Un article du Figaro se fait l’écho d’un ouvrage sur l’islamophobie:
« «Islamophobie»: une arme d’intimidation pour dissuader d’observer la réalité
EXCLUSIF – L’islamophobie est une manipulation qui nuit à la paix civile, juge le sociologue Philippe d’Iribarne dans son essai Islamophobie – Intoxication idéologique (Albin Michel). Le Figaro publie, en exclusivité, de larges extraits de ce remarquable ouvrage. Une lecture indispensable.
Voici un livre capital. Son auteur, X-Mines, directeur de recherche au CNRS et reconnu comme un intellectuel de premier plan, a bâti une œuvre subtile et rigoureuse. Plusieurs de ses ouvrages sont des classiques. Or, dans son essai Islamophobie – Intoxication idéologique (Albin Michel), le sociologue affronte cette fois-ci une question de société brûlante. Avec une grande clarté et un calme souverain, il décortique les études sur les discriminations et la perception de l’islam en France. Puis leur interprétation. Enfin leur présentation par les médias, les pouvoirs publics et les institutions internationales. Sa conclusion est nette: la notion d’islamophobie est un leurre forgé pour empêcher la compréhension du réel et interdire à l’esprit critique d’exercer ses droits. Pour ses adeptes, rien ne doit être porté au crédit des Français d’ascendance européenne, cependant que les Français musulmans sont par principe exempts de tout reproche ».
J’ai l’impression qu’il y a aujourd’hui deux conceptions de l’islamophobie. Il serait peut-être temps de remettre les pendules à l’heure :
1 – Certains y voient un concept négatif : calquée sur l’homophobie, l’handophobie, l’agoraphobie…
Ce serait une peur déraisonnable, source potentielle de discriminations injustifiées.
C’est bien ce sens que retient M. Iribarne, alors même qu’il va semble-t-il défendre des positions proches des sites islamophobes dans son livre.
Or, c’est là que le bât blesse. Assimiler « islamophobie » et « intoxication idéologique », c’est donner à penser que la faute viendrait des islamophobes.
En en faisant « une arme d’intimidation pour dissuader d’observer la réalité », « un leurre forgé pour empêcher la compréhension du réel et interdire à l’esprit critique d’exercer ses droits », il paraît en réalité décrire l’attitude intellectuelle de ceux qui voudraient criminaliser l’islamophobie.
Revenons à l’étymologie bien connue : islam + phobein, avoir peur de l’islam. Ce n’est que cela. Au nom de quoi une peur pourrait-elle être en soi l’objet d’une dénonciation ?
On ne trouve pas ridicule qu’un individu ait peur des araignées (arachnophobie). Certaines peuvent piquer et provoquer des douleurs voire des lésions. Elles peuvent encore entrer dans l’organisme d’un individu pendant son sommeil et provoquer des problèmes de santé. Personne n’y trouve rien à redire et la peur des araignées est fort répandue.
La lecture du résumé par « le Figaro » risque ainsi de mener les lecteurs sur une mauvaise piste…
D’ailleurs, les premiers à croire en l’imbécillité des autres ne sont pas forcément les mieux inspirés. Il y a toujours une part de rationalité dans une phobie.
L’espèce humaine ne pourrait plus se reproduire s’il n’y avait que des couples homosexuels. Le rapport hétérosexuel est nécessaire à la pérennité de l’espèce humaine, au moins biologiquement. Un humaniste ne peut souhaiter la disparition de l’espèce humaine. L’éducation d’un enfant par des homosexuels n’étant pas une tradition dans nos sociétés, il est légitime de s’interroger quant au bien-être de cet enfant. Ce n’est toutefois pas une raison suffisante pour empêcher un couple de bénéficier de la liberté matrimoniale, liberté constitutionnelle en France. Il n’empêche que la consécration du mariage homosexuel s’est accompagnée de résistances en France de la part d’une partie de l’opinion, de la part de personnes ayant parfois témoigné par ailleurs d’un degré de réflexion élevé dans leur vie (des intellectuels notamment), en raison de son impact sur les mentalités car elle porte en elle une certaine banalisation de l’homosexualité.
