Dostoïevski censuré par une université italienne ! Hommage avec “Les Nuits blanches”, qui ont inspiré le cinéma

Illustration : Quatre Nuits d’un rêveur (1971), film français librement inspiré de la nouvelle de Dostoïevski Les Nuits blanches.

Pourquoi cet hommage à Dostoïevski ?

Parce qu’on n’a pas le droit de nous dire ce qui est permis ou non de  lire !!!

La bêtise de la cancel culture : cette semaine en Italie,  Dostoïevski a été victime d’une tentative de censure par une université !

L’écrivain transalpin Paolo Nori, qui devait donner un cours sur le célèbre auteur russe Dostoïevski, a dénoncé une tentative de censure de l’université Milano Bicocca. La direction lui a demandé de reporter ses leçons au vu de l’actualité. L’université affirme qu’il s’agit d’un malentendu, mais Nori refuse désormais de se rendre sur place.

Une décision jugée incompréhensible par l’intéressé, qui a réagi avec des mots très durs :

En Italie, aujourd’hui, être un Russe est considéré une faute. Et apparemment, même être un Russe décédé, qui de plus a été condamné à mort en 1849 pour avoir lu une chose interdite.  Quand j’ai lu ce mail de l’université, je ne pouvais pas y croire.”

Un autre  triste exemple  de censure de Dostoïevski : dans un pays musulman à cause du fascisme islamique !!!

En 2018, les autorités du Koweït avaient censuré un millier d’ouvrages, dont un classique du grand écrivain russe Fiodor Dostoïevski, lors d’un festival littéraire.

 Pourquoi les romans de Dostoïevski procurent-ils autant d’émotions? Parce qu’il a vécu quasiment tout ce qu’il raconte dans ses livres et qu’il analyse ses expériences avec une profondeur inégalée.  Sa psychologie des profondeurs est unique, et l’on peut en dire autant de la littérature russe en général, celle des XIXe et XXe siècles, avec GogolTolstoï et bien d’autres.

Comment les réalisateurs internationaux ont adapté Les Nuits blanches de Dostoïevski : deux exemples.

Plusieurs réalisateurs, comme l’Italien Luchino Visconti  sont à la fois parvenus à garder l’essence de la nouvelle de Dostoïevski tout en changeant le lieu de l’histoire et en s’éloignant légèrement de la narration originale.

Le livre en format poche n’est pas très cher (Ebay…), aux alentours de 4 euros en poche et 25 € dans la Pléiade.
 Les amateurs de Dostoïevski, dont le bicentenaire a eu lieu en 2021, apprécient les promenades lors de ces moments où le Soleil s’invite pendant la nuit.
Tout au long de ces balades, ils se demandent si tel ou tel bâtiment est celui décrit par l’écrivain dans Les Nuits blanches. Le narrateur de la nouvelle, écrite en 1848, guide le lecteur dans des quartiers de la ville qui n’ont pas beaucoup changé depuis que Dostoïevski les a visités.

Dans sa nouvelle, il raconte l’histoire d’un jeune homme qui tombe amoureux d’une femme qu’il rencontre dans les rues de Saint-Pétersbourg. Elle a été traduite dans de nombreuses langues, et plusieurs réalisateurs de films ont décidé de réinterpréter l’histoire.

Nuits blanches (1957)

Luchino Visconti, l’un des fondateurs du néoréalisme italien, a réalisé Le notti bianche (« Nuits blanches » en français) en 1957. Son film est ensuite devenu un classique dans le monde du cinéma.

Au lieu de se situer dans la capitale du Nord de la Russie, au XIXe siècle, l’histoire se déroule dans la ville toscane de Livourne. Contrairement à l’œuvre originale, la narration ne se fait pas à la première personne, mais les spectateurs rencontrent d’abord à l’écran Mario, joué par Marcello Mastroianni, puis Natalia, jouée par l’actrice helvético-autrichienne Maria Schell.

