Alors que Amnesty International s’était opposé à l’extradition vers la Russie d’Ahmed Tchatayev, terroriste musulman tchétchène instigateur des attentats d’Istanbul, parce qu’il risquait un traitement préjudiciable à sa santé…), le sort de l‘ordure Abdeslam préoccupe plus Amnesty que les malheureux Yézidis oubliés de tous, même du pape qui préfère les musulmans.
Qui est Ahmed le Manchot, le réfugié tchétchène derrière l’attentat d’Istanbul ?
En Turquie, l’enquête continue sur l’attentat terroriste qui a fait 45 morts, le 28 juin, à l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Selon les services spéciaux turcs, le Tchétchène Ahmed Tchataev pourrait faire partie des suspects. En Russie, Tchataev est connu comme recruteur pour l’organisation État islamique (EI) et ancien compagnon d’armes du chef rebelle nord-caucasien Dokou Oumarov, mort en 2013. En Europe, il est considéré comme une victime de l’oppression politique russe. Lenta.ru s’est penché sur son parcours.
Originaire du village de Vedeno, en Tchétchénie, Ahmed Tchataev, qui aura 36 ans cette année, rejoint le camp des séparatistes tchétchènes dès le début de la première guerre de Tchétchénie, en 1994[-1996], et y combat tout au long de la seconde, de 1999 à 2000.
Arrêté en 2001 par les services de sécurité russes pour participation à des groupes armés illégaux, Tchataev parvient à se soustraire à la sanction pénale. Il a probablement bénéficié d’une amnistie. On ne trouve aucune trace de lui au cours des deux années qui suivent.
En 2003, il s’installe à Vienne avec sa femme et leurs trois enfants. La même année, il y obtient le statut de réfugié, déclarant avoir subi des tortures dans les prisons russes – suite auxquelles il aurait perdu son bras droit.
« La Russie et les Russes, Tchataev ne les connaît pas par ouï-dire. Les bourreaux russes lui ont coupé le bras à vif, ont introduit des fils électriques dans sa plaie et l’ont sauvagement torturé », décrit ainsi le portailKavkazcenter.com, qualifié d’extrémiste par l’État russe.
Selon d’autres sources, Tchataev aurait perdu son bras suite à une blessure reçue pendant la seconde guerre de Tchétchénie.
En Europe, Ahmed Tchataev fréquente un autre réfugié politique tchétchène, Ahmed Zakaev, Premier ministre autoproclamé d’un État non reconnu officiellement : la République tchétchène d’Itchkérie (TchRI). Zakaev nomme son compatriote « Premier adjoint du représentant de la TchRI en Autriche ».
En 2008, Tchataev est arrêté à Trelleborg, en Suède : des armes à feu sont retrouvées dans sa voiture. Les informations divergent quant à ce que la police suédoise découvre précisément. Certains parlent d’un pistolet, d’autres, de tout un arsenal, composé de kalachnikovs et de munitions. Quoi qu’il en soit, Ahmed Tchataev est condamné à un an et quatre mois de réclusion pour trafic d’armes.
Parallèlement, Tchataev est toujours recherché en Russie, et un mandat d’arrêt international est lancé. Le procureur général de la Fédération dépose plusieurs demandes d’extradition auprès des pays de l’UE. Mais, chaque fois, des défenseurs des droits de l’homme européens s’interposent, affirmant que la Russie poursuit le Tchétchène « pour des motifs politiques ».
À sa sortie de prison, Ahmed le Manchot – tel serait son surnom – quitte la Suède pour l’Ukraine. En janvier 2010, dans la région de Transcarpatie, il est arrêté par les services ukrainiens de lutte contre le crime organisé, sur une demande de leurs collègues russes, qui accusent le « Manchot » d’organiser le financement et l’approvisionnement en armes des bandes armées du Caucase.
Toutefois, malgré les intentions de la justice ukrainienne de livrer Tchataev, l’extradition n’a pas lieu. La chaîne Deutsche Welle révèle que l’organisation Amnesty International a fait beaucoup pour que le terroriste ne soit pas extradé en Russie. Suite à une requête de l’ONG, la Cour européenne des droits de l’homme a enjoint l’Ukraine de ne pas livrer Tchataev, qui jouit du statut de réfugié en Autriche et se trouve donc sous la protection des Conventions de Genève de 1949 et 1951. Ahmed Tchataev est finalement relâché.
