Mimi Denissi, actrice grecque captivante et historienne engagée : son film sur le massacre des Grecs par les Turcs

Mimi Denissi, patriote dans l’âme,  une femme admirable dont le talent brille sur scène et à l’écran.

Actrice née  le  (70 ans) à Lamía (Grèce),  elle a tenu le rôle principal dans plusieurs pièces de théâtre, elle est traductrice du répertoire français et anglais, producteur et écrivain de  pièces historiques… suite ici

De 1999 à 2011, elle a dirigé son propre théâtre…

En 2003, elle a créé l’École supérieure d’art dramatique et le Centre culturel « Scène centrale » où sont organisés des stages internationaux…

Mimi Denissi, actrice et scénariste du film Smyrne ma bien-aimée (2021)

Le magnifique film sur Smyrne avec Mimi Denissi, pourtant  historienne reconnue et fidèle francophile,  est complètement ignoré en France ! 

Le film n’a pas été diffusé en salle en France, à part lors  de très rares initiatives isolées comme au Centre Culturel Hellénique.

Sa page Wikipedia ne vous dira pas un mot sur son film de 2021, Smyrna my Beloved (Smyrne ma bien-aimée, 2021 ‧ Drame ‧ 2h 21m),  scandaleusement absent des salles françaises pour ne pas fâcher les Turcs.

La « Catastrophe de Smyrne » : le massacre perpétré par les Turcs continue de hanter la Grèce

La Grèce commémore cette semaine les 101 ans de ladite « Catastrophe de Smyrne », le massacre et l’exode des centaines de milliers de Grecs en septembre 1922 chassés par les Turcs, l’une de plus douloureuses pages de l’histoire contemporaine du pays.

Des cadavres de victimes grecques et arméniennes de Smyrne sont alignés côte à côte sur un trottoir de la ville. L’objectif des Turcs était d’éliminer tous les Grecs d’Asie

« Le Turc a passé par là.

Il a volé, pillé, violé, massacré. Il a semé la mort et la dévastation. N’est-il pas là du reste un travail où il a toujours excellé depuis son apparition au monde à travers toutes les phases de sa sanglante histoire, toutes les fois qu’il a trouvé sur son chemin les chrétiens désireux de conquérir l’indépendance et la liberté ».

Voir sur RR : 

Les massacres de Chrétiens jonchent l’histoire de l’Etat colonial turc… Qui se souvient de Smyrne ? Par Antiislam

13 septembre 1922 : il y a cent ans, les musulmans turcs massacrent à Smyrne

En 2022, Mimi Denissi faisait connaître le film à l’étranger. 

Une projection spéciale de « Smyrne ma bien-aimée » au Metropolitan Museum of Art, décembre 2022

« C’est un grand honneur pour notre patrie et pour « Smyrne ma bien-aimée », que l’un des plus grands musées du monde, avec de nombreux objets grecs anciens dans sa collection, montre la suite de cette histoire, même si elle est parfois tragique comme à Smyrne », a relevé Mimi Denissi ajoutant qu’« il est très rare qu’un film soit présenté en avant-première au Met, surtout un film grec ».

S’exprimant lors d’une conférence de presse juste avant la projection, Denissi a déclaré que « des histoires comme celle de Smyrne se répètent malheureusement encore et encore et de diverses manières », notant que « ce que le film nous raconte n’est pas seulement pour nous d’apprendre l’histoire de La Grèce, comme nous le savons sur l’Holocauste et ce qui est arrivé aux Arméniens, mais nous devrions aussi savoir ce qui est arrivé aux Grecs à cette époque ».

 

Extraits d’un entretien avec Mimi Denissi.

Greek citytimes, sept 2023

Ses diverses études, dont une spécialisation en histoire et en littérature, complètent harmonieusement sa formation théâtrale, faisant d’elle une conteuse aux multiples facettes.

En tant que fondatrice de l’école d’art dramatique « Central Stage », Mimi Denise continue d’encourager les jeunes talents et d’explorer de nouveaux horizons dans le monde de l’art dramatique. Son dévouement à son métier et le soutien indéfectible de sa famille, en particulier de sa fille, constituent le fondement de son illustre parcours international. Mimi Denise, une sommité dans le monde des arts du spectacle, reste une source d’inspiration pour tous les artistes en herbe.

 

Comment avez-vous commencé à vous intéresser à l’art de la comédie et qu’est-ce qui vous a amené à choisir cette voie ?

