Sur l’île de la Réunion, au journal de 19h, ce mardi 9 septembre, Paul Soupe, « chargé de mission à l’agence nationale contre l’illettrisme » exposa le problème et donna quelques explications pour le moins confondantes.
23% des personnes entre 16 et 65 ans sont illettrées soit 116.000 sur 840.000 habitants. Chiffre malheureusement bien plus élevé encore si l’enquête avait porté sur les plus de 65 ans. Et surtout, l’illettrisme concerne deux fois plus les garçons que les filles. Nous y reviendrons.
Impossible de justifier ce niveau scolaire catastrophique en évoquant un nombre insuffisant d’écoles.
313 écoles maternelles, 363 écoles primaires, 77 collèges et 66 lycées, des chiffres bien supérieurs à la moyenne nationale mais également supérieurs par leur taille.
La quantité ne faisant pas la qualité, comment expliquer qu’après une quinzaine d’années passées sur les bancs de l’école, 23% de la tranche d’âge 16-25 ans ne sache ni lire ni écrire ou à peine déchiffrer ?
Cela remonte à l’enfance, paraît-il. Tous ces jeunes et moins jeunes n’ont pas eu « la chance d’avoir des parents qui les aident chez eux« , nous explique le chargé de mission. La sempiternelle justification par l’origine sociale, un plat qu’ils nous resservent jusqu’à l’écoeurement, passant sous un silence coupable les échecs pourtant rencontrés chez les plus nantis, ces « gosses de riches » supposés ne jamais éprouver de difficultés, quelles que soient les matières enseignées. Des gosses de riches ou de classe moyenne pouvant cependant être livrés à eux-mêmes pour des motifs divers.
Ecoeurement aussi parce que les histoires de nos familles récentes et même plus anciennes nous ont montré que bon nombre d’individus issus du monde agricole ou ouvrier ont réussi des études et se sont élevés, pour le plus grand bonheur de leurs propres parents. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, ces enfants sont allés à l’école et à la sortie du certificat d’études et du brevet un peu plus tard, savaient lire, écrire sans fautes (ou si peu) et compter.
Et même si elle a dû rattraper son retard, la Réunion ne fait pas exception. Elle est passée du quasi Moyen-Age au début des années 60, au Rmi des années 80, et a plongé depuis dans la société consumériste. Pour autant, les gramouns (les anciens), âpres à la tâche ont, comme leurs compatriotes métropolitains, éduqué leurs enfants dans un profond respect de l’école. En outre, la famille réunionnaise traditionnelle est une famille au moins aussi patriarcale que sa consoeur métropolitaine l’était encore dans la génération de nos parents, pour ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale.
Aussi, lorsque Paul Soupe, pour expliquer plus avant les raisons de l’illettrisme chez les garçons, le justifie par le fait que pour eux « réussir à l’école, c’est presque trahir sa culture« , on peut s’interroger sur les effets délétères du RMI (devenu RSA), attendu que depuis 1989, le RSA s’est transmis , dans certaines familles, d’une génération à l’autre. En effet, nombre de professeurs constatent que des enfants n’ont jamais vu ni l’un ni l’autre de leurs parents partir au travail…
Impossible de justifier ce niveau scolaire catastrophique en évoquant un nombre insuffisant d’écoles.
313 écoles maternelles, 363 écoles primaires, 77 collèges et 66 lycées, des chiffres bien supérieurs à la moyenne nationale mais également supérieurs par leur taille.
La quantité ne faisant pas la qualité, comment expliquer qu’après une quinzaine d’années passées sur les bancs de l’école, 23% de la tranche d’âge 16-25 ans ne sache ni lire ni écrire ou à peine déchiffrer ?
Cela remonte à l’enfance, paraît-il. Tous ces jeunes et moins jeunes n’ont pas eu « la chance d’avoir des parents qui les aident chez eux« , nous explique le chargé de mission. La sempiternelle justification par l’origine sociale, un plat qu’ils nous resservent jusqu’à l’écoeurement, passant sous un silence coupable les échecs pourtant rencontrés chez les plus nantis, ces « gosses de riches » supposés ne jamais éprouver de difficultés, quelles que soient les matières enseignées. Des gosses de riches ou de classe moyenne pouvant cependant être livrés à eux-mêmes pour des motifs divers.
Ecoeurement aussi parce que les histoires de nos familles récentes et même plus anciennes nous ont montré que bon nombre d’individus issus du monde agricole ou ouvrier ont réussi des études et se sont élevés, pour le plus grand bonheur de leurs propres parents. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, ces enfants sont allés à l’école et à la sortie du certificat d’études et du brevet un peu plus tard, savaient lire, écrire sans fautes (ou si peu) et compter.
Et même si elle a dû rattraper son retard, la Réunion ne fait pas exception. Elle est passée du quasi Moyen-Age au début des années 60, au Rmi des années 80, et a plongé depuis dans la société consumériste. Pour autant, les gramouns (les anciens), âpres à la tâche ont, comme leurs compatriotes métropolitains, éduqué leurs enfants dans un profond respect de l’école. En outre, la famille réunionnaise traditionnelle est une famille au moins aussi patriarcale que sa consoeur métropolitaine l’était encore dans la génération de nos parents, pour ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale.
