Musique en 35 mm (suite)

Lorsque j’ai rédigé l’article Musique en 35 mm, je ne m’attendais pas à y donner une suite. Mais depuis j’ai trouvé d’autres extraits de film dont la musique est due à des compositeurs classiques, autrement dit tous décédés. C’est donc volontairement que j’ai exclu les VRAIS créateurs de musique de film comme Chostakovitch ou Prokofiev, par exemple. Donc comme la dernière nous ne verrons pas les interprètes, à une exception près.

On va commencer tout de suite par un film de Jean Delannoy, sorti en 1964 Les amitiés particulières. Il s’inspire du livre de Roger Peyrefitte paru en 1943. Voici un extrait du synopsis :

“Georges, un bel et ambitieux jeune homme de 14 ans, entre dans l’internat catholique Saint-Claude, régi d’une main de fer par les bons pères. Il devine, avec étonnement, l’existence de relations homosexuelles entre certains condisciples du même âge ; mais lui-même fait la connaissance d’Alexandre, un bel et charmant élève des petites classes âgé de 12 ans et il en tombe amoureux.”

Je ne ferai pas de commentaires sur le thème du film, préférant passer tout de suite à la musique, avec cette Invention numéro 13 de Bach :

Contrairement à l’article précédent, les extraits de film ne sont pas classés par ordre chronologique. Donc nous voici en 1940, avec cette scène désopilante du Dictateur. Plus tard, Gérard Oury nous donnera une scène similaire dans Le corniaud.

Difficile à présent de faire l’impasse sur le film Elvira Madigan. D’origine allemande, Elvira Madigan (de son vrai nom Hedevig Jensen), funambule dans un cirque, naquit le 4 décembre 1867 à Flensbourg. En 1888, alors que le cirque Madigan était installé en Suède, Elvira fit la connaissance de l’officier suédois Sixten Sparre avec lequel elle s’enfuit le 22 mai 1889. Ils arrivèrent au Danemark mais le 18 juillet le couple qui n’avait ni argent ni avenir décidèrent d’en finir. Avec son revolver militaire, Sparre abattit Elvira puis se suicida. Leurs tombes sont côte à côte.

Cette histoire inspira le réalisateur suédois Bo Widerberg qui réalisa un film en 1967. Le long métrage fait appel au Concerto de Mozart numéro 21, au point que certaines marques de disque avaient carrément surnommé l’œuvre Concerto Elvira Madiganune stupidité ! On peut aussi entendre un concerto de Vivaldi Amoroso. (Le tempo choisi pour Vivaldi est trop lent mais il est le reflet d’une époque. Aujourd’hui on ne joue plus la musique baroque comme ça). Voici donc deux liens consacrés à Elvira Madigan, Mozart puis Vivaldi :

En 1971, le cinéaste Luchino Visconti réalise le film Mort à Venise, histoire d’un vieux compositeur troublé par un jeune adolescent androgyne, cela nous permettra d’entendre l’adagietto de la cinquième symphonie de Mahler v:

On termine en sourire avec deux chefs d’œuvre, Le corniaud et La grande vadrouille. Le duo Bourvil/De Funès fit merveille dans ces deux longs métrages, sortis respectivement en 1965 et 1966. Dans le premier, on y voit De Funès réparer une Cadillac sous les regards ébahis du garagiste et de son fils. Le procédé rappelle celui utilisé dans Le Dictateur. La musique originelle est de Rossini, elle a été reprise par Respighi dans La boutique fantasque :

Et que dire de La grande vadrouille ? C’est bien l’orchestre de l’Opéra que dirige De Funès qui, au dire des musiciens, se débrouillait plutôt bien (j’exclus évidemment Grosso et Modo, les deux bassonistes bavards). Le seul point que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi De Funès veut faire reprendre l’orchestre au numéro 17, alors qu’il n’est pas situé au début de La marche hongroise, comme vous pourrez le constater avec les images ci-dessous, copies de la partition que j’utilisais quand j’ai appris La Damnation de Faust avec l’orchestre des Pays de Loire :

 

 

(Et il y a aussi une erreur au moment du concert donné par Louis de Funès :  sur la partition Faust entre à la neuvième mesure alors que dans le film l’introduction est uniquement orchestrale) :

 

En bonus, je vous propose non pas un flash mob, avec la tarentelle du corniaud chantée par Rolando Villazón :

En ce 8 septembre 2022, comment ne pas rendre hommage à Elizabeth II, toutes les personnes de ma génération n’ont connu qu’elle ! Au lendemain de la nomination de la foldingue Liz Truss au poste de premier ministre, cela ne présage rien de bon pour la suite…j’espère me tromper !

 

 

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3 Commentaires

  1. Merci pour ce bel exposé. On voit que les belles œuvres des musiciens ne font pas que décorer un film mais arrivent à fondre avec les images et l’univers du film.

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