Il y a 158 ans, à Camerone, 63 légionnaires français ont résisté à une armée de 2000 hommes !

Il y a 158 ans le colonel JEANNINGROS, commandant le 1er Régiment Etranger au Mexique, ancien enfant de troupe du 2ème Zouave, désignait la 3ème compagnie et le capitaine DANJOU pour une mission de protection à CAMERONE.
HONNEUR et FIDELITE à nos Anciens !
L’histoire de leur sacrifice héroïque, par fidélité à une parole donnée, ne sera jamais déconstruite.
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Note de Christine Tasin :
En ces temps d’attaques politiciennes et malhonnêtes de nos dirigeants et collabos contre notre armée, il est bon de lui rendre hommage, à chaque occasion.
Pour en savoir plus, vous trouverez ci-dessous l’article que Régis Guillem nous avait proposé l’année dernière :

Illustration : la Légion résiste à Camerone.

Le 30 avril 1863, dans le village de Camerone, au Mexique, soixante-trois légionnaires français, sous les ordres du capitaine Jean Danjou, résistent à une armée mexicaine de plus de deux mille hommes. Un exploit propre à adoucir l’amertume d’une guerre absurde engagée contre le Mexique par Napoléon III.

La guerre du Mexique

Deux ans plus tôt, en 1861, la France, l’Angleterre et l’Espagne sont intervenues avec avec quelques troupes pour obliger le président mexicain Juarez à honorer les dettes de son pays.

En 1862, tandis que les Anglais et les Espagnols se retirent, l’empereur français Napoléon III forme le projet de renverser le président mexicain et de transformer le Mexique en un empire latin et catholique. Mais les Français se heurtent à la résistance farouche et inattendue des Mexicains qui prennent le parti de Juarez.

Une première armée de 7 000 hommes est repoussée devant Puebla, une ville fortifiée sur la route de Mexico. Il faut envoyer en catastrophe 28.000 hommes en renfort, sous le commandement du général Forey, pour enfin avoir raison de la résistance de la ville.

Sacrifice

C’est pendant le siège de Puebla que se produit le drame de Camerone.

Une compagnie de la Légion étrangère,  aux ordres du capitaine Jean Danjou (35 ans), est chargée de protéger  un convoi de ravitaillement de l’armée française quand elle voit surgir des cavaliers juaristes. Après avoir repoussé une première charge, le capitaine se réfugie dans le village abandonné de Camerone (Camaron pour les Mexicains), dans l’État de Veracruz.

Il se barricade avec ses hommes dans la cour de l’auberge, fermée par de hauts murs, avec l’objectif de retenir assez longtemps l’ennemi pour que le convoi puisse s’éloigner.

Légionnaires au Mexique, par BenigniSuite à une première démonstration de force des Mexicains – six cent cavaliers et mille quatre cents fantassins -, le colonel Milan, qui les commande, offre la reddition à la Légion étrangère.

Le capitaine refuse et jure de ne jamais se rendre. Ses hommes font de même. Danjou est bientôt tué en inspectant les positions. Le colonel Milan lance enfin un assaut auquel la Légion résiste héroïquement.

L’auberge est incendiée et les huit survivants se retranchent dans un hangar où ils tiennent encore plus d’une heure avant d’être faits prisonniers. Ils acceptent de se rendre à condition de conserver leurs armes et que leurs blessés soient soignés, ce qu’acceptent les Mexicains.

Trois cents Mexicains auront été au total mis hors de combat par les 63 légionnaires mais l’héroïsme de ces derniers n’empêchera pas l’échec final de Napoléon III.

Succès de la résistance mexicaine

Après la prise de Puebla et l’entrée des Français à Mexico, un simulacre d’assemblée nationale octroie la couronne de l’Empire du Mexique à Ferdinand-Maximilien. Mais en avril 1866, Napoléon III doit rapatrier le corps expéditionnaire en catastrophe. Ferdinand-Maximilien est pris et fusillé par les juaristes le 19 juin 1867.

De ce fiasco reste le souvenir de Camerone. La Légion lui doit ses quartiers de noblesse, trente ans après sa création. Depuis 1906, l’anniversaire de ce fait d’armes est commémoré avec faste par la Légion étrangère. Les légionnaires réunis à Aubagne rendent à cette occasion les honneurs à… la main en bois du capitaine Danjou(1).

https://www.herodote.net/30_avril_1863-evenement-18630430.php

(1)

Monument à Camerone, au Mexique. Avec l’inscription : « Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français »

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Le 1er R.E.C. fut, après le 2ème R.E.I., mon dernier régiment. J’en garde encore après tant d’années (1969) un super souvenir.

Aussi je vous offre cette vidéo. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas bien la Légion vous observerez ce pas lent, chaloupé qui révèle la puissance du Légionnaire. Je suis chauvin? Ben oui. Légionnaire un jour: légionnaire toujours.

Bon Camerone. Cela étant n’oublions pas ces batailles telles El-Moungar, Djebel M’Zi, Béni-Smir au cours desquelles le 2ème R.E.I. s’est illustré.

https://resistancerepublicaine.com/2020/04/30/le-30-avril-1863-a-camerone-la-legion-etrangere-tint-tete-aux-troupes-mexicaines/

 

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12 Commentaires

  1. Merci pour cet hommage ! Je n’ai pas connu mon grand père maternelle mort légionnaire mort pour la France en Indochine en 1954 !

