La fin de l’hégémonie du dollar va aller de pair avec la pauvreté pour nos pays

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Un article extrêmement important et bien étayé sur lesobservateur.ch

Il montre que les Européens sont nus et que les temps qui s’approchent vont être rudes !
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…………….La fin de l’hégémonie du dollar

Depuis un peu moins d’un siècle, le dollar américain joue le rôle de monnaie de réserve internationale. Le dollar est accepté partout. Mais du fait de la guerre en Ukraine, les choses changent. Nous sommes au point de basculement, et les conséquences pour l’économie mondiale sont incommensurables.

Comment le dollar l’emporta contre l’or

À l’origine, le dollar acquit sa respectabilité en pouvant s’échanger à parité fixe contre de l’or, la monnaie de base de l’humanité depuis des millénaires. À l’origine « aussi bon que de l’or » – et juste plus pratique à transporter – son étoile pâlit quelque peu à travers le temps lorsque, comme d’habitude, les politiciens prirent l’habitude de faire fonctionner en douce la planche à billets, créant ex nihilo des dollars. Il y avait donc plus de dollars en circulation que d’or contre lesquels les convertir.

En 1915, il fallait 15 dollars pour acquérir une once troy d’or (31,10 grammes). Même après la Seconde Guerre mondiale, il fallait 35 dollars pour cette once. Mais la création de monnaie s’emballa durant les années 60 jusqu’à amener le Président Nixon à officialiser l’abandon de la convertibilité-or du dollar en 1971.


Évolution du prix de l’once en dollars de 1915 à aujourd’hui, en échelle logarithmique (source)

En d’autres termes, le dollar devenait une monnaie-papier à la valeur purement scripturale. Il n’était échangeable contre rien – hormis d’autres monnaies elles aussi en papier. L’or devenait flottant, rabaissé au rang de simple commodité, une matière première.

M. Nixon réussit ce tour de force principalement parce que les gouvernements des autres pays étaient fort satisfaits d’emboîter le pas aux États-Unis dans l’impression de monnaie pour boucler leurs budgets*. Tous les pays participant au système financier post-étalon-or suivirent le mouvement, s’accordant juste entre eux pour garder une forme d’autodiscipline entre ceux qui imprimeraient « beaucoup » et ceux qui imprimeraient « un peu moins ». Depuis un siècle, le dollar a perdu 98% de sa valeur contre l’or, comme pratiquement toutes les monnaies-papier (et en réalité probablement davantage).
* : démagogie facile, les promesses sans conséquence !

Évidemment, l’afflux de billets neufs créa dans le monde occidental des années 70 une vague d’inflation mémorable qui ruina la classe moyenne… Mais l’important est de garder en tête qu’il y a un demi-siècle, le dollar remplaça l’or comme base du système financier international. Entre autres, les cotations de pétrole, en particulier le brut saoudien, se firent exclusivement dans cette monnaie. Le célèbre pétrodollar était né.

Le dollar comme une arme

L’obligation pour les établissements financiers d’avoir des relations avec leurs banques centrales, et celles-ci d’avoir un compte auprès de la FED américaine, permit pendant longtemps aux États-Unis d’exclure des pays rebelles de la « juridiction » du dollar*, donc des circuits financiers mondiaux.
* : Et les USA d’étendre leur législation au monde entier, comme on a vu avec nombre de procès que subirent des sociétés et banques françaises, voire même avec les pressions effectuées lors de la vente d’Alstom.

Cette manœuvre fut évidemment infligée à l’économie russe au début du conflit russo-ukrainien, dans le but de ruiner la Russie et ainsi de la punir de son attitude belliqueuse. Malheureusement pour ses adeptes, cette exclusion était particulièrement mal avisée côté occidental pour plusieurs raisons:

  • de très forts déficits publics occidentaux, aggravés par des taux d’intérêts au plancher et des dépenses extraordinaires dues à la crise du COVID* ;
  • le ralentissement de l’économie mondiale pour les mêmes raisons ;
  • l’accroissement du coût de l’énergie dû à la transition énergétique*.

* : Deux aspects qui nous touchent particulièrement, le quoi qu’il en coûte et la taxation de l’énergie qui a provoqué la fronde des GJ.

Le grand public, remonté comme un coucou contre Vladimir Poutine, la Russie et les Russes grâce aux médias de masse, ne réalise pas, ou à peine, que c’est lui qui sera in fine la « partie payante » dans les sanctions russes. Comme le disait un Internaute, « ce n’est jamais la vache qui paye les taxes sur le lait » (j’ose ajouter, un bon sens tout paysan !).

Les politiciens occidentaux brandissent le sceptre des sanctions contre la Russie, mais les Russes auront toujours de quoi faire pousser leurs récoltes, s’alimenter en électricité et se chauffer. On ne peut pas avoir de telles certitudes pour la population d’Europe de l’Ouest. Pour ne parler que du gaz, une infographie récente du Financial Times permet de comprendre comment la Russie est irremplaçable pour l’Union Européenne :


Flux entre fournisseurs et consommateurs de gaz naturel en 2020

On ne peut tout simplement pas « retirer » la Russie de l’équation énergétique européenne et penser qu’il suffira d’enfiler un pull de laine pour s’en sortir. Aucun producteur mondial n’est en mesure de la remplacer, et encore moins dans l’urgence. Les capacités américaines de production de Gaz Naturel Liquéfié ne sont pas suffisantes par un facteur 10, et l’Europe n’aura pas avant des années les infrastructures permettant de les absorber. Même chose pour un éventuel revirement total – même pas à l’ordre du jour – de la transition énergétique. Revenir au nucléaire prendrait au moins une décennie, si ce n’est plus.

