Visiter le château de Compiègne, c'est mettre les pieds dans l'Histoire avec un grand H (partie 1 sur 2)

Bon, parler du château de Compiègne, ou Palais de Compiègne, les deux termes étant utilisés, ce qui est rare pour des monuments historiques, c’est être débordé d’émotions, car on fait dans l’Histoire et les Grandeurs (bon, tu me diras, y’en a d’autres !). Alors, soyons complet sans être trop long. Ah, ça ne va pas plaire aux islamo-gauchistes car c’est l’Histoire, la Grande Histoire de notre pays. Celle qu’ils veulent effacer. Et mince alors, je ne parlerai pas de l’islam, car à part détruire et tuer, on se demande ce que l’islam est capable de faire. Bon, revenons donc à ce très beau château de Compiègne.

Ce billet (comme dirait l’Oncle John avec ses extraordinaires maquettes) sera en deux parties. Et pour cause.

Alors, pour se mettre l’eau à la bouche, il est bon d’avoir déjà sous les yeux une vue aérienne et le plan du château, puis quelques photos. Ça mettra en appétit.

Compiègne, ça se trouve où ?

Bon, t’en as plein les yeux ? Alors, on attaque.

Le château de Compiègne, c’est comme (presque) tous les grands châteaux et églises, c’est le résultat de plusieurs constructions à cet endroit. Il y a eu le Palais-Royal mérovingien, le palais de Charles II le Chauve, le palais médiéval et le palais actuel. On ne va s’intéresser qu’à cette dernière étape.

Avant de te décrire l’essentiel de la vie de ce château et de son architecture, je te mets ci-dessous un tableau récapitulatif de la chronologie des événements du château. Ça te permettra d’avoir une vue d’ensemble.

LA CONSTRUCTION

T’inquiète paupiette, je ne vais pas te décrire pierre par pierre la construction du château. Louis XV (1710-1774) devait aller discuter la paix avec l’Espagne et la réunion était fixée à Soissons, près de Compiègne. Il loge au château pour ce qu’il était à l’époque. En fait, ce qui l’attirait, était la chasse. C’était un passionné, hélas.

Le château n’était pas très confortable, trop petit, et il charge son premier architecte, Jacques Gabriel (1667–1742) de réaliser des aménagements intérieurs ainsi que d’agrandir le château. C’est ce qui est fait à partir de 1733.

La particularité de ce projet est que Gabriel rompt volontairement avec le goût rocaille (ornementation imitant le rocher, les pierres naturelles et la forme incurvée de coquillages qui triomphe alors en Europe), baroque et rococo, pour concevoir un palais à l’architecture néo-classique, faisant de Compiègne le précurseur d’un style qui va s’imposer dans toute l’Europe à la fin du siècle.

Le château de Compiègne a été bâti dans la plus grande simplicité et rigueur. C’est un style dépouillé, le style néoclassique apparu au milieu du XVIIIe siècle et qui succède au style baroque et rococo. Ce style néoclassique utilise des éléments gréco-romains, colonnes, frontons, proportions harmonieuses, etc…

A la mort de Louis XV en 1774, Louis XVI poursuit les travaux sous la direction de Louis Le Dreux de La Châtre, élève d’Ange-Jacques Gabriel décédé. Le Dreux termine donc le gros œuvre et réalise d’importants aménagements intérieurs.
Mais Louis XVI n’était pas un fada du château de Compiègne. Il n’y vient que très peu et n’y fait que quelques brefs séjours de chasse. L’accélération des travaux, à la suite de décisions prises par le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le palais difficilement habitable. Le couple royal ne vit pas ses appartements terminés…pour cause de raccourcissement.

Le château a été fini d’être construit en 1788, à la veille de la Révolution, et possédant ses 1 350 pièces. Sur ces 1 350 pièces, une cinquantaine sont visitables présentant tout l’ameublement, les décorations, les peintures, enfin bref tout ce qui constitue une véritable pièce d’époque. Toutes les autres pièces sont vident ou servent de dépôt. En effet, il y a des centaines de meubles d’époque qui croupissent dans des pièces humides et qui ne sont pas restaurés faute de moyens.