J’ai toujours eu un penchant pour l’art, même à l’université. J’écrivais, je mettais en scène et je jouais. J’ai eu la chance d’être choisie comme actrice principale par Vasilis Georgiadis dans la série télévisée « Ungermann ». C’est ainsi que tout a commencé. La vie nous montre le chemin.

Pouvez-vous nous parler de vos études à l’American College d’Agia Paraskevi et de votre admission au département d’études grecques byzantines et modernes de l’Université nationale et kapodistrienne d’Athènes ? S’agissait-il d’une décision personnelle ou avez-vous été influencée par votre entourage ?

L’American College a été mon école, comme il avait été celle de ma mère, puis de ma fille. Au-delà des professeurs exceptionnels, c’est une école très démocratique qui encourage les enfants à suivre leurs rêves et leurs talents. Au cours de ma scolarité, j’ai décidé de m’inscrire à l’école de philosophie car j’étais passionnée d’histoire et de littérature. En étudiant simultanément le théâtre, j’ai eu l’impression d’être dans mon environnement naturel.

Comment avez-vous combiné vos études universitaires avec votre formation d’acteur à l’école d’art dramatique de Giorgos Theodosiadis ?

C’est facile ! Les arts et la littérature vont de pair. Et je les ai tous utilisés dans ma carrière.

Quelles sont les pièces de théâtre que vous avez traduites et adaptées, et quelles sont celles qui ont véhiculé des messages que vous avez conservés tout au long de votre vie professionnelle et personnelle ?

Si je devais les énumérer tous, cela prendrait de nombreuses pages. Il y en a plus de 50 ! Mes œuvres internationales préférées sont « Amadeus », « Les Liaisons dangereuses », « Bent », « Rose », « Anna Karénine », « Le Roi et moi » et les comédies de Feydeau et Labiche. Les pièces de théâtre que vous choisissez sont toujours porteuses de messages qui vous représentent.

Photo : promotion de son grand film sur le massacre de Smyrne

Pourriez-vous nous parler des pièces de théâtre que vous avez écrites, telles que « Theodora« , « Me, Laskarina« , « Penelope Delta Meets Magas Dog » et « Smyrne ma bien-aimée » ? Quelle a été la réaction du public à ces œuvres ?

Par ailleurs, « De Smyrne à Thessalonique », qui sera jouée au Théâtre de Thessalonique, raconte l’histoire de réfugiés et de juifs à Constantinople entre 1923 et 1940. Toutes ces pièces ont été aimées par le public et sont devenues de grands succès du théâtre grec. Parmi les pièces phares, citons « Smyrne ma bien-aimée » et « De Smyrne à Thessalonique ». Les gens aiment vraiment les thèmes grecs. Et comme j’ai fait des études d’histoire, j’aime me pencher sur ces sujets et en faire ressortir les aspects méconnus. Je constate l’enthousiasme du public pour ces sujets.

Quelle est votre expérience dans le domaine de la mise en scène et qui, de l’acteur ou du metteur en scène, a le rôle le plus difficile ?

J’ai mis en scène de nombreuses œuvres. Depuis 2003, je mets en scène chaque année. Le rôle du metteur en scène exige une approche plus globale. L’acteur se concentre sur son propre rôle. Cependant, l’acteur peut ressentir l’amour du public, et c’est merveilleux.

Comment est née l’idée de fonder l’école d’art dramatique « Scène centrale », et quelles expériences et collaborations ont émergé de la création de l’école ?

L’idée est née de mon besoin d’aider les jeunes enfants et de découvrir moi-même de nouvelles idées. Malheureusement, ces dernières années, je n’ai pas pu consacrer de temps à l’école d’art dramatique en raison de mes spectacles et du film important « Smyrne ma bien-aimée ». Dans le passé, j’ai invité des artistes internationaux de renom tels qu’Olympia Dukakis, l’acteur principal Peter Brook et d’autres à enseigner.

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur le film et la mini-série à succès diffusés sur Antenna que vous avez créés à partir de votre œuvre « Smyrne ma bien-aimée » et sur le message que vous vouliez faire passer à travers elle ?

C’est un film que nous avons eu la chance de voir devenir un succès international. Nous avions de grands collaborateurs et acteurs, et c’est ainsi que nous y sommes parvenus avec la société de production Tanweer, D. Samiotis, G. Karantinakis, Fotini Dimou et Martin Sherman. Je voulais mettre en lumière, à l’échelle mondiale, le sujet oublié de la « Catastrophe » (en référence au grand incendie de Smyrne), et nous y sommes parvenus.

