Si Macron et ses prédécesseurs, avaient voulu tuer EDF, ils ne s’y seraient pas pris autrement

Les Trente Glorieuses et l’investissements d’après-guerre

L’expression « les 30 glorieuses », comme tout le monde le sait, correspond à l’explosion économique importante qu’a connue la France, avec d’autres pays industriels d’ailleurs, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C’est Jean Fourastié, économiste français, qui a donné ce nom à cette période dans le livre qu’il a écrit pour cette période faste économiquement parlant.

Et puis, cette période très prospère a connu un sacré coup dans l’aile avec le premier choc pétrolier de 1973 (1).

Dans quels domaines l’Etat investit-il massivement ?

Pour essayer de pallier pas mal de choses, l’État investit massivement dans le charbon. En effet il faut prévoir les pénuries d’électricité et de chauffage. Il n’y a pratiquement pas de pétrole, celui-ci commençant à arriver en France par les gisements du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord que vers les années 50-60. Le nucléaire civil est lui complètement inexistant. En plus du charbon, l’État a l’époque mise aussi lourdement sur l’acier et l’agriculture (2).

La création d’EDF et le nucléaire productif d’électricité

Pour l’après-guerre, l’État a décidé de devoir tout maîtriser concernant le domaine de l’énergie. La loi du 08/04/1946, qui créée Électricité de France (EDF) nationalise 95 % des sociétés privées du secteur de l’électricité et du gaz. Le but est de créer une seule et même entité dédiée à l’électricité et au gaz : EDF-GDF (3).

Le premier réacteur nucléaire français dénommé Chinon A1 était aussi, pour l’époque, une œuvre et prouesse architecturale voulant symboliser la modernité des années à venir. Ce réacteur nucléaire à la forme d’une boule et a été mis en service en 1963 pendant une dizaine d’années.

Pour les cinéphiles, juste avant sa mise en service, la centrale est même “transformée” en laboratoire pour le tournage du film “Fantomas se déchaîne” avec, comme tout le monde le sait, Louis de Funès et Jean Marais (4).

Et puis, on se lance également dans les usines marémotrices notamment de la Rance entre Saint-Malo et Dinard. Pour la première fois au monde, une usine va convertir en électricité l’énergie des courants marins.

Le passage au nucléaire électrique

C’est en 1974 que Pierre Messmer (que les anciens ont bien connu), Premier ministre du Président Georges Pompidou, lance le premier grand programme électronucléaire par 13 centrales nucléaires de 1 000 MWh chacune. Beaucoup de gens pensent que c’est Giscard d’Estaing qui a lancé le nucléaire mais, pas du tout, c’est Pompidou.

C’est à travers ce programme que Fessenheim sort de terre en 1977, suivi de beaucoup d’autres comme Bugey et Gravelines. L’indépendance énergétique du pays est donc actée ! (5)

Puis les choses se sont développées, les années 80 permettent l’internationalisation d’EDF qui exporte son électricité notamment au Royaume-Uni par des dizaines de kilomètres de câbles sous-marins, et les années suivantes proposent des services mieux adaptés aux consommateurs.

OUVERTURE À LA CONCURRENCE, DÉBUT DU SUICIDE PRODUCTIF ÉLECTRIQUE FRANÇAIS

Sur ordre impératif de l’Europe, laquelle, comme toute personne ayant encore quelques neurones dans son crâne sait que ladite Europe veut effacer l’existence des Nations, la France est dépossédée de ses décisions énergétiques, et a eu donc l’obligation d’ouvrir le marché à la concurrence sur le plan électrique et gaz.

Ainsi, en 2004, EDF devient une société anonyme l’État restant majoritaire à hauteur de 84 %. Puis il y a eu les entrées en bourse (5).

Aujourd’hui il existe près de 39 fournisseurs d’électricité différents en France. Il s’agit là d’un véritable choc électrique ! C’est le résultat de la libéralisation des marchés de l’électricité comme ci-dessus rappelé. C’est regrettable qu’il n’y en ait pas un quarantième, car c’est de toute évidence celui-là que votre serviteur aurait choisi…

Dans la foulée, les tarifs d’électricité et de gaz qui étaient réglementés disparaissent. Tout cela a été ordonné par des successions importantes de règlements et lois européennes devant lesquelles tous les présidents passés et présents se couchent (6).

Alors, ami patriote, vous allez me dire : “Il n’y a pas mieux que la concurrence pour faire baisser les prix, et ce dans tous les domaines économiques“. C’est un postulat rigoureusement vrai et qui le restera jusqu’à la fin des temps, c’est-à-dire, pour la France, lorsqu’elle sera passée sous l’islam et la charia pour le plus grand bonheur de son peuple qui s’acharne depuis 50 ans pour y arriver.

