dans l’article que j’avais écrit et les commentaires.

https://resistancerepublicaine.com/2023/03/22/bouleversante-mireille-dumas-plaide-pour-le-droit-a-leuthanasie-merci-a-elle/

Je l’ai déjà dit je peux comprendre que pour des raisons philosophiques ou religieuses d’aucuns ne veuillent pas en entendre parler pour eux-mêmes, mais je leur dénie le droit de se battre pour que autrui, à savoir nous, soyons privés de cette liberté suprême.

Aujourd’hui je veux juste ajouter une pierre de plus à la réflexion de tous avec cet article sur le milliardaire Charles Bietry, atteint d’une très sale maladie, la maladie de Charcot (ou sclérose latérale amyotrophique (SLA)), qui a déjà réservé sa place en Suisse pour mourir le jour où la dégénérescence ne sera plus supportable.

Moi, bien sûr, j’applaudis. Même si on en a les moyens, il faut du courage, il est très difficile de prendre le comprimé qui va vous endormir pour toujours et Biétry l’explique très bien.

Il n’empêche que je trouve ahurissant, aberrant que, dans un pays où les avortements sont remboursés (je suis favorable à l’IVG dans une limite inférieurs à 2 mois de grossesse et à la ligature des trompes de celles qui prennent l’IVG comme contraceptif)  le droit à l’euthanasie ne soit pas reconnu et que le quidam fauché n’ait que le droit d’attendre une fin de vie abominable en France.

Atteint de la maladie de Charcot, Charles Biétry va avoir recours au suicide assisté

L’ancien patron de Canal+ et du Paris Saint-Germain avoue avoir déjà planifié sa mort en Suisse, pour « ne plus souffrir » et « faire souffrir » sa famille.

Il ne veut pas encore mourir, mais a déjà tout organisé. En plein débat sur la fin de vie et alors qu’Emmanuel Macron souhaite un projet de loi sur la question d’ici la fin de l’année, l’ancienne grande figure de l’audiovisuel sportif Charles Biétry explique pourquoi il va avoir recours au suicide assisté. Dans une interview accordée à l’Équipe et que relaie l’AFP, l’ancien grand patron de Canal+, mais également du Paris Saint-Germain, révèle être atteint de la maladie de Charcot. Malade depuis cinq ans et demi, il n’a été diagnostiqué que l’été dernier. À 79 ans, celui qui est conseiller municipal de Carnac (Morbihan) insiste : il n’en a pas fini avec la vie et se battra, mais tout est prêt.

L’ancien journaliste sportif explique comment sa maladie progresse puisqu’elle se caractérise par une paralysie progressive des muscles, et une espérance de vie n’excédant pas trois à cinq ans, une fois le diagnostic posé. Aujourd’hui en béquilles, il connaît la suite : « Membre inférieur, membre supérieur, gorge et larynx… J’en suis là », concède-t-il. Et de poursuivre : « Ensuite, tu passes aux étapes de col de première catégorie avec la difficulté, voire l’impossibilité, d’avaler […] L’étape d’après, c’est l’attaque des poumons […] Quand cela n’ira plus, je veux arrêter. »

« J’ai besoin du sport »

Il ne souhaite donc pas en arriver là et a « tout organisé » avec sa femme et ses enfants. « Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu’il n’y a plus rien, plus d’avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille ». Comme le suicide assisté n’est toujours pas légal en France, Charles Biétry confie s’être « inscrit en Suisse » et que « tous les papiers sont signés ». La méthodologie est déjà très claire dans sa tête : « Tu dois prendre toi-même le dernier cachet. Ce geste-là, c’est facile de dire ‘je vais le faire’ quand je suis au bord de la mer à Carnac. Quand on te tend le cachet en te disant que deux minutes après, tu seras mort, ce n’est pas si simple. Mais en tout cas, tout est prêt », continue-t-il.

Cependant, il ne compte pas baisser les bras maintenant et veut « battre le record de survie », comme il le dit dans l’Équipe. Jusqu’à aller contre l’avis de ses médecins, en continuant de faire du sport. Quelque chose qui lui permet de résister à la maladie, au moins pendant un moment. « Pour garder le moral, j’ai besoin du sport. Le jour où je ne pourrai plus faire de vélo, cela ira très vite », admet l’ancien patron féru de sport. C’est d’ailleurs ce sport qui a sans doute ralenti le diagnostic : « Comme je faisais tout pour reconstruire des muscles qui partaient » (avant que la maladie ne soit diagnostiquée), « la maladie a mis du temps à sauter aux yeux », reconnaît-il. Le voyage le plus long désormais sera sans doute celui pour aller en Suisse, redoute-t-il.

https://www.lejdd.fr/societe/atteint-de-la-maladie-de-charcot-charles-bietry-va-avoir-recours-au-suicide-assiste-134521

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8 Commentaires

  1. Des personnes comme Charles Biétry refusent la guérison pour leur maladie en préférant la solution la plus facile l’euthanasie car pour eux c’est une forme de délivrance , libre à eux de choisir !

