Toronto : une prof suspendue pour avoir offensé une élève en étudiant un poème de… Prévert !

« Le racisme et la haine ne sont pas inclus dans les sept péchés capitaux. Ce sont pourtant les pires »
Jacques Prévert

Ciel ! Un poème contenant le mot « esclavage », jetez-le, sans le lire, sans essayer de le comprendre. On peut supposer que l’offensée est noire… Mais le plus grave est que sa plainte a été reçue et la prof sanctionnée. Les profs sont en être réduits bientôt à ne plus pouvoir étudier que les textes des rappeurs et des Black Live Matter… je crains que même Senghor, qui a trop aimé la littérature française et la France ne soit plus persona grata dans les écoles !

Prévert, reviens ! Ils sont tous devenus fous. La médiocratie, l’inculture et la cancel culture sont aux manettes

Prévert, le doux Prévert, celui qui ne supporte même pas les cages autour des oiseaux, accusé d’apologie de l’esclavage… Que dire, que faire devant cette pandémie, une vraie, celle-ci, qui s’empare du monde occidental ?

Un texte du poète français a fait l’objet d’une sérieuse controverse au sein du système scolaire de Toronto après qu’une élève a jugé l’œuvre raciste. L’enseignante est menacée de licenciement en cas de récidive.

Nous sommes le 25 février dernier, et cela se passe dans une classe (virtuelle) du Toronto District School Board. Nadine Couvreux, une enseignante d’expérience, tient une rencontre dans le cadre de son cours d’immersion en langue française donné à des élèves de 16 ans. C’est un moment consacré à la poésie.

L’enseignante distribue (virtuellement) deux textes qu’on étudiera : un poème de L.S. Senghor et un autre de Prévert intitulé Pour toi mon amour.

Le voici :

Je suis allé au marché aux oiseaux

Et j’ai acheté des oiseaux

Pour toi

Mon amour 

Je suis allé au marché aux fleurs

Et j’ai acheté des fleurs

Pour toi,

Mon amour 

Je suis allé au marché à la ferraille

Et j’ai acheté des chaînes

Pour toi

mon amour 

Et puis je suis allé au marché aux esclaves

Et je t’ai cherchée

Mais je ne t’ai pas trouvée,

Mon amour.

 

Une personne de la classe demande quand ce texte a été écrit et s’il fait partie du matériel pédagogique de la commission scolaire ou a plutôt été choisi par l’enseignante.

Le cours se termine.

Le soir, son directeur appelle Mme Couvreux chez elle pour l’informer… qu’on parlera d’elle au téléjournal !

À la chaîne City News, on rapporte en effet la grande nouvelle : une élève révèle qu’on enseigne un texte raciste et qui fait référence à l’esclavage, comme le prouve d’ailleurs le texte de Prévert qui apparaît à l’écran, traduit en anglais. On donne la parole à l’élève, invisible et voix modifiée, qui dit avoir été profondément offensée.

Mme Couvreux sera suspendue durant quelques semaines, puis rencontrée sur Zoom par un comité qui lui infligera une sanction disciplinaire. La lettre qu’on lui envoie ensuite précise que si de tels événements devaient se reproduire, elle pourrait même être congédiée.

Ce sont des spécialistes de Prévert et les éditeurs de son œuvre en Pléiade, Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, qui ont porté cette histoire à mon attention et je les en remercie.

Littérature, école, censure

On le sait, hélas : des événements semblables, qui concernent les arts et la littérature, se multiplient depuis quelques années. Les censeurs se mettent vite en action et réclament, trop souvent avec succès, qu’on interdise un mot, des propos, des œuvres, des sujets, des spectacles.

Cela se passe parfois hors de l’école (le procès Godbout, l’affaire SLĀV…) et parfois, comme ici, en son sein (le mot en n à l’Université d’Ottawa, un professeur de philosophie qu’on rapporte avoir été sanctionné en France pour avoir montré en classe L’origine du monde, de Courbet, le drame Samuel Paty…).

S’il existe certes de rares bonnes raisons d’interdire une œuvre littéraire ou artistique, on sait très bien les immenses dangers qu’il y a, pour nous tous et toutes, à le faire. « Toute licence en art » : le mot d’ordre d’André Breton, devrait être notre règle générale, dont on ne s’écarte qu’exceptionnellement.

On devrait pour cela savoir distinguer l’homme de l’œuvre et ne pas récuser celle-ci en raison de défauts de son auteur ; on devrait savoir que, par nature, art et littérature explorent et font parfois connaître des univers bouleversants, choquants, voire malsains, mais que cela ne signifie pas que leurs créateurs les approuvent ou en font la promotion ; on devrait enfin avoir appris à ne pas condamner sans appel une œuvre d’hier parce qu’elle ne correspond pas à nos valeurs actuelles.

