Un très instructif tour d’horizon du nationalisme ukrainien

Nous avons déjà publié Lilian Serre sur RR ( Réponse d’un emmerdeur au tyran Macron  et Eléments sur le nazisme en Ukraine ).

Pour les lecteurs de Résistance républicaine, voici le lien d’un article intéressant et bien documenté, paru sur Stratpol le 1er juin, qui tente de répondre à la question : 

Le nationalisme ukrainien: réel patriotisme ou néo-nazisme ?

L’auteur du texte de Strapol écrit à un moment : 

Publié en Ukraine, le présent article m’enverrait en prison pour l’avoir écrit et vous aussi pour l’avoir lu.

C’est dire si la question est centrale. 

Le texte aborde la genèse du nationalisme ukrainien, l’Holodomor,  en passant par le “recyclage” des nationalistes ukrainiens après la guerre pour finir par  le “nationalisme ukrainien” contemporain.

https://stratpol.com/le-nationalisme-ukrainien-reel-patriotisme-ou-neo-nazisme/

 

Extraits.

Comme la plupart des analystes et des commentateurs politiques occidentaux, j’ignorais [l’auteur est un certain Jérémie POIZZA] l’existence des néo-nazis ukrainiens jusqu’en 2014, avant de sillonner l’Ukraine en long et en large.

J’ai compris lors de mes activités professionnelles, qui m’ont amené à fréquenter plusieurs strates socio-économiques, la différence culturelle, idéologique, profonde entre les Ukrainiens de l’est et ceux de l’ouest.

Depuis l’intervention militaire russe, j’ai découvert progressivement quantité de documents et d’informations sur ce mouvement politique qui représentait, en 2021, un tiers des forces armées ukrainiennes. Je vous en présente une synthèse. (…)

Les premiers nationalistes ukrainiens, leur pouvoir, leur influence

Qui connaît l’histoire des « nationalistes » ukrainiens ? Des « nazis » selon la terminologie du Kremlin ? Ou des « patriotes libérateurs » du joug communiste selon le pouvoir de Kiev ?

Elle commence durant la Première guerre mondiale, se poursuit durant la Seconde, la Guerre froide et continue aujourd’hui dans l’Ukraine moderne. De nombreux documents ont été détruits et l’Ukraine moderne interdit, sous peine de prison, d’évoquer leurs crimes. Il n’en reste pas moins que ces gens ont massacré au moins quatre millions de leurs compatriotes et ont conçu l’architecture de la solution finale, c’est-à-dire l’assassinat de millions de personnes au motif de leur appartenance réelle ou supposée aux communautés juives ou tsiganes d’Europe. (…)

 L’expression « nationalisme intégral » est toujours revendiquée aujourd’hui par les adeptes de Dontsov, qui prennent soin, après la chute du IIIème Reich, de réfuter le terme de « nazisme » dont les Russes le qualifient, non sans raison.

Selon lui, le « nationalisme ukrainien » se caractérise par :

  • L’affirmation de la volonté de vivre, de puissance, d’expansion. Il promeut le droit des races fortes d’organiser les peuples et les nations pour renforcer la culture et la civilisation existantes ;
  • Le désir de combattre et la conscience de son extrémité. Il loue la violence créatrice de la minorité d’initiative.

En définitive, tournant le dos à son passé, Dontsov devint un admirateur inconditionnel du Führer Adolf Hitler. Ses disciples avaient fondé, en 1929, l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) autour du colonel Yevhen Konovalets.

En 1934, Bandera organisa, en tant que membre des services secrets nazis et chef de l’OUN-B, l’assassinat du ministre de l’Intérieur polonais, Bronisław Pieracki.

La collaboration avec l’Allemagne nazie

À partir de 1939, les membres de l’OUN-B, formant une organisation militaire, l’UPA, furent entraînés en Allemagne par l’armée allemande, puis toujours en Allemagne, mais par leurs alliés japonais. Stepan Bandera proposa à Dmytro Dontsov de devenir le chef de leur organisation, mais l’intellectuel refusa, préférant jouer un rôle de leader plutôt que de commandant opérationnel.

Célébration de l’Ukraine indépendante avec les dignitaires nazis. Derrière les orateurs, les trois portraits affichés sont ceux de Stepan Bandera, d’Adolf Hitler et de Yevhen Konovalets.

