Bonjour les gens.
Le titre de cet article est celui d’un petit texte, publié le 24/03/2018 sur R.R., parce que j’estimais, à l’époque, que j’avais à partager les miennes préoccupations ayant pris forme de pensées…
Je demeure dans un petit village. De ma fenêtre, le Piémont, son dos tacheté de sombre, encore un peu saupoudré des neiges de ces derniers jours. Puis, au delà de ce découpage, un peu embrumé par une étoupe vaporeuse, le corps charpenté de Mes montagnes… Immaculées,millénaires !
Le village attenant s’enorgueillit d’un brillant et orgueilleux passé, ce qui a rendu parfois ces deux bastions frères, de farouches querelleurs, violemment cocardiers. Cela s’est présenté ainsi, au long fil de l’histoire, dans tous les villages de France. Une rivalité archaïque, primale. Horions, jurons et gnons ! Et réconciliations !
Ce bel endroit, dans lequel, chaque jour, il me revient de bien vivre, n’est pas dénaturé par la présence d’une mosquée. Pas encore ! C’est ce qu’il m’arrive de rétorquer à l’un ou l’autre, pardon, l’un(e) ou l’autre, quand d’aventure, la conversation s’embourbe en prenant un chemin hors des politesses, des propos peu sujets à fâcherie…
Pas encore, mais… Mais l’autre jour, un mardi, jour du marché hebdomadaire, à une terrasse ensoleillée, un peu à l’écart des autres tables, trois barbus. Ils partageaient une conversation qui les rendait hilares. Pas des barbus bobos, non ! Des modèles «moudjahidin». Des précurseurs. Des devanciers… Ça y est me suis je dit, le verrou a sauté !
Mon esprit s’est tout de suite empli d’une sensation précise, forte, désagréable. Leur présence était opportune, stratégique. Un reniflage… Comme des clébards qui viennent à leur tour, pisser sur un lampadaire… Regardez. On est là !
Bon. C’est connu, la peur est une chose plutôt salutaire. Une sorte d’atout ! Pour nous, les individus ordinaires. Elle peut nous permettre d’éviter, d’anticiper, de n’avoir pas à faire face. Nous avons le choix. Nous l’avons encore et pouvons trouver réconfort en de nombreux refuges. Notre société nous offre des échappatoires. Quantité innombrable de terriers, recoins, niches, les anfractuosités sont nombreuses… Notre société si prospère semble donner à la moindre brindille le pouvoir de fournir de l’ombre. Assez pour s’y confondre…
Les problèmes qui surviennent et ceux qui vont leur succéder, vont couper la route à nos solutions, nos possibilités, nos retraites. Les unes après les autres. Quand va venir le moment où… ça y est !! Ça y est, c’est aujourd’hui, maintenant et c’est à MOI que ça arrive. Ce n’est plus quelque chose que je peux zapper sur un écran d’ordinateur, ce n’est plus un film dramatique dans lesquelles les balles sifflent… Ça y est ! C’est MON problème. Je suis la cible !
Et je suis démuni, désarmé, désorganisé, impuissant lorsque ce moment arrive. C’est à MOI que cette chose arrive. Et je suis nu, pris au piège, face à un monstre. L’Alien. La Terreur !
La peur, c’était hier. Au chaud, bien rasséréné, dans le ventre, la matrice du virtuel. Hier, j’avais le choix. La peur était de miel.
Le vécu en demi teinte d’hier, n’empêchera demain ! Demain, c’est aujourd’hui. Demain, c’est maintenant que ça se trame, se prépare, s’échafaude, que ça se calcule. Demain, la peur ne sera plus la carte à jouer ! Demain celui qui a peur, n’évitera pas le danger. Demain ceux qui ont trouvé refuge et confort dans la tiédeur de la peur subiront les foudres du danger qu’ils ont laissé s’étendre. Je dis tout ça, parce que je l’ai compris.
Bon. La peur ! Croyez vous que tous ces enragés n’ont pas peur ? Ils sont possédés et enfantés par elle. Leur colère, leur violence, vient de siècles de refoulement, de frustrations, de renoncements, leur peur de n’être que ce qu’ils sont. Et notre peur à nous met le feu à leur foudre ! Ils deviennent effrénés et ne veulent que mordre et déchirer et détruire. Briser le miroir qui leur montre le clebs, enragé de peur. Vous savez, cet animal dont ils ont fait un de ces déversoirs de leur haine. La peur chez ces gens là, de laquelle est née leur authentique et misérable et pathétique et destructrice colère multicentenaire…
D’accord ! Et le courage alors ? Cette peau de chagrin, cette guenille… A ce sujet, il ne convient pas d’interroger « les autres » ! A chaque fois, que je sonde mon cœur et mes pensées, c’est pour en constater le manque, pour ne pas dire l’absence. D’un tel état de fait, de ce fondement, d’un tel socle, j’ai tiré toutes les considérations qui précèdent… Ce paradoxe me pèse, m’aplatit ! La Vérité en face !
Non pas que totalement, la peur m’annihile, qu’elle me possède, me mette à genoux… Il ne manquerait plus que ça ! Le gros de la bataille, n’est même pas encore entamé.
Je sais que nous sommes une armée. Propre à remporter la victoire. Ma lutte commence ici ! Et en ces lignes. Je viens comme je suis!
PACO.
24/03/2018.
J’ai un peu changé depuis… Beaucoup même ! Je ne suis plus sûr que nous fussions à même de remporter quelque victoire que ce soit. Et au fond je m’en balance ! Je n’ai plus tellement envie de lutter et après être venu comme je suis, je ressens plutôt maintenant le besoin de me retirer à l’écart de ces désirs virtuels, des embrassades de papier et du partage d’un café qui n’a ni arôme, ni amertume mais une existence de clavier d’ordinateur. Rien ni personne n’est à incriminer et le repli qui s’amorce en moi m’apparait comme une sauvegarde et une sinécure. Cependant pour les jours qui suivent et ne sont que des moments à vivre, j’ai encore en bandoulière mon Limerick à cinq coups… Les cibles ne manquent pas.
Francis. 26/08/2025.
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Merci pour ces réflexions personnelles.
Hélas, à la lecture du dernier paragraphe, il me semble que tu as baissé les bras, serait-ce dû à l’âge ?
Plus on avance en âge et plus les contingences terrestres nous paraissent insignifiantes.
Ne le prends pas mal, c’est un peu une réflexion globale sur le chemin de vie, que nous prendrons tous un jour.
J’ai vu comme ça, mon grand-père laisser tomber, abandonner la lutte, et je ne comprenais pas pourquoi, cela alimentait ma colère.
Pourquoi n’ais je pas lu ce texte bien avant , il dit tant et tout .Tout être raisonnable ne peut vivre sans la peur gage de longévité .En revanche qu’il ne croise jamais la route d’un barbu , il ne connaitra que l’effroi .
Merci pour cet article .
Je regrette de mon côté de n’être pas né vingt ans plus tôt. Je ne serais plus de ce monde. Cela m’aurait évité de connaître toute cette merde et l’immonde Macron.Et les immondes qui l’entourent. Merci à toi, Paco. Je partage tous tes doutes, ta frustration et tes colères.