Le mythe de Mahomet prophète… la preuve par la numismatique !

27 avril 2023 mis à jour le 29 juin 2025 – Jean-Paul Saint-Marc

Drachme omeyyade frappée vers 691 sous Abd al-Malik sur un modèle persan. Inscrits en arabe au recto « au nom de Dieu, pas de divinité sinon Dieu unique, que soit adoré celui qui est envoyé par Dieu» , et au revers « commandeur des croyants » et « calife de Dieu » (« lieutenant de Dieu »)

Sujet ardu…

 

         Jusqu’à la moitié du XXème siècle, la tradition musulmane était acceptée de la plupart des historiens.

Si l’idéologie des écrits comme le coran ou les hadiths faisaient déjà l’objet de critiques depuis plusieurs siècles, peu d’éléments historiques connus et dûment recensés venaient apporter un éclairage réel sur l’origine de l’islam…

En effet, très peu de documents autres que la tradition -sirâ- concernant les « exploits » d’un Mahomet prophète.

Pour ce qui est de Jésus Christ, la dotation est plus grande bien que discutée elle aussi, plus ancienne de 6 siècles qui plus est… La vie du Christ est passée à la moulinette, pourquoi en serait-il différemment de la vie de Mahomet si son authenticité est réelle ?

Depuis, nombre hypothèses sur l’origine de l’islam, toujours plus pertinentes, ont été formulées. A chacun de les rechercher, il ne s’agit pas ici de les recenser… et je suis incapable de le faire !

Mieux que moi :

Une vidéo sur le coran des historiens (en espérant qu’elle ne disparaisse pas un jour) :

https://www.youtube.com/watch?v=kL_5NUuNkRQ
Et un résumé des conséquences du coran des historiens :

https://www.laselectiondujour.com/historiens-contredisent-recit-officiel-islam-n2231

L’islam, contrairement au christianisme, n’aime guère l’archéologie (fouilles discrètes de la Mecque durant sa modernisation : rien d’antérieur au 9° siècle ; absence de fossés à Médine révélée par l’archéologie aérienne* : pas besoin de creuser même si l’urbanisation peut être un obstacle…). Pourtant nombre de supports montrent le début de l’islam, en particulier au Yémen, une des premières régions « islamisées » (avant 632), à comprendre conquises par un « empire** » ou « califat*** » arabe, ce que conforte la suite.

* : l’archéologie aérienne met évidence des traces vieilles de 6000 ans, pour le moins du début du néolithique.

** : J’emploie le terme « empire » pour cette puissance arabe apparue au début du 7ème siècle. En effet, les Byzantins et les Perses, les deux puissances moyen-orientales s’engagent dans une guerre (602-628). Elles vont s’épuiser et détourner leur attention des évènements plus au sud, laissant aux Arabes la possibilité de se fédérer, de gré ou de force, sous une autorité nouvelle.

*** : Calife, titre suprême accordant un pouvoir spirituel au temporel…

Les écrits connus de l’islam les plus anciens datent de l’ordre de 620/630* (règne du calife Othman 644-656) jusqu’au début du 8ème siècle (fin du règne du calife Abd al-Malik et de son fils Al-Walid) avec les corans découverts à Sanaa, dont un palimpseste*, le plus ancien, après l’éboulement du plafond d’une vieille mosquée…

* : datation au carbone 14, une fourchette est attribuée, essentiellement sur le support parcheminal, la peau (probabilité  à 95 % entre 578 et 669==> centré sur 623).

** : la peau de mouton, coûteuse, servait pour des écrits importants, quitte à en récupérer en grattant  ou lavant des parchemins déjà utilisés.

Ce palimpseste montre le « début de l’islam » dans un contenu du coran, si coran, différent du coran officiel actuel sans induire de contradictions importantes, mais des manques, des nuances notoires, le tout objet de discussions scientifiques… Pour revenir à Othman, le 3ème calife, il lui est attribué la mise à jour officielle du coran, imposant la destruction des versions non conformes ! Une explication peut être de ce qui précède (pour des corans antérieurs, moins pour des corans de la fin du 7ème siècle*)… En effet, pourquoi ranger dans un plafond, même au 7ème siècle, si ce n’est pour cacher ?

* : des versions différentes du coran auraient circulé jusqu’au 10ème siècle, voire au-delà !