La collaboration entre les « nationalistes » ukrainiens et les nazis se poursuivit avec des massacres permanents de la majorité de la population ukrainienne, accusée d’être juive ou communiste, jusqu’à la « libération » de l’Ukraine par le IIIème Reich à l’été 1941 au cri de « Slava Ukraїni ! » (Gloire à l’Ukraine), le cri de guerre utilisé aujourd’hui par l’administration Zelensky et les démocrates US. 

Les nazis annoncèrent que l’on avait découvert quantité de corps dans les prisons, victimes des « juifs bolchéviques ». Aussi, les « nationalistes » célébrèrent leur « indépendance » en assassinant plus de 30 000 juifs et en participant activement au rabattage des juifs de Kiev à Babi Yar, où 33 771 d’entre eux seront fusillés en deux jours, les 29 et 30 septembre 1941, par les Einsatzgruppen du SS Reinhard Heydrich.

Reinhard Heydrich s’exprimant au château de Prague.
Il était en charge de la gestion de la Bohème-Moravie. Cependant sa véritable fonction était de coordonner la « solution finale » des questions juives et tsiganes. Dmytro Dontsov entra dans son équipe en 1942 et supervisa les massacres dans toute l’Europe jusqu’à la chute du Reich.
NB : Le château de Prague a été le théâtre de la réunion de la Communauté politique européenne contre la Russie, en octobre dernier.

Dans ce tumulte, Dmytro Dontsov disparut. En réalité, il s’était rendu à Prague et s’était placé au service de l’architecte de la solution finale, Reinard Heydrich, qui venait d’être nommé vice-gouverneur de Bohême-Moravie. Heydrich organisa le Conférence de Wannsee qui planifia la « solution finale des questions juives et tsiganes ». Puis, il créa l’Institut Reinard Heydrich à Prague afin de coordonner l’extermination systématique de toutes ces populations en Europe.

L’Ukrainien Dontsov, qui résidait désormais à Prague dans un grand luxe, en devint immédiatement administrateur. C’est donc un des principaux architectes du plus grand massacre de l’Histoire. Heydrich fut assassiné en juin 1942, mais Dontsov conserva ses fonctions et ses privilèges.

Stepan Bandera et son adjoint Iaroslav Stetsko furent assignés à résidence au siège de l’Inspection générale des camps de concentration, à Oranienbourg-Sachsenhausen (à 30 kilomètres de Berlin). Ils adressaient des lettres à leurs partisans et aux dirigeants du Reich en toute liberté et ne souffraient d’aucune privation. En septembre 1944,alors que l’armée du Reich reculait et que les partisans de Bandera commençaient à se rebeller contre elle, les deux leaders furent libérés par les nazis et rétablis dans leurs fonctions antérieures. Bandera et Stetsko reprirent la lutte armée, parmi les nazis, contre les juifs et les bolchéviques.

 

Le “nationalisme ukrainien” contemporain

(…) C’est aussi, à partir du coup d’État de 2014, que les milices nationalistes intégrales furent incorporées aux Forces armées ukrainiennes.

Dans leur règlement intérieur, elles enjoignent chaque combattant à lire les œuvres de Dmytro Dontsov, notamment son maître-livre, Націоналізм (Nationalisme). J’ai pu le constater sur place en discutant avec des soldats.

En avril 2015, la Verkhovna Rada déclara les membres de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) « combattants de l’indépendance ». La loi fut promulguée, en décembre 2018, par le président Porochenko. Les anciens Waffen-SS eurent droit rétrospectivement à une pension de retraite et à toutes sortes d’avantages. La même loi criminalisa toute affirmation selon laquelle les militants de l’OUN et les combattants de l’UPA collaborèrent avec les nazis et pratiquèrent le nettoyage ethnique des juifs et des Polonais. Publié en Ukraine, le présent article m’enverrait en prison pour l’avoir écrit et vous aussi pour l’avoir lu. (…)