Mais s’agissant de l’école, les choses sont différentes et typiquement plus complexes. L’âge des élèves doit bien entendu être pris en considération, ainsi que leur sensibilité et les savoirs préalables nécessaires pour pouvoir comprendre et apprécier une œuvre. Cela demande de la culture et du jugement. Les personnes qui ont condamné Mme Couvreux, des adultes, manquaient absolument de l’une et de l’autre. C’est un drame. Un drame aggravé du fait qu’elles occupent des postes décisionnels en éducation.

Qu’une jeune personne soit incapable de comprendre un texte, surtout s’il est d’une autre culture que la sienne, est compréhensible : elle est justement là pour apprendre. Mais que des adultes occupant des postes d’autorité en éducation en soient incapables est terrifiant. Qu’une journaliste fasse un aussi mauvais travail l’est tout autant. Ignorance crasse, paresse intellectuelle, incapacité de simplement lire, absence de toute recherche sur un sujet avant de prendre une décision ou d’aller en ondes : voilà le cocktail qu’on nous a servi et qui tend à faire de Prévert, l’antiraciste (« Le racisme et la haine ne sont pas inclus dans les sept péchés capitaux. Ce sont pourtant les pires »), un raciste, voire un esclavagiste.

Derrière cette ignorance mâtinée de lâcheté, dangereuse pour l’idée même d’éducation, il y a aussi cette tendance à accorder d’emblée un immense crédit aux sensibilités offensées.

« Je suis offensé » vaut désormais pour certains toutes les démonstrations, et on ne prend pas la peine de penser et d’examiner les faits. La cause est entendue, le dossier clos, la sanction prononcée.

Voilà ce dorlotage, si répandu en éducation, que Greg Lukianoff et Jonathan Haidt ont brillamment décrit et dénoncé comme dangereux et contre-productif et par lequel on invite à adhérer, à tort, à un triple faux et dangereux credo : « ce qui ne vous tue pas vous rend plus faible » ; « il faut toujours faire confiance à ses sentiments » ; « la vie est une bataille entre les gens bons et les gens mauvais » — vous-même, étant offensé, faisant sans aucun doute possible partie du deuxième groupe.

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/610281/ils-ont-ose

Pour vous consoler, écoutez Jacques Prévert dire ce poème… un moment de beauté dans ce monde de tarés.

 991 total views,  1 views today

image_pdf

29 Commentaires

  1. Je ne connaissais pas ce texte de Prévert, mais je comprends immédiatement que c’est de l’humour, surtout connaissant l’auteur !
    A quel point, en est on arrivé pour ne buter que sur un mot, une phrase, sans le garder dans le contexte !

    Les musulmans devraient donner un leçon à ces ministres de la Vérité, rédacteur du dictionnaire de la Novlangue. En effet, à chaque fois qu’on cite un passage inacceptable du Coran, ils nous sortent systématiquement de le replacer dans le contexte (sans d’ailleurs nous informer sur celui-ci) !

    Par ailleurs avez vous remarqué que les simples mots Père et Mère ont apparemment disparu du dictionnaire de la Novlangue pour être remplacé par les familiers et puériles Papa et Maman. Il y à peut-être une raison à cela ?

    Depuis qu’une certaine population à invectivé à l’envie des N* Ta Mère, le mot « mère » est soudain devenu un gros mot tabou. Par contre pour le mot Père, je n’ai pas d’explication.

    En avez-vous une à me proposer ?

  2. Cela me rappelle une histoire.
    Le prof d’ histoire demande a ses élèves s’ils savent qui a cassé le vase de Soissons.?
    Hamed dit: c’est pas moi, peut être c’est Mohammad?
    Mohammad: c’est pas moi, peut-être c’est Omar?

    le prof consterné va voir le principal du collège et lui explique la situation.
    Le principal:
    écoute, mon vieux , j’ai pas que cela a faire, dis moi combien a coûté le vase, je le mettrais dans les notes de frais….

  3. Charlie Hebdo consacre justement un hors-série, sur ce sujet très précisément : la cancel culture, car c’est bien de cette déferlante dont parle cet article, au travers d’un de ses innombrables cas d’application.

  4. Le Canada, suit la France, dans son désir profond de se soumettre aux minorités ,qui deviendront vite majoritaires, vue l’accélération de l’immigration ! Mais ces « minorités », viennent en colonisateurs, voulant imposer, leurs us et coutumes rétrogrades aux autochtones ! Trudeau digne clone de Macron !

  5. Une autre prof, en France, mais pas du même style :

    Gentioux-Pigerolles (23) : une directrice d’école appartenant à l’ultra-gauche interpellée par la sous-direction anti-terroriste
    Une directrice d’école maternelle à Gentioux-Pigerolles figure parmi les six personnes présentées par le parquet comme «appartenant à l’ultragauche» interpellées mardi 15 juin en Creuse et Haute-Vienne en lien avec l’incendie volontaire d’une antenne-relais de TDF, a appris mercredi 16 juin un correspondant de l’AFP auprès de proches et d’habitants.

