Arte propose actuellement la rediffusion de documentaires sur l’histoire et l’archéologie de plusieurs lieux, dont le Parthénon, le Colisée et les jardins suspendus de Babylone.
J’ai regardé ces documentaires avec intérêt :
http://www.arte.tv/guide/fr/050700-000-A/les-jardins-suspendus-de-babylone
http://www.arte.tv/guide/fr/048172-000-A/monuments-eternels?autoplay=1
http://www.arte.tv/guide/fr/035976-000-A/les-secrets-du-parthenon?autoplay=1
Aucune manipulation idéologique n’y est effectuée.
Il n’y est pas question d’islam, ni de grand remplacement, mais de femmes et d’hommes bien de chez nous, passionnés, scientifiques pointus, ingénieurs ou chercheurs faisant tout leur possible pour reconstituer notre passé le plus lointain et proche à la fois. J’ai été ébloui notamment par leurs tentatives de reconstituer en grandeur nature des mécanismes afin de mieux connaître et faire connaître ces lieux de mémoire.
Que d’admiration pour Stephanie Dalley, assyriologue, l’une des rares personnes au monde qui sache lire le cunéiforme. Quel amusement de voir un savant de cet envergure arroser les roses de son jardin d’Angleterre, comme il sied pour une dame de son âge, quelques jours avant d’embarquer pour la région la plus dangereuse d’Iraq afin d’y achever des travaux sur les jardins de Babylone, commencés il y a plus de 50 ans, et vérifier la véracité de sa thèse selon laquelle « ce serait le roi Sennachérib, et non pas Nabuchodonosor, qui en serait le créateur » et qu’ils se trouveraient à Ninive et non à Babylone.
Je me suis mis à rêver qu’on réserve aux djihadistes meurtriers les mêmes sanctions que celles qui avaient cours dans l’Antiquité à Rome : à l’heure de midi, servir de repas à des bêtes féroces dans le Colisée en se prêtant au jeu sanglant de la reconstitution d’une scène mythologique. Au lieu de cela, nous sommes condamnés à devoir vivre avec eux tant qu’ils sont libres, puis les entretenir dans nos prisons quand ils ont tué.
Quel respect pour ces chercheurs français passionnés, comme Philippe Fleury et Sophie Madeleine, spécialisés dans la restitution virtuelle de la Rome antique.
Quelle admiration enfin pour les Grecs qui réalisèrent le Parthénon avec un génie technique que le documentaire qui y est consacré explique avec brio. Et dire que certains ont voulu en faire une mosquée !
Ces trois documentaires, entre autres, permettent de découvrir ou revisiter de façon très agréable notre passé, mais aussi de mettre un nom et un visage sur ces femmes et ces hommes qui nous aident à le préserver, des gens brillants, intelligents, qui auraient sans doute pu faire carrière dans des secteurs très lucratifs ; souvent mal rémunérés, ils ont préféré se battre pour que notre civilisation continue à vivre et nous la faire mieux connaître. Et on voudrait nous faire croire que les chances pour la France, l’Europe et l’Occident sont ailleurs ?
Résumés :
1/ Les secrets du Colisée
« Au premier siècle de notre ère, l’édification du Colisée a ouvert une nouvelle dimension dans la vie d’une cité moderne : jamais divertissement, politique et justice n’avaient été rassemblés dans un lieu aussi colossal, populaire et fonctionnel. Le Colisée symbolisa la gloire de l’Empire romain et la synthèse des savoirs architecturaux les plus avancés de l’époque.
