Récemment, je m’interrogeais sur la pertinence d’avoir attribué le dernier Goncourt à cet écrivain sénégalais. Bien des signes auraient pu laisser penser que le lauréat aurait pu bénéficier indûment du climat de bien-pensance allié à une repentance de la colonisation.
https://resistancerepublicaine.com/2021/11/05/mohamed-mbougar-sarr-a-t-il-obtenu-le-goncourt-pour-ses-qualites-litteraires/
Eh bien il n’en est rien ! Je viens faire amende honorable devant vous.
J’ai pris un réel plaisir à la lecture de ce roman atypique, très bien écrit et très fertile en réflexions et en rebondissements.
Certes, on y trouve bien une petite charge anticoloniale, mais noyée dans la masse des quelques 457 pages de l’ouvrage. C’est vraiment le service minimum mais il n’a pas pu s’en empêcher. Je cite :
« Tu le sais : chez les colonisés, la colonisation sème la désolation, la mort le chaos. Mais elle sème aussi en eux -et c’est là son aspect le plus diabolique- le désir de devenir ce qui les détruit. »
Je ne peux être d’accord avec cette analyse manichéenne. Posez-vous ces questions, Monsieur Mbougar Sarr :
« Si vos ancêtres n’aviez pas été colonisés, sauriez-vous lire et écrire ? Auriez-vous eu une chance d’être aujourd’hui l’attributaire de ce prestigieux prix ? »
Après ce petit coup de griffe, je dois aussi convenir que l’auteur équilibre ses critiques, ne ménage pas non plus ses charges violentes contre le cynisme des potentats africains. Il sait aussi parfaitement dénoncer les crimes horribles des violences inter-ethniques.
Le livre contient aussi quelques lourdeurs. La première partie est assez ingrate, décrivant les angoisses de jeunes écrivains noirs tenant salon dans les bars parisiens. Écrivains pour la plupart ratés ou en passe de le devenir et s’adonnant à une folle débauche. Drogue, alcool et partouzes se succèdent.
Cependant, la trame de l’histoire s’enrichit très vite. Le fil en est la quête d’un écrivain africain fantomatique qui a publié en 1938 un ouvrage extraordinaire avant de disparaître. Une controverse est même née afin de savoir si cet écrivain a bien existé ou si le roman était le fait d’un… nègre.
L’auteur nous fait voyager dans le temps et dans l’espace avec une galerie de personnages tourmentés que l’on prend plaisir à découvrir.
Je passerai sur quelques défauts mineurs : un chapitre complet écrit sans la moindre ponctuation, et un léger soupçon de pédanterie par l’utilisation de hapax ou de citations en grec dans le texte.
Mais je ne peux m’empêcher de sourire en évoquant une charge féroce contre les critiques littéraires qui jugent aujourd’hui une œuvre non à l’aune de sa valeur intrinsèque, mais juste à la personnalité de l’auteur.
Monsieur Mbougar Sarr a peut-être voulu régler des comptes personnels en fonction d’un vécu, mais ceci n’enlève rien à la pertinence de son analyse. Je vous dévoile quelques exemples des critiques qu’il cite :
– W est le premier romancier noir à recevoir tel prix ou à entrer dans telle académie. Forcément fabuleux.
– X est la première écrivaine lesbienne à voir publier son livre en écriture inclusive : c’est le grand texte révolutionnaire de notre époque.
– Y est bisexuel athée le jeudi et mahométan cisgenre le vendredi : son récit est magnifique et émouvant et si vrai.
– Z a tué sa mère en la violant, et lorsque son père vient la voir en prison, elle le branle sous la table du parloir : son livre est un coup de poing dans la gueule.
Cette analyse au vitriol de la médiocrité des critiques littéraires encensant les thèmes transgressifs en vogue dans la société actuelle est un vrai bonheur.
Remarquez que la première critique ne manque pas de sel : elle s’applique parfaitement à la situation de notre lauréat. Cependant, en l’occurrence son œuvre est réellement fabuleuse. Venant de ma part, ça ne peut être un commentaire de complaisance.
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Aucun doute que son roman soit de qualité mais aucun doute non plus que sa couleur de peau n’ait pu lui donner un avantage pour recevoir ce prix. La bien-pensance existe maintenant au fond de nous et elle nous pousse à nous enthousiasmer de manière exagérée dès qu’il s’agit d’un africain si loin de ce que nous pensons qu’il soit ?
nous avons commis 2 erreurs
1- les colonisations
2- les independances
bon résumé…
Pour avoir travaillé dans trois anciennes colonies (Indochine, Madagascar, Algérie), je peux valider au moins la deuxième partie de votre commentaire.