  6. Tous ces cons de dirigeants dans les « démocraties occidentales » ont été élevés à la soupe gauchisante de l’inculture et de l’idéologie réunies.
    On en arrive à la prise de pouvoir par des minorités haineuses et revendicatives, prêtes à tout pour obtenir les meilleures places tout en ne foutant rien, ce qui est conforme au QI moyen.
    L’affaire « Prévert » est un bon exemple de cette soumission et ce n’est pas fini.

  7. Effectivement, le problème est simplement … une difficulté de compréhension.
    Comprendre une phrase, c’est difficile. Comprendre un poète, c’est inimaginable.
    Et la vue du mot sur la page provoque un sentiment d’offense. Mince, on est mal barré. Le monde tourne autour de ces offenses, en plus. Entre les génuflexions, la censure, et bientôt le goulag, Prévert semble appartenir à un Age d’or lointain ..
    En revanche, la mise en esclavage de la population qui a lieu en ce moment même ne provoque pas de réaction.

  8. et pourquoi n’étudie t’on pas des poèmes de grands auteurs noirs ? y ‘en a pas ou très peu. merci d’être venu aux pays des incultes !

  9. Qui détruit les statues ? Qui lance des « fatwas » ? Qui veut modifier le passé ? Qui veut s’approprier les autres cultures ? Black lives matter est une branche de Nation of islam dirigée par le frère musulman Farrakhan, antijuif, raciste, ami de l’islamo-gauchiste hussein obama. Comment un Noir peut-il être musulman sachant que l’islam a pratiqué l’esclavage le plus sauvage pendant 13 siècles ? La « cancel culture » est la culture de la fatwa et rien d’autre.

  10. Je ne donne pas plus de quelques mois pour que l ‘ entreprise Michelin soit condamnee.En effet,jusqu a present Bibendum etait compose de pneus blancs ,uniquement.

    • Punaise, ca pourrait bien arriver ! blanc et noir sont exclus de la Novlangue ?

      Déjà qu’il à plus de vingt ans je me suis fait traité de raciste par mon ex-beau-frère noir, parce que je disais que les races humaines existaient !
      Le goulag pour tout le monde, alors ?

  11. Ils sont bien sensibles ces pôõôvres ados ! Ils sont vite traumatisés, ils vont vite porter plainte et obtenir gain de cause avec qq fois des espèces sonnantes et trébuchantes ! Plus pendant X temps prise en charge psychologiquement ! Mais ça c’est normal ! Car tarés ils sont !

  12. C’est tellement ahurissant que si j’étais la, prof, j’enverrai chier touis ces cons et je démissionnerai immédiatement, il ne manque pas de boulots même pour les gens qui refusent l’esclavage et la soumission mentale.

    De plus au Canada les gens changent en fait plus couramment de job qu’en France

    La liberté a un prix inestimable, mais se mérite.

    Il n’est pas certain qu’en France ce soit mieux dans l’enseignement. .

  13. Si l’on doit supprimer de la culture tous les ouvrages contenant les mots noirs, esclaves, etc. il ne restera plus rien, ou presque. Ayant composé un poème pour mon épouse qui se terminait par : Je suis l’esclave de ton cœur, je pense que je vais le détruire!

    • Justement, hitler avait demandé à ses spécialistes de la Bible s’il était possible d’en supprimer toutes les références aux juifs. Ils lui ont répondu qu’il ne resterait plus que 3 pages. C’est bien une obsession de nazis ou de frères musulmans de lancer des fatwas.

  14. Ils sont complétements débiles , dépeindre un poème de Prévert comme raciste et offensant .Quel monde de dégénérés et incultes !

    • Oui, c’est bien d’inculture qu’il s’agit. Apparemment ils on lobotomisé le corps enseignant afin d’inculturer les jeunes !

  15. La connerie déferle sue le monde *, telle un tsunami destructeur.
    *Occidental.

    • Oui, vous avez raison, « les cons ca ose tout… », disait le regretté Michel Audiard.
      C’était un prophète surement plus fiable que le Momo imaginaire.

  16. Ah ces indecrottables noirs ayant leur carte de membre BLM…. Toujours plus loin et plus haut dans la connerie ! Ne jamais oublier que c’est Trudeau, dégénéré et fils de dégénérés qui est premier ministre au Canada…..

  17. Ce n’est donc même plus l’idéologie qui est devenue l’essence normative de la bien pensance mais la bêtise (dont on sait qu’elle est infinie), pure et simple, sous toutes ses formes..

    Quelle régression dans les moeurs et les esprits !

    Quel monde de fous ! Vite, la rébellion !

  18. HORREUR!!!! Cela ne peut plus durer. Nous vivons réellement en « 1984 »…..

  19. C’est d’une inculture monumentale, la connerie à l’état pur et la soumission aux envahisseur qui parasites maintenant tous les pays. Si la culture offense ces minorités au QI de moule kébab qu’ils retournent dans leur pays d’origine. Quand aux personnes de l’éducation comme à leur gouvernement soumis, lâche et mondialiste qui n’ont de fonction que le nom, ils devraient être traduit dans un procès de Nuremberg II comme traître à leur pays et démis de leur fonction.

Les commentaires sont fermés.