« Le mystère de la chambre jaune », film de Denis Podalydès (2003)

Semaine « Mystère », initiée par Argo qui vient  encore de nous surprendre en écrivant  pour RR une nouvelle policière : le crime du capitaine Cormand, ou le mystère de la chambre 13... relevant d’un type de récit bien particulier, celui des fameuses énigmes en chambre close.

On ne pouvait donc passer à côté du « Mystère de la chambre jaune », l’une des références majeures du genre.

Le roman de Gaston Leroux

Le Mystère de la chambre jaune est un roman policier de Gaston Leroux, paru en 1907. Il s’agit de la première aventure du jeune reporter Joseph Rouletabille.

Connu pour ses romans policiers empreints de fantastique,Gaston Leroux meurt le 15 avril 1927. Son personnage Rouletabille, apprenti reporter à l’intelligence déductive hors du commun, apparaît pour la première fois dans Le Mystère de la chambre jaune.

Saviez-vous qu’il était journaliste ? 

En 1894, année qui voit se multiplier les attentats anarchistes, Leroux rend compte de nombreux procès : Léon Léauthier en février, Emile Henry en avril, Santo Caserio, assassin du président Sadi Carnot, en août. Au-delà de la simple retranscription des témoignages, il   brosse le portrait des accusés et retrace leur vie tout en tachant de comprendre les motivations de leurs actes.

Dans Le Mystère de la chambre jaune se trouvent  de très belles pages sur le parfum et son pouvoir d’évocation, on y trouve des références à l’affaire Dreyfus, à la littérature policière, mais aussi à la chronique judiciaire et journalistique.

Gaston Leroux  avait ramené un scoop à son journal :  l’arrivée de Dreyfus à la prison de Rennes avant le début du second procès du capitaine. Les positions de Leroux furent jugées trop dreyfusardes par sa rédaction : il fut rappelé avant la fin du procès.

Sur Gallica, découvrez l’œuvre de l’écrivain Gaston Leroux  (en particulier le manuscrit) : « Le Mystère de la chambre jaune », « Le Fantôme de l’Opéra », « La Poupée sanglante »… Vous pouvez également consulter des manuscrits autographes de ses romans ou un article intitulé « Gaston Leroux et le roman d’aventure » paru dans « Le Journal » en 1927. Le blog de Gallica a consacré un billet à la vie et l’œuvre de Gaston Leroux.

Saviez-vous qu’il avait vécu en Russie ?

Leroux a eu le loisir de découvrir la Russie en suivant les voyages présidentiels. Il s’installe durablement dans le pays qui, en 1905, connaît sa première révolution : il décrit la révolte du cuirassé Potemkine et les manifestations. L’ensemble paraît en volume sous le titre L’agonie de la Russie blanche. 

 

Le film de 2003

Bande-annonce : 

Titre original: Le Mystère de la chambre jaune

Durée: 118 min

Avec: Denis Podalydès, Jean-Noël Brouté, Claude Rich, Scali Delpeyrat, Michael Lonsdale

Réalisé par: Bruno Podalydès

Date de sortie : 6 novembre 2003

Mlle Stangerson est retrouvée mourante dans sa petite chambre jaune, attenante au laboratoire de travail de son père. Portes et fenêtres fermées de l’intérieur, personne n’a pu rentrer, personne n’a pu sortir.

Un inspecteur, un juge et un reporter (Rouletabille), se rendent sur place, dans l’espoir de résoudre le mystère de cette mauvaise aventure…

Bruno Polydalès tente d’apporter une touche toute personnelle en mélangeant les genres cinématographiques : la comédie, le mélodrame, le burlesque, le policier.

Michael Lonsdale restera à jamais le professeur Stangerson.

Tintin

Le Mystère de la chambre jaune est aussi un fascinant jeu de piste. Tintinophile compulsif, le cinéaste a glissé de nombreuses références au petit monde du dessinateur Hergé. Impossible de ne pas penser à Moulinsard à la vision du château du Glandier, de ne pas superposer Tintin à Rouletabille, Tournesol au professeur Stangerson, le perroquet au dindon.

Lieux de tournage

Le château de Villemolin, à Anthien, garde « le Mystère… de la chambre jaune »

Le château de Villemolin, à Anthien, garde "le Mystère... de la chambre jaune"

Étienne De Certaines dans la fameuse chambre jaune, toujours en place au sein du château de Villemolin. À visiter ! 

« Le Mystère de la chambre jaune », le château de Villemolin, à Anthien, le connaît bien ! Et pour cause, l’édifice en a accueilli le tournage, en 2002. « Une aventure merveilleuse » pour les propriétaires.

« Tous les gens de la région s’en souviennent. » Et en premier lieu la famille De Certaines. Le tournage du film le Mystère de la chambre jaune, en 2002, par le réalisateur Bruno Podalydès a mis en effervescence leur château, Villemolin, à Anthien, pendant plus de trois mois.

Toutes les scènes, à l’exception d’une qui se passe dans un train, ont été tournées à l’intérieur et dans le domaine du château. 

La photographie

Le directeur de la photographie, Christophe Beaucarne, est également à saluer pour avoir su donner une atmosphère à la fois finement mystérieuse et d’une autre époque au film. On pense ainsi à la brume du paysage au moment de l’introduction, au ton un peu vert du laboratoire de Mr Stangerson, au ton très jaune sur le visage de Rouletabille à la fin du film, très révélateur d’ailleurs au moment où il dévoile à son ami Sainclair le secret du mystère de la chambre jaune. Les plans de nuit avec les ombres chinoises devant le château participent également à cette ambiance.

Les plans sont très esthétiques et soignés : un petit coup de cœur pour le plan séquence d’introduction avec le petit train, repris au milieu du film et à la fin.

https://lecran.club/content/le-myst%C3%A8re-de-la-chambre-jaune

La musique, composée par Philippe Sarde, accompagne aussi toutes les images avec justesse et poésie.

 

Voir aussi : 

L’adaptation en feuilleton de Radio France – un enregistrement réalisé en 1985, où on retrouve  la voix de Claude Piéplu !

Une réussite ! Vivacité des dialogues, effets sonores (la voix qui s’éloigne dans le couloir, l’écho quand ils entrent dans l’immense hall du château…), musique qui crée instantanément un paysage, pittoresque des situations souligné par l’accent d’un personnage…

Cette réalisation des années 80 est fidèle au souvenir du livre de Gaston Leroux.

 

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6 Commentaires

  1. Ne pas oublier, non plus, Maurice Leblanc et ses « Arsène Lupin « .

  2. Je tiens à remercier tout spécialement Jules Ferry pour tous ses articles, culturels, sociétaux. Merci pour tout ce travail.

  3. Le Mystère de la chambre jaune tiré du roman de Gaston Leroux est un très bon film qui mérite d’être regarder avec beaucoup de plaisir et puis s’initier aux enquêtes façon Sherlock Holmes. Quand vous voyez Denis Podalydes, le regretté Claude Rich, Michael Lonsdale, Pierre Arditi, Sabine Azéma et autres c’est que ce film est un film à l’ancienne rien à voir avec un cinéma français immigrationiste, progressiste,antiraciste et Wokiste qui lui connaît des flops monumentales contrairement à des films historique qui plaisent Au public Français !

  4. Merci Jules Ferry pour ce joli moment. Je me souviens d’une émission radiophonique, Les Maîtres du Mystère. Je n’en ratais pas une. Avec des comédiens connus. Gaston Leroux et Rouletabille, Maurice Leblanc et Arsène Lupin…

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