Un handicapé peut se trouver empêché, par définition, d’accomplir certaines tâches. Aussi un employeur qui se soucie avant tout de l’efficacité de son entreprise et donc de sa rentabilité peut craindre d’en embaucher un. Toutefois, il est normal de sanctionner l’handophobie quand le handicap n’a aucun rapport avec les tâches à accomplir et donc n’empêche pas leur exécution. Mais dans ce cas, se trouvera-t-il vraiment un employeur pour refuser d’embaucher l’handicapé ? Il faudrait vraiment qu’il soit idiot si l’handicapé est compétent et apte à prendre le poste.
Les bains de foule, ensuite, sont certes salutaires pour l’Homme, appartenant à une espèce grégaire, mais la foule peut apeurer car le risque d’agression par un de ses éléments est supérieur au cas où l’individu se trouve à l’écart de la foule, les mouvements de foule peuvent aussi tuer, etc. Cette peur présente donc un aspect rationnel.
Ceux qui dénoncent des phobies ont une tendance facile à prendre les autres pour des idiots…
Tout est donc question de degré : à partir de quand les indices de dangerosité convergent-ils suffisamment pour décider d’en finir, de passer à autre chose, de se rebeller contre un état de fait, de chercher à changer une situation ? Bref, d’assumer sa phobie en considérant que le risque est désormais trop élevé pour s’accommoder de l’élément déclenchant la phobie ?
La question est éminemment politique : elle dépend des sensibilités individuelles.
Si je décide de vivre en Italie, je peux choisir de m’installer à Rome ou au pied du Vésuve pour bénéficier des bienfaits du volcan sur la région environnante. Mais plus je m’approche du Vésuve, plus le risque est grand que ma maison soit visée par un écoulement de lave. M’interdira-t-on d’être vulcanophobe ?
Si je souhaite vivre aux Etats-Unis, je peux opter pour le confort de New York, ou préférer une prise de risque accru en m’exposant aux ouragans qui sont susceptibles de ravager la charmante Miami ou sur la faille de San Andréas en Californie avec ses villes attractives (San Francisco, Los Angeles, Las Vegas…).
Certains aiment vivre dangereusement, d’autres tiennent à la vie et n’aiment pas se faire peur, question de tempérament.
Certains aiment les films d’horreur ; moi, non, je trouve que le monde est assez plein d’horreurs pour ne pas en inventer davantage.
2/ L’islamophobie est donc un concept positif aux yeux des islamophobes qui l’envisagent comme une peur qui n’est pas dénuée de fondement et qui explique des propositions politiques en vue de développer l’application du principe de précaution en France, spécialement en mettant fin à l’immigration musulmane et en prenant des mesures restrictives à l’égard de l’islam, face à la difficulté de départir ceux qui seraient des modérés et ceux qui serait des radicaux ou radicalisés.
En effet, il n’existe pas de fondement à la distinction d’un islam modéré et d’un islam radical. L’islam est unique, même si les comportements face à l’islam sont multiples.
L’islamophobie est alors pensée comme un moyen d’améliorer le bonheur de la majorité de la population en augmentant sa sécurité dans le contexte de terrorisme djihadiste.
L’islamophobie se nourrit notamment de l’observation du fonctionnement des sociétés islamiques, caractérisées actuellement par une arriération au regard des moeurs occidentales, arriération que l’on peut mesurer spécialement dans l’application de la loi islamique, la charia.
L’islamophobie se veut un concept réaliste et non fantaisiste, elle se nourrit aussi d’arguments de texte au regard des sources musulmanes, qui complètent cette approche empiriste de l’observation des civilisation musulmanes actuelles.
