Une histoire ancestrale
Encore peu connu des amateurs de vin, le vignoble russe a pourtant une histoire très ancienne.
Ce sont les Grecs qui, les premiers, ont perçu le potentiel de cette région des abords de la mer Noire.
Ils plantent alors la vigne et produisent du vin, comme en témoignent les ruines de leurs caves que l’on peut encore contempler aujourd’hui. Suivent ensuite : les Khazars, puis les Tcherkesses et les Cosaques. Chacune de ces cultures a laissé son empreinte dans la viticulture russe actuelle, par ses apports en Cépages et ses traditions.
À la fin du XIXe siècle, une refonte et une structuration de l’industrie du vin sont concrétisés par la création de plusieurs établissements, dont Abrau Dyurso, près de Guelendjik sur la Mer Noire, ainsi que Novy Svet et Massandra en péninsule de Crimée.
Après la Révolution de 1917, la production a été industrialisée et développée en entreprises d’État.
Les plus grandes régions productrices en URSS, étaient situées en Moldavie, Ukraine, Géorgie et Russie.
Cependant, en 1990 en raison de la campagne anti-alcool de Gorbatchev, la production est retombée à 16 millions d’hectolitres. Les vignobles en fin des années 80, ont été arrachés et les installations de production détruites. Massacre à la tronçonneuse.
Les vins mousseux étaient et sont restés très populaires en Russie et le plus souvent produits à partir de « matériaux viticoles », un terme technique désignant un jus de raisin fermenté dans des établissements vinicoles russes ou en provenance d’autres pays. Le « matériau vinicole » est la principale base du Sovietskiy Shampagnskoye (« Champagne soviétique »), qui est omniprésent lors des fêtes du Nouvel An russe et pour la Journée de la Femme.
Pendant l’ère soviétique, les vins forts ou « fortifiés » c’est-à-dire mutés à l’alcool pour en renforcer la teneur, sont devenus très populaires sous des appellations telles que « Porto », « Madeira » ou « Sherry ».
Joyau de la Crimée (et de la Russie) en termes de variété, la cave Massandra contient l’une des plus grandes collections de vins fins et rares dans le monde.
La collection possède un Sherry de la Frontera qui a été produit en 1775, ce qui en fait l’un des plus vieux vins du monde. Une bouteille de ce vin fortifié a été vendue aux enchères à Sotheby’s London en 2001 pour 43 500 dollars.
Les vins de dessert tels que : Oulybka (sourire) et Tchornie glaza (yeux noirs) ont été produits pendant des décennies et ont conquis les consommateurs Russes.
La situation présente :
Ces dernières années, la modification du cadre juridique et légal a permis à de nouveaux acteurs d’investir massivement dans cette filière, avec à la clef la production d’excellents vins rivalisant avec de nombreuses importations.
Ont été notamment adoptées des dispositions sur l’indication géographique protégée (IGP) et l’appellation d’origine protégée (AOP). En 2016, les droits d’accises (taxes) sur les vins produits dans des régions viticoles russes à partir de raisin cueilli dans des vignobles locaux ont été revus à la baisse.
Il est à souligner que la législation russe n’a pas encore statué ni sur la qualité du vin ni sur la délimitation des zones viticoles.
Une taxation douanière élevée protège les productions locales d’une concurrence trop vive et permet aux viticulteurs locaux de dégager des marges larges, permettant ainsi les investissements nécessaires pour monter en qualité. Cette protection douanière permet une adaptation des entrepreneurs, mais pénalise le consommateur, par des tarifs encore élevés, freinant ainsi le développement de la filière..
Zones de production viticoles actuelles :
Le Daghestan, la république la plus méridionale de Russie, et son proche voisin, le kraï (région) de Krasnodar, ainsi que la péninsule de Crimée, sont les principales régions viticoles du pays. Elles bordent respectivement la mer Caspienne et la mer Noire. Cette situation est le facteur clef de leur adaptation climatique à la viticulture. Sans l’influence modératrice de ces mers, le climat très continental serait trop extrême pour obtenir une production de qualité.
La Russie s’intéresse donc de nouveau à ses productions viticoles depuis une quinzaine d’années. Des œnologues français, italiens et suisses, sont venus prêter main forte aux producteurs locaux, afin d’étudier les différents terroirs, adapter les cépages européens, étudier les aptitudes agronomiques et œnologiques des cépages autochtones.