    • La maladie de Charcot est inguérissable, autant en finir rapidement pour éviter la paralysie progressive de tous vos muscles !!

  2. l’euthanasie, ce mot est employé à tord pour faire peur à tout le monde – or ce qui est demandé est le respect des DIRECTIVES ANTICIPEES de ceux qui l’ont rédigées, rien de plus, rien de moins, ce qui n’est pas encore le cas : tout le reste est diversion pour noyer l’essentiel

  3. Bonjour Christine,
    « milliardaire Charles Bietry » : je ne pense pas qu’il ait amassé autant 😉
    Pour ma part, j’estime que la vie n’est pas une maladie et suis donc opposé au remboursement de l’IVG (comme Trump l’était en son temps).
    Le financement public des frais du suicide assisté est-il un vrai sujet ? Les frais sont-ils élevés et le cas échéant, pourquoi ?
    Chacun assume ses choix, ses prises de risque…
    L’Etat ne prend pas en charge les frais d’obsèques en général, qui ne sont pas exposés pour le plaisir du défunt ou de ses proches mais par nécessité et souci de la dignité humaine…
    Le suicide assisté relève de la même idée de dignité humaine alors si on s’engage dans cette voie, il devient logique de rembourser d’autres frais comme les frais d’obsèques.
    Et l’on sait que plus l’Etat intervient, plus les dérives prospèrent. Il y aura un « business » du suicide assisté si l’Etat en prend une partie en charge.
    Sous Macron on rembourse même les capotes des moins de 25 ans… on rembourse tout et n’importe quoi malgré une dette publique abyssale.

    • Bonjour Maxime,
      Je ne demande pas à l’Etat de payer les frais d’euthanasie je m’élève contre le fait que, parce que l’euthanasie est interdite en France, « on » soit obligés d’aller la pratiquer en suisse ce qui est compliqué car réservé essentiellement aux Suisses mais surtout parce que tout le monde ne peut pas se le permettre.C’est l’interdiction qui génère l’inégalité Pour le reste, il y a tant de choses qui ne devraient pas être remboursées, comme la contraception, l’avortement (sauf pour raisons médicales ou à la suite d’un viol) etc. qu’il y a beaucoup à dire mais ce n’est pas mon sujet.

      • Mon père déclaré comme « mourant » dans une structure hospitalière avec une dose de morphine qui le rendait comme un légume, il en avait donc l’air.

        On croyait donc le corps médical et, pensant à une fin de vie, ma mère l’y avait retiré pour finir sa vie à domicile. Il n’avait rien demandé lui pour mourir et il a vécu encore un an chez lui, heureux d’être entouré des siens et « prêt », alors, à mourir.

        Mourant ? Non, mais c’était plus facile de lui coller de la morphine pour « régler » le problème (la mort « administrée » est donc faisable ceci dit en passant).

        Je sais donc, ne serait-ce que là hormis d’autres détails que je tairai, de quoi je parle.

      • Je ne commenterai pas plus tant ce sujet est inquiétant avec des nuances que beaucoup ne perçoivent pas mais ces nuances sont de taille.

        Pas question de juger les gens qui veulent mourir ni même de l’empêcher, il y a des moyens individuels pour cela et non interdits par la Loi, on n’a jamais puni une tentative de suicide avortée. Sauf que dire que l’on veut mourir n’est pas forcément un désir profond mais celui de voir une souffrance s’arrêter qui peut disparaitre qd tout va mieux.

        Mais « suicider » quelqu’un n’est pas un acte anodin surtout si c’est un proche.

        L’excès de Morphine qui tue est, depuis récemment, « autorisé » en France alors que cela s’est toujours plus ou moins fait dans les hôpitaux pour mettre fin aux souffrances et passer la personne de vie à trépas.

        Donc, je ne comprends pas cette demande de permis « légal » de tuer qui n’a pas de véritable fondement mais qui, certainement, aura grandement des risques de dérives conscientes mais aussi inconscientes.

        Tout cela n’est pas clair.

        • Ce n’est pas vraiment ça, cela dépend du pays.
          En réalité, il suffit d’être d’accord pour donner au malade qui désire en finir, le cachet qu’il avalera lui-même.
          on ne demande pas au médecin de « tuer » le malade avec une injection.
          En cas d’impossibilité pour le malade d’avaler son cachet, il aura désigné la personne de son choix, en général son plus proche parent pour lui glisser le cachet dans la bouche.

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