L’école et ses maîtres constituent aujourd’hui le seul espoir de ces familles
Après chaque attentat, le petit monde politique continue de répéter : « c’est inacceptable, c’est inacceptable ! » ou « Nous ne lâcherons pas un pouce de terrain ! » ou même « Nous terroriserons fermement (sic) les terroristes ! ». Indignation et rodomontades, promesses vaines et menaces sans effets, sont les seules réponses d’une classe politique qui ne voit pas plus loin que le renouvellement de son mandat et pour laquelle toute mesure qui ne ferait pas effet le lendemain matin serait sans intérêt. Tous, quelles que soient leurs appartenances partisanes, ont oublié que seule la raison de tous les enfants de ce pays pourra « faire barrage à la barbarie ».
L’école et ses maîtres constituent aujourd’hui le seul espoir de ces familles qui n’ont malheureusement pas les moyens, le courage, ni parfois l’envie ni la capacité de former les esprits de leurs enfants à la résistance culturelle, spirituelle et morale. L’école de la République doit donc être aujourd’hui à la fois un lieu d’instruction et d’éducation.
Si elle doit assurer avec fermeté et précision la transmission des savoirs elle doit aussi faire du discernement et de la morale un objectif majeur.
Une alliance nécessaire et urgente entre enseignants et parents
Certains politiciens « hypocrites » qui, souvent, prennent l’Éducation nationale pour un marchepied osent encore nous parler, avec des trémolos dans la voix, de « la mère des batailles » pour désigner le défi que nous impose un système éducatif trop longtemps négligé. Ils osent cette hyperbole alors qu’eux-mêmes, effrayés par le moindre mouvement d’humeur corporatiste, ont toujours évité de se mêler à la moindre escarmouche éducative.
Aujourd’hui, seule une alliance nécessaire et urgente entre enseignants et parents peut permettre que tous les élèves, « d’où qu’ils viennent », exercent avec discernement leur liberté de penser, trouvent le courage de douter et la force d’analyser en acceptant de se tromper parfois. Pour n’avoir pas su allier bienveillance et exigence, pour n’avoir pas eu la décence d’offrir la même ambition à tous ses élèves, l’école n’a pas pu relever le défi d’une distribution équitable du pouvoir linguistique et intellectuel.
Balançant depuis trente ans entre réaction et démagogie, elle laisse aujourd’hui sur le bord du chemin menant aux apprentissages fondamentaux près de « quinze élèves sur cent ». Ils ont toujours été en retard sur les compétences affichées ; ils ont souffert d’un déficit et d’une imprécision de langage à cinq ans ; ils ont acquis laborieusement quelques aptitudes au décodage des mots à huit ans alors qu’il convenait de comprendre des textes simples ; ils sont difficilement parvenus à repérer quelques informations ponctuelles à onze ans quand on attendait qu’ils soient des lecteurs efficaces dans toutes les disciplines.
150 000 quitteront le cursus scolaire sans aucune certification
Certains seront orientés vers des filières professionnelles, non parce qu’ils ont envie d’exceller dans un métier manuel mais parce qu’on leur a dit qu’ils n’étaient bons qu’à cela !. Aux autres on décernera des diplômes de pacotille ; mais 150 000 d’entre eux quitteront le cursus scolaire sans aucune certification. « Ils auront passé plus de dix ans dans les murs de l’école de la République » et n’auront même pas la possibilité de prétendre à un emploi honorable non plus que de se défendre face au premier manipulateur venu.
Échec scolaire, échec professionnel, échec civique, voilà à quoi conduit l’impuissance linguistique et la faiblesse intellectuelle qu’une École délaissée et une Famille bousculée n’ont réussi ni l’une ni l’autre à endiguer. Les « nouveaux écoliers » ont donc posé, année après année, à un système scolaire figé, un problème dont la gravité n’a fait que croître jusqu’à menacer aujourd’hui son intégrité. Le constat est aujourd’hui le suivant : si l’école a réussi sa massification, elle a perdu sa vertu d’intégration et de résilience.
Familles et instituteurs français, n’oubliez jamais cette leçon : quand l’école de la République et les familles laissent se détériorer la capacité de questionnement rationnel et la force du doute cartésien de ses élèves, elles ouvrent la porte à toutes les dérives totalitaires et favorisent l’arrivée des pires oligarques.
Les dictateurs ont en effet le champ libre dès lors qu’ils se sont assurés qu’une partie suffisamment importante de leur population n’a plus les moyens ni le goût de la résistance et de la critique. La parole du chef devient alors « parole d’évangile » ; elle tombe sur les épaules courbées de citoyens devenus des créatures et non pas des créateurs. Une spiritualité pervertie, cachée sous le masque d’une secte religieuse obscurantiste peut alors devenir le meilleur allié de l’asservissement social et politique et finir ainsi le sale boulot. source
PCC Juvénal de Lyon
Alain Bentolila est linguiste et essayiste. Dernier ouvrage paru : Demain la barbarie ? Parents, instits même combat ! (Istya et Cie, Paris, 2025)
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Je suis surpris que jamais Bentolila n’évoque « La LIBERTÉ DE CONSCIENCE » dans son exposé ! Article 18 de la déclaration Universelle des droits de l’homme (ONU 1948). Souvent amalgamée à tort à la liberté de religion et ce avec fourberie volontaire par le monde islamique qui la refuse totalement.
Les 57 pays musulmans membres de L’ O.C.I. (Organisation de la Coopération Islamique) refusent LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE, ce droit universel et fondamental.