Cette renaissance est due à des hommes comme l’œnologue Frank Duseigneur qui est installé depuis 2003, avec Gaëlle Brullon, dans la région du Kouban. Ils y cultivent des Sauvignons, des Chardonnays et produisent des vins d’assemblage, comme dans le Bordelais.
Ils ont été rejoints par Jérôme Barret, œnologue champenois, qui s’occupe du château Tamagne, au nom de la société Kubanvino. Quant à Hervé Jestin, venu de chez Duval-Leroy, il élabore des vins effervescents pour Abrau-Dyurso.
Plus récemment, Alain Dugas, venu du château la Nerthe, à Châteauneuf-du-Pape, avec la collaboration de partenaires russes, a revivifié, à Anapa (le village des Arméniens), le domaine Gaï Kodzor, sur les rives de la mer Noire, il a adapté des cépages rhodaniens en Russie comme le Grenache, le Caladoc, le Cinsault et le Viognier.
Enfin, Patrick Léon, qui fut le directeur technique du château Mouton Rothschild, Opus One et Almaviva, s’est fixé près de Grand Vostok, au domaine Lefkadia, où il vinifie des cépages locaux et français.
Situation géographique de quelques maisons réputées
En 2014, la Russie s’est classée au 11ème rang mondial pour la quantité de terres cultivées dans la production de vin, avec une superficie d’environ 90 000 ha, ce qui représente 1% du vignoble mondial.
Avec une consommation de 7 lt/habitant/an, le vin arrive à la 3ème place des boissons alcoolisées après la vodka et la bière. Il est principalement réservé aux grandes occasions.
Sa production (en volume) est orientée à 50% sur les rouges, 45% sur les blancs et 5% sur les rosés.
Merci à Alain Mihelic
Références :
https://fr.rbth.com/tourisme/81275-russie-domaines-viticoles
https://www.wikiwand.com/fr/Viticulture_en_Russie
https://www.toutlevin.com/article/tour-du-monde-des-vignobles-la-russie
https://agronom.expert/posadka/sad/kustarniki/vinograd/sorta-dlya-kryma.html
Un Russe à Bordeaux :
https://www.hebdovinchine.com/vin-russie-bordelais/
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Tout le monde sait que les vins russes sont coupés avec du vin algérien que la Russie importe en très grand quantités pour relever le taux d’alcool !
Vous pouvez vous les garder vos vins et votre Shampagnskoye ou les offrir au ukrainiens qui gèlent dans leurs appartements à cause de vos bombardements absurdes qui n’ont pour effet que de vous mettre à dos la plus grande partie du monde. Continuez à assassiner des civils.
Le vin Russe c’est la noblesse , le goût et la rareté car c’est une découverte pour moi parce que la Russie possède des choses incroyables et la viticulture fait partie des découvertes intéressante qu’on peut trouver en Russie. Excellent article !
Super article. Merci Jules. Je me suis rendu en Russie, il y a quelques années, mais je n’ai pas eu la chance de déguster du bon vin. par contre la vodka… « za vashé zdorovie »
Dommage, mais je n’en ai jamais vu en rayons en Belgique…Leurs vins sont ils chers ?
Super article.
Il manque juste une petite dégustation ! ;o)
Le champagne de Crimée est renommé. Ce serait un gâchis qu’il retombe dans les mains de ces gougnafiers d’Ukrainiens. Hélas, avec mes problèmes de santé, je suis voué à l’eau ferrugineuse. Merci ami Jules, pour ce bel article!
Tu m’as appris beaucoup de choses, ami Jules. Un grand merci. Ton article est très plaisant à lire.
Dis donc, que de sujets variés tu traites !
Cher Cachou, j’ai un HS pour toi:
Connais-tu les clip « PAROLE DE CHAT » sur Youtube? C’est inégal mais quelques uns sont très drôles. Je te conseille « La timidité » dans lequel un adorable chaton noir tient le premier rôle avec brio!
Excellent, désopilant, génial !!
J’ai suivi ton conseil en regardant en premier PAROLE DE CHAT La Timidité. Écroulé de rire et de tendresse !
Je ne connaissais pas cette série sur YouTube, mais je crois que je vais en regarder pas mal !
Un grand merci de me l’avoir fait connaître, je crois je vais passer des sacrés bons moments.