A la mémoire de Jacqueline et Axel, qui se sont donné la mort cette semaine, sans que leurs établissements, l’un en Seine Saint-Denis, l’autre à Auxerre, les aient protégés du harcèlement dont ils souffraient. On ne sait à l’heure où j’écris si il aurait été possible de le faire ni s’il y a eu faute. Les parents portent plainte et l’enquête dira ce qu’il en est. Mais, en attendant, tirons la sonnette d’alarme.
Un des chefs d’établissement dit :
Comme dans toutes les cours de récréation, il y a peut-être des mots mais pour nous, ce n’était pas du harcèlement
Un autre :
Rien ne justifiait la saisine des parents….
Assez ! Assez !
On nous tue nos enfants. Parce qu’ils sont trop bons élèves. Parce qu’ils ne dealent pas. Parce qu’ils sont bien élevés. Parce qu’ils ne sont pas violents. Parce qu’ils sont trop maigres. Ou trop gros. Ou trop faibles. Ou trop blancs. Ou trop noirs…
Que des adolescents puissent détenir une violence, une haine capable d’amener d’autres jeunes à se donner la mort, cela dépasse l’entendement. Et il y a sans doute une véritable étude à mener sur le sujet, entre l’influence de la télé, le consumérisme qui remplace les valeurs de respect par la course effrénée à la consommation et le mépris des autres, l’école devenue une gigantesque garderie où tout est permis… Mais je ne fais confiance à aucun –logue pour la mener, ni psychologue, ni sociologue, parce que ce que nous vivons, c’est aussi un peu leur faute. Personne n’étant plus responsable de rien, puisqu’il n’est question que de boucs émissaires, la société, les parents, le racisme, les adultes, les profs, nos ancêtres, les profs…
Alors, quand un enfant souffre à cause d’autres enfants, ils sont trop nombreux à détourner le regard. Parce que dénoncer et punir des enfants, des adolescents, ça leur arrache la gueule. Ils préfèrent que celui qui souffre se débrouille. Que ses parents le changent d’établissement. Qu’il souffre en silence, qu’il dise amen à ses bourreaux qui le rackettent, l’humilient, en font un esclave, le frappent, le tuent… Sauf si l’enfant en question est musulman, naturellement, dans ce cas tout est mis en branle pour le protéger et exclure les petits salopards de Français d’origine.
Axel a été tué, délibérément, et il n’est pas le seul. Jacqueline a été tuée, délibérément, et elle n’est pas la seule. Des suicides d’adolescents harcelés, il y en a d’autres. Régulièrement. Il y en a trop. Et imaginer la détresse de ces gosses pendant leurs dernières heures ça rend fou. Fou de douleur. Fou de colère.
Et qu’un chef d’établissement ose dire que des agressions verbales, des insultes, des moqueries, ce n’est pas du harcèlement, c’est criminel.
Le pire c’est que je reçois de nombreux témoignages de parents qui se heurtent au même refus de nommer les choses, dans le primaire ou le secondaire, du Nord ou Sud, d’Est en Ouest.
Pourquoi ?
Et si, pour les chefs d’établissement concernés c’était, tout simplement, la peur de devoir constituer un dossier, de se voir décerner un label « établissement difficile », frein aux mutations, aux promotions ?
Il y a, paraît-il des « monsieur harcèlement » dans un certain nombre de rectorat (dans tous ? ) mais dès que des parents se plaignent du harcèlement dont est victime leur enfant, ce sont des cris d’orfraie, les témoignages sont unanimes. Non, ce n’est pas du harcèlement.
De là à dire que ce qui se passe est normal, que les enfants apprennent la vie et le rapport aux autres il n’y a qu’un pas… Parfois les chefs d’établissement ont raison. Mais parfois les choses sont gravissimes et se terminent par une mort. Comme celle de Jacqueline qui avait pourtant été reçue et suivie par une psychologue… qui n’avait pas jugé bon de prévenir les parents que leur fille était mal.
Nous ne savons pas tout, forcément. Il y a, peut-être, d’autres raisons aux suicides d’Axel et Jacqueline, mais le fond de l’affaire est suffisamment grave pour tirer la sonnette d’alarme. A la fois sur la violence de trop de jeunes et la souffrance d’autres et sur le refus de voir la réalité d’un certain nombre de responsables d’établissements scolaires.