Bande-annonce en anglais :

 

Avec quels artistes importants avez-vous collaboré au cours de votre carrière, et qu’avez-vous retiré de ces collaborations ?

Toutes les collaborations apportent quelque chose, et il y en a beaucoup. Voutsinas, Volanakis, Margaritis, Dimos, Georgiadis, Andreou, Michaelidis, et bien d’autres artistes grecs et étrangers tout aussi géniaux.

Quel est le prochain défi que vous aimeriez relever dans votre carrière ?

Adapter ma pièce de théâtre « De Smyrne à Thessalonique » en une série télévisée.

La famille, et en particulier votre fille, joue-t-elle un rôle important dans les décisions que vous prenez ?

Le rôle le plus important. Pour moi, la famille passe avant tout. C’est le fondement de ma vie. Ma fille est une fille gentille qui a un bon jugement et qui est toujours à mes côtés pour me soutenir et me faire une opinion. Elle est le trésor de ma vie.

 

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29 Commentaires

  1. Et nous, cela fait 20 ans qu’on engraisse la Turquie, avec l’espoir non dissimulé de la faire entrer dans l’UE.
    Quand je dis nous, il s’agit bien sûr de la « Grande Prostituée de Babylone, le chancre bruxellois, sous lequel sarko le triple traitre, nous a inféodés.
    Nous payons une « contribution » au développement de ce pays, sans cette somme faramineuse que nous vole l’UE chaque année, la djizya pour les musulmans, la Turquie serait restée un pays pauvre, sans influence et sans armes.
    Bruxelles nourrit le serpent qui veut nous engloutir.
    Mais Bruxelles est le serpent maléfique qui nous dévore.

  2. Merci pour cet article qui nous fait découvrir un pan de l’histoire interdite, un peu comme celle du génocide vendéen…Je vais essayer de voir ce film en vidéo.

  3. Le déni des turcs concernant la dénomination de génocide ne laisse t’il pas augurer de futurs massacres plus importants. La récidive dû au manque de soin ou d’empêchement va très souvent crescendo.

    • Je pense qu’elle devait être l’alliée de l’armée impériale russe au meme titre que les français et les britanniques.

  4. Une grande dame à inviter pour une projection de ses films…

    Pourritures de turcs, hors de Chypre !

  5. 3 Mais… il faut l’admettre : les Turcs sont intelligents, travailleurs… C’est des mecs « forts » qui ne rigolent pas… et il y en a beaucoup dans l’UE… Il n’est pas exclu qu’un jour ce soient les Turcs qui remettent de l’ordre dans le bordel européen quand les USA/OTAN/UE se seront écroulés… Je ne le dis pas de gaité de cœur, mais puisque les Européens ne savent même plus quel est leur propre genre, avec les Turcs, au moins, on sait à quoi s’en tenir… Beato Marco d’Aviano ora pro nobis !

    • Bonjour,

      Oh, non !

      Les Turcs forment le peuple musulman le plus destructeur de l’Europe chétienne.

      Que jamais ces brutes fanatiques ne dictent leur loi chez nous.

      • C’est bien ce que je dis: ils sont les mieux placés pour « remettre de l’ordre » dans le bazar européen, je ne dis pas que cela va nous plaire.

      • Vous devriez dire: Musulmans, mais non les turcs. Tous les turcs ne sont pas musulmans.

  6. … 2 Bref magnifique entente, magnifique séjour… Mais… à chaque fois qu’il y avait des désastres, elle nous disait « C’est les Turcs… » « C’est la faute aux Turcs… » « C’est un massacre des Turcs… » comme chez nous c’étaient les Boches… Et puis on n’a plus parlé ni des Turcs, ni des Boches car « les intérêts » avaient changé… mais les faits ne changent pas. Et les Turcs… ça n’a jamais été des enfants de chœur…

  7. 1 En juillet 1958, avec mes parents, nous avons fait un « stop over » à Athènes : pendant notre voyage par avion Congo – escale à Athènes – Belgique. Nous nous sommes arrêtés pendant une (ou plus, je ne me souviens pas) semaine à Athènes et avons bénéficié d’une visite guidée des environs : Athènes, Corinthe, Delphes, Péloponnèse… etc… avec une jeune guide qui baragouinait mieux le français que nous le grec… Mon père était passionné par les philosophes grecs, et moi, qui étais en VI° latine, par la mythologie… Notre petite guide et nous, nous nous en sommes donnés à cœur joie : mythologie, philosophie, arts, visites, spécialités, parfums, vins, pâtisseries, et même, plus de détails que d’habitude puisqu’elle avait des clients passionnés…

    • Publicité maximale pour « Sound of Freedom ». Il faut voir les articles dénigrants dans le Monde et Libération pour se douter que la France Lango-Cohnbando-palmipadienne est un des centres mondiaux de ces monstruosités dont pendre les coupables après leur avoir fait livrer les réseaux.