 

Une suite éclairante…

         Le début de l’islam est postulé avant ce qui est considéré comme la mort de Mahomet. Mais quel islam ? Un islam en accord avec sa nature actuelle dès 632 ?

Les corans de Sanaa apportent déjà une nuance…

Au delà du premier élément de contestation d’un Mahomet prophète, le fait qu’il serait le seul prophète, on n’en connaît pas d’autres à part David (et roi d’Israël), à porter les armes… Cela ne gêne nullement les musulmans qui le considèrent comme exceptionnel, venu pour corriger tout ce qui précédemment aurait été falsifié, jusqu’à la justification de sa violence…

Précédemment citées, les contradictions archéologiques, comme celle de l’inexistence de traces d’un fossé à Médine, ou encore qu’il n’existe dans l’historique juive aucune trace du massacre d’une tribu entière lors de la période mahométane incriminée… Bien sûr, ce ne sont pas les seules !

Une preuve à la véracité incontestable, la numismatique.

         Un support infalsifiable, à diffusion large, d’autant plus large qu’il est la marque d’un royaume ou empire puissant.

La numismatique participe d’une démonstration dite par l’absurde, comme en mathématique : supposons une proposition vraie et analysons en les conséquences.

Abd al-Malik, un règne de 20 ans. Difficilement imaginable si le calife à la tête de l’empire Omeyyade n’était un vrai musulman.

Abd al-Malik s’est illustré par l’organisation de son empire dont la mise en place de monnaies connues des collectionneurs, le dinar (d’or), le dirham (d’argent), le fals (en cuivre). Des pièces qui se sont répandues au fil des échanges jusqu’en Europe, surtout celles d’or et d’argent. Elles ont gardé leur définition plusieurs siècles (dinar = 4,5 g d’or) !

Il est de notoriété que l’islam sunnite interdit les représentations iconiques, humaines, voire animales, assimilées à des idoles* (S5 V90 : les pierres dressées !). Elles seraient alors a priori interdites au moins depuis 632, mort du dit prophète de l’islam, à plus forte raison dans un islam qui aurait totalement sa source dans la profession de foi de Mahomet.

* : Des hadiths -sunnites- viennent conforter cette interdiction, voire en la nuançant (autorisé sur un tapis que l’on foule au pied !)…

La revue des pièces arabo-musulmanes.

         Accordons aux premiers califes, tenus de se battre contre les Romains, les Perses, qu’ils ne se soient guère préoccupés des monnaies. Ainsi peuvent-ils avoir repris des graphismes identiques, jusqu’à la persistance de croix (!), avec quelques adjonctions islamiques…

Avant 660, les Arabes avaient vaincu les Byzantins, les Perses, l’Arabie était intégralement sous leur contrôle, ils s’attaquaient déjà à l’Égypte, ils n’avaient plus grande raison à la production de nouvelles monnaies, comme celles-ci dessous, contraires aux préceptes de l’islam du prophète… à moins de ne pas encore être totalement « musulmans » !

Dirham d’argent 675 arabo-sassanide, simple adjonction de bismillâh*…

* : Au nom d’Allah, le Tout miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Plus étrange :

Lors des années 670-680, une pièce de monnaie arabe étonnante : la première à faire figurer la mention muhammad (mhmd  dans l’encadré vert), et ce dans une symbolique chrétienne byzantine.

Ce muhammad* était-il celui de l’islam ???

* : muhammad signifie « digne de considération » ou équivalent, peut s’appliquer à tout personnage important, certainement pas un prénom attribué à la naissance…

Comment imaginer que le plus important personnage de l’islam, après Allah, ait dû attendre pour le moins 30/40 ans avant d’être cité, voire après les califes, ses lieutenants lui ayant succédé ?

Plus de 10 ans après le début de son règne, Abd al-Malik fait encore éditer cette pièce dite du calife debout.

Dinar d’or de 696… le verso comporte une profession de foi musulmane.
Ou encore :

Fals d’Abd al-Malik, la croix au verso est remplacée par un symbole autre…

Soudain en 698 :

 

Recto-verso d’un dinar d’or après une nouvelle réforme, suppression de la représentation humaine ! Le nom du calife est désormais absent. Il ne comporte que du texte islamique : des professions de foi.

Note : Des imams prétendent que l’interdiction des images humaines ou animales est caduque, la raison en serait que désormais l’islam a vaincu les idoles, ce qui n’était pas le cas aux 7ème et 8ème siècles !

