À pas de loup…

Je vais quitter provisoirement la musique de Bach pour me concentrer sur Serge Prokofiev né le 23 avril 1892 à Sontsovka, (Ukraine… Empire Russe, ce n’est pas moi qui le dis, c’est Wikipédia !).

Il est mort le 5 mars 1953 d’une hémorragie cérébrale, une heure avant Staline (d’où sa présence sur l’image de présentation, mais pas que). La Pravda mettra six jours à annoncer la mort du compositeur, interdisant à sa famille d’en parler pendant cette période. Sans chercher à évoquer la biographie de Prokofiev (ce n’est pas le but de l’article), il suffit de savoir qu’il quitta la Russie en 1918 à cause de la guerre civile et qu’il revint s’installer en…URSS, en 1932. Et bien qu’il ait écrit plusieurs musiques à la gloire du système, cela n’a pas empêché des persécutions du régime, à l’instar de Chostakovitch.

Prokofiev : ce nom est intimement lié au conte musical Pierre et le loup, composé en 1936. Cette œuvre me rappelle une anecdote personnelle lors de ma formation à l’IUFM de la Réunion. Le professeur de musique nous avait dit qu’avec les enfants on ne devait trop en demander, ainsi il était inutile d’exiger qu’ils fassent la différence entre un hautbois et une clarinette. J’ai pas eu la réplique à ce moment là, car dans Pierre et le loup, les deux instruments sont présents, il me semble. Évidemment, s’il fallait reconnaître un cor anglais par rapport à un hautbois, je pourrais comprendre. Écoutons ce petit montage perso avec La danse arabe de Casse-Noisette :

Vous n’allez pas écouter le conte, mais la suite orchestrale : il s’agit du morceau mais sans le récitant. Essayez donc de repérer à quels moments entrent le grand-père, l’oiseau, le loup, le chat, les chasseurs, le canard…et Pierre (évidemment je les ai mis dans le désordre !) :

Serge Prokofiev a écrit plusieurs ballets, dont Cendrillon et surtout Roméo et Juliette. Cette dernière musique a servi au sulfureux film « Caligula » que j’ai évoqué dans l’article « Musique en 35 mm ». Vous remarquerez la distribution prestigieuse !

De ce ballet de Prokofiev ont été tirées plusieurs suites, celle que j’ai choisie est dirigée par Valery Gergiev et ce n’est pas innocent. J’ai appris qu’il avait été exclu de l’Académie Royale de Suède, car trop proche de Poutine. Je pensais que la Musique était au-dessus de ça ? L’Occident n’est pas seulement décadent, il est surtout très con.

Prokofiev a écrit sept symphonies, la première étant surnommée Classique en référence à son orchestration, sa forme et ses thèmes. Commencée en 1916 à Saint-Pétersbourg, en plein conflit mondial la première a été donnée le 21 avril 1918 à… Petrograd. Sur YouTube les versions ne manquent pas, celle que j’ai choisie est due à l’orchestre de la radio de Francfort, leur site est une vraie mine d’or !

C’est en faisant des recherches pour rédiger l’article que je suis tombé sur une pépite (merci Résistance Républicaine, sans toi je ne l’aurais jamais trouvée !) la transcription de la symphonie classique au piano ; j’aime bien les transcriptions orchestre → piano, à condition évidemment de connaître l’original, car je me plais à écouter l’orchestre !

Un piano ne vous suffit pas ? Bon en voilà un deuxième, vous êtes durs en affaires !

Restons dans le domaine du piano avec le troisième. Comme Beethoven, Prokofiev a écrit cinq concertos pour cet instrument (dont un pour la main gauche), la version choisie par mes soins est due à la formidable Martha Argerich, dommage que le public ne puisse pas s’empêcher d’applaudir entre les mouvements :

On ne peut pas passer Alexandre Nevski, musique composée en 1938 pour le film éponyme de Sergueï Eisenstein, dont voici un extrait, « la bataille du lac gelé » :

On va continuer avec le chef maudit Valery Gergiev dans la cinquième symphonie, la plus vaste des sept et aussi la plus célèbre avec la symphonie classique. Elle est créée le 13 janvier 1945 à Moscou sous la direction du compositeur ; l’accueil fut triomphal et Prokofiev reçut le prix Staline (une autre raison pour que les deux hommes soient visibles sur l’image de présentation !). Gergiev dirige « son » orchestre, celui du théâtre Mariinsky. Il a troqué sa baguette contre un cure-dents !

Et pour terminer… retour à ce qui est la page la plus célèbre de Prokofiev à part Pierre et le loup, le fameux « Montaigus et Capulets« , extrait de Roméo et Juliette. Comme pour la symphonie classique, j’ai trouvé des versions pour piano seul et aussi pour piano à quatre mains, laquelle comporte la partition. Alors si vous êtes un bon pianiste et que vous connaissez quelqu’un d’un bon niveau également, pourquoi ne pas le jouer ?

POUR TERMINER

Parmi mes CD je viens d’en retrouver un qui n’est pas dénué d’une certaine valeur historique : j’avais gravé du Ravel dirigé par lui-même mais aussi du Prokofiev à la baguette. Une occasion de retrouver Montaigus et Capulets ?

