“Eugénie Grandet” (2021) : une belle adaptation pour retrouver Balzac

 

Sortie le 29 septembre 2021 en salle / 1h 45min / Historique, Drame
De Marc Dugain

D’après le roman d’Honoré de Balzac : En 1843, dans l’édition Furne, Eugénie Grandet prend place, dans La Comédie humaine, entre Ursule Mirouët et Pierrette, dans le premier volume des Scènes de la vie de province.
Avec Joséphine Japy, Olivier Gourmet, Valérie Bonneton

Voilà donc un magnifique film qui nous permet de revisiter un classique de la littérature. 

Cette dernière  adaptation cinématographique du célèbre roman d’Honoré de BALZAC est  réussie. Le réalisateur-scénariste arrive magnifiquement à nous immerger dans cette demeure triste et austère.

 

Bande annonce : 

 

Film entier en streaming : https://streaming-french.net/eugenie-grandet/

 

 “Eugénie Grandet” est joué par un Olivier Gourmet toujours parfait, une Joséphine Japy qui y met toute la grâce virginale nécessaire et une Valérie Bonneton qui prend un plaisir masochiste à se sacrifier. Le film est remarquablement éclairé, offrant quelques uns des plus beaux plans du cinéma.

Un drame crépusculaire de l’avarice, de l’ennui et de la frustration. Tout est là, dans les regards, les silences, les décors et les costumes étouffants et dialogues particulièrement bien écrits. Comme l’a écrit un internaute Quoi de neuf ? Balzac, encore toujours ! Mais la réécriture a réussi à faire de ce monument littéraire une œuvre superbement cinématographique. Malgré la pesanteur du sujet, un grand bol d’air dans notre cinéma français.

 

Le tournage du film débute le 27 janvier 2020. Le film est en partie tourné à Paris. Il se poursuit au Mans (cathédrale) en février 2020 et dans le Saumurois (les décors d’époque à Saumur étant trop rares du fait des éléments modernes qui ont tout envahi).

Extrait du roman de Balzac :

Enfin arrivèrent les jours d’agonie, pendant lesquels la force charpente du bonhomme fut aux prises avec la destruction. Il attirait à lui et roulait toutes les couvertures que l’on mettait sur lui, et disait à Nanon: “Serre, serre ça, pour qu’on ne me vole pas.” Quand il pouvait ouvrir les yeux, il les tournait aussitôt vers la porte du cabinet où gisaient ses trésors en disant à sa fille:

– Y sont-ils? y sont-ils?

-Oui, mon père.

– Veille à l’or, mets de l’or devant moi.

Eugénie lui étendait des louis sur une table, et il demeurait des heures entières les yeux attachés sur les louis.

– Ça me réchauffe! disait-il…

 

Critiques négatives de spectateurs

Quel dommage d’avoir donné un look “woke” au chef d’œuvre de Balzac.

Très politiquement correct, Marc Dugain ne se contente pas de transformer Charles en horrible négrier (alors que, dans le roman, il était envoyé aux Indes, il s’enrichit dans le film dans le commerce triangulaire qui était pourtant à l’époque en plein déclin), il fait d’Eugénie une égérie féministe. C’est prendre beaucoup de liberté avec le personnage.

 Un seul bémol, mais de taille, pourquoi avoir autant changé… que dis-je bouleversé la fin du roman ? Dérangeant pour les lecteurs.

Le téléfilm de Jean-Daniel Verhaehghe de 1993 avec Jean Carmet.

7 d’or du meilleur acteur pour Jean Carmet

7 d’or de la meilleure musique pour Michel Portal


Le meilleur de ce téléfilm est la prestation exceptionnelle de Jean Carmet.
Quelle aura, quel  jeu d’acteur , il interprète à merveille Monsieur Grandet.
C’est magique …

La passion de Grandet pour l’or.

Il est sur son lit de mort. La main de Grandet retrouve un semblant de vie pour aller caresser la croix en or du prêtre en train de lui administrer l’extrême onction. La scène dans ce film est délectable et Carmet est excellent en avare suspicieux ronchon et autocrate.

Dominique Labourier et Jean Carmet

 

Jean Carmet et Alexandra London

 

Jean Claude Adelin et Alexandra London

 

Jean Carmet

Extrait d’un dialogue.

La jolie Lucienne des Grassins veut marier son fils Adolphe à la fille de Grandet, Eugénie. Quand Charles, le cousin d’Eugénie, arrive à Saumur, elle dit :

« Monsieur, si vous voulez nous faire l’honneur de venir nous voir, vous ferez très certainement autant de plaisir à mon mari qu’à moi. Notre salon est le seul dans Saumur où vous trouverez réunis le haut commerce et la noblesse: nous appartenons aux deux sociétés, qui ne veulent se rencontrer que là parce qu’on s’y amuse. Mon mari, je le dis avec orgueil, est également considéré par les uns et par les autres. Ainsi, nous tâcherons de faire diversion à l’ennui de votre séjour ici. Si vous restiez chez monsieur Grandet, que deviendriez-vous, bon Dieu ! Votre oncle est un grigou qui ne pense qu’à ses provins, votre tante est une dévote qui ne sait pas coudre deux idées, et votre cousine est une petite sotte, sans éducation, commune, sans dot, et qui passe sa vie à raccommoder des torchons. »

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3 Commentaires

    • Bonjour ami Cachou, j’adore l’anecdote du viager ! Une chose est sûre : tu n’es pas touché par l’avarice vu la générosité de tes textes semaine après semaine.

  1. Quoi, comment, comment se fesse t’il que le héro ne soit pas noir et homo et l’héroïne ne soit pas créole et lesbienne. Et puis il y a trop de blanc, ça va pas. il faut en parler à sardine ruisseau, ou chiappa, ou jado, non il faut l’interdire ce filme parce que ça va stigmatiser les muzzs qui sont déjà déséquilibrés et qui ne tiennent pas debout.

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