Car contrairement à ce que serinent nos médias, les autochtones regrettent infiniment notre départ.
Amicaleemnt,
Raoul
Troisième erreur :la repentance
Je veux bien vous croire, mais je ne lirai jamais un ouvrage écrit par une personne issue de communautés qui nous haïssent. J’aurais l’impression de collaborer. Halte à l’invasion! Il y a assez d’écrivains français pour ne pas aller braconner ailleurs.
Bonjour Argo!
Merci pour votre commentaire.
En toute humilité, je voudrais y apporter un correctif.
En aucune manière M’Bougar Sarr nous « hait ». Lisez son livre.
Aucunement sa « négritude » n’est opposée à notre civilisation et l’islam est quasiment absent de son ouvrage.
J’estime que cet homme est totalement compatible avec nos valeurs, « intégrable » selon le schéma de Zemmour.
Quant aux écrivains « français », j’aimerais vous croire… Personnellement, je préfère mille fois qu’on attribue un prix à un talentueux écrivain de la francophonie, qu’il soit Canadien, Cambodgien ou Sénégalais qu’à un fds médiocre.
Car n’oublions pas que le rayonnement de notre patrie passe aussi par l’image qu’elle donne dans les anciennes colonies.
Et de grâce, ne me taxez pas de collaborer… Lisez juste l’ouvrage que j’ai écrit (et vendu par RR). Vous verrez que je ne suis pas du tout suspect de dhimmitude, bien à rebours.
Amitiés républicaines,
Raoul
Je n’accuse personne de collaborer. Surtout pas vous, évidemment, mais ce type d’ouvrage n’est pas ma tasse de thé. C’est vrai que les romans actuels des FDS sont médiocres, voire franchement mauvais. J’ai essayé de lire Nothomb (belge), une horreur. Houellebecq, pas tout. Finalement je relis mes classiques. Et puis, j’ai mes auteurs régionaux de l’École de Brives, Signol et autres. Il y a de quoi faire! Amicalement !
Si vous aimez les régionaux, je vous conseille Henri Vincenot, totalement méconnu hors de la Bourgogne.
Avec ces deux titres: « La Billebaude » et « Le pape des escargots ».
Adorable parfum d’un passé hélas révolu.
Quant à Houellebecq, je serais moins définitif dans mon jugement.
Globalement je n’aime pas, mais il faut bien avouer que Soumission n’était pas médiocre…
Raoul, merci pour ce retour, cependant, je suis certain que beaucoup de gens, français, blancs ou pas d’ailleurs, peuvent et ont SANS AUCUN DOUTE, écrit des choses très intéressantes …
En conséquence, malgré les réserves que j’émets dans un commentaire sur cette même page (un chapitre sans ponctuation !) dès qu’un livre fait la « promotion » de l’origine de l’auteur AVANT de parler du livre de ce dernier, cela me rend très méfiant sur la « qualité » du livre en question…
D’ailleurs, tous ici, avez-vous entendu parler du livre de l’ivoirien Kakou Ernest TIGORI :
« Sortir l’Europe de la repentance et l’Afrique de l’infantilisme » – Paru le 30 novembre 2018
Seuls des sites comme celui de Riposte Laïque, ici aussi bien-sûr, en ont parlé… Bon, en même temps, je ne regarde que très peu les merdias TV, à part les émissions sur CNEWS, pour les raisons que vous savez tous ici :-))
Ca me rappelle les « concours » du meilleur boulanger, ou, depuis plusieurs années, plus aucun blanc ne le gagne …
Avouez tous que cela rend plus que suspect l’impartialité du dit concours …
Nous sommes en train de manger notre pain blanc… :-))) ou noir, selon la façon dont on considère la chose… bon, je sais, je sors :-)))
Bonjour Bobby!
j’apprécie votre commentaire et son humour.
Comme vous, je suspectais une vraie partialité du jury . C’était l’objet de mon premier article car comme vous le soulignez fort justement la discrimination positive est largement implantée dans notre pays.
Mais comme je vous l’ai écrit, lecture faite, c’est un bon bouquin. Très peu de connotation anticolonialiste (minimum syndical comme je le disais) et aucun prosélytisme musulman.
Auteur intégrable à notre culture sans problème.
