Pierre Ier le Grand, un grand réformateur marqué par sa visite en France

Le 9 juin a marqué le 350ème anniversaire de la naissance du tsar et du grand réformateur russe Pierre Ier le Grand – sans exagération, l’un des dirigeants les plus remarquables de l’histoire russe.

 

La visite à Paris en 1717, qui marqua profondément  Pierre le Grand et changea la Russie

Pierre le Grand reçu par  Louis XV, qui a sept ans !

Le 21 avril 1717, le tsar russe Pierre le Grand foula pour la première fois le sol de la France et seize jours plus tard, il entrait à Paris. Cette visite a jeté les bases des relations diplomatiques officielles entre la France et la Russie.

Le cortège du tsar russe est entré à Paris le 7 mai 1717. Refusant d’occuper les appartements prévus pour son séjour au Louvre, Pierre Ier s’est installé à l’hôtel Lesdiguières, rue de la Cerisaie, où il attendit la visite du roi français Louis XV.

La rencontre fut organisée le 11 mai 1717. Le tsar se présenta dans un nouvel habit bleu clair brodé d’argent confectionné par les maîtres parisiens. Selon le cérémonial établi, le jeune roi a adressé à son interlocuteur un compliment qu’on lui avait fait apprendre par cœur.

Au lieu de lui répondre, cédant à son instinct paternel, le tsar le prit brusquement dans ses bras et, l’élevant à la hauteur de son visage, l’embrassa à plusieurs reprises. Le jeune roi avait à l’époque 7 ans. La cour fut frappée de stupeur : nul n’avait le droit de toucher le roi.

Suite à cette rencontre, Pierre le Grand écrivit à son épouse dans une lettre : « Le géant de roi local m’a rendu visite. Il est à peine plus grand que notre nain Louka, mais il a une très belle mine et une belle stature et il est très sage ». 

Ce voyage a contribué aux transformations que la Russie a connues sous le règne de Pierre Ier.

Le 19 juin, Pierre Ier rend sa première visite à l’Académie royale des Sciences qui occupait une place de premier plan parmi les plus importantes institutions scientifiques d’Europe.

L’illustre visiteur fut accueilli par 42 académiciens conduits par l’abbé Jean-Paul Bignon, président de l’Académie. Au courant de l’intérêt du tsar pour les sciences naturelles, ils lui ont présenté un modèle de bélier hydraulique, une expérience visant à obtenir des cristaux de sulfate de zinc, un nouveau modèle de cric à crémaillère au grand pouvoir portant et d’autres inventions.

Sept ans plus tard, le 28 février 1724, le tsar signe le décret d’institution de l’Académie des Sciences à Saint-Pétersbourg. Parmi les éminents esprits de l’Europe invités par Pierre le Grand en Russie, une place à part fut occupée par Joseph-Nicolas Delisle qui était à l’origine de la science astronomique russe.

Paris a beaucoup plu au monarque russe. Sur les gravures de la fin de XVIIe siècle exposées au Centre culturel, on peut voir les vues de la capitale telles que Pierre les a découvertes. C’est le duc d’Antin, qui l’accompagna dans tous ses déplacements, qui lui a offert deux albums avec les plans et dessins des châteaux de Versailles et de Marly. Pierre était particulièrement intéressé par ces résidences et l’aménagement de leurs parcs avec les fontaines.

Les invités conviés à ce voyage étaient dans leur majorité des artistes, des architectes et des artisans. On compte parmi eux l’architecte Jean Baptiste Alexandre Le Blond, le sculpteur Bartolomeo Carlo Rastrelli, les peintres Louis Caravaque et Philippe Pillement, le ciseleur Nicolas Pineau, les maîtres fontainiers Soualem et beaucoup d’autres qui ont façonné, en grande partie, l’aspect de Saint-Pétersbourg et des résidences suburbaines.

Le savoir-vivre français séduit le tsar

À l’occasion du 45e anniversaire de Pierre Ier, le 10 juin 1717, une grande fête avec musique, danses et illuminations ainsi qu’un magnifique feu d’artifice a été organisés dans le parc de Marly. Les festivités se prolongèrent tard dans la nuit, laissant au tsar les impressions les plus agréables.

Ebloui par le faste des fêtes de la cour et de la noblesse française, Pierre le Grand impose par force la pratique des « assemblées » aux boyards dès son retour en Russie.

Pierre le Grand a conçu Peterhof comme un «Versailles russe» :

 

La préparation d’un traité d’amitié et d’alliance russo-français était le but majeur du voyage du tsar.

Il a participé personnellement à l’élaboration des clauses principales du traité d’alliance qui fut conclu entre la Russie, la France et la Prusse le 4 août 1717 à Amsterdam, et constitue le premier traité dans l’histoire des relations franco-russes.

Traité d’alliance qui fut conclu entre la Russie, la France et la Prusse le 4 août 1717 à Amsterdam, le premier traité dans l’histoire des relations franco-russes.

https://fr.rbth.com/art/culture/2017/04/24/pierre-le-grand-un-globe-trotteur-en-france_749106

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4 Commentaires

  1. Nous étions autrefois les amis des Russes, jusqu’à ce que les US ne se mettent en travers.
    Mais pourquoi jouer les moutons des Américains ?
    Il est dans l’intérêt des Ricains de nous isoler des Russes, pas difficile à comprendre.

  2. Merci pour cette publication.
    On ne peut pas cocher de case « favori » ?

  3. Merci Jules Ferry pour ce morceau d’Histoire. La France a toujours été une amie de la Russie. Enfin, jusqu’aujourd’hui. Diderot, d’Alembert étaient reçus à la cour de Russie. Voltaire correspondait avec l’impératrice. Beaucoup de Russes se sont réfugiés en France lors de la révolution de 1917. La politique gâche tout.

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