Cependant, ce postulat a toute sa valeur quand les concurrents ont les mêmes règles. Mais les fonctionnaires européens sont des imbéciles prétentieux finis, et leur seule préoccupation est la ruine de la France, donc ses très grandes entreprises, afin de la noyer dans une Europe, mission du fossoyeur Macron que le bon peuple, qui comprend tout, vient de remettre au pouvoir pour 5 années supplémentaires.

Ainsi les diktats de l’Europe adressés à d’EDF la mettent en position d’infériorité majeure et ne peuvent que provoquer sa ruine.

Quel est l’impact de l’ouverture des marchés sur les prix ?

Une augmentation de 50 % en 10 ans. En effet, les fonctionnaires européens qui ont toujours raison, ont garanti que la concurrence apportera une baisse des prix significative. Alors, ces imbéciles non élus n’ont pas tenu compte également que, outre le contresens économique imposé à EDF (voir ci-dessous), les Etats, dernières “libertés” que leur accorde l’Europe, est de taxer ces prix. Ce qui fait que ces taxes ont subi de puissantes augmentations ces 10 dernières années.

Depuis le début des années 2000 le prix de l’électricité est indexé sur le prix du gaz. C’est une opération épouvantable. Tous les gouvernements qui se sont succédés le savent mais n’ont pas osé remettre cela en cause. Ils n’ont mis que des pansements sur des jambes de bois, comme vient de le faire Bruno Lemaire il y a quelques mois en limitant l’augmentation à 4% et en compensant sur l’argent public, cette mesure coûtant 16 milliards d’endettement supplémentaire.

Si l’Europe n’avait pas imposé la libéralisation et la concurrence, et que ces fonctions régaliennes d’électricité et de gaz étaient restées service public, on aurait évité ses 50 % de rotation. Une fois de plus, l’Europe intervient pour la catastrophe et la destruction, comme pour tout.

Le plus aberrant dans cette affaire, c’est que les coûts de production sont à peu près identiques depuis une vingtaine d’années mais la faillite économique française fait quand même exploser tous les prix.

Après tant de conneries, c’est maintenant la Bérézina : EDF et la déroute de 1812, même combat, même si certains considèrent la Bataille de la Bérézina comme un succès Napoléonien. Mais en France, on a l’habitude.

Plus les années passent, plus la situation d’EDF s’aggrave. L’électricien sait déjà que ses résultats pour 2022 seront catastrophiques. Il vient de revoir à la hausse, de 18 à 26 milliards d’euros, le coût de ses malheurs. Ceux-ci consistent en un profond déficit de production nucléaire lié à un défaut de série, et à la mesure gouvernementale de blocage des prix de l’électricité pour les entreprises et les ménages. Une estimation «purement mécanique» à partir des nouveaux chiffres d’EDF aboutit à un Ebitda (revenus avant intérêt, taxes, dépréciations et amortissements) négatif de – 2,2 milliards d’euros en 2022, calculent les analystes de Barclays.

La plus grosse défaite est due au déficit de production nucléaire. La découverte de phénomènes de corrosion inattendus sur des réacteurs nucléaires oblige l’électricien à allonger drastiquement certains arrêts pour entretien. Il s’ensuivra cette année un déficit de production de 30 térawattheures (30.000 mégawattheures)…

Tout le monde sait que le parc nucléaire français est extrêmement vieillissant, des sommes gigantesques sont nécessaires pour le remettre en état, sommes qui auraient dû être prévues ce qui a été partiellement le cas, mais utilisé pour autre chose.

Alors, devant de telles légèretés, irréflexions, et décisions stupides, dans la catastrophe l’État bloque les prix sans, bien entendu, en étudier les conséquences.

Le parc nucléaire français compte 56 réacteurs nucléaires en fonctionnement répartis sur 18 sites (centrales). Faute d’entretien et de modernisation, plusieurs réacteurs ont été mis à l’arrêt définitif et sont en cours de démantèlement (Brennilis, Chooz A, Chinon A1-2-3, Bugey 1, Saint-Laurent A1-2 et Creys-Malville)1, les deux réacteurs nucléaires de Fessenheim ont été mis à l’arrêt définitif respectivement en février et juin 2020.

SUMMUM ABSOLU DE L’IMBÉCILLITÉ EUROPÉENNE ET FRANÇAISE.

L’Europe, sourde et aveugle, veut instaurer une libre concurrence des énergies sur tout le territoire européen. Sur le papier, c’est formidable, sur le terrain c’est une véritable destruction d’EDF.

