Dans « Les portes de la nuit » (1946), Yves Montand immortalise « Les feuilles mortes »

Nathalie Nattier, Yves Montand
Les cérémonies de la Victoire du 8 mai 1945 viennent d’avoir lieu.
Le film  LES PORTES DE LA NUIT, sorti en 1946, se déroule durant une nuit de février 1945, pendant le premier hiver après la libération de Paris. 
Les Portes de la nuit succède immédiatement aux Enfants du paradis et aux Visiteurs du soir, deux des films les plus importants de Carné tournés durant l’Occupation.
Avec Jean Vilar, Yves Montand, Pierre Brasseur, Serge Reggiani, Nathalie Nattier.
Durant une nuit de février 1945, un vagabond, qui se présente comme le Destin, orchestre le coup de foudre entre Diego, jeune résistant, et la belle Malou, dont le frère est un collaborateur.
Les rôles des amants devaient à l’origine être tenus par Marlene Dietrich et Jean Gabin. Le désistement des deux stars fut un coup dur pour le film
Étoile montante du music-hall, le jeune Montand se voit offrir le rôle de Diego, sur les conseils d’Édith Piaf.
Un rôle qu’il appréhende, prévu à l’origine pour Jean Gabin. Marcel Carné lui dit : « Sois ce que tu es, un grand garçon souriant ».
Un personnage qui, s’approchant des limbes du bonheur, se heurte aux obstacles de la réalité. Les images de nuit d’hiver glacial et d’île rêvée du Pacifique enchantent.

Mais nous sommes en 1946 et  le sujet de la collaboration, au sortir de l’Occupation, incommode.

Le septième film du tandem Carné-Prévert – le dernier qu’ils feront ensemble – connaît l’échec à sa sortie.

Contrairement à la chanson de Prévert, jouée à l’harmonica par le Destin-Jean Vilar et fredonnée par Yves Montand : Les Feuilles mortes tournera sur tous les phonographes du monde, à jamais associée au chanteur-acteur.

« Les feuilles mortes »…

Dans « Les portes de la nuit » (1946), Yves Montand immortalise le célèbre texte de Jacques Prévert 

Jacques Prévert

Yves Montand et Jean Vilar : le public découvre la chanson « Les Feuilles Mortes » dans « Les Portes de la nuit » de Marcel Carné.

Par Juliette Greco

Par Edith Piaf, version anglaise !

Par Michel Legrand · Stéphane Grappelli

Par Tino Rossi 

Par Colette Renard

Par Dalida

Par Mireille Mathieu
Par le Trio Ayonis

Par l’immense Maurice André, à la trompette

et tant d’autres interprétations à l’international, souvent ratées, car il ne faut pas seulement une voix et du rythme, il faut aussi l’interpréter avec le coeur. Sans surprise, Sinatra passe à côté. Certaines versions jazz la massacrent.

Mais Eartha Kitt est sublime et ose quelques mots de français, merci madame (on entrevoit ce qu’aurait donné une version par Marlène Dietrich).

Le crooner Nat King Cole n’est pas mal du tout

Extrait : le métro, le crieur de journaux…

Photos

LES PORTES DE LA NUIT – Saturnin Fabre, extraordinaire en collabo.

Saturnin Fabre et Serge Reggiani, salauds de père et fils, livrent dans Les Portes de la nuit des interprétations mémorables, à l’instar de Pierre Brasseur en mari bourgeois éconduit.

Carné décrit un climat de suspicion et de mépris où d’anciens collabos essaient de se payer une virginité et s’inventant une conduite irréprochable et même des actes courageux pendant l’Occupation.

LES PORTES DE LA NUIT – Raymond Bussières, Yves Montand et Julien Carette

LES PORTES DE LA NUIT – Serge Reggianni

LES PORTES DE LA NUIT – Julien Carette

LES PORTES DE LA NUIT –  Pierre Brasseur

« Les enfants qui s’aiment »… 

Les enfants qui s’aimentS’embrassent debout contre les portes de la nuitEt les passants qui passent les désignent du doigtMais les enfants qui s’aimentNe sont là pour personne…

Par Yves Montand

Par Cora Vaucaire

Par Catherine Sauvage

Par Tino Rossi

Par Anny Gould

Musique de Joseph Kosma : « Les Portes de la Nuit », Introduction et Valse

L’Orchestre philharmonique de Radio France joue l’Introduction et la Valse tirées du film « Les Portes de la Nuit » composées par Joseph Kosma sous la direction de Bruno Fontaine. Extrait du concert donné le 11 janvier 2019 en direct de l’Auditorium de la Maison de la Radio.

Prolongement :

https://moncinemaamoi.blog/2017/04/03/les-portes-de-la-nuit-marcel-carne-1946/

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5 Commentaires

  1. Autre chose que la flamme olympique et l’ eurovision actuelle ;Comment ne pas être triste en 2024 au crépuscule d ‘une vie . Ce monde , n ‘est plus le mien , hélas !Heureusement mon père n ‘est plus la pour subir

  2. Superbe, merci.
    Quelle chanson et quel talent !
    Les regrets et les remords des amours défuntes.
    Yves Montand me fait penser à Bardella, même carrure, même physique italiano, et même sourire.

  3. merci pour cet émouvant reportage ! J’ai presque retrouvé mes 15 ans et presque ressenti le béguin que j’avais pour Dany Robin . A l’époque , nous étions très fleur bleue !

  4. Evidemment Barbes a change un tantinet…
    La station fut reconstruite en studio.
    Refaire la meme chose actuellement avec le meme style d acteurs et figurants qu en 1946 releverait de la SF voire du suicide….

  5. Ça se passe au métro Barbès.. Reggiani alors tout jeune.. Raymond Bussières magistral, un vrai seigneur. J’en ai la larme à l’œil.
    Il faut préserver notre mémoire culturelle pour le futur!

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