Les barbares à la porte de la ferme, ou « le capital-investissement à l’assaut de l’agriculture »

Voilà un joli dossier qui explique beaucoup de choses et notamment pourquoi nos agriculteurs crèvent la bouche ouverte. Pour ne parler que d’eux. Mais partout dans le monde c’est la même chose, on demande aussi aux Africains de planter non pas ce qui va les nourrir mais ce qui va être bon à exporter et donc à rapporter de l’argent aux investisseurs et autres multinationales. Même la nourriture est devenue un jeu pour la bourse et les fonds de pension. 

Le jour est proche où, dans la France, pays de Cocagne pour élevage et agriculture, nous mourrons de faim devant nos champs rachetés par les Chinois et devant nos vergers sous protection armée car considérés comme des oeuvres d’art, des investissements comme les autres… valant de plus en plus cher si devenus rares…

Quand donc allons-nous nous révolter ? 

Merci à Marcher sur des oeufs qui nous a signalé cet article.

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Les barbares à la porte de la ferme : le capital-investissement à l’assaut de l’agriculture 17 décembre par GRAIN

Les flux financiers destinés à l’agriculture sont de plus en plus institutionnalisés – et de plus en plus souvent privés. Bien sûr, les investissements dans l’agriculture existent depuis des temps immémoriaux. Après tout, les agriculteurs investissent tous les jours en améliorant leurs sols, en créant des coopératives, en partageant leurs connaissances avec leurs enfants et en développant les marchés locaux.

Mais depuis le milieu des années 2000, les investissements institutionnels dans l’agriculture ont commencé à s’accroître. Avec un nombre de fonds axés sur l’agriculture passé de sept en 2004 à plus de 300 aujourd’hui, l’intérêt de capter les bénéfices de l’agriculture et de l’agrobusiness à l’échelle mondiale est réel – et la Covid-19 ne ralentit pas cette évolution. Qui est impliqué ? Où va l’argent ? Dans quelle mesure ces fonds sont-ils rentables pour les acteurs financiers et les communautés locales ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles nous nous efforçons d’obtenir des réponses, afin de mieux comprendre les flux de capitaux et quels acteurs influent sur l’évolution de l’agriculture aujourd’hui.

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Avant que la crise financière mondiale n’éclate en 2008, il n’y avait qu’une poignée de fonds destinés aux investisseurs désireux de se lancer dans le secteur des terres agricoles et de la production alimentaire. Valoral, un conseiller en placement en Argentine, a dénombré sept fonds de ce type en 2004.
GRAIN en a identifié 55 quelques années plus tard.
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Selon Preqin, un groupe d’information spécialisé dans les investissements alternatifs basé à Londres, il y en a aujourd’hui plus de 300
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La plupart de ces fonds sont des fonds de « capital-investissement ». Autrement dit, il s’agit de sommes d’argent injectées dans des entreprises privées quine sont pas cotées en bourse (et donc non soumises aux obligations d’information du public). Les fonds de capital-investissement sont gérés par de petites équipes spécialisées et attirent généralement une clientèle très spécifique.
Comme ils nécessitent normalement des investissements minimums de millions de dollars, qui sont ensuite bloqués pendant 5 à 15 ans, les investissements de ce type ne sont accessibles qu’aux fonds de pension, aux fonds souverains, aux fonds de dotation, aux family offices (gestion de patrimoine), aux gouvernements, aux banques, aux compagnies d’assurance et aux particuliers fortunés. Cela changera bientôt, puisque les États-Unis ouvrent la porte aux sociétés de capital- investissement pour accéder à l’épargne-retraite des travailleurs, mais pour l’instant, seules ces grandes institutions sont impliquées.
Lire la suite du dossier ici :

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7 Commentaires

  1. Chaque fois que la finance internationale met son nez quelque part, elle n’apporte que misère et désolation.
    En effet, elle ne recherche que le profit, et n’hésite pas à écraser les individus, l’humain n’a aucune valeur à ses yeux.
    Quand ces ignobles individus ont décidé de faire entrer en bourse les céréales, ils ont ruiné des millions de petits cultivateurs africains, acculés et affamés.
    S’ils s’attaquent à l’Europe, nul doute que nous aurons prochainement encore plus de suicidés et d’agriculteurs à la rue.

    La solution pour régler définitivement cette inflation et cette fuite en avant, cette cupidité boursoufflée des marchés financiers,
    ce serait de supprimer la Bourse, ce qui éviterait le boursicotage qui n’est qu’une forme de malhonneté,
    c’est le boursicotage qui a entrainé la grande crise de 29, et actuellement nous nous précipitons vers le Grand Reset, qui ne sera que le Grand Effondrement.
    Si ça pouvait nettoyer les écuries d’Augias ! mais rien n’est moins sûr

  2. Dans son programme électoral de 2017, notre président a promis d’attirer les investisseurs étrangers. Et ici, il tient ces promesses. Maintenant, c’est la tour de la vente à découpe d’agriculture française. Notre agriculture, affaiblie par une crise sanitaire fabriquée en toutes pièces, pourrais d’être achetée pour une bouchée de pain.

  3. Unir nos forces pour des systèmes alimentaires résistants, sains et durables
    https://www.efc.be/event-post/joining-forces-for-resilient-healthy-and-sustainable-food-systems/

    https://www.efc.be/uploads/2020/11/Joining-forces-for-resilient-healthy-and-sustainable-Food-Systems.png

    La direction générale de la recherche et de l’innovation de la Commission européenne, en coopération avec le CEF et le projet Fit4Food2030, organisera le 18 décembre un dialogue virtuel interactif intitulé « Unir nos forces pour des systèmes alimentaires résistants, sains et durables« .

    En explorant les voies de la collaboration entre la Commission européenne et les organisations philanthropiques pour transformer les systèmes alimentaires par la recherche et l’innovation, l’événement cherchera à aider à façonner la voie de l’UE vers des systèmes alimentaires sains et durables, et sera une occasion unique pour les organisations philanthropiques de se mettre en relation avec les décideurs politiques et de stimuler collectivement la recherche et l’innovation pour soutenir le nouveau « Green Deal » européen et la stratégie « de la ferme à la table ».

    §.- La réunion aura pour but de :

    Engager les organisations philanthropiques dans une plate-forme multipartite dans le cadre de la politique de R&I « Alimentation 2030 » de la Commission européenne

       

    Cartographier les activités des organisations qui investissent et mettent en œuvre des projets sur les systèmes alimentaires

    Présenter les possibilités de collaboration avec la CE dans le cadre d’un nouveau partenariat Horizon Europe Food Systems

    La réunion s’appuiera sur les résultats d’une courte enquête en ligne pour aider à encadrer la discussion.

    Pour en savoir plus. :

    https://zoom.us/meeting/register/tJwpfuugrzgjGdLmmXsmBjDonqAgvZN_5RhU

  4. EESE Comité Économique et Social Européen
    https://www.eesc.europa.eu/fr/news-media/news/il-est-temps-daccelerer-laction-sur-les-odd-pour-une-reprise-durable-selon-le-cese
    17/12/2020
     
    Afin d’examiner les moyens d’accélérer les actions relatives aux objectifs de développement durable (SDG) des Nations unies pour une reprise durable, la section spécialisée « Agriculture, développement rural, environnement » du CESE a tenu un débat le 15 décembre en liaison avec le rapport européen sur le développement durable 2020, publié le 8 décembre. Le rapport est une initiative conjointe du Réseau pour des solutions de développement durable (SDSN) et de l’Institut pour la politique environnementale européenne (IEEP), en collaboration avec le CESE.
     

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