UE : Ursula von der Leyen a trois semaines pour convaincre les eurodéputés

Par Karl de MEYER

 

Au terme d’une longue et méthodique campagne qui a officiellement débuté au siège de la CDU, son parti d’origine, à Berlin le 19 février, Ursula von der Leyen (« VDL ») a bien reçu la confiance des Vingt-Sept, jeudi dernier, pour un second mandat à la tête de la Commission européenne.

Mais après ce marathon qui l’a vu sillonner l’Europe en tous sens, elle doit maintenant exécuter un véritable sprint pour arracher l’approbation des eurodéputés. La date n’est pas encore gravée dans le marbre, mais il est probable que le Parlement européen vote sur la « présidente désignée » (son nouveau statut) le 18 juillet. Ursula von der Leyen doit rassembler 361 voix sur son nom.

Vote à bulletins secrets

« Dans ces conditions, il faut lui souhaiter qu’aucun de ses soutiens ne soit malade le jour du vote », déclarait jeudi, lors du sommet à Bruxelles, un cadre du Parlement. Si elle recueille moins de 361 voix à Strasbourg, « VDL » est définitivement hors jeu et les Vingt-sept ont un mois pour proposer un autre nom.

Ce scénario ne s’est jamais produit et provoquerait une crise politique. Le fait que le scrutin se déroule à bulletins secrets autorise une grande liberté aux élus.

Dans les trois semaines qui viennent, la présidente désignée va multiplier les rencontres avec les relais les plus importants de l’assemblée. Elle a déjà parlé, la semaine dernière, aux présidentes nouvellement réélues des groupes S&D et Renew, Iratxe Garcia Perez et Valérie Hayer.

Marges étroites

L’Espagnole et la Française ont déjà dit par le passé qu’elles n’accepteraient aucun accord ou arrangement avec les deux groupes d’extrême droite du Parlement, ECR (Fratelli d’Italia, Vox espagnol) et ID (RN, Vlaams Belang belge).

Mais ceux des membres du PPE pour qui le Pacte vert de la dernière législature est allé trop loin ont, de leur côté, indiqué qu’il ne saurait y avoir d’accommodements avec les Verts. Ces derniers se sont déclarés prêts à rejoindre l’alliance « centrale » entre conservateurs, socialistes et centristes.

Les marges d’action d’Ursula von der Leyen sont donc très réduites. Jeudi, après sa désignation par les Vingt-Sept, elle s’est contentée d’indiquer qu’elle contacterait les délégations nationales des groupes hors de la coalition centrale. Mardi, « VDL » se rendra devant la Conférence des présidents, l’organe directeur du Parlement qui réunit les présidents de tous les groupes.

Exigences des capitales

Si jamais les pronostics se révélaient défavorables à la mi-juillet, le vote pourrait être reporté à septembre. Ce qui décalerait tout le calendrier de démarrage du nouveau cycle européen, précisément au moment où les urgences se multiplient.

Comme si son équation n’était pas assez complexe, Ursula von der Leyen doit aussi faire face aux premières demandes des capitales sur le portefeuille attribué à leur futur commissaire. Traditionnellement, presque toutes réclament des maroquins à fort levier économique.

Là aussi, le chemin est miné : si la présidente désignée promet des portefeuilles aux « grands » Etats membres (Giorgia Meloni a dit son exigence d’en obtenir un prestigieux pour l’Italie), elle risque de vexer les autres chefs de gouvernement. Lesquels pourraient la menacer de lui retirer le soutien des eurodéputés de leur parti.

Parité hommes-femmes

« C’est un véritable puzzle en 3D que de combiner l’intérêt national des capitales, l’expérience et la compétence des commissaires proposés, et la parité hommes-femmes au sein du collège », explique en outre un membre de l’entourage d’Ursula von der Leyen.

En 2019, « VDL » avait demandé à chaque gouvernement de proposer un homme et une femme, de manière à pouvoir bâtir un collège paritaire. Certains n’avaient pas obtempéré ou avaient transmis un deuxième nom sans le rendre public. Il est en effet politiquement difficile d’exposer deux responsables politiques de premier plan (dont l’un sera recalé).

Après que le Parlement aura vérifié les compétences et l’absence de conflits d’intérêts des commissaires désignés par les capitales, les eurodéputés voteront à nouveau sur le collège dans son entièreté, peut-être en octobre. La nouvelle Commission entrera en fonction, au plus tôt, le 1er novembre.

Karl De Meyer (Bureau de Bruxelles)

https://www.lesechos.fr/monde/europe/ue-ursula-von-der-leyen-a-trois-semaines-pour-convaincre-les-eurodeputes-2104828

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8 Commentaires

  1. Cette nazie doit être conduite sans délai au Tribunal de Nuremberg que Poutine souhaite organiser …

  2. En réalité, ce ne sont pas 27, mais six d’entre eux seulement, tous membres de la secte de Davos, qui ont nommé la nouvelle direction de la dictature. Six chefs d’Etats, tous membres du WEF ont désigné les « tops jobs » en excluant Meloni de la négociation alors qu’elle a remporté ces élections en Italie. Ces six chefs d’Etats sont respectivement:Donald Tusk et Kyriakos Mitsotakis pour le PPE, Olaf Scholz, Pedro Sanchez pour les sociaux-démocrates, Emmanuel Macron et Mark Rutte pour Renew. Parmis ces six chefs d’Etat, quatre ont essuyé une défaite (lourde pour Macron, Scholz et Rutte). Il s’agit donc bien d’un coup d’Etat sous le “haut patronage” du WEF. La commission européenne fonctionne comme une mafia qui désigne elle-même ses parrains.

  3. La seule réponse a cette salope qui a tenté d’empoisonner toute l’Europe au profit des laboratoires mondiaux est , dehors ,dehors , dehors ! désolé je n’en vois pas d’autre .

    • Vous n’y pensez pas. Pour la mafia, le trafic de drogues (en l’occurrence les « vaxxins ») leur rapporte beaucoup de flouze. Notre flouze …

  4. surtout pas elle, une véritable hyène, à croire qu’aucun ne veut le poste

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