Un ex-combattant de l’EI a été arrêté en 2023, accusé d’avoir préparé un attentat. Il vient de sortir de prison, car « déradicalisé ». Il y a des doutes sur l’efficacité des programmes.
Quel est le danger terroriste provenant d’islamistes en Allemagne ? Depuis des mois, les services de renseignement mettent en garde face aux menaces émanant du terrorisme islamiste. Quelques jours avant l’Euro de football, les responsables politiques sont de plus inquiets. Et ce pas seulement depuis l’attentat de Moscou en mars et les menaces qui ont suivi. Un motif suffisant pour observer à la loupe la situation de délinquants potentiels.
En Allemagne, 485 personnes sont considérées comme « disposées à passer à l’action ».
Al-Ansârî, le chef de l’ÉI, appelle depuis un certain temps déjà ses partisans à commettre des attentats dans le monde entier. En Allemagne, un grand danger émane de 485 personnes qualifiées de « délinquants potentiels » par les enquêteurs. Beaucoup d’entre eux sont considérés comme « prêts à passer à l’action » – on les croit donc capables de commettre des délits graves. Les délinquants potentiels islamistes ont pour la plupart un passé du même ordre : des centaines d’entre eux ont rejoint la milice terroriste « État Islamique » en Syrie ou en Irak et ont été condamnés en Allemagne à de nombreuses années de prison. L’un d’entre eux est Tarik S., âgé de trente ans.
Le « Osama » allemand
Le germano-égyptien der Bielefeld rejoint les rangs de l’ÉI en 2013. Il y prend le nom de guerre « Osama al-Almani » – Osama l’Allemand – et joue épisodiquement le rôle de policier dans le califat auto-proclamé. En Syrie, Tarik S. devient le propagandiste vedette – dans des vidéos de l’E.I, il appelle à se joindre au groupe terroriste.
En 2016, Tarik S. retourne en Allemagne en passant par la Turquie : il est arrêté dès son arrivée à l’aéroport. En 2017, le Tribunal de Grande Instance de Dusseldorf le condamne à cinq ans de prison.
Tentative de radicalisation des codétenus
En prison, l’ancien combattant de l’ÉI n’abandonne pas son idéologie : selon les milieux sécuritaires, Tarik S. se serait fait remarquer au début de son emprisonnement par des tentatives de radicalisation de co-détenus. Mais à ce moment-là commence manifestement un revirement de pensée chez le terroriste de l’EI : il participe à un programme de réinsertion des islamistes – Aussteigerprogramm Islamismus (API) – proposé par le Ministère de l’Intérieur du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie. Tarik S. aurait participé à un total de 70 heures de thérapie.
Le Ministère lui fait une attestation de renoncement réussi
À sa sortie de prison, l’ex-combattant de l’ÉI est considéré comme déradicalisé – l’API atteste même par écrit à Tarik S un renoncement réussi à son idéologie. Mais à peine deux ans après sa libération de prison, il est à nouveau arrêté. L’accusation : un projet d’attentat terroriste au nom de l’ÉI.
Son objectif : foncer sur une foule nombreuse au volant d’un PL afin de tuer autant de monde que possible, et de mourir en martyr à cette occasion. Mais ce n’est pas tout : des investigations de la seconde chaîne de télévision ZDF laissent supposer que Tarik S. aurait déjà cherché le contact avec l’EI des mois avant son arrestation. Ce trentenaire s’est-il à nouveau radicalisé ou bien a-t-il simplement trompé son monde du programme de réinsertion ?
Projets radicaux malgré le programme de réinsertion ?
En règle générale, les programmes de réinsertion fonctionnent bien en Allemagne, estime Sofia Koller, du Counter Extremism Project (CEP). Elle fait des recherches depuis des années concernant le traitement des membres de l’ÉI de retour au pays. Elle met en garde contre le fait que les processus ne se déroulent pas de manière linéaire. Des crises existentielles pourraient constamment pousser à nouveau d’anciens extrémistes vers une idéologie radicale.
Malgré cela, elle estime peu vraisemblable une tromperie de la part du délinquant soupçonné de terrorisme : tromper son monde sur une période aussi longue est difficile, dit Sofia Koller. Et elle poursuit : « A un moment ou à un autre, la personne va se contredire, sous-entendra peut-être quelque chose de secondaire qu’on peut facilement vérifier. »
Retomber dans l’erreur est possible par suite de crises existentielles
Thomas Mücke estime lui aussi vraisemblable que Tarik S. soit retombé dans les anciennes structures idéologiques à la suite d’une crise personnelle. Mücke dirige le programme consultatif « Violence Prevention Network ». Ce programme propose de l’aide aux proches de personnes en voie de radicalisation, mais aussi un soutien aux extrémistes pour quitter la scène terroriste.