Selon les historiens, c’est le geste fondateur de la société du spectacle. Au premier siècle de notre ère, l’édification du Colisée (achevé en 80) a ouvert une nouvelle dimension dans la vie d’une cité moderne : jamais divertissement, politique et justice n’avaient été rassemblés dans un lieu aussi colossal, populaire et fonctionnel. Plus impressionnant édifice jamais construit par les bâtisseurs de l’Antiquité, le Colisée symbolisa la gloire de l’Empire romain tout en réussissant la synthèse des savoirs architecturaux les plus avancés de l’époque. C’est l’empereur Vespasien qui initie le projet de l’amphithéâtre. Ses visées sont politiques : rien n’est trop beau pour courtiser son peuple, impressionner ses adversaires locaux et décourager les ennemis d’un empire qui succède à la Grèce comme superpuissance occidentale. Il faudra moins de dix ans pour concevoir ce monstre ovale de 138 mètres de long et de 50 de haut, un record de vitesse pour l’époque. Cinquante mille spectateurs assistent à différentes heures de la journée à des « séances » d’une stupéfiante densité. Le matin s’y déroulent des scènes de chasse – où de vrais animaux sont tués -, le midi, des tribunaux de justice (avec exécution immédiate en cas de condamnation à mort), et l’après-midi, des combats de gladiateurs, adulés comme des légendes vivantes. Les prouesses techniques alors mises en oeuvre suscitent encore l’admiration au XXI e siècle : brumisateurs géants pour rafraîchir le public, ascenseurs pour faire surgir les animaux dans l’arène, auvents dépliables pour l’ombre… Un luxe inouï qui atteint son apogée lors des batailles navales – où des bateaux grandeur nature naviguent sur un lac artificiel.
Outil médiatique
Le film de Pascal Cuissot et Gary Glassman relève le défi de cette extravagance créative par l’ampleur de son dispositif. Si des plans somptueux donnent une vision complète du joyau architectural, ce nouveau volet de la collection « Monuments éternels » ne se contente pas d’offrir un panorama spectaculaire et inédit de l’édifice. À la fois récit héroïque et enquête historique, il restitue la complexité du Colisée dans ses dimensions technique, artistique et humaine, dressant le portrait en creux de l’époque qui l’a vu naître. S’appuyant sur des expériences in situ ou des reconstitutions grandeur nature, archéologues et historiens en dévoilent les coulisses. Ils décryptent la véritable nature du monument : un outil médiatique au service du pouvoir impérial ».
2/ Les secrets du Parthénon
« Pillé, incendié, détruit, le Parthénon entreprend de se refaire une beauté. Plongeant au coeur de ce chantier titanesque, cette foisonnante enquête éclaircit le mystère qui entoure la construction de ce temple aux proportions parfaites.
Quand la rénovation du Parthénon a démarré, les architectes pensaient que, grâce aux nouvelles technologies, le chantier ne durerait pas plus de dix ans. Trois décennies plus tard, il est loin d’être achevé. Restaurer ce monument aux proportions parfaites tient du casse-tête. Construit entre 447 et 438 avant J.-C., le Parthénon a été conçu comme l’écrin architectural d’une gigantesque statue d’Athéna. L’harmonie de ses lignes repose sur un principe étonnant : contrairement aux apparences, aucune n’est droite ! D’où la difficulté que pose la restauration de cet édifice dont aucun élément n’est interchangeable. Coordonnée par l’architecte grec Manolis Korres, l’équipe de rénovation se retrouve face à une partie de puzzle géant, où les pièces sont des blocs de marbre qui se comptent par dizaine de milliers et pèsent dans les 10 tonnes.