Et comme je le répète, le rôle de la France est de rayonner dans le Monde. Si un écrivain issu des anciennes colonies mérite un Goncourt, qu’on le lui donne que diable! Peu importe qu’il soit noir.
Il ne faudrait pas non plus tomber dans la discrimination négative…
Amicalement,
RAoul
Merci pour ce retour, il n’empêche, je ne lirai surement ce livre, même si j’avais les moyens de l’acheter, préférant de très très loin acheter les livres de Riposte Laïque, les derniers notamment !!!
D’autre part, il est troublant d’avoir un chapitre sans aucune ponctuation… Je n’ai jamais vu ça dans aucun des très très nombreux livres lus auparavant, que ce soit des traductions ou ceux d’auteurs français !!!
Je me suis fait offrir le dernier livre de Eric ZEMMOUR, lu en très peu de temps, très intéressant par ailleurs, comme tous ceux qui l’ont lu avant moi, l’ont aussi découvert :-)))
En ce moment, après avoir fini de lire un livre paru en 1976 » Jeudi noir » de Fernand GIGON – A LIRE ABSOLUMENT pour ceux qui veulent comprendre la mentalité américaine de l’époque !!! – j’ai commencé à lire un livre d’un autre Fernand, BRAUDEL :
« L’identité de la France » – paru en 1986 …
Bien que l’auteur tente de s’en défendre dès le début du livre, afin de rester le plus impartial possible explique-t’il, on sent son amour de notre pays, et ce, DES les premières pages !! :-)))
VOILA le genre de livre à faire étudier dans toutes les écoles du pays !!!
Et Dieu sait que Braudel est critiqué ,justement à cause de son amour de la France.
Parce que vous pensez qu’ils savent mieux lire et écrire, les soi-disant colonisés ? Vu le niveau et les résultats scolaires…..
Cher lecteur!
Comme vous, j’ai un a priori sur les anciens colonisés.
Cependant, je juge sur pièces.
Avant de faire comme moi (juger avant d’avoir lu), prenez le temps de parcourir le roman de l’attributaire du Goncourt.
Il n’a pas usurpé son succès.
Amitiés républicaines,
Raoul
Très peu féru de lecture depuis toujours, j’ai cependant « dévoré » mes livres sur l’histoire de la Traction Avant Citroën dont nous possédons un exemplaire : Une 11 Commerciale.
Là, je viens de commencer la lecture du livre sur ce personnage hors du « commun » Eric ZEMMOUR venant de Riposte Laïque.
Mais, je ne doute pas de la qualité de ce roman.
Je lui souhaite un succès à la hauteur de son écrivain.
(Commentaire – Partie 3 sur 3)
…C’est écoeurant de voir un tel artiste n’être ramené qu’à « ça »… d’autant plus par certains de ses propres fans qui l’utilisent juste pour flatter leur propre ego (pensant bien faire, et croyant donc que ça fait d’eux de « bonnes personnes »)…!
Et j’en viens à ça : je trouve bien malheureux ET inadmissible que ce Monsieur – Mohamed Mbougar – soit ainsi ramené, prioritairement, à sa couleur de peau.
Du fait d’une telle qualification… il sera ainsi jugé – par le public – en fonction de ses origines… et ce, AVANT même d’être jugé en fonction de son talent : beaucoup penseront que le prix Goncourt lui aura été remis en fonction de son « sang sénégalais » – puisque ça a quand même été bien mis en avant -, plutôt qu’en fonction de son talent……Ce qui, bien évidemment, lui porte du tort… : beaucoup croiront, en effet, que Mohamed Mbougar ne mérite PAS son prix Goncourt… qu’il s’agit simplement d’une TRICHE, d’une DISCRIMINATION POSITIVE, et/ou d’un INJUSTICE…!!
« Merci les bonnes âmes »?…Je ne crois pas!!
(Commentaire – Partie 2 sur 3)
Je m’en fous de ce qu’est l’artiste dans la vraie vie…
Je m’en fous de ses opinions politiques…
J’aime ses oeuvres pour ce qu’elles sont, et TOUT le travail qu’il y a derrière…
…Si l’artiste est quelqu’un que je serais incapable d’apprécier dans la vraie vie… je m’en fous : ça ne m’empêchera vraiment pas de reconnaître tout son travail et ses efforts…!