Christine Tasin
742 total views, 1 views today
Exact! De façon que tout le monde se partage le problème qu’elle fait croître! Personne n’y échapera.
il est plus aisé pour les profs de maîtriser un groupe quand ce dernier a déjà un bouc émissaire sur qui se défouler … j’ai eu ce problème avec mon fils ! plus jeune que les enfants de sa classe … le censeur m’a fait comprendre de partir ! je suis partie … et je l’ai mis dans un nouveau lycée où les enfants étaient élevés comme lui !!! ne jamais mettre son enfant dans un établissement où votre enfant devra côtoyer des enfants d’un autre milieu social … je suis passée du X au XVI dans le privé. et là aucun problème ! mais vraiment aucun et en plus ces ado l’ont intégré rapidement …
Merci pour votre témoignage hélas bel kacem veille au grain afin que ce ne soit plus possible
En tant qu’enseignant, je confirme le sens des messages dit sur cette page! Plutôt deux fois qu’une.
En tant qu’enseignant, j’ai été moi-même harcelé parce que je prenais la défense de deux élèves harcelés par un CPF! On m’a dit texto: « Il faut le laisser évoluer, il a beaucoup progressé! » Quand j’ai menacé la direction d’aller porter plainte moi-même au Commissariat, on m’a envoyé quatre inspections sur une année scolaire. Inspecteurs que j’ai mis à la porte de ma classe.
En conséquence de quoi on peut affirmer que le corps d’inspecteur
Cela se passe en 2012 à Villefranche de Rouergue!! Les proviseurs font pression sur les enseignants pour qu’il n’y ait « pas de vague » quitte à prendre une ligne de conduite intenable; quitte à mettre les enseignants en dépression. Je passe sur les syndicats parfaitement inutiles.
On peut affirmer que les cas de harcèlement existent dans tous les lycées à Paris et en Province, que cette situation est couverte par le Ministère de l’Education Nationale à l’aide de campagnes de désinformation et d’acculturation de sa jeunesse et des parents débordés. Il faut porter plainte contre l’Education Nationale pour manquement dans sa mission de protection.
Claude Urbain, RR Auvergne.
Merci Claude pour ce témoignage
En Belgique aussi nous avons ces genres de problèmes, et j’ imagine que c’est pas seulement qu’ en Belgique.
J’ai écrit sur un de mes billets de faire une marche blanche pour les victimes en silence, avec des grands panneaux et poster des victimes, avec un site de rencontre pour les victimes du silence et de leurs proches qui ont perdu un être chère et qui peuvent témoigner aussi, en dehors de R.R bien sûr, un peu comme les femmes de la place mai, la marche de la honte contre ces gouvernements de lâches et d’escrocs, pour leurs crimes et harcèlement d’état contre un peuple tout entier.
Pour toutes les victimes, nous devons pas nous taire, car l’état ne sont que des criminels.
Ps : Si quelqu’un à le courage comme Madame Tasin d’ouvrir un site de rencontre, voir de conseil, à part de R.R, qui demande déjà beaucoup travail en soi, qui serait un plus pour la résistance contre ces pouvoirs ordurières et pour nos victimes et peut être même sauver certains, et qu’ils ne sont pas seul.
Nous ne pouvons plus compter sur ces ordures aux pouvoirs, ils sont nos ennemis, ils nous ont déclaré la guerre contre nos peuples Européens, toute une civilisation est gravement en danger.
Il faudrait également parler du harcèlement silencieux des parents par certaines directrices et maîtresses d’école dès la maternelle (je le mets au féminin, je n’ai jamais rencontré ce problème avec les élément masculins). Famille aisée, enfants studieux en banlieue parisienne, tout est dit, je n’avais pas le profil politiquement correct. J’ai fini par mettre mes enfants dans le privé où certains professeurs de la même trempe sévissaient. Malheur …
Il m’est arrivé d’être harcelée à l’école. J’ai même eu un prof qui se moquait de moi devant les autres élèves ( ma mère à qui je l’ai dit récemment m’a répondu, révoltée, mais pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé !) Bizarrement, ceux qui harcelaient l’immigrée hier sont ceux qui me traitent de facho maintenant. Ils n’étaient cependant pas nombreux. Aujourd’hui le % harceleur de la classe conjugué au buzz social pousse les jeunes au suicide. Je les comprends: en face, ils sont féroces et ne vous lâchent jamais. Quand je les vois militer pour les droits de ceci cela et tracter le bien vivre ensemble, j’enrage.
Ils leur faut quoi à ces chefs d’établissement? Encore de grands débiles sans cou…..!
En effet, s’ils ne veulent pas qu’on parle de leur établissement comme « difficile » qu’ils commencent par mettre tout en place afin qu’il n’y ait pas de MORTS!
D’autre part, la violence psychologique répétée EST du harcèlement. (les insultes et moqueries en font bien partie).