SOUS LE PREMIER EMPIRE

Devenu empereur, Napoléon 1er décide la restauration du palais et du parc à partir de 1809, d’abord pour y loger les souverains espagnols qu’il a forcés à l’exil, puis très vite pour son usage personnel.
Son remariage et sa décision d’accueillir le 27 mars 1810 sa nouvelle épouse, l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche, à Compiègne selon le cérémonial adopté pour l’arrivée de Marie-Antoinette, accélère les travaux confiés à l’architecte Berthault.

Ce dernier aménage la galerie de Bal mais aussi des appartements impériaux où il crée des ensembles décoratifs exceptionnels. Compiègne est la seule des anciennes résidences impériales à pouvoir présenter un ensemble aussi homogène de décors et ameublement Premier Empire.

Le Grand salon du château est une salle typiquement Premier Empire. Des sièges “à l’étiquette” sont disposés en carré, autour d’un canapé. L’Empereur et l’Impératrice y recevaient leurs invités et les faisaient s’asseoir ou non, en fonction de leur importance et de l’honneur qu’ils leur accordaient. Moi, je trouve ça très bien…J’y penserai quand je recevrai mes amis à manger !

A propos du grand parc de 700 hectares reliant le jardin du château à la forêt, cette dernière présente une partie appelée Les Beaux Monts. Elle est très connue car, selon la légende, Napoléon Ier décida d’y faire creuser une allée longue de près de 6 km et large de 60m qui rejoint le château de Compiègne et offre une belle perspective sur ce palais. Cela en une nuit pour faire plaisir à sa dulcinée. Ainsi, la belle se couche avec la forêt pour paysage et se réveille avec une splendide allée dans la forêt. Mais les légendes ont la vie dure. Car, en réalité, et là je vais décevoir nombre de connaisseurs de cette anecdote, cette splendide allée qui existe belle et bien, a été créée en 1810 et achevée en 1853 sur ordre de Napoléon III. Désolé les amis !

SOUS LA RESTAURATION

Sous la Restauration, Louis XVIII (1755-1824) et la Duchesse d’Angoulême (à ne pas confondre avec la variété de poire !) (1778-1851) – fille de Louis XVI et Marie-Antoinette – reviennent fréquemment séjourner à Compiègne qu’ils avaient connu sous l’Ancien Régime, mais se contentent d’utiliser le palais tel qu’il était à la fin de l’Empire. Leur séjour était toujours bref, un à deux jours, voire quelques heures, le temps (encore) d’une chasse.
Charles X (1757-1836) qui succéda à Louis XVIII, y est allé rarement, quelques jours en 1824 et 1825. Son dernier séjour de quelques jours également date de 1830. Et puis toujours (snif) pour chasser.

SOUS LA MONARCHIE

Sous la Monarchie de Juillet, c’est à Compiègne que le roi Louis-Philippe Ier (1773-1850) décide de célébrer, dans une relative intimité, le mariage de sa fille aînée Louise-Marie d’Orléans (1662-1689) avec un souverain protestant, le roi des Belges Léopold I (1640-1705).
Pour l’occasion, il fait aménager le Petit Théâtre dans l’ancienne salle du Jeu de Paume. Par la suite, Louis-Philippe commande des travaux dans la Chapelle mais aussi dans les appartements où, confort oblige, il fait installer un premier système de chauffage.

Bon, ben, on va arrêter là cette première partie de l’histoire du château de Compiègne si passionnante ! Les grandes heures de gloire de ce château sous le second empire par Napoléon III et l’Impératrice Eugénie avec leurs si célèbres “Séries”, ce sera pour la semaine prochaine. De même pour le musée historique de la voiture et du cycle, ainsi que du parc extraordinaire du château, du Jardin des Roses, et de la forêt domaniale de Compiègne.
Tiendras-tu le coup jusqu’à la semaine prochaine ?

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6 Commentaires

  1. Merci beaucoup Cachou. J’ai appris plein de choses sur l’histoire de France et de Belgique. Le belge que je suis ignorait complètement que son premier roi avait convolé en justes noces dans ce magnifique château. De plus, j’apprécie beaucoup le style néo-classique. Ce château est vraiment chargé d’histoire. Et dire que je suis passé tout près plusieurs fois sans savoir la splendeur que je ratais … Pas étonnant aussi que Napoléon Bonaparte se soit intéressé aussi à cet endroit et a contribué à l’améliorer. Vivement la semaine prochaine pour la suite du feuilleton!

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