Les Européens vont devoir apprendre à se priver de chauffage et subir quelques pannes de courant lorsque le vent ne souffle plus… Et ce n’est que le début.

La Russie dicte ses conditions

La Russie n’est évidemment pas intacte face au régime des sanctions, mais elle dispose de plusieurs atouts géopolitiques incontournables :

  • elle est exportatrice nette de matières premières, d’engrais, de semences, etc. ;
  • elle est le premier exportateur mondial de gaz, le troisième exportateur mondial de pétrole, le premier exportateur mondial de blé, etc., et est donc en mesure de dicter les prix en jouant sur l’offre ;
  • la crise renchérit le prix de ce qu’elle exporte et qui est « sanctionné », ce qui compense les sanctions.

Autrement dit, plus on essaye d’empêcher la Russie de vendre, plus ce qu’elle parvient à vendre quand même est cher, ce qui lui permet de s’y retrouver financièrement. Elle peut même se permettre d’offrir des ristournes face aux « pays non-alignés ».

En effet, la Russie dispose de deux débouchés majeurs – l’Inde et la Chine – contre lesquels l’Occident ne peut rien. Comme d’autres pays dont les médias ne parlent pas (en Afrique ou en Amérique du Sud) ils se tiennent à bonne distance des sanctions dont on nous assure qu’elles mettent le régime de Moscou à genoux.

Face aux sanctions, la Russie fait mieux que se défendre : elle riposte. Elle offre des tarifs préférentiels à ceux qui acceptent de traiter avec elle (une ristourne sur la hausse internationale des prix, liée aux sanctions). Elle réclame que les factures de gaz des pays hostiles soient payées en roubles.

La Russie est évincée du système de paiement interbancaire SWIFT, qui avait pourtant été conçu comme un système multilatéral pour justement éviter d’être instrumentalisé ainsi? Qu’à cela ne tienne, elle s’intègre avec le CIPS chinois* et développe un autre mécanisme avec l’Inde.
* : ce que j’avais développé dans :
https://resistancerepublicaine.com/2022/03/03/switf-la-chine-remercie-lue-pour-ses-sanctionsles-banques-russes-se-tournent-vers-le-cips/

Et la Russie a encore d’autres cordes à son arc. Elle peut demander l’usage d’or métallique ou de cryptomonnaie pour paiement de ce qu’elle livre à l’Occident, et étendre cette exigence aux autres produits dont elle est exportatrice. Les sanctions ne fonctionnent pas.

La fin de l’hégémonie du dollar ?

Le point commun entre toutes les mesures de rétorsion occidentales contre la Russie et toutes les manœuvres de ces dernières pour les éviter tient en un seul mot: le dollar.

Les sanctions financières contre la Russie font plus de mal à l’hégémonie du dollar qu’à la Russie. Même le FMI s’en est rendu compte.

La Russie, l’Arabie Saoudite et les autres pays exportateurs disposent de matières premières. Dans l’autre moitié du monde, les Occidentaux disposent de monnaie-papier dont la seule valeur est liée aux conventions. Comment penser un instant que déclencher une crise en brandissant une monnaie-papier peut bien se terminer ?

La guerre russo-ukrainienne pourrait bien signer la fin de l’hégémonie du dollar dans les échanges internationaux du monde – et dans son sillage, celles de toutes les monnaies papier comme l’Euro ou le Franc suisse. Les conséquences de ce changement de paradigme sont incalculables, de même que l’ampleur de la crise économique qui en résultera.

J’ajouterai que, nous étant « débarrassés » de nos industries, nous allons être ravalés au niveau des pays les plus pauvres…

Stéphane Montabert – Sur le Web et sur LesObservateurs.ch

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7 Commentaires

  1. Ravalés au niveau des pays les plus pauvres, il fallait s’y attendre avec la politique destructrice suivie depuis 40 ans, plus l’alourdissement des charges qui servent à entretenir les populations allogènes envahisseuses.
    Le niveau intellectuel en baisse constante, le QI général va baisser.

  2. C’est peut-être un mal pour un bien. L’alliance atlantique ne nous a pas été si favorable, elle nous a entraînés dans des guerres idiotes avec terrorisme et crises migratoires à la clé, et est en partie responsable de notre déchéance économique et identitaire.

    Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il faille se jeter dans les bras de la Russie ou de la Chine, qui sont tout aussi impérialistes que les US/UK.

    L’Europe doit devenir réellement forte et indépendante ce qui ne peut passer que par des nations fortes et indépendantes, qui peuvent s’unir dans certains domaines mais toujours dans le respect de la souveraineté des nations et de leurs peuples légitimes.

    • Au-delà de l’humour…
      Il va falloir cultiver le sorgo, simplement déjà, plus adapté à la sécheresse…

  3. Les USA et la GB considèrent l’Europe comme « une colonie ».
    Nous ne sommes rien pour eux.
    Le général de Gaulle l’avait très bien compris.Il a tout fait pour se sortir de cette emprise. Il a renvoyé les armées anglo américaine canadienne de France. Il est sorti de l’Otan. Il a entretenu des relations avec l’URSS. Il ne voulait pas des GB dans l’Europe.
    Ses successeurs n’ont cessé de nous remettre en servage. Pompidou nous a cédé la monnaie aux banques anglo saxonnes, Giscard nous a lancé dans le libéralisme débridé, Chirac aprés le discours de Cochin nous a conduit dans une Europe dite franco allemande , Mitterrand a poursuivi et Sarkozy, l’américain, nous a remis dans l’OTAN, Macron lui ne parle plus de la France et nous a endetté comme jamais auprès des banques cosmopolites.

    Les français savaient

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