Les islamophobes considèrent aussi que la liberté religieuse n’est pas un argument suffisant pour accepter de prendre ce qui leur semble être un risque, parce qu’il existe déjà d’autres religions possibles, qui ont su satisfaire une large part de l’Humanité en quête de divinité, auxquelles se rattacher quand on est en quête de transcendance et qui ne font pas l’objet de dérives violentes dans le monde contemporain (christianisme, judaïsme, bouddhisme, etc.).
Les agoraphobes ne peuvent pas mettre fin à leur calvaire car il est très difficile pour un individu de traverser la vie sans devoir se mêler à une foule : exercer une activité professionnelle, rencontrer l’âme sœur, se divertir, faire des courses, se faire soigner d’une maladie, aller voter. Tous les besoins de l’animal politique, comme dirait Aristote, nécessitent de se confronter à la foule. Déterminisme social.
Les arachnophobes ne pourront que difficilement éliminer les descendantes de la femme de Colophon face au mode de reproduction de cette espèce et sa propagation abondante. Les vulcanophobes en revanche peuvent choisir de vivre loin d’un volcan et donc de déménager s’ils se trouvent près d’un volcan. Déterminisme physique.
Les islamophobes, eux, ne peuvent que militer pour des mesures juridiques contre l’islam, la première étant l’abrogation de la loi Pleven car cette loi tend à faire de l’islamisation de leur société un déterminisme, en entravant leur possibilité d’exprimer leur désaccord. La tendance politique, sous Macron, renforce cet état de fait. La loi Avia cherche à imposer l’acceptation de l’islamisation française comme un état de fait irréversible, à l’image de la foule ou des araignées. Bientôt, les islamophobes seront obligés de déménager, si l’on suit ce train, comme ceux qui, nés près d’un volcan, ne veulent pas courir le risque de voir des coulées de lave ravager leur maison.
Hélas, en écrivant que « l’islamophobie est une manipulation qui nuit à la paix civile », le sociologue Philippe d’Iribarne va dans le même sens que ceux qui dénoncent l’islamophobie, alors même que ça ne paraît pas correspondre à sa pensée.
Jamais il n’aurait écrit que l’agoraphobie ou l’arachnophobie nuisent à la paix civile. Il me semble donc commettre une erreur monumentale : c’est en réalité la criminalisation de l’islamophobie, ou le refoulement encore la stigmatisation de l’islamophobie qui font l’objet de sa dénonciation.
En remplaçant un concept par un autre, il se fait – involontairement semble-t-il – le complice de ce qu’il dénonce.
Il paraît donc récuser l’islamophobie comme concept, alors que celui-ci est juste et a toute sa place dans le débat français.
Il paraît temps, par conséquent, de redonner aux mot leur sens, au risque de dévoyer le débat politique et de sembler faire de l’islamophobie un concept dual, selon qu’il est vu par les islamophiles ou par les islamophobes. L’islamophobie passerait alors pour une chose compliquée, ce qu’elle n’est pas !
En soi, l’islamophobie est un concept neutre. Il désigne une peur qui existe dans nos sociétés.
Il reste à opposer la promotion de l’islamophobie et sa dénonciation, qui sont les deux comportements opposés que l’on constate en France, si l’on met à part le degré zéro – hélas fort répandu en apparence – de la pensée politique : l’indifférence face à l’islamophobie. Mais ce degré zéro existe-t-il vraiment, quand la politique de Macron est au service des islamophiles ? Cette indifférence, alors que des mouvements politiques – notamment Génération identitaire avec ses actions spectaculaires – s’opposent à la vue de tous à l’islamisation de la France, est en réalité une islamophilie qui ne s’assume pas.
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@ modérateur : des commentaires dans la corbeille… le robot dysfonctionne !
je regarde merci
religion de merdes pour con-sanguin !!!
Je crois que c’est extrêmement nocif pour l’intelligence de ce type de personnage.
Je n’ai aucune phobie contre l’islam. Juste un phénomène de rejet, comme une greffe incompatible.