Après l’Italie et l’Espagne, nous voilà chez les Anglais ! Nous allons explorer des œuvres de Haendel, Purcell, Elgar, Britten et Tippett (défense de rire !). On va donc commencer avec une ouverture de Haendel, Rinaldo (cela n’a strictement rien à voir avec Ronaldo !) :
On continue avec Henry Purcell, né à Londres le 10 septembre 1659, mort dans la même ville le 21 novembre 1695. Parmi ses œuvres on trouve Didon et Énée et King Arthur. De cette dernière composition on retiendra l’air Cold Song immortalisé par Klaus Nomi dont voici les paroles :
What power art thou, who from below
Hast made me rise unwillingly and slow
From beds of everlasting snow ?
See’st thou not how stiff and wondrous old
Far unfit to bear the bitter cold,
I can scarcely move or draw my breath ?
Let me, let me freeze again to death !Quelle puissance es-tu, toi qui, du tréfonds,
M’as fait lever à regret et lentement
Du lit des neiges éternelles ?
Ne vois-tu pas combien, raidi par les ans,
Trop engourdi pour supporter le froid mordant,
Je puis à peine bouger ou exhaler mon haleine ?
Laisse-moi être transi, laisse-moi mourir à nouveau de froid !
Il y aura trois versions, la première, en concert, avec Jakub Jósef Orlinski :
On pourra remarquer ici la stupéfiante modernité de l’écriture avec ses dissonances à l’orchestre !
La seconde, sur scène, et c’est assez déroutant, mais pas inintéressant !
Et naturellement, Klaus Nomi :
Encore un morceau qui nous emmènera au paradis, le largo de Xerxès, de Haendel :
C’est par le film Orange mécanique que que j’ai connu deux marches d‘Edward Elgar, la première et la partie centrale de la quatrième. Les autres sont moins souvent jouées et donc je vous propose l’intégrale des cinq, par l’orchestre de la BBC dirigé par Andrew Davis (en ce qui me concerne, ma préférée est la quatrième) :
S’il n’y a qu’une œuvre que l’on devrait retenir de Gustav Holst (1874 – 1934), c’est bien Les Planètes, musique souvent utilisée dans les films, notamment Mars. Pour Jupiter, Holst a placé un trio solennel, vraiment british, à l’instar des marches d’Elgar.
Benjamin Britten est né le 22 novembre 1913 et mort le 4 décembre 1976. Il portait les casquettes de compositeur, chef d’orchestre, altiste et pianiste. La Simple Symphony, pour orchestre à cordes, date de 1934. C’est un petit bijou ! On pourra admirer le second mouvement, Playfull Pizzicato, où les archets sont déposés à terre. Le troisième mouvement est lui d’une beauté absolue ! Deux liens, d’abord on verra jouer un orchestre, puis on aura la partition, avec la direction de Britten lui-même, une référence !
On continue avec Michaël Tippett (il y en a encore qui rigolent !) né le 2 janvier 1905 et mort le 8 janvier 1998. Voici quatre spirituals extraits de l’oratorio A Child of Our Time (un enfant de notre temps) :
À présent nous allons terminer en apothéose, avec les Feux d’artifice royaux de Haendel, joués en plein air au château de Chambord :
POUR ALLER PLUS LOIN
Les variations et fugue sur un thème de Purcell furent composées en 1945 dans le but d’initier les jeunes enfants aux instruments de l’orchestre. Le thème original est le rondeau tiré de la suite Abdelazer, de Purcell évidemment !
Dans l’œuvre de Britten, le compositeur cite les groupes d’instruments dans l’énoncé du thème, puis chacun joue à son tour les variations successives en terminant par les percussions. L’œuvre se termine par une fugue monumentale, (les musiciens entrent dans le même ordre que lors des variations) ; c’est une véritable orgie sonore qui se conclut par le retour du thème d’origine.
Jacques Martin vous explique cela très bien !
Je l’affirme et je le prouve : les Anglais ont un grain ! (Mais au moins ils n’ont pas peur d’afficher leur patriotisme eux ! Suivez mon regard…). On pourra remarquer aussi les drapeaux européens.
Filoxe
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un grand merci pour ces moments de beauté, un régal
Les Anglais se différencient de nous dans divers domaines. La gastronomie en est un exemple. La musique également. Quoiqu’ils excellent plus en musique qu’en gastronomie. Un Anglais m’affirma que même dans le crime, ils se démarquent encore de nous. On tue, me dit-il, certes, mais avec distinction. Je lui ai rappelé les crimes de Jack l’Éventreur. Cela l’a laissé sans voix. Ils ne nous sont en rien supérieurs, mais ils le croient.
Bonjour,
:=)
Andreas sholl que vous présentez dans Haendel est vraiment un contre tenor exceptionnel surtout dans le répertoire allemand, Haendel est allemand je le rappelle mais dans le répertoire anglais, il ne nous fera pas oublier le divin Alfred Deller! On pourrait citer une foule de très bon compositeur britanniques inconnus en France , pour exemple, Bliss, Vaughan-Williams,Dowland, Campion, walton…la liste est loin d’être exhaustive! Encore un fois Merci Filoxe pour votre dévouement à la vulgarisation musicale.