  2. poignant récit d’un fait historique français……
    en inversant les rôles, quelle sera l’attitude de 2000 citoyens en prise avec 63 djihadistes ??

  3. EN septembre 1961 une cinquantaine de katangais presque tous des volontaires européens rejoints par 160 mercenaires (une moitier de français de Bob Denard et les hommes Schramme ) , ont vaincus les 3000 onusiens qui s’étaient organisés pour massacrer au milieu de la nuit les forces de l’ordre ( des katangais noirs )( initiative personnelle du philosophe irlandais connor O’ brian qui ,écrit t’il ,assimilait les belges aux anglais qui avaient ravagé l’irlande celtique pendant des siècles) soldats qui protégeaient de l’ ONU les installations publiques.Cette fois le KATANGA a pu être sauvés de la destruction que l’ ONU continue à opérer au Congo à vitesse variable.

  4. Chacun d’eux possédait au début du combat 60 cartouches, soit en tout 3 720, qui toutes seront tirées. Or, au moins 300 Mexicains seront mis hors de combat, tués ou blessés, soit un ennemi atteint pour 12 cartouches tirées. Même avec les fusils modernes (ne parlons pas des armes à répétition) aucun corps de troupe n’a approché ce résultat au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
    Six heures moins cinq. Notre ami Morzicki reçoit une balle dans la tempe. Les combattants sont si serrés les uns contre les autres, que le Polonais ne s’abat pas. Son corps s’incline et sa tête inerte vient s’appuyer sur l’épaule du caporal Maine.
    — Mon lieutenant, Morzicki est mort ! Maudet ne se retourne même pas :
    — Un de plus. Ce sera bientôt notre tour.
    « Et il continua à tirer. Je saisis à bras-le-corps le cadavre de Morzicki, je l’adossai à la muraille et retournai vivement ses poches pour voir s’il lui restait encore des cartouches. Il y en avait deux, je les pris. »
    Six heures du soir. Cinq légionnaires sont encore vivants, debout, acculés au fond du hangar. Chacun d’eux possède une cartouche. Voici l’ordre que donne le vieux sous-lieutenant Maudet :
    — Armez vos fusils. Vous ferez feu au commandement. Nous chargerons ensuite à la baïonnette. Vous me suivrez.
    Leur première ligne en demi-cercle à quelques pas, les Mexicains ne tirent plus. Ils regardent les silhouettes collées au fond du hangar, presque cachées par la fumée de la fusillade. On voit bouger un peu ces silhouettes. L’officier français fait un pas, deux pas, tous les fusils mexicains se pointent sur lui. Encore un pas, il arrive devant le hangar. Il n’a pas de mouchoir blanc, il n’a pas du tout l’air de vouloir se rendre. Les Mexicains regardent ses vêtements tachés, déchirés. On regarde ainsi la robe noire saignante du toro lorsqu’il va s’élancer pour recevoir l’estocade. Cet homme sera-t-il assez fou ?
    — En joue, feu !
    Tous les Français ont tiré ensemble, puis ils s’élancent. Tout va se passer en quelques secondes. Le légionnaire Catteru, un Belge, se jette devant son chef, les Mexicains tirent. Catteru tombe mort (atteint de dix-neuf balles, dira-t-on) et Maudet tombe aussi, mortellement blessé.
    Les trois autres sont encore debout, immobiles, silencieux devant cinquante Mexicains vociférant qui se précipitent sur eux à la baïonnette. Un officier (colonel Combas, ex-Combes, origine française) les sauve en s’interposant juste à temps.
    — Messieurs, rendez-vous !
    C’est le caporal Maine qui répond en espagnol : les trois survivants se rendront si on leur laisse leurs armes et si l’officier s’engage à faire relever et soigner le sous-lieutenant Maudet.
    — On ne refuse rien à des hommes comme vous.
    HISTOIRE DE LA LEGION ETRANGERE Georges Blond 1981

    • Merci infiniment Jean-Charles pour ce récit qui me fait monter les larmes aux yeux

      • Je fouillais hier dans les papiers de mon père, militaire de carrière, aujourd’hui décédé. J’ai retrouvé les citations à l’ordre de la brigade dont il avait fait l’objet. L’une, datée de 1949, dans le cadre de la guerre d’Indochine, cite le courage dont il a fait preuve malgré les tirs d’armes automatiques et les tirs d’armes rebelles; Il lui a été attribué ce jour là la croix de guerre des opérations extérieures avec étoile de bronze. Alors quand j’entends cet gens qui remettent en cause l’honneur de notre armée, notamment pour l’Algérie, je vois rouge. J’en aurais un devant moi, parole, je lui botte le cul jusqu’à son domicile! Jamais je ne renierai ce qu’il a fait pour son pays. Tous ces gens qui se sont battus, sous toutes les latitudes, sont l’honneur de la France! Merci pour cet émouvant récit, qui m’a fait monter les larmes aux yeux moi aussi. Du coup ça m’a redonné du courage! S’il faut se battre de nouveau, j’en serai, même à 70 ans! Mon souhait est que mon pays redevienne ce qu’il était, et y vivre dans l’honneur et la dignité, et non pas dans cette affreuse caricature qu’il est devenu à cause de tous ces paltoquets!

  5. Profond respect pour les légionnaires, bien plus Français que certains. Avant, je regardais le défilé du 14 Juillet uniquement pour les voir.

  6. Eh choupinet , c’est ceux là qui vont te botter hors de l’Elysée !

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