En 2010, la loi Nouvelle Organisation des Marchés de l’Electricité (NOME) a imposé à EDF de vendre à ses concurrents 25 % de la production de son énergie nucléaire, soit 100 térawatt-heures, à 42 € le mégawattheure, ce qui est un prix extrêmement bas.

Alors, comme toute décision prise par la communauté européenne relayée et amplifiée par la France, cette obligation a trois conséquences hallucinantes :

  1. EDF devant assurer toutes les constructions, entretiens et production de l’électricité doit vendre pour 42 € le mégawattheure 25 % de sa production permettant ainsi à la concurrence de proposer aux clients des tarifs plus bas que ceux qu’EDF fait à ses propres clients.
  2. Les concurrents n’ayant aucun investissement de production d’énergie électrique, leurs activités étant essentiellement bureaucratiques, consacrent beaucoup d’argent à la communication pour prendre les propres clients EDF.
  3. Une partie des gains de l’investissement français en énergie hydraulique ou nucléaire ne sert qu’à augmenter le profit de sociétés parasitaires qui ne mettent, elles, pas un kopeck d’investissement, au lieu de profiter aux usagers et de financer les économies d’énergies.

MAIS CA N’EST PAS FINI !

L’Europe et la France ont été les champions du “plus fort que fort” ! En 2018, la situation a changé, puisque les fournisseurs alternatifs, victimes de leur succès, plus de 6 millions de clients, saturent en quantité d’électricité dépassant le quota de 25 % EDF et se fournissent sur les marchés mondiaux mais à des prix beaucoup plus élevés. Conclusion du schmilblic : elles ne peuvent plus tenir leurs promesses de fournir de l’électricité moins cher qu’EDF.

Qu’à cela ne tienne ! L’Europe et la France ont toujours les bonnes solutions : le Conseil de régulation de l’énergie, tenez-vous bien, a décidé d’imposer à EDF d’augmenter ses tarifs pour être plus cher que ses concurrents. Ainsi la concurrence voulue par l’Europe ne se fait pas en ouvrant le marché à des concurrents moins chers que EDF, mais en imposant à EDF d’augmenter ses tarifs afin que ses concurrents redeviennent moins chers. Conclusion : la concurrence voulue par l’Europe ne fait pas baisser les prix mais les fait monter.

Ainsi, EDF est étouffé de tous les côtés par les fonctionnaires français et européens, Macron et prédécesseurs confondus.

L’Europe, ce sont encore des milliers d’autres aberrations du même genre. C’est ce que veulent nos présidents depuis plus de 40 ans mis en place par le bon peuple français qui ne comprend rien à rien et qui ne comprendra jamais rien à rien.

Cachou

=-=-=-=-=-=-=-=

(1) https://www.economie.gouv.fr/facileco/trente-glorieuses

(2) https://www.caminteresse.fr/histoire/les-trente-glorieuses-le-retour-de-la-croissance-economique-11164104/

(3) https://www.sirenergies.com/article/edf-comment-cetait-avant/

(4) https://www.jaimemonpatrimoine.fr/fr/module/81/1568/patrimoine-insolite-la-boule-de-chinon

(5) https://www.sirenergies.com/article/edf-comment-cetait-avant/

(6) https://www.sirenergies.com/article/ouverture-des-marches-electricite-en-france/

(7) https://www.lefigaro.fr/societes/les-deboires-d-edf-se-chiffrent-a-26-milliards-20220314

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21 Commentaires

  1. un désastre venu de l’UE, cette ridicule organisation qui veut la ruine des nations : mais si nos gouvernants ne s’étaient pas couchés devant ces diktats délirants nous n’en serions pas là

  2. il y en a marre de tous ces salopards politiques qui veulent la destruction de tout ce qui est français, ils méritent le poteau par bandes successives ; ainsi que ces salots de fonctionnaires européens tous des traîtres enfoirés. Ils ont dépecés la FRANCE.

    • Bien d’accord, ami.
      Mais ces salopards ont le pouvoir depuis45 ans, car beaucoup d’autres triple-salopards ne cessent de voter pour eux et encore il y a quelques semaines…

  3. Il faudrait enfin comprendre que Macron a été mis en place pour ruiner le pays afin que TOUT devienne privé…il touche un solide “bakchich” à chaque fois.
    Pour l’Europe le scénario est identique.