Moins d’un an plus tard, il est arrêté à la frontière turco-bulgare. Mais le tribunal de la ville de Plovdiv, en Bulgarie, interdit de nouveau son extradition en Russie – pour les mêmes raisons.
En août 2012, Tchataev est arrêté par la police géorgienne dans le cadre d’une opération spéciale dans les gorges de Lopota, en Géorgie.
Selon la version officielle du ministère géorgien de l’intérieur, un groupe d’environ vingt combattants lourdement armés, dont Ahmed Tchataev, en provenance de la république russe du Daghestan, avait passé la frontière russo-géorgienne et pris en otage trois groupes d’habitants (cinq à dix personnes en tout).
Au cours d’un affrontement avec les forces de l’ordre géorgiennes, onze combattants sont tués, dont Doukvakha Douchouev, ancien garde du corps de l’émissaire des séparatistes tchétchènes, Ahmed Zakaev. Seul Ahmed Tchataev tombe aux mains des Géorgiens : il se rend aux gardes-frontières quelques jours plus tard et est inculpé pour possession illégale d’armes et de munitions (il avait sur lui quelques grenades).
Cette affaire, vieille de quatre ans, a d’ailleurs refait surface, après l’attentat du 28 juin, sur la page Facebook de Mikhaïl Saakachvili, actuel gouverneur de la région d’Odessa. « Il [Tchataev] avait été arrêté en Géorgie par mon gouvernement lors d’une opération antiterroriste dirigée par le général Gueorgui Lordkipanidze, aujourd’hui à la tête de la police d’Odessa, écrit l’ex-président géorgien (2008-2013). Trois membres de nos forces de sécurité avaient péri au cours de l’opération. »
À l’époque, Ahmed Tchataev déclare n’avoir rien à voir avec ce groupe de combattants. Selon lui, les membres du ministère géorgien de l’intérieur lui avaient en réalité demandé de négocier la libération des otages, mais les négociations auraient dégénéré en fusillade, au cours de laquelle il aurait été blessé au pied.
L’affaire des gorges de Lopota précède de peu les élections au parlement géorgien. Arrivé au pouvoir en octobre 2012, le gouvernement du nouveau Premier ministre, Bidzina Ivanichvili, demande la libération d’Ahmed Tchataev, qu’il considère comme un « prisonnier politique ». Tchataev, finalement acquitté, préfère néanmoins quitter la Géorgie pour la Turquie.
Là, selon les services russes, Ahmed Tchataev représente les intérêts du chef des combattants nord-caucasiens, Dokou Oumarov. Après l’élimination de ce dernier par l’État russe, en 2013, le combattant tchétchène se rend en Syrie pour prendre la tête d’un détachement de l’Etat islamique.
Début 2016, les services spéciaux russes alertent les services de sécurité de différents pays, les prévenant qu’Ahmed le Manchot dirige un bataillon de Daech, composé notamment de combattants originaires du Nord-Caucase et spécialisé dans l’organisation d’attentats en Russie et en Europe. Ahmed Tchataev, du fait de son rôle dans la résistance en Syrie, figurait aussi sur la liste noire du Département du trésor américain.
Le 1er juin 2016, le quotidien britannique The Times indique, sur son site, qu’Ahmed Tchataev est le commandant supposé du bataillon Yarmouk, un des trois détachements de l’EI entièrement composés de combattants tchétchènes.
Depuis la tragédie de l’aéroport d’Istanbul, le nombre de défenseurs d’Ahmed Tchataev a sensiblement diminué. Il n’est pas exclu que la question de l’extradition soit réexaminée pour une partie des réfugiés ayant trouvé asile en UE. Et en premier lieu pour Ahmed Zakaev, ami proche et complice d’Ahmed le Manchot.
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Il semblerait que ces organisations caritatives, sous couvert de philanthropie, soient récupérées.
Ces pourris ont des droits, ça me dépasse. Les responsables de Amnesty international ont maintenant du sang sur les mains. 45 morts et es ce qu’ils ont compris, j’en doute.