Reconstituer le puzzle
Coordonnée par l’architecte grec Manolis Korres, l’équipe de rénovation se retrouve face à une partie de puzzle géant, où les pièces sont des blocs de marbre qui se comptent par dizaine de milliers et pèsent dans les 10 tonnes. Cinq ans ont été nécessaires pour identifier la place de 700 d’entre eux. L’équipe a dû répertorier une infinité de critères : taille, inclinaison, taches, et même graffitis ! Un travail de titan qui a mis en échec l’informatique – les ordinateurs s’avérant incapables de faire ce gigantesque calcul – et qui s’est souvent terminé « au jugé, avec nos yeux », précise l’une des restauratrices. Comment les Grecs ont-ils réussi à construire un monument aussi harmonieux et complexe en moins d’une décennie et sans que l’on ait retrouvé le moindre plan ? Passionnante investigation scientifique, ce documentaire lève un à un les nombreux mystères qui entourent le Parthénon. Du Louvre à l’École française d’Athènes, de l’Acropole aux universités américaines, le réalisateur a convié tous les spécialistes du sujet à reconstituer peu à peu le puzzle. Images en 3D et séquences tournées sur le chantier donnent une vision concrète de cette extraordinaire entreprise de rénovation. Nourri d’une iconographie riche, ce film nous transporte aussi au Ve siècle avant notre ère, durant le règne de Périclès, période faste où Athènes vit naître la démocratie, la tragédie, les sciences… Diffusé en HD, il rend perceptible la fascination exercée par ce monument qui fut, au fil des siècles, copié, pillé, incendié, pilonné, déguisé en église ou encore en mosquée ».
3/ Les jardins suspendus de Babylone
« Les jardins mythiques de Babylone, l’une des sept merveilles du monde, ont-ils vraiment existé ? Cette captivante enquête archéologique menée par la chercheuse Stephanie Dalley nous entraîne dans une région dangereuse de l’Irak.
Les jardins suspendus de Babylone font partie des sept merveilles du monde. Mais si l’existence des six autres semble attestée, l’on ne trouve aucun indice archéologique de la présence de ce lieu mythique dont on attribue la création au roi Nabuchodonosor, au VI e siècle avant notre ère. À moins qu’on n’ait pas regardé au bon endroit, estiment certains chercheurs, comme Stephanie Dalley, une universitaire d’Oxford spécialisée dans l’assyriologie. C’est l’une des seules personnes au monde à savoir lire le cunéiforme, une écriture très complexe. En déchiffrant des inscriptions consacrées au souverain Sennachérib, qui a vécu un siècle avant Nabuchodonosor, et en dédiant sa carrière à résoudre le mystère de ces jardins, elle a mis au point une théorie aussi solide que controversée.
Les jardins de Ninive
Selon elle, ce serait le roi Sennachérib, et non pas Nabuchodonosor, qui en serait le créateur. Les jardins jouxteraient son palais situé à 400 kilomètres de l’ancienne Babylone, à Ninive. Ce site se trouve dans le nord de l’Irak, à Mossoul, l’une des zones les plus dangereuses de la planète. Du British Museum, où se trouve un bas-relief représentant ces jardins, à l’Irak, où la chercheuse se rend pour vérifier ses hypothèses, ce documentaire suit les pérégrinations de Stephanie Dalley et sa quête d’indices archéologiques. Cette passionnante enquête scientifique apportera plusieurs éléments étayant sa thèse, notamment l’existence d’un extraordinaire réseau de canaux acheminant l’eau dans le désert, qui aurait permis de garder verdoyants ces jardins fabuleux ».
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Merci pour cette excellente information.
Vous me régalez déjà!
Ces trois documentaires étaient un vrai régal, comme souvent sur Arte ! C’était d’ailleurs une rediffusion.que j’ai revue avec autant de plaisir.
C’est un régal ce genre de documentaire ! Malheureusement ça doit pas faire autant d’audimat que mimie mathy ou famille d’accueil .
Le Colisée était peut-être une merveille d’ingénierie mais les spectacles qui s’y déroulaient ne me font pas rėver. Je préfère m’intéresser à la philosophie pythagoricienne qui lui est contemporaine. J’admire les ouvrages conçus par l’homme qui valorisent la vie et non la mort, voilà pourquoi je rejette l’islamisme.
Bonjour,
Les samedi soir d’Arte sont bien souvent des petites merveilles.
Je mets à part l’ignoble série de propagande islamo-turque, rediffusée plusieurs mois sur Arte d’ailleurs.
A signaler aussi, samedi dernier, un documentaire remarquable sur le Rhin et son histoire.