  8. Merci pour cet article qui révèle une terrible vérité que je ne connaissais pas.

    Ignorée en France, cela montre l’hypocrisie crasse de nos dirigeants mais pas qu’eux…

    Mais finalement tout finit pas se savoir un jour. Et suite à ça, je parierais que les Grecs ne peuvent qu’être contre viscéralement cette invasion qu’ils subissent. Personne n’en parle bien sûr…

    • En I, Timothée 5:
      24- Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu’on les juge, tandis que chez d’autres, ils ne se découvrent que dans la suite. 25- De même, les bonnes œuvres sont manifestes, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées.
      En Matthieu 10:
      26- Ne les craignez donc point; car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.

  9. Merci de nous faire connaître cette Européenne admirable, de l’origine même de notre civilisation, la Grèce, et son film qui témoigne d’un passage ignoré désormais de notre Histoire. Dans la même tranche d’âge, nous, nous avons Line Renaud, agent d’influence culturelle américain, et Brigitte Macron.

  10. Mimi Denissi est une très grande actrice Grecque qui défend l’histoire de son pays à travers ce film qui évoque le massacre des Grecs à Smyrne par les Turcs en 1922 soi quelques années après la grande Guerre de 14/18 où les empires centraux Allemand, austro-hongrois et Ottoman donc les Turcs instaure un climat d’instabilité. Le génocide Grec de Smyrne est comparable au génocide Arménien de 1915 où ces mêmes Turcs ont procéder de la même manière pour exterminer une population. Vivement que ce film sort au cinéma ça vaut mieux pour tout le monde !

    • Aujourd’hui, les turcs occupent toujours militairement l’île de Chypre, ça n’empêche pas les caciques européens d’envisager l’entrée de la Turquie dans la communauté européenne ni d’entretenir avec ce pays de merde des relations diplomatiques et commerciales. Les dirigeants français préfère même les turcs aux Russes.

  11. Admirable témoignage. Et la France qui ménage toujours la Turquie. La France enturquée, coranisée jusqu’à l’os, c’est la France voulue par une majorité d’électeurs. Malheureusement.

  12. Après la grande guerre (14-18) Istanbul aurait dû redevenir Constantinople! et l’Europe reprendre possession de cette partie annexée par la Turquie. Rien n’a été fait. Nous avons actuellement encore tous les problèmes consécutifs aux traités post-14/18. Comme toujours avec les anglo-saxons à la manoeuvre. Il n’y aura jamais d’Europe des patries tant que l’armée d’occupation étasunienne sera présente chez NOUS européens.

    • Non seulement rien n’a été fait, mais Sainte-Sophie est devenue une mosquée…Consternant .Mais c’est l’habitude chez les mahométans de s’approprier les biens d’autrui. Ainsi des biens culturels; alors qu’ils n’ont jamais été foutus de découvrir, d’inventer, d’imaginer quoi que ce soit .Ah si, j’oubliais : la terre est plate !

  13. Bientôt un Smyrne ll pend au nez des grecs. Mais peut-être que c’est l’objectif de cette UE malfaisante et criminelle, avec la nazi der la hyène en tête.

  14. il y a cent ans, les musulmans turcs massacrent à Smyrne

    xxxxxx

    curieusement je ne me souviens que de Chio….l âge sans doute

  15. La Grèce est notre berceau. On s’agenouille et donne de l’argent aux Turcs pour qu’ils gardent les « réfugiés » et régulièrement ils nous font chanter. Les Turcs savent que s’attaquer à la Grèce aujourd’hui déclencherait une réaction violente de la part des occidentaux. Mais soutenus par les Russes… la donne pourrait bien changer.

  16. Merci Jules Ferry pour cet article. Pour plaire aux mahométans, que ne ferait-on pas, même trahir sa culture, ses origines, sa famille. Magnifique personne, qui nous change des laideurs de notre temps.

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