Olga Khokhlova, l’épouse russe de Pablo Picasso

Picasso et Olga le jour de leur mariage. La danseuse a 26 ans et le peintre avant-gardiste en a  35. Les jeunes gens posent devant une affiche publicitaire du ballet Parade.

Picasso rencontre à Rome une danseuse des Ballets russes de Serge de Diaghilev, Olga Khokhlova.

Olga Khokhlova vers 1916.

Fille d’un colonel russe, Olga est de dix ans sa cadette.

Dans le Paris militaire (la Première Guerre mondiale était passée), il fallait mener à bien la sortie du ballet novateur Parade. Olga Khokhlova participait aux répétitions comme danseuse de la compagnie de renommée mondiale des Ballets Russes, et Picasso travaillait à la création du décor et des costumes originaux de Parade.

Parmi toutes les danseuses du corps de ballet, les yeux du peintre se posèrent instantanément sur sa future muse.

“Groupe de danseuses. Olga Khokhlova allongée au premier plan”, 1919–1920.

Le couple s’installe dans un quartier bourgeois où Olga impose ses règles.

Tout ne sera qu’ordre et mondanité ou ne sera pas. Elle aime être entourée par les gens du monde et Picasso devient la coqueluche des salons.

Pendant cette période, recherchant la reconnaissance auprès de ses pairs, Picasso peint des tableaux où le classicisme fait son grand retour, “Trois Femmes à la fontaine” (1921), ainsi que des œuvres inspirées de la mythologie comme la “Flûte de Pan” (1923).

Conquis et envoûté par son charme, il se marie avec elle, le 12 juillet 1918.

On observe une rupture radicale dans la production du peintre, qui, avec Olga, retourne au classicisme.

“Portrait d’Olga dans un fauteuil”, 1917.

“Portrait d’Olga Khokhlova”, 1918

 

Il réalise plusieurs dessins et portraits d’Olga et de leur fils qui naît le 4 février 1921.

“Paul en Pierrot”, 1925

Durant toutes leurs années de vie commune, Olga Khokhlova sera un modèle important de Picasso, notamment pour le célèbre Olga Khokhlova à la mantille :

 

L’année 1925 est le témoin d’un changement complet dans l’œuvre du peintre.

Il peint des tableaux très violents avec des créatures difformes et convulsives. L’influence des poètes surréalistes est indéniable. Il représente son enfer personnel.

Avec le tableau “Grand nu au fauteuil rouge” (Photo ci-dessus, 1929), Picasso pousse un cri d’angoisse en faisant allusion au conflit conjugal qui se passe entre lui et Olga. 

Paul Eluard dira de Picasso : “Il aime intensément, et il tue ce qu’il aime.”

 

La relation avec Picasso se dégrade progressivement, et celui-ci rencontre en 1927 Marie-Thérèse Walter, qui sera sa maîtresse pendant une dizaine d’années. Olga Khokhlova apprend la relation de son mari en 1935 et décide de partir dans le sud de la France avec leur fils Paul et de demander le divorce. Pour des raisons autant de partage des biens que de convenances, Picasso refuse le divorce et, bien que ne vivant plus ensemble depuis des décennies, ils resteront officiellement mariés jusqu’à la mort d’Olga Khokhlova en 1955. Elle est inhumée au cimetière du Grand Jas à Cannes.

Son fils Paulo lui survit vingt ans.

https://sympa-sympa.com/articles/picasso-a-peint-sa-femme-pendant-des-annees-et-son-changement-dattitude-envers-elle-se-reflete-dans-ses-tableaux-758810/

http://artrussia.ru/en/artnews/388

Paris abrite une magnifique cathédrale russe orthodoxe, à côté du Parc Monceau, dans le 8e arrondissement. De style néo-byzantin moscovite, elle est le principal lieu de culte orthodoxe de Paris. L’Eglise Saint-Alexandre-Nevsky a été construite au XIXe siècle. A cette époque, la population russe ne cesse d’augmenter à Paris, et c’est Napoléon III qui donne l’aval final à sa construction. Côté financement, l’Eglise Saint-Alexandre-Nevsky voit le jour grâce aux dons du Tsar Alexandre II, mais aussi d’un grand nombre d’orthodoxes de France.

Consacrée le 11 septembre 1861, veille de la Saint Alexandre Nevsky, héros de la Russie, l’église lui est dédiée. En 1922, l’église devient cathédrale. Et une bien belle cathédrale ! Plutôt discrète, elle révèle toute sa splendeur lorsque l’on y accède par le boulevard de Courcelles. Impossible de louper sa magnifique fresque centrale et ses bulbes dorés. Trois fois par semaine, les curieux peuvent passer les portes de la cathédrale et découvrir sa décoration intérieure chargée, typique des églises orthodoxes : dorures à foison, fresques, absides richement décorées par les toiles d’Alexeï Bogolioubov et belle iconostase.

N’oubliez pas de visiter la crypte, car c’est une paroisse bien distincte de l’église, et les messes y sont données en français et non en slave.

C’est dans cette église que Pablo Picasso se maria avec la danseuse russe Olga Khokhlova en 1918, sous les yeux témoins de Jean Cocteau, du poète Max Jacob et de Guillaume Apollinaire. 

Sortir à Paris

 882 total views,  1 views today

image_pdf

4 Commentaires

  1. À Nice, à 1h30 de chez moi, il y a une belle cathédrale orthodoxe, la Cathédrale Saint-Nicolas. Cette cathédrale est une des plus importantes hors de Russie. Bien entendu, lors de nos différents voyages à Moscou avec ma femme nous avons vu des cathédrales absolument sublimes dont on se demande comment elles peuvent être aussi belles, entre autres au Kremlin.
    Cela dit, nos cathédrales gothiques de la moitié nord de notre pays, sont d’une beauté hallucinante.
    Chez nous, sur la Côte d’Azur, il n’y a pas de grands édifices religieux. Ceci est une volonté due au climat, depuis des siècles les édifices religieux sont de petites tailles à quelques exceptions près, avec de tout petits orifices circulaires afin de limiter au maximum l’entrée des rayons solaires à cause de la chaleur, contrairement aux cathédrales gothiques du Nord dont les vitraux sont gigantesques pour laisser entrer les rayons solaires afin de réchauffer l’intérieur du bâtiment.

  2. Mais où donc, ami Jules, vas-tu donc chercher tous ces sujets ? Et de plus, ils sont passionnants, et nous font découvrir des événements importants ou des vies dont nous ignorons des pans entiers.
    Très intéressant sujet que de savoir que Picasso était marié à une femme russe “issue” des Ballets russes de Serge de Diaghilev, c’est-à-dire un des trois ou quatre meilleurs ballets au monde.
    Picasso n’est pas ma tasse de thé au niveau peintre loin, très loin de là. Pour moi il fait partie de la culture générale sans affection particulière pour lui. Même lorsqu’il revient à sa version classique après avoir connu Olga Khokhlova, je le trouve médiocre. Après dans sa version moderne, on part dans un univers incontrôlable.
    Je reste fidèle à mes deux amours picturales dont je n’ai pas de limites : Johannes Vermeer et Salvator Dali.
    La réussite principale de Picasso, à mon humble avis et ceci n’engageant que moi, a été d’avoir réussi dans le milieu pseudo artistique bourgeois. Peut-être ne vais-je pas me faire que des amis ? 😊

  3. Picasso, qui est passé à la postérité chez Citroën. Je plaisante, bien sûr. Merci Jules pour cette évocation. Splendide.

Les commentaires sont fermés.