Erdogan viole les eaux grecques, l’Allemagne se tait : Allemagne-Turquie : une complicité qui remonte à loin

Des échos, avec lesquels les médias sont très mal à l’aise (eux qui promouvaient mordicus l’entrée de la Turquie dans l’ U « E ») nous viennent de ci, de là : des évènements graves se produisent en Méditerrannée orientale où la Turquie d’Erdogan viole, sans pudeur, les eaux souveraines grecques.

Reconnaissons, pour une fois, à Macron quelques velléités pour s’opposer à la démence impérialiste  du sultan turc.

Mais l’Allemagne freine des quatre fers pour mettre en place une position unie de l’Europe contre le barbare turc.

On pourrait penser à une crainte, justifiée, de l’immigration turque installée dans le pays, pas du tout assimilée dans sa majorité et formant une cinquième colonne à la solde  exclusive d’Erdogan.

Mais pas que …

En ex-Yougoslavie l’Allemagne avait, déjà, joué un jeu délétère contre la Serbie, au profit des islamo-mafieux de l’UCK,  rejouant le jeu de ses vieilles alliances.

Et ses vieilles alliances quelles sont-elles ?

Un ancien et très intéressant article du « Nouvel Observateur » nous les rappelle:

 

Le rôle méconnu de l’Allemagne dans le génocide arménien

 

Si l’Allemagne a attendu 2015 pour reconnaître la « Grande catastrophe », c’est que sa responsabilité dans le premier génocide du XXe siècle est établie.

 

« Nous devons également, nous Allemands, faire notre travail de mémoire ». Le jeudi 23 avril 2015, le président allemand Joachim Gauck a reconnu pour la première fois, au cours d’une cérémonie religieuse, le génocide arménien dans une déclaration publique. L’Allemagne est ainsi devenue le vingt-troisième pays à l’avoir fait, deux jours avant les grandes commémorations du 24 avril à Erevan.

Une reconnaissance tardive

Mais pourquoi a-t-on attendu autant de temps, à Berlin, pour s’exprimer clairement en faveur de la reconnaissance du génocide ?

La suite de l’allocution du président allemand donne une piste de réponse : Joachim Gauck évoque la « coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité [de l’Allemagne] dans le génocide des Arméniens ». Il ajoute que des militaires allemands « ont participé à la planification et pour une part à la mise en place des déportations » d’Arméniens :

Des informations d’observateurs et de diplomates allemands qui ont clairement établi la volonté d’extermination contre les Arméniens ont été ignorées », révèle le président allemand.

La volonté de l’Allemagne de cacher sa propre responsabilité dans les crimes perpétrés est donc l’une des explications de son long déni. Mais pas la seule. En effet, sur le plan économique et diplomatique, les relations germano-turques ont toujours été étroites. Notre voisin germanique abrite aujourd’hui la première communauté de Turcs à l’étranger, estimée à environ trois millions de personnes.

L’Allemagne, complice de la Turquie

Le 25 avril 1915, la police ottomane, sur ordre du Comité central du parti au pouvoir « Union et Progrès », arrête 200 intellectuels et hommes politiques arméniens, citoyens de l’Empire ottoman.

Le régime dirigé par trois officiers, et en particulier le ministre de l’Intérieur Talaat Pacha, s’attache ensuite à désarmer les soldats arméniens avant de procéder au pillage, au déplacement et au massacre de la population arménienne. D’avril 1915 à décembre 1916, entre 1,2 million et 1,5 million de personnes sont assassinées.

En 1915, en pleine guerre mondiale, l’empire allemand était l’allié de l’empire ottoman. Il entretenait en Turquie une mission militaire très importante (jusqu’à 12.000 hommes). Longtemps sous-estimé, le rôle historique de l’Allemagne a été mis en lumière par plusieurs études récentes, qui montrent qu’elle était informée des plans génocidaires de l’Empire ottoman, et ce dès 1912.