Mais pour certains, ce n’est pas le cas…
Ainsi, j’ai appris que ce dessinateur – dont j’aime les dessins – était « noir »… uniquement parce que certains de ses fans ne peuvent pas s’empêcher de mettre en avant sa couleur de peau…
(…Comme si le fait qu’il soit « noir » rajoutait de la valeur à ses oeuvres, car – sous-entendu : il « commencerait » alors avec un désavantage/handicap dans le DESSIN… du fait de sa couleur de peau!)
(Commentaire – Partie 1 sur 3)
Alors… je ne vais pas faire de critique, car je n’ai pas lu le livre…
Néanmoins, une chose qui m’ennui profondément… c’est quand « on » fait la promotion d’une oeuvre en VALORISANT son créateur en fonction de son sexe, de sa couleur de peau, de son orientation sexuelle, ou d’autres choses qui n’ont rien à voir avec le « talent » d’un individu… mais que des « bonnes âmes » ne peuvent pas s’empêcher de mettre en avant – croyant bien faire, mais ne ramenant, au final, un « individu talentueux » qu’en fonction de ce qu’il est… et non pas en fonction de ses efforts…
Ainsi, j’ai récemment découvert un artiste dont les dessins sont… je n’ai même pas de mots suffisants, tellement je les trouve fabuleux…!
Je mets un lien Twitter pour accéder à ses dessins : https://twitter.com/officialordeal
Bonjour Émilie!
Hou là là, quelle passion…
Je vous rejoins totalement dans votre analyse: pour juger le maçon, on juge le mur. Peu importe la couleur (du maçon, pas du crépi…)
En l’occurrence, dans un premier article, j’avais émis un doute tout à fait légitime(ma préoccupation étant un soupçon de discrimination positive)
J’ai fait amende honorable dans ce second article, car après lecture, j’ai jugé l’œuvre et je pense en toute honnêteté que M. M’Bougar Sarr a amplement mérité son prix.
Et je m’en réjouis, car le rayonnement de notre pays passe aussi par le Francophonie.
Cependant, ne m’empêchez pas d’avoir toujours un soupçon en ces temps de bien-pensance quand un Noir se fait récompenser.
Ce n’est aucunement du racisme, mais juste de la lucidité…
Car la discrimination positive n’est pas un fantasme mais hélas une réalité.
Amitiés républicaines,
RAoul
Bonjour Raoul!
Ne vous inquiétez pas qu’on comprend bien votre point de vue ET vos soupçons… qui ne sont guère illégitimes!
(J’avais lu votre article, au passage. Alors je sais très bien ce que vous en pensez… et je me posais les mêmes questions que vous!)
La discrimination positive est bien une réalité, et nous avons – de fait – parfaitement le droit d’avoir des doutes quant à la légitimité de prix attribués à certaines personnes – classifiées parmi les « minorités » par des prétendues « bonnes âmes »…
En aucun cas je ne viendrai juger de votre lucidité… personne n’étant en droit de nous interdire de douter… 😉
(Et vous faîtes preuve d’une modestie telle qu’on ne pourrait que conseiller aux « bonnes âmes » d’en prendre de la graine : vous avez juger une oeuvre sur ce qu’elle est, et non pas sur ce qu’est son auteur et ses couleurs…!)
Merci Émilie!
Je vous conseille sincèrement de lire le bouquin, car il résume totalement votre analyse.
Peu importe l’auteur, l’œuvre reste.
Et c’est très réconfortant de trouver qu’il existe encore des personnes comme vous qui ne sont pas des racistes viscéraux.
Personnellement, je me juge raciste dans la mesure où j’estime qu’il existe des races différentes (contrairement à ce que prétend la Constitution récemment modifiée).
Cependant, je préfère un noir intelligent à un blanc con.
Amicalement,
RAoul
Une culture où la transmission ne se fait que par voie orale , ce qui la fond et la soude , lui faire changer son mode d’expression n’est-il pas un moyen de la détruire ?.
» Tu le sais : chez les colonisés, la colonisation sème la désolation, la mort le chaos «
Et alors ou est le problème n’est ce pas ce qu’est en train de faire L’islam chez nous ?.
» Mais elle sème aussi en eux -et c’est là son aspect le plus diabolique- le désir de devenir ce qui les détruit. «
Et vous lui donnez raison par votre interrogation .
» Si vos ancêtres n’aviez pas été colonisés, sauriez-vous lire et écrire ? Auriez-vous eu une chance d’être aujourd’hui l’attributaire de ce prestigieux prix ?. »
N’est ce pas ce qu’on appelle la perversion du milieu ? .