Eleni Staikou : l’histoire fascinante d’une femme qui a évité l’esclavage sexuel en Turquie en se mutilant un œil

La photo choquante de l’exilée grecque Eleni Staikou vers 1885 avec son œil arraché.

 

Eleni était la fille du chef Zacharakis Staikos.

Jeune fille, elle n’était pas très grande et avait un beau visage, des yeux sombres et des cheveux blonds.

Eleni a été faite prisonnière après avoir échoué à s’échapper de Missolonghi; cependant, afin d’éviter d’être vendue comme esclave sexuelle ou d’être violée par les Turcs ottomans, elle s’est enlevé un œil avec une fourchette pour se rendre moins désirable.

Au moment de de l’Exode de Missolonghi, 6000 femmes et enfants sont conduits aux marchés aux esclaves de Constantinople et d’Alexandrie : beaucoup préféreront s’immoler par le feu plutôt que de tomber aux mains des musulmans. Ci-contre, Delacroix, la Grèce sur les ruines de Missolonghi.

 

En 1829, lorsque la ville est enfin libérée de l’occupation turque, elle y retourne et y vit, aveugle d’un œil (comme le montre sa photo choquante).

Après l’indépendance de la Grèce, elle s’est installée à Vrachori (Agrinio) en 1832.

Elle est décédée le lendemain de la mort de son frère Sotirios Staikos, le 18 juillet 1887.

Eleni avait demandé à que toute fille qui naîtrait dans sa famille prendrait son nom et son gilet.

Le gilet d’Eleni Staikou, dont l’histoire est des plus fascinantes, occupe une place de choix au Musée de l’Exode de Missolonghi.

Ce gilet d’homme élaboré, brodé d’or, datant du début du XIXe siècle, était porté par la jeune Eleni Staikou au moment de l’Exode de Missolonghi.

Il s’agit de l’une des pièces les plus importantes du Musée de l’Exode.

Ainsi, le gilet est passé de génération en génération, pour finalement atteindre son arrière-petite-fille, Eleni Staikou-Zarokosta.

En 2018, le fils de celle-ci, Konstantinos Zarokostas a confié ce grand héritage au musée.

Le troisième siège de Missolonghi

Le troisième siège de Missolonghi a eu lieu pendant la guerre d’indépendance grecque, entre l’Empire ottoman et les rebelles grecs, du 15 avril 1825 au 10 avril 1826.

Les Ottomans avaient déjà tenté sans succès de prendre la ville en 1822 et 1823, mais ils sont revenus en 1825 avec une force d’infanterie plus importante et une marine plus puissante pour soutenir l’infanterie.

Les Grecs ont tenu bon pendant près d’un an avant de manquer de nourriture et de tenter une évasion massive, qui s’est toutefois soldée par un désastre, la plupart des Grecs ayant été tués.

Cette défaite a été un facteur clé conduisant à l’intervention des grandes puissances qui, en entendant parler des atrocités, ont ressenti de la sympathie vis-à-vis de la Grèce.

Bien qu’il s’agisse d’un désastre militaire, le siège et ses suites se sont avérés être une victoire pour les Grecs, et les Ottomans ont payé cher leur traitement brutal de Missolonghi.

Après cet incident, de nombreuses personnes d’Europe occidentale ont éprouvé une sympathie accrue pour la cause grecque, comme le montre par exemple le célèbre tableau de Delacroix, La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1827).

Le siège de Missolonghi a également inspiré l’opéra de Gioacchino Rossini, Le siège de Corinthe.

Magnifique extrait* chanté : Juste ciel !

Cette sympathie publique pour les Grecs a eu une influence considérable sur la décision finale de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie d’intervenir militairement lors de la bataille de Navarin et de garantir l’indépendance de la Grèce.

C’est ainsi, entre autres, que Missolonghi a été libéré en quatre ans.

Missolonghi est considérée comme une ” ville sacrée “ (ἱερὰ πόλις) dans la Grèce moderne pour son rôle et son sacrifice dans la guerre d’indépendance grecque.

Environ 500 mètres de ses fortifications subsistent encore aujourd’hui.

Merci au Musée de l’Exode 

*Rossini: Le siège de Corinthe – Juste ciel ! · Julie Fuchs · Orchestre National D’Ile De France · Enrique Mazzola Opera Chill & Relax ℗ 2019 Decca Records France

Recommandation :l’extraordinaire conférence au Louvre de Janvier 2022, vidéo complète : « Zito Eleutheria ! Eugène Delacroix un philhellène romantique » Janvier 2022 (très abordable, elle donne des informations éclairantes).

Vers 11 minutes :  “6000 femmes et enfants sont conduits aux marchés aux esclaves de Constantinople et d’Alexandrie, beaucoup préféreront s’immoler par le feu” …

Sophie Barthélémy qui parle est la directrice du musée des Beaux-arts de Bordeaux

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12 Commentaires

  1. Comme chez nous quoi : on nous évite l’esclavage de nos souhaits et désirs en nous soumettant à la pire dictature qui nous impose la soumission à la pire secte qui soit !

  2. Bonjour @Antiislam ;

    Merci pour cet article qui nous parle de cette tragique, émouvante et très belle histoire réelle celle-là !

    Nos collabos de l’islamo-phère peuvent-ils la comprendre et comprendre ce que les Français Français Patriotes ressentent en pensant à l’invasion que les libéraux-mondialistes et gauchos nous imposent ? Leur sensibilité n’est-elle que pour les intérêts de diverses natures, de nos futurs oppresseurs sans tenir compte de ce que nous souhaitons, nous, pour aujourd’hui et demain et de ce que suppose privilégier l’islam et les musulmans qu’ils font entrer en France avec pour ceux-ci, déjà plus de droits que n’en ont les Français indigènes ?

  3. Merci pour cette interessante et emouvante evocation de la souffrance
    et du courage de la nation grecque aux mains des ottomans.

  4. Une bien belle (et triste) histoire.
    Que ça doit être difficile pour le peuple grec, connaissant son histoire, de voir sa civilisation disparaitre lentement sous les assauts de la “civilisation” muzz (et que dire de Chypre !)

  5. Ca a du etre de terribles annees pour les grecs.Aujourd’hui on voit des turcs blonds,roux ,au type europeen et beaucoup alors que le turc d’origine a la tronche asiate comme Erdogan.
    Ce sont les descendants de cette multitude d’esclaves razzies dans toute l’Europe de l’est surtout.

    • Bonjour,

      Non, Erdogan n’est pas ethniquement turc.

      C’est un Laze, peuple caucasien établi dans l’antique Colchide (Georgie) bien avant l’envahissement de ces régions par les musulmans venus d’Asie.

      Les Lazes étaient chrétiens et ont trahi le Christianisme pour ne plus avoir à payer les impôts écrasants que les colons musulmans exigeaient …

  6. Les Turcs, responsables du génocide arméniens, et de tant d’autres massacres. Toujours menaçants en 2022.

    • Bonjour,

      Vous me rappelez qu’on va commémorer, cette année, le centenaire des massacres de Smyrne par ces doux musulmans, toujours victimes de tout …

    • salut Argo
      penser au massacre massif de mes amis Assyriens d Antioche, derniers Araméens (600.000 personnes, assassinées comme les Arméniens)

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