 1,883 total views,  3 views today

image_pdf

6 Commentaires

  1. Le néo Nazisme Ukrainien c’est la haine de la Russie mais aussi des Juifs,des Polaks,des Hongrois et cie. C’est tout simplement le Banderisme qui est une idéologie nationaliste Ukrainien qui fait la liaison le Nazisme car Bandera, Tchoukevich et les Cinglés du Nazisme à la sauce Ukrainienne avaient avec les Boches pendant la Seconde Guerre Mondiale notamment sur le Front de l’Est où ils avaient participer au massacre avec les Einsatzgrupen lors du carnage de Babi Yar en 1941 tout en continuant à tuer des Polaks et des Juifs mais ils ont combattu avec les Nazis pendant toute la Guerre. Mais l’élément déclencheur de la folie Banderiste c’est L’Holodomor de 1932/1933 commis par le régime Soviétique qui avait tuer à travers la famine des Ukrainiens et des Russes sur tout le territoire soviétique ce qui montre que ce n’est pas seulement les Ukrainiens qui sont victimes de ça mais pour Bandera il faut détruire les Russes et c’est l’obsession principal de ses héritiers qui sont soutenus par les Gauchistes d’extrême gauche du politico Médiatique et Culturel…

  2. Pour mémoire, Heydrich, sur son lit de mort, s’est repenti et a demandé pardon aux juifs. Son antisémitisme est d’autant plus incompréhensible qu’une de ses tantes était juive et qu’il éprouvait une grande affection pour elle. C’était un homme redoutable, il détenait des dossiers sur tout le monde, y compris Hitler. Son épouse était la pire des deux. Même après la fin de la guerre, elle n’a rien regretté, et ce jusqu’à sa mort.

  3. Je me méfie de cette obsession anachronique du nazisme en Europe de l’Ouest qui n’a jamais connu le joug bien plus long, bien plus ancien et bien plus meurtrier du communisme soviétique. Le 3ème Reich est mort, pas les pays communistes. Aujourd’hui, c’est une tyrannie bien plus terrible qui nous menace à l’Ouest et elle ne promeut pas les grands blonds aux yeux bleus.

  4. C’est bel et bon mais votre résumé commence fort tard et escamote l’Holodomor (1933), lui-même exercé par la tyrannie communiste qui s’est déchaînée en 1917. Il n’y a aucune surprise à avoir d’une réaction et d’une résistance à l’oppression, avec la mentalité et la dureté de ces temps. Que les patriotismes deviennent des nationalismes sous le joug d’une tyrannie et s’unissent objectivement n’a rien de surprenant. L’appétit vient en mangeant. J’essaie de comprendre, pas d’excuser. J’essaie autant que possible de ne pas voir les situations au crible de mes yeux du XXIème siècle (si c’est possible). En Ukraine, c’est le communisme de l’URSS russe (je n’irai pas plus loin) qui tuait et tyrannisait. Aucun autre. La Russie étant restée la puissance dominante, il n’y a rien d’étonnant que l’esprit de résistance se soit cristallisé en un nationalisme adepte de fétichisation de croix gammées (allié objectif de l’époque). La bêtise folklorisée et le changement de mains du pouvoir en Ukraine à une tout autre époque expliquent le reste.

    • Encore de la foutaise nazie pro-ukrainienne, puisque ton fameux holodomor, une fumisterie inventé de toute pièce, notamment par les sbires de la CIA après 1945 n’a jamais eu lieu, en effet, plusieurs millions de Russes du Donbass, de la Russie de la Volga, plusieurs millions de Kazakh, de Caucasiens sont morts suite de la famine. Et donc toi, tu justifies cette antisémitisme ukrainien qui a assassiné des centaines de milliers de polonais, de russes, juifs, tsiganes et hongrois par un pseudo génocide à l’encontre des Ukrainiens durant les années 30 et qui n’a jamais existé ? Tu justifies les crimes abominables des ukrainiens nazis par le fait qu’il était légitime que les ukrainiens combattent les Russes ? Non, le bandérisme et nazisme ukrainien n’a rien a voir avec ton holodomor qui n’a jamais existé.

  5. «  »l’assassinat de millions de personnes au motif de leur appartenance réelle ou supposée aux communautés juives ou tsiganes d’Europe. » » »

    ce bon Heydrich! une brillante carrière si tot brisée…
    ces maudits ukrainiens enfantés par les cosaques zaporogues, du Don, du Dniepr, n ont jamamais changé
    je leur dois dois ma sympathie aux fils du vent, Tsiganes,gitans massacrés en même temps que le peuple Juif

Les commentaires sont fermés.