Dans l’association dans laquelle je travaille il y a une petite chrétienne d’origine congolaise. Lorsqu’elle avait 8 ans elle disait qu’elle était musulmane pour éviter les railleries… A 8 ans, elle avait conscience de devoir dire cela pour être en paix, c’est tout dire!
Aujourd’hui, elle assume sa chrétienté, mais elle se fait quand même toujours un peu mettre à l’écart lors des ateliers théâtre, par exemple. Nous sommes deux ou trois à être très vigilants à ce sujet et notre directrice ne laisse rien passer. Ils se contrôlent donc un minimum par forcing.
Je n’ose pas imaginer ce qui se passerait pour cette enfant dans une autre association avec une autre direction. Il est probable qu’elle n’y resterait tout simplement pas!
Pauvres gosses.
Quand on en est à ne plus pouvoir protéger les enfants… Juste envie de pleurer!
Oui, pauvres gosses, ne plus pouvoir / vouloir protéger les enfants, c’est l’horreur absolue, impardonnable
Je crois que vous faites du très bon travail dans votre association, Lifeflower, et vous êtes heureusement soutenue par une supérieure hiérarchique qui a les yeux en face des trous.
Courage à vous deux, et bonne continuation. Ces gosses ont besoin de vous.
Bonjour à tous,
Oui, je confirme que les enfants sont de plus en plus souvent harcelés à l’école. Un de mes fils encore en primaire publique le subit…de la part d’une fille! Eh oui, car mes enfants m’ont déjà expliqué que s’ils se défendent, les 2 « belligérants » sont punis. Autrement dit, l’agresseur et l’agressé, c’est la même chose. Ca ne vous rappelle pas quelques faits divers rapportés de manière honteuse par la presse? Toute l’institution scolaire est responsable et coupable. Un jeune homme de ma famille vient juste de rapporter à sa mère, plus de 10 ans après les faits, qu’il a été traité comme de la m… au collège-lycée. Lors des nouvelles activités péri-scolaires gérées par les mairies, même les maires se défaussent, préférant dire aux parents de faire « une main courante »…Et puis, il y aussi les parents, travaillant dur à 2 pour certains, et n’ayant même plus le temps d’être à l’écoute de leurs enfants. Il faut que la famille « tourne », plus de temps pour rien dans cette société de consumérisme. Plus important d’avoir les moyens d’aller au ski en hiver que de gagner moins et de prendre le temps de s’occuper de ses enfants…
A vomir.
Il est vrai que ce ne sont pas des drames isolés.
Il y eu le suicide d’une petite Marion, issue d’une famille aimante et vigilante, qui était (trop ?) bonne élève, et qui s’est pendue avec un foulard, à l’âge de 13 ans, en laissant une lettre détaillée accusant ses camarades de classe de harcèlement collectif.
Ses parents, qu’elle avait alertés, avaient protesté à plusieurs reprises auprès de la direction de l’école, et on leur avait répondu que la jeune Marion devait s’arranger pour n’être jamais seule dans la cour de récréation ou bien dans d’autres parties de l’école, que c’était la seule solution pour sa sécurité.
En Angleterre aussi, il y a eu des cas de suicides, généralement des garçons Anglais de souche, qui sont harcelés et souvent frappés par des groupes d’écoliers « asiatiques », manière pudique en Angleterre de désigner les musulmans pakistanais.
De très nombreux élèves anglais supplient leurs parents de ne pas mettre de jambon dans leurs sandwiches, car les élèves musulmans crachent dans le sandwich puis le redonnent à l’enfant en disant:
« Tiens, mange-le maintenant, ton sandwich au jambon ! »
L’adolescence est un âge où l’on peut être très cruel !
Et de nos jours, avec les nouvelles technologies, le harcèlement continue bien après que la victime soit rentrée chez elle.
Maîtrisant mal l’informatique ça me fait peur pour mes filles (pas dans l’immédiat bien sûr)
Contrôler leurs activités sur le Web est faisable, mais n’est-ce pas de l’ingérence dans leur intimité ?
Et ne rien contrôler, ne serait-ce pas du laxisme ?
Sacré problème quoi.
Christine, comme on dit au théâtre, je te dis « merde » pour ton énième procès.
Puisse la justice cesser de déformer tes propos et faire sauter cette amende qui plane au dessus de toi.
On pensera fort à toi tous les sept.
Merci à vous tous
Oser « dire que des agressions verbales, des insultes, des moqueries, ce n’est pas du harcèlement, c’est criminel. »
OUI. C’est criminel car la violence psychologique est de la véritable violence.
Cette violence psychologique les a tués.