Mario semble plus vieux que le personnage de la nouvelle, et Natalia fait preuve de beaucoup moins d’innocence que Nastenka, personnage de l’histoire originale sur lequel Natalia est basée. Le film a été tourné à la Cinecittà de Rome, complexe de studios de cinéma. L’adaptation théâtrale par Visconti de Crime et Châtiment, basée sur une autre œuvre de Dostoïevski, avait reçu une bonne critique en Italie, et le réalisateur souhaitait donc avoir un décor qui serait un mélange entre décor de film et de théâtre. Il a utilisé un éclairage et des effets de scène expressionnistes lors du tournage en studio.

Brendan Henessey, professeur de langue italienne à l’université de Binghamton, disait dans l’édition italienne de Modern Language Notes, journal académique de l’Université Johns-Hopkins : « Dans ce film, Visconti a réussi à équilibrer des éléments formels comme l’éclairage, le montage, les mouvements de caméras, les costumes, les effets spéciaux et les décors pour mettre en avant la complexité des tensions mélodramatiques qui apparaissent entre les deux personnages principaux ».

Le film a obtenu le Lion d’argent à la 18e Mostra de Venise, en 1957.

Film disponible Sur You tube, en réglant les sous-titres dans “paramètres”: 

Quatre Nuits d’un rêveur (1971)

Le réalisateur français Robert Bresson a réalisé Quatre Nuits d’un rêveur en 1971. Cette adaptation de la nouvelle se déroule à Paris. Bresson a principalement travaillé avec des acteurs non professionnels, et le personnage de Jacques, artiste bohème parisien, basé sur le narrateur de Dostoïevski, est joué par Guillaume des Forêts qui délivre une performance incroyable. Isabelle Weingarten, célèbre actrice, modèle et photographe de l’époque, joue la version française de Nastenka, Marthe.

L’histoire d’amour entre l’artiste et la jeune femme solitaire (qui vit avec sa mère, contrairement à Nastenka, qui réside avec sa grand-mère) est magnifiquement montrée au travers de scènes de nuit dans la Ville Lumière, de promenades dans les rues et sur les ponts de Paris, ainsi que grâce aux jeux de lumières et de couleurs.

Le film a été présenté à la 21e Berlinale en 1971.

Film disponible sur You tube : https://youtu.be/660eG1orMSU

Guillaume des Forêts

 

D’après un article de Russia Beyond -qui donne d’autres adaptations dont une coréenne ! Culture, économie, patrimoine de Russie, à déguster sans modération https://t.me/russiabeyond_fr

 5,310 total views,  2 views today

image_pdf

9 Commentaires

  1. Dostoïevski interdit? Il faut vite interdire BHL en Russie. De toute façon, lire BHL, c’est attraper un ramollissement de cerveau. Interdire aussi les CD d’Arielle Dombasle, dont les vocalises ressemblent à des gloussements de dinde échaudée.

    • BHL et Dombasle, le vieux beau et sa vieille belle. Deux histrions has-been qui feraient mieux de prendre leur retraite. On les a assez vus ! Leurs numéros ne nous intéressent plus.

  2. N’importe quoi ! Est ce encore un effet secondaire au vaxxins ? ou est-ce tout simplement unn manque d’intelligence ? Je pense personnellement que les gens sont de plus en plus cons!!!

    • Les gens de plus en plus cons ? C’est prouvé en effet et c’est peut-être une conséquence du réchauffement. Montesquieu avait déjà sa petite idée sur le rapport entre l’intelligence et le climat.

  3. Certains Italiens seraient-ils devenus aussi Cons que MACRION ???

  4. Je vais me dépêcher d’acheter “Guerre et Paix” avant qu’il ne finisse en autodafé.

  5. Le dernier roman de Dostoïevski que j’ai lu c’est “les possédés” et je le recommande. C’est un de mes préférés.

  6. Même les Italiens s’y mettent, emboîtant le pas à la connerie US.
    Rejeter tout ce qui est Russe, y compris le plus beau, cela s’appelle jeter le bébé avec l’eau du bain. Et c’est d’une navrante imbécillité.
    L’occident est déjà bien atteint par ce courant d’imbécillité haineuse venue des USA décadents, détruits qu’ils sont par des lobbies de dépravés, de voyous et de malfaisants.

Les commentaires sont fermés.