La Gloire de mon père, Le Château de ma mère (Yves Robert, 1990)
Les paysages à tomber par terre des hauteurs du pays Marseillais, l’impressionnant Garlaban des livres, où ont été tournés ces deux films, les cigales du mois d’août, les collines et leur soleil insolent, sont un pur plaisir.
Des bruits, des sensations et des odeurs qui font furieusement référence aux vacances et au monde d’avant…
La Gloire de mon père, bande-annonce :
Les Souvenirs d’enfance de marcel Pagnol sont totalement à part dans son oeuvre, et sont non seulement un succès d’édition sans précédent, ils sont passés totalement dans l’inconscient collectif. Il est souvent mentionné à quel point l’auteur de ces Souvenirs a su transcrire en mots et rendre visuelle la mémoire de son enfance, ou du moins de ce qu’il en retenait…
Yves Robert de son côté, a toujours voulu être celui qui les adapterait, au point de maintenir des années durant une correspondance acharnée avec la famille Pagnol! Et quand on voit les deux films, on comprend pourquoi: il s’est totalement approprié ces souvenirs, au point d’en faire, probablement, une réflexion personnelle et tendre sur l’enfance et le bonheur: oui, mais vus par… Yves Robert.
Extrait :
Le roman lu à voix haute : « La Gloire de mon père » de Marcel Pagnol, lecture en 5 épisodes par Hervé Pierre de la Comédie Française
Deux films certes, mais un projet: les deux oeuvres ont d’ailleurs fait l’objet d’un tournage, et sont sorties à quelques jours de distance… On peut, éventuellement, voir le premier seul, mais pas le deuxième: Le Château de ma mère est totalement fondé sur la familiarité avec La Gloire de mon père…
La Gloire de mon père raconte donc le rapport très particulier de Marcel à ses parents, un père idolâtré et une mère couvée de toute l’inquiétude d’un enfant de 9 ans qui a conscience de sa fragilité. Le petit frère (Paul) et la petite soeur (d’ailleurs c’est son identité, sur presque toute la durée elle n’est que « la petite soeur ») sont accessoires, l’intérêt ici étant le rapport du garçon à ses parents et celui du conteur à son auditoire. C’est la base d’un choix: Jean-Pierre Darras prête sa voix au Marcel devenu adulte. Yves Robert a livré une adaptation visuellement constamment soignée et enchanteresse.
Le Château de ma mère, bande-annonce :
Le château de ma mère lu par Marcel Pagnol (4h15)
Les choix d’adaptateur de Robert ont été essentiellement d’aller vers l’épure et la narration fluide, et il a choisi évidemment des acteurs qui se sont totalement soumis au projet. Il n’y a aucune erreur de casting ici, et même les enfants réussissent à obtenir ce que tant d’acteurs chevronnés dans ce pays n’ont jamais été fichus d’atteindre: le naturel, l’évidence…
Les deux livres sont vraiment l’oeuvre d’un adulte, et on a beau penser qu’il s’agit ici d’attraper et de représenter le bonheur, ce qui ressortira de ces trois heures et quelques de cinéma, c’est à quel point le bonheur est fugace, et laisse autant de souvenirs magnifiques que de regrets. Pagnol, qui n’envisageait sans doute pas d’apposer des suites à ces deux livres, a fait de ces deux récits des évocations de ce qui passe et s’en va, de ceux qu’on a aimés le temps qu’ils soient là, et qui sont partis.
Le spectateur est envahi par la richesse de cette évocation des petits riens de l’enfance, et bien sûr par l’imposante présence dans ces souvenirs de la frêle Augustine et du magnifique Lili, l’ami et mentor des collines. La leçon est cruelle: devenir adulte, c’est se rendre compte que tout ce qu’on a aimé est arrivé à la fin. Et les films, sous couvert de nous faire plaisir, nous le démontrent fort joliment.
Le Château de ma mère, extrait :
« Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants ». Marcel Pagnol
Quelques images :
La gloire de mon père en streaming complet : Opción 1
Le château de ma mère, streaming complet : Opción 1
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Quand la France était la France et que, des enfants plein d’innocence coulaient des ruisseaux de naïveté.
Ce temps est a ma plus grande tristesse, révolue!
S’il se trouve un paradis, j’aime a croire qu’il ressemble à ces images.
—-La douce vie provençale, les paysages bucoliques, l’accent méridional, les traditions et les coutumes tout ceci disparait au fil des ans pour laisser place à une faune sans foi ni loi, à un urbanisme débridé, à une société consumériste, individualiste et hédoniste autrement dit le mondialisme!
Jean de Florette et Manon des sources, avec les très grands acteurs Yves Montand, le papet Soubeyran, Gérard Depardieu, le bossu, et Daniel Auteuil, génial dans le rôle d’Ugolin, dit Gallinette.
Magnifique sujet. J’ai vu, revu, lu et relu maintes fois ces chefs d’œuvres.
Je ne m’en lasse pas. A lire les suites, « le temps des secrets » et « le temps des amours ». Merci en ces temps troublés de nous avoir gratifié de cet article. Si nous avons le courage et la volonté, nous pouvons encore offrir ces moments de sérénité à nos enfants, dussions nous y laisser la vie. Combien seront nous à être prêts à perdre la vie pour leurs assurer cet avenir ? C’est là toute la question.
c’est notre france, la vraie, celle que nous n’aurions jamais dû perdre
Bonjour;j’en parler hier soir voyant venir l’orage a un jeune garçon ,je lui disait si tu veus regarde ces films tu comprendra beaucoup de choses et « maintenant que le spectacle commence » Ces films sont des œuvre d’art,merci a Mr Marcel Pagnol !!!!!!!!!!!!! et tous ces acteurs
Tout ce que déteste macaron, méluche et la plupart des raclures de l’AN
Ces films relatent une époque et une ambiance toute provençale.
Pour moi, c’est plus que beau, c’est de la nostalgie , la nostalgie et le regret des choses perdues.
Quand mes enfants seront plus grands je leur ferait lire. Et aussi LES CENDRES D’ANGELA, de Frank MacCourt.
Histoire qu’ils aient conscience de la chance qu’ils ont.
Je n’ai pas vu ces films mais à voir les bandes annonces, on semble juste se promener dans les cambrousses. C’est joli mais je préfère me promener moi-mêm.
Pagnol, la Provence, le soleil, les cigales, l’accent, le pastis, la vie, quoi. Le bonheur, c’est comme une brise caressante, qui se sauve au loin, le malheur, un violent coup de mistral. Si tu es heureux, ne le montre pas, de peur qu’on te vole ton bonheur.L’enfance est une parenthèse enchantée. La vie s’écoule, seconde par seconde, inéluctablement, tour à tour heureuse et malheureuse, tel est le destin des hommes. Merci, Jules Ferry, pour ce moment magique!