La contradiction avec un islam établi depuis Mahomet est totale, à moins de mettre en cause jusqu’à l’islamisme du calife Abd al-Malik (685-705) et des califes précédents.

Ainsi un « pré-islam » se révèle au cours du 1er siècle attribué à l’islam lui même.

Le règne d’Othman vu comme un certain « nettoyage » de ce qui pouvait contrevenir au coran de l’islam, voire à Mahomet prophète, paraît douteux, plutôt la traduction de tensions entre divers courants religieux avant l’irrémédiable.

Conséquence : le dogme islamique s’est construit dans le temps. Un doute sérieux d’un Mahomet prophète, même si le combattant est du domaine de la probabilité…

Rajoutons, la compilation des savoirs scientifiques sur l’islam, « Le coran des historiens », pourtant considéré comme apologétique de l’islam par certains, en conclut même que l’on ne sait rien ou presque sur Mahomet !


Pour résumer, la numismatique suffit à elle seule à postuler l’origine réelle de l’islam sous Abd al-Malik, règne aux nombreuses réformes, religieuses, administratives, économiques, voire d’autres comme militaires… donc, de là à supposer la création de l’islam pour fanatiser des masses appelées à coloniser toute la terre, il n’y a pas loin !

 

Conséquences sur la chronologie des débuts de l’islam.

632 mort de Mahomet chef de guerre (?) ;

Sous Othman (644-656), le mythe apparaîtrait (il s’agit ainsi de mettre en cause les autres religions par une religion qui leur est supérieure).

Une nécessaire élimination de preuves ou documents en contradiction s’impose. Un premier « coran » recension de textes religieux est engagé ;

– Après plus de 60 ans, l’islam devient rigoureux, le calife Abd al-Malik soit l’impose, soit doit lui-même s’y plier… Une nouveau coran est édité, d’où les corans de Sanaa camouflés dans le plafond d’une mosquée, marque d’une certaine résistance…

– Par la suite, l’absence de documents certifiant Mahomet prophète constituant un manque, une tradition orale est arguée puis consignée dans les hadiths…

 

PS : Article rédigé par recherche documentaire, pas par l’IA ! Les liens n’ont pas été fournis, mais les précisions sont telles qu’il est facile de les retrouver.

Rappel d’un article traduit :

https://resistancerepublicaine.com/2021/09/09/un-livre-sur-lorigine-de-lislam-vue-par-des-chretiens-et-des-juifs-du-7eme-siecle/

Tout cela rejoint les articles de Jacques Lenormand sur le même sujet :

https://resistancerepublicaine.com/author/jacques-lenormand/

Autre document d’un site spécialisé dans l’Histoire – présentation de la pagaille de l’élaboration du coran :

https://www.herodote.net/Comment_est_ne_le_texte_sacre_de_l_islam-synthese-1739.php

Et un site scientifique musulman -encore en création- abordant les origines historique de l’islam :

https://al-kalam.fr/

Version précédente  :

https://resistancerepublicaine.com/2023/04/27/le-mythe-de-mahomet-prophete-la-preuve-par-la-numismatique/

 33 total views,  33 views today

image_pdf

Répondre à Elisheva Rochefort Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


5 Commentaires

  1. Remarquable article,M.Jean-Paul Saint Marc! Je vais donc suivre le conseil de  » Marcher-dur-des-oeufs.

  2. Selon certains le calife Othman aurait tout trafiqué et le Coran actuel n’aurait rien à voir avec l’originel, il s’agit alors d’un faux. J’arrivais à la conclusion qu’en réalité les écrits coraniques ne sont que des édits de gestion des masses faits par des politiques pour leur politique et qu’il n’y rien de religieux là-dedans mais tout de temporel :
    https://ripostelaique.com/le-coran-un-immense-decret-de-gestion-des-masses.html
    Beaucoup estiment que le Coran n’est qu’un ersatz d’écrits bibliques mal compilés.

  3. Bonjour @Jean-Paul Saint-Marc ;

    Super article ; à garder dans la bibliothèque (base) personnelles. Puis, à lire, relire, et lire encore jusqu’à en connaître parfaitement chaque ligne historique soulevée et développée ; afin y réfléchir et en imprégner notre mémoire en vue de forger des convictions et de débats intelligents étayés par des arguments de poids.

    Oui ! Super article, excellent travail ; bravo et merci @Jean(Paul Saint-Marc.