Ici je vais faire une remarque : on ne peut qu’être surpris par l’extrême lenteur du tempo adopté. Choix délibéré ou Prokofiev était-il un chef médiocre ? Compositeur et chef d’orchestre ne vont pas forcément ensemble. On sait que Tchaïkovski n’était pas bon dans ce domaine mais évidemment on ne possède pas de documents sonores. Ravel lui-même n’arrive pas totalement à maîtriser son orchestre dans le boléro, il ne peut s’empêcher d’accélérer alors que la condition sine qua non est de conserver un tempo immuable dans ce morceau ! De même, la version du Sacre du Printemps dirigé par Stravinski n’a rien de transcendent. Plus grave encore est quand le chef trahit purement et simplement le compositeur, comme dans West Side Story de « mon pote » Bernstein. Dans sa version de la comédie musicale, le choix de chanteurs d’opéra est loin d’être judicieux. Mais plus grave encore, Lenny supprime carrément les premières mesures du prologue, on se demande bien pourquoi ! L’esprit de l’œuvre n’est plus là :

Les deux versions sont dues au même chef, et cependant quelles différences ! Qu’en pensez-vous ? Le débat est ouvert !

On se retrouve bientôt avec Bach.

Filoxe

 5,141 total views,  1 views today

image_pdf

7 Commentaires

  1. @Vivement dimanche

    On ne voit pas trop où vous voulez en venir avec vos commentaires. J’ai l’impression que vous posez des questions (assez agressivement d’ailleurs) en connaissant les réponses. Si c’est le cas, il serait judicieux de nous en faire profiter sans en faire un combat d’égos entre mélomanes.

    De plus, RR a publié de très nombreux articles sur la musique classique (merci à Filoxe et Cachou).

    https://resistancerepublicaine.com/category/musique/
    https://resistancerepublicaine.com/category/musique/page/2/
    https://resistancerepublicaine.com/2021/10/30/vous-aimez-chopin-alors-la-vous-allez-etre-aux-anges-2-enormes-surprises/

    Le modérateur

  2. A pas de loup… et très humblement je m’avance pour vous demander votre jugement sur la SONORITE des pianos à l’écoute de :

    … »Un piano ne vous suffit pas ? Bon en voilà un deuxième, vous êtes durs en affaires ! »…

    Est-ce l’œuvre qui s’y prête ?… la jolie pianiste et son compère bien sympa d’allure, mais allez savoir pourquoi, c’est également ce qui m’a touché, une si grande légèreté dans le son

    Je précise que je ne connais strictement RIEN en musique (un vrai bourrin), mais merci, si vous aviez quelque chose à en dire, en particulier sur ces deux pianos…

  3. Ah! pas Prokofiev! il est lourd, bruyant, pompeux. C’est beaucoup bruit et une avalanche de notes et d’instruments
    Cet homme vivait mal la tragédie de son pays, d’ailleurs si il l’a fui, ce n’est pas pour rien.
    Pierre et le Loup, bon, c’est gentil, mais après l’avoir écouté une fois, tu ne veux plus l’entendre.
    Non, je n’essaierai pas de repérer à quels moments entrent le grand-père, l’oiseau, le loup, le chat, les chasseurs, le canard et Pierre, je ne veux surtout pas ré-entendre Pierre et le loup.
    Roméo et Juliette, même chose, une fois c’est assez.
    Prokofiev est aux antipodes de mes favoris.
    Chez les Russes, j’en vois 3 qui sont bien.
    Tchaikovsky, c’est fluide, léger, harmonieux, un plaisir à écouter, mais je ne l’écoute plus depuis longtemps.
    Moussorgski, Rimsky-Korsakov, c’est bien aussi, c’est fluide, léger, harmonieux, mais je ne les écoute plus.

    • ça va les chevilles ? Pas Prokofiev ! et puis quoi encore ? Vous ne pouvez pas dire, tranquillement, gentiment, que vous, vous n’aimez pas trop Prokifev au lieu de jouer les donneurs de leçons arrogants ???

  4. et le Mozart Ukrainien ??? Heu ! plutôt Nazi qu’Ukrainien
    ce virtuose du piano à queue enfin de sa queue
    puisque ce Morart là y joue du piano … mais avec sa queue
    mais bon avec ce pseudo-Mozart là il y a une couille quelque part !

    • Cette article sont pour les amoureux de la musique classique, alors SVP passez votre chemin.
      Il y a plein d’articles qui parlent de politique, allez les lire. Bon vent.

      • Dites donc Vivement Dimanche vous n’êtes ni modérateur ni auteur ni responsable de ce site il ne vous appartient pas de décider de qui a le droit ou pas de commenter. Cela ne regarde que les modérateurs. Merci d’éviter l’arrogance avec les autres commentateurs, vous savez peut-être plus de choses que certains sur certains sujets mais sur d’autres ils vous dament le pion. Un peu de modestie et de courtoisie siérait.

Les commentaires sont fermés.