Interrogée par « Libération », la politologue Ayata Bilgin, de l’Université libre de Berlin, explique que l’Allemagne a « toujours détourné le regard de la question arménienne », au sens propre comme au figuré :

En 1915, les officiers allemands présents sur place étaient les premiers témoins du drame et avaient fermé les yeux. Et, depuis, en refusant jusqu’à aujourd’hui de qualifier le massacre de génocide ».

L’ambassadeur allemand savait

Dans un reportage réalisé pour le centenaire de la « Grande catastrophe », l’expression utilisée par le peuple arménien, Arte donne la parole au journaliste Jürgen Gottschlich qui a travaillé sur ce sujet.

Il a découvert que Hans Freiherr von Wangenheim, ambassadeur allemand auprès de l’empire ottoman de 1912 à 1915, savait que les Turcs planifiaient le génocide arménien :

Pacha nous demande de ne pas intervenir dans les déportations, et je soutiens cette requête », déclarait l’ambassadeur von Wangenheim.

Dans le livre « Aide au génocide » (« Beihilfe zum Völkermord »), Jürgen Gottschlich révèle que l’ambassadeur n’était pas le seul à savoir. Trois officiers allemands au moins auraient été directement impliqués dans les massacres.

Des ordres de déportation

C’est également la thèse défendue par l’historien Vahakn Dedrian, qui a publié plusieurs ouvrages sur la responsabilité allemande dans le génocide.

A partir des archives allemandes et autrichiennes, l’historien arménien apporte la preuve de la participation à la préparation et la mise en œuvre des massacres de certains fonctionnaires et militaires allemands en poste dans l’Empire ottoman.

Il évoque l’exemple du général Fritz Bronsart von Schellendorf, qui signa des ordres de déportation dans lesquels il demande de « sévères mesures » à l’encontre des soldats arméniens incorporés dans l’armée ottomane. 

Après le conflit en Arménie, c’est en Allemagne que le ministre de l’Intérieur Talaat Pacha et les autres responsables turcs du génocide se réfugient, comme le rappelle la revue d’histoire « Hérodote ».

Rencontre entre l’Empereur d’Allemagne Guillaume II et le ministre turc de l’Intérieur Talaat Pacha, en 1915. (Arte)

D’un génocide à l’autre

En Allemagne, le niveau de reconnaissance historique a varié selon les périodes. Dans l’entre-deux guerres, la tendance est plutôt à la réparation symbolique. Le traité de Sèvres signé le 10 août 1920 entre le nouveau gouvernement de Moustafa Kémal et les Alliés prévoit le jugement des responsables du génocide. 

La victoire d’Adolf Hitler en 1933 mettra un coup d’arrêt à ce processus :

Qui se souvient encore de l’extermination des Arméniens« , aurait lancé le chef du régime nazi en 1939, à la veille du massacre des handicapés en Allemagne.

D’autant que les relations entre la Turquie et le Troisième Reich étaient très amicales. Les généraux allemands présents sur place ont été nombreux à rejoindre les rangs nazis. C’est le cas par exemple de Rudolf Höss, qui a ensuite commandé le camp d’Auschwitz.

Il faudra attendre les années 1980 pour que la mémoire du génocide arménien refasse surface dans la population allemande, et beaucoup plus tard pour que les autorités reconnaissent pleinement l’extermination de plus d’un million d’Arméniens, et le rôle des autorités germaniques dans le massacre.  

En dépit de ses déclarations récentes, le gouvernement allemand n’est pas représenté aux commémorations dans la capitale arménienne.

Amaël François

 

Si l’Allemagne veut rompre définitivement avec ses vieux démons, elle a encore des efforts à faire.

L’abandon de son tropisme turc est de ceux-là …

On ne peut être européen et continuer à faire ami-ami, comme le fait l’Allemagne en 2020, avec cet ennemi de 1000 ans de notre civilisation et dont l’agressivité contre l’Europe renait chaque jour un peu plus …

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13 Commentaires

  1. Comme quoi, même si nous avons perdu des bateaux aux Dardanelles, il est dommage de ne pas avoir persisté quelques heures de plus: Les batteries côtières de l’ennemi perpétuel n’avaient plus de munitions.