Du fait de son travail en matière de prévention de l’extrémisme, il connaît les défis auxquels sont confrontées les personnes souhaitant quitter la scène extrémiste. « En prison, il arrive souvent que les gens disent à un certain moment ‘Je ne veux plus avoir affaire à cela, je me sens purifié’. Puis ils sont libérés et confrontés avec la réalité. » Et alors, quand ils ont le sentiment de ne pas être véritablement intégrés, le danger persiste qu’ils retombent dans la radicalisation.
Debriefing opérationnel
Dans le cas de Tarik S., Mücke estime vraisemblable que l’homme de 30 ans ne trouvait plus aucune perspective d’avenir pour lui. Peu de temps avant son arrestation, Tarik S. fait l’objet d’un debriefing par la police. « Si tout cela n’est pas dissuasif, nous avons plutôt affaire à des personnes qui ne voient plus aucune perspective pour eux dans ce bas monde. Leur haine de la société est grande et cela est à considérer comme particulièrement dangereux. »
Sofia Koller met en garde contre la tendance à conclure du cas Tarik S. sur le fonctionnement des programmes des réinsertion en général : il y a bien sûr des possibilités d’amélioration, concernant la question justement comment il sera possible à l’avenir de convaincre les gens à long terme. C’est précisément cela qui n’a pas semblé fonctionner dans le cas de Tarik S. En même temps, cela se passerait bien dans la majorité des cas dont on n’entend pas parler, dit-elle.
Des exceptions avec des effets gravissimes tout à fait envisageables
En réalité, les échecs constituent jusqu’à présent l’exception. Mais à l’heure actuelle, de nombreux membres de l’EI de retour au pays purgent encore leurs peines de prison. En même temps, des événements comme le conflit au Proche-Orient exerceraient une grande influence sur la scène islamiste. Mücke de Violence Prevention Network avertit : Ces rares cas sont susceptibles d’avoir d’importants effets si des personnes en arrivent à commettre des attentats.
Traduction d’un texte paru le 24.04.2024 sur la page Web de la seconde chaîne de télévision allemande ZDF
Candan Six-Sasmaz et Carl Exner
https://www.zdf.de/nachrichten/politik/deutschland/radikalisierung-islamismus-bedrohung-100.html
Traduction de l’allemand par Jean Schoving pour Résistance républicaine
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Je me demande comment ils peuvent appeler ça un « retour au pays » ?
Ces djihadistes sont d’une part, étrangers d’origine.
Et ces djihadistes ont trahi « ce pays » qui les a adoptés, et ont choisi une autre nation.
On ne peut pas parler de « retour au pays », c’est une trahison de langage.
Ces djihadistes sont doublement « étrangers ».
Une fumisterie gauchiasse.
Des SS sur leurs lits de mort n’ont jamais renoncé à leur idéologie. Comment voulez-vous que des radicalisés le soient ? Comme aux nazis l’islam promet aux médiocres de devenir quelqu’un. Pour un raté, même devenir un criminel sanguinaire est une sacrée promotion.
Je ne connais qu’un vaccin efficace pour la dératisation, pardon déradicalisation, c’est le saturnisme aigu mono injection. Tout les reste, au vu des connaissances actuelles, c’est du pipeau !
Exactement, les 11 grammes de plomb réglementaires administrés dans l’anus (oups ! Pardon, je voulais dire dans la nuque) façon N.K.V.D.
Aussi con que nous les allemands , le programme de déradicalisation n’a pas fonctionné en France , les allemands se sont fait bernés comme les français ,la preuve c’est que l’ordure de tarik s préparer un attentat , c’est fou qu’il est efficace le programme de déradicalisation des allemands il est aussi efficace que celui des français ! Je me gausse ,je me gausse , mais jaune .
Définition du terme familier TAUPE :sous-marin, agent secret, espion, indicateur, barbouze , indic , mouchard .
Se pourrait-il que nous ajoutions à cette liste non exhaustive ex-combattants de Daesch ? assurément .
L’Allemagne a eu Hitler,maintenant ils acceuillent des combattants de l’islam.C’est infiniment dangereux.Hitler et les muzzs ont la même idéologie.J’avais séjourné il y a quelque temps en Allemagne pour y travailler :les conducteurs de bus ne comprenaient pas un mot d’allemand.Mais ils sont moins payés,cela arrange.les gouvernants.Une nouvelle forme d’esclavage…Ils ne seront jamais déradicalisés,c’est une lubie des gouvernants.
Bonjour,
Il est connu, mais trop peu dit, que les hauts dirigeants nazis, s’ils avaient une haine évidente pour le judaïsme mais aussi pour le christianisme, avaient une très haute estime pour l’islam …