  4. Et par dessus le marché, il semblerait que nos fournitures en gaz hors Russie seraient à partager avec l’Allemagne qui est trop dépendante…C’est ça leur “marché commun”??!!!.. On ne nous dit pas tout…

    • Pour la simple raison que la fourniture de gaz russe pour l’Allemagne se faisait par gazoduc. Pour pouvoir se faire livrer en GNL il faut être doté de terminaux méthaniers. Et c’est là que le “trou de balle” de l’Elysée intervient. La France a 4 terminaux méthaniers existants : 2 à Fos, 1 à Montoir de Bretagne et 1 à Dunkerque… et l’Allemagne 0. Et ces structures ne se construisent pas en quelques semaines.

  5. Le dépeçage d’EDF a été planifié sous Mitterrand. Les deux têtes de gondoles qui ont phosphoré sur le sujet sont Fabius et Strauss-Kahn.
    Ca a commencé début des années 80 ou il a ete demandé à EDF de refectionner son reseau BT (remplacer le Cu par le torsadé ou almelec) pour 1990.
    Puis dans les années 90 ils ont commencé par séparer la production, le transport et la distribution en 3 entités distinctes. Ensuite ils ont ouvert le marché à la concurrence, mise en place sous Jospin 1er ministre sous Chirac, pour les très gros consommateurs (SNCF, Industries, hopitaux etc.. ) puis en 2000 pour les PME et les TB domestiques ont fermé la marche en 2008.
    Et sans compter les millions d’euros qu’EDF est obligé d’investir dans le renforcement des réseaux à cause des unités de “productions” des parcs éoliens et photovoltaïques qui “fleurissent” comme pâquerettes au printemps un peu n’importe où.

  6. L’énergie 50% plus cher alors que nos retraites n’ont pas augmentées et même ont diminuées si on tient compte de l’augmentation de la csg (merci rocard le tocard espèce de connard fétide qui a mis ça au point dans les années 60) plus l’augmentation des loyers et l’augmentation de la bouffe toujours plus chère de moi en mois. Ces salopards ne sont pas au service du peuple, non ça serait trop beau, non ils sont au service de leur compte en banque. Bande de pourris.

  7. Merci@Cachou pour ce résumé des conneries que nous subissons grâce à l’UE et à la servilité de nos dirigeants.
    Donc, je vois qu’à l’époque du développement nucléaire, les ingénieurs EDF étaient capables de monter une centrale nucléaire en quatre ans.
    Soit, il y a 45 ans, on était bien plus performant qu’aujourd’hui, constat de décadence.
    Qu’a fait Morpion en cinq ans, à part fermer Fessenheim qui marchait très bien ???

    • Je ne t’apprendrai rien, ami patriote frejusien, en te disant que la mission de Macroncescau est la destruction de la France dans tous ses grands axes : économie, sociétal, religieux, culturels, traditionnels, et tous les autres.
      Je ne t’apprendrai également pas que le français en a marre de vivre dans un pays prospère et veut la faillite, ruine et installation de la dictature dans son pays.
      Et c’est pour mourir plus vite que le français a réélu Macroncescau.
      Donc, tout est d’une logique implacable, de quoi allons-nous nous plaindre ?
      Je ne t’apprendrai rien que tu ne saches déjà…

  8. Ce sont les écolos, ainsi que le GIEC, qui ont permis d’aboutir à cette situation catastrophique, en nous faisant croire qu’on pouvait satisfaire nos besoins énergétiques avec quelques moulins à vent et des miroirs aux alouettes. Notre pays n’avance plus sur la voie du progrès, et quand on n’avance plus, on recule!

    • Rien à rajouter.
      Maintenant, et encore une fois, lorsque les gens passent leur temps non seulement à obéir comme des moutons permanents, et de plus à mettre au pouvoir tous ces imbéciles qui les manipulent, il ne faut pas s’étonner de constater où on en est arrivé.
      Ce sont les peuples qui décident de leurs destins quand ils ont des actions communes et massives.
      La caractéristique du peuple français c’est qu’il est un peuple tronc.
      Einstein : “On a le destin que l’on mérite”

  9. FREXIT et vite ça urge.
    Je ne comprendrais jamais pourquoi l’autre enfoiré avec son parti de merde à été réélu. Je n’arrive pas à m’y faire. Les français pas tous, mais une majorité quand même sont des veaux au qi de moule. Le suicide français est en route.

    • Effectivement, la seule façon de s’en sortir est le FREXIT et la sortie de l’euro. Sans cela la dégringolade continuera. Mais comme les français ne veulent pas en entendre parler car ils ne souhaitent que la mort de leur pays, cela ne se fera jamais.
      Le jour où la France sera le premier pays arabe d’Europe, il l’a quittera pour rejoindre les pays arabes.
      Ainsi le veut le bon peuple.

  10. C’est du choc des idées que jailli la lumière et c’est du choc des crétins que l’on se retrouve dans le noir.

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