Pour (re)voir la première partie : https://resistancerepublicaine.com/2022/02/26/sibelius-la-musique-venue-du-froid-1/
Nous continuons et allons terminer ce voyage avec le grand musicien finlandais, entrons un peu plus profondément dans son univers. On commence avec Le Cygne de Tuonela, extrait de la suite Les légendes de Lemminkäinen, écrite en 1896 ; Le cygne de Tuonela était la troisième pièce du cycle, elle a été révisée en 1939 et intervertie avec la deuxième pièce en 1947 ; c’est une légende finlandaise : Tuonela est le royaume des morts, entouré d’un fleuve noir sur lequel nage un cygne de la même couleur. Le cor anglais, symbolisant l’animal funèbre, est omniprésent. Une très belle pièce de Sibelius, toute en demi-teinte…
Et voici à présent la suite complète :
La Valse triste est une des pièces les plus célèbres de Sibelius et a contribué grandement à sa popularité. Écrite en 1903, elle fut révisée en 1904 et créée le 25 avril de la même année. Voici une version due à l’excellent chef Estonien Paavo Järvi, donnée en hommage aux victimes le l’attentat de Nice en 2016. Pour les curieux, une version piano (c’est aussi une première pour moi !) :
Le concerto pour violon a été créé le 8 février 1904. Sibelius et sa femme étaient inquiets, ne sachant pas quelle serait la réaction du public. Inquiétudes fondées car l’œuvre fut l’objet de vives critiques. Sibelius revoit sa copie en 1905 et le concerto est joué sous la direction de Richard Strauss le 19 octobre 1905, là aussi les réactions furent très négatives, en particulier celle du violoniste Joseph Joachim qui avait créé les concertos de Brahms et de Bruch, « concerto abominable et ennuyeux », devait-il déclarer. La création le 12 mars 1906 ne suscita pas plus d’emballement; il a fallu attendre 1935 pour que le concerto trouve enfin « sa voie », je vous laisse juger. L’œuvre adopte la forme classique en trois mouvements.
Autre poème symphonique à la musique particulièrement envoûtante, la fille de Pohjola, écrit en 1906 :
« Le poème symphonique présente Väinämöinen « vieux, avec la barbe blanche, qui voit la belle fille du Nord (Pohjola) », assise sur un arc en ciel, tissant un drap d’or alors qu’il est monté sur un traîneau dans un paysage sombre. Väinämöinen lui demande de se joindre à lui, mais elle lui répond qu’elle ne partira qu’avec l’homme qui pourra effectuer un certain nombre de travaux difficiles, comme attacher un œuf avec des nœuds invisibles et, tout particulièrement, construire un bateau à partir de fragments de sa quenouille. Väinämöinen essaie d’accomplir ces tâches en se servant de la magie qu’il connaît. Il exécute avec réussite la plupart des travaux mais il se heurte finalement aux esprits mauvais lors de sa tentative de construire le bateau. Il se blesse avec une hache. Il abandonne les travaux et continue son voyage seul ».
Et on termine avec la première symphonie, créée dans sa version définitive le 1er juillet 1900. La voici dirigée par Leonard Bernstein. Le chef américain avait décidé, au soir de sa vie, de réenregistrer l’intégrale des symphonies de Sibelius, après le New-York Philharmonic dans les années 60. Il n’a pu graver que les 1, 2, 5 et 7. La grande Faucheuse est venue le chercher le 14 octobre 1990.
Je ne pouvais pas rendre un hommage à la cantatrice russe Anna Nebretko, elle aussi dans la tourmente, comme Gergiev, Matsuev et autres, l’air célèbre de la Wally :
Et le flash mob, alors, ça vient ? Oui, oui !
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Merci pour ces belles musiques.
J’attendais aussi les Humoresques pour violon et orchestre. Dommage
Merci Filoxe de mettre en lumière ce magnifique compositeur trop méconnu à mon goût.
J’adore aussi Edvard GRIEG, un norvégien. Sa sonate pour violoncelle ou son Adagio entre autres sont des pures merveilles.
L’Adagio de Samuel BARBER aussi est un petit bijou.
Merci encore Filoxe pour ces belles parenthèses dans ce monde de brutes.