Aussi, lorsque Paul Soupe, pour expliquer plus avant les raisons de l’illettrisme chez les garçons, le justifie par le fait que pour eux « réussir à l’école, c’est presque trahir sa culture« , on peut s’interroger sur les effets délétères du RMI (devenu RSA), attendu que depuis 1989, le RSA s’est transmis , dans certaines familles, d’une génération à l’autre. En effet, nombre de professeurs constatent que des enfants n’ont jamais vu ni l’un ni l’autre de leurs parents partir au travail…
En outre, l’émission montrera le cas d’un illettré de 20 ans …bachelier et étudiant en BTS agricole ! Qu’est donc l’école devenue pour accorder le diplôme du baccalauréat sans que son auteur sache lire et écrire ?
Et la décrépitude de l’école s’avérant de plus en plus criante de vérité, la réalité de plus en plus difficile à expliquer, les mabouls de l’égalité ne s’aperçoivent même pas de leurs incohérences :
Ce reportage soulignant les origines sociales défavorisées des illettrés, vantera néanmoins la réussite éclatante d’une jeune dyonisienne issue …du quartier du Chaudron (à ST Denis, la préfecture), tristement réputé pour sa misère sociale. La grand-mère de cette jeune et brillante avocate vivant dans sa petite case bien modeste et relatant ses conditions de vie très dures de l’époque, dira au journaliste, de la fierté plein la voix : « Lécole lé très importante, moi la encourage a elle toujours, lé important bien travail à l’école pour avoir un bon métier. »
Cela serre d’autant plus le coeur quand on sait ce qu’il en est de l’instruction …Désormais, ce sont ces enfants-là qui sont, bien entendu, les premiers à pâtir de l’école égalitariste.
Car ériger le milieu socio-culturel en déterminisme absolu de la réussite sociale, c’est nier les conséquences diverses et variées d’une même cause selon les individus, par définition différents les uns des autres.
La Réunion, à peine ses ailes déployées, a été sacrifiée en plein vol mais ne le sait pas. Elle a voté Hollande à 71,49% en 2012. Et près de 25% de sa population est au RSA… soit 198500 bénéficiaires sur un total de 840974. Imaginez que, en France métropolitaine, il y ait 15 millions de bénéficiaires du RSA sur 63,6 millions d’habitants…. (En décembre 2013, le RSA était versé à 2,30 millions de bénéficiaires en France métropolitaine et départements d’Outre-mer).
Et la décrépitude de l’école s’avérant de plus en plus criante de vérité, la réalité de plus en plus difficile à expliquer, les mabouls de l’égalité ne s’aperçoivent même pas de leurs incohérences :
Ce reportage soulignant les origines sociales défavorisées des illettrés, vantera néanmoins la réussite éclatante d’une jeune dyonisienne issue …du quartier du Chaudron (à ST Denis, la préfecture), tristement réputé pour sa misère sociale. La grand-mère de cette jeune et brillante avocate vivant dans sa petite case bien modeste et relatant ses conditions de vie très dures de l’époque, dira au journaliste, de la fierté plein la voix : « Lécole lé très importante, moi la encourage a elle toujours, lé important bien travail à l’école pour avoir un bon métier. »
Cela serre d’autant plus le coeur quand on sait ce qu’il en est de l’instruction …Désormais, ce sont ces enfants-là qui sont, bien entendu, les premiers à pâtir de l’école égalitariste.
Car ériger le milieu socio-culturel en déterminisme absolu de la réussite sociale, c’est nier les conséquences diverses et variées d’une même cause selon les individus, par définition différents les uns des autres.
La Réunion, à peine ses ailes déployées, a été sacrifiée en plein vol mais ne le sait pas. Elle a voté Hollande à 71,49% en 2012. Et près de 25% de sa population est au RSA… soit 198500 bénéficiaires sur un total de 840974. Imaginez que, en France métropolitaine, il y ait 15 millions de bénéficiaires du RSA sur 63,6 millions d’habitants…. (En décembre 2013, le RSA était versé à 2,30 millions de bénéficiaires en France métropolitaine et départements d’Outre-mer).
Moins il y a d’instruction, plus facile est la manipulation.
http://www.linfo.re/videos?ps=954680
http://www.journaldesfemmes.com/maman/ecole/la-reunion/departement-974
http://www.linfo.re/videos?ps=954680
http://www.journaldesfemmes.com/maman/ecole/la-reunion/departement-974
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?amp;reg_id=24&ref_id=18044
http://www.insee.fr/fr/insee_regions/picardie/themes/dossier/Developpement_durable/img/AXE%202-2.pdf
http://www.lemonde.fr/resultats-election-presidentielle/la-reunion/
Caroline Corbières
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@Simone
Votre commentaire est lapidaire ! Dommage !
Toujours le même refrain…, défavorisé…, famille nombreuses…, discrimination…, malchanceux…, etc…, etc…, bla…, bala.., bla. Et si on invoquai enfin la vérité, c’est à dire l’assistanat et la touffe de poils dans la creux des deux mains !! Dans les années 80, j’avais un ami (il doit être décédé maintenant) vivant à la Réunion, d’origine comorienne, l’immigrant véritable dans toute sa splendeur : arrivé misérable, complètement illétré, ignare de tout mais une volonté de fer. Après plusieurs années, mariage avec une réunionnaise, deux enfants, propriétaire de sa maison et deux petits appartements pour ses enfants, devenu cadre, chef de fabrication dans une grande entreprise, gagnant environs 200 000 frs en 80, mais n’ayant pas peur de travailler 15h par jour et donner un coup de collier supplémentaire les jours de congés. CQFD
1980, bien sur vous me direz que c’était une autre époque…
Merci Gérard pour ce témoignage, oui des illettrés peuvent réussir et il est inacceptable qu’l y ait tant d’illettrés !
Vous confondez un illettré avec un analphabète !
pas du tout ! j’ai repris l’article et je connais parfaitement la différence