  2. Un fait méconnu : le premier génocide allemand fut perpétré en Namibie.

  3. a Richard :
    Bashar pas si ignoble que les occidentaux veulent bien le croire . a eu a gérer une crise terrible sur son territoire . une ingérence islamique sans précédent afin de s’emparer de la Syrie . a gagné maintenant contre cette idéologie qui aurait eu bien des conséquences
    néfastes pour le reste du monde libre . Ne jugeons pas a l’aune de nos valeurs les actions de Al Assad . les armes chimiques sur la population ? PAS de preuves .
    savez vous ce que signifie Bashar ?

    • Bonjour,

      Oui, je me souviens d’une amie catholique syrienne de mon neveu qui m’expliquait qu’elle était totalement en sécurité avec Bachar.

      C’était avant la guerre.

      En revanche, elle avait fait une escale de quelques heures dans les rues d’Istanbul : elle avait été totalement terrifiée par le caractère islamiste haineux de certains quartiers.

  4. « François 1er a été aussi catastrophique que Merkel. »

    on lui doit d’ ailleurs cette haute pensée, (ou presque)

    souvent Roi varie
    bien fol est qui s’ y fie

    le lèche fion de ce Macron en est ,on dirait, la réincarnation

  5. la Turquie a toujours voulu conquérir l Europe même durant l Antiquité , les grecs les ont rejeté a la mer , les Romains aussi avec Mithridate

    • Bonjour,

      Non, les Turcs s’en sont pris à l’Europe bien plus tard.

      A l’époque, ils étaient au fin fond de l’Asie (Altaï) où il faudrait les renvoyer.

      Ceux que vous citez sont des Perses, des Parthes (=Iraniens actuels) depuis « toujours » dans la région de l’Iran actuel.

  6. Ne commettons pas d’anachronisme en matière de jugement de valeur car en 1915 seuls comptent les rapports de force militaires et industriels, le facteur religieux musulman étant totalement marginal voire exotique. De ce point de vue, l’alliance avec l’Empire ottoman est décisive pour Berlin. Vous pensez bien qu’un Guillaume II n’a pas agi en fonction d’une prémonition d’apparition d’un Erdogan près de cent ans plus tard…

    • Bonjour,

      Certes, mais la malfaisance de la Turquie, sous ses différents avatars, ne remonte pas d’Erdogan.

      Elle a plus de mille ans !

      François 1er a été aussi catastrophique que Merkel.

      La grande difficulté est que la diplomatie turque est aussi habile que perverse.

      Ce qui fait que la Turquie n’a jamais trouvé une Europe unie face à son suprémacisme.

  7. « Rencontre entre l’Empereur d’Allemagne Guillaume II et le ministre turc de l’Intérieur Talaat Pacha, en 1915. (Arte) »

    une précision ou plutot une info

    Guillaume est le seul non musulman a avoir visité officiellement la Mecque

    il y gagnera le titre de Hadj dans le monde musulman

    en Tunisie commbien de fois n’ ais je entendu citer ce

    « Hadj Guilloume »

    amusant non ??

    https://m.facebook.com/airofliberty2/posts/235019394588551

  8. Hello Antiislam… On peut toujours ressortir les aspects noirs de tout Empire. Prenez le cas de l’URSS, empire au sens de la volonté d’expansion du communisme. Dès 1939 et jusqu’en juin 1941, Moscou exporte en grandes quantités vers l’Allemagne pétrole et matières premières indispensables à l’industrie nazie dans le cadre de l’invasion de la France. C’est le pétrole russe qui défila à Paris en 1940 ! L’avons-nous oublié ? Poutine est adulé par certains d’entre vous mais le Kremlin est bel et bien aux côtés de l’ignoble Bachar el-Assad.

    • Bonjour,

      Oui, bien sûr Richard, pour votre première partie (Rapallo et cie).

      Quant à Bachar : nous avons le choix entre l’Etat islamique et lui.

      Pas entre un gentil démocrate et lui.

      Je suis pour le moins pire, c’est tout …

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