Le 16 janvier 1910…

Je ne pense pas que les manuels d’Histoire s’intéressent particulièrement à cette date, ni même spécialement à l’année 1910. On peut quand même évoquer la crue centennale de la Seine qui a atteint son pic le 28 janvier. Sans me tromper je peux affirmer que le Titanic était en cours de construction aux chantiers navals de Belfast. Et cependant si j’avais la possibilité de remonter le temps et de choisir le lieu, ce serait le dimanche 16 janvier 1910, un peu avant 15 heures, au Carnegie Hall de New York (autant être précis !). Heureux spectateurs qui ont assisté à un concert donné par le New York Phiharmonic placé sous la direction de Gustav Mahler, en soliste un pianiste âgé de 36 ans et qui va jouer son troisième concerto, je veux parler de Serge Rachmaninov dont on célèbre le 150ème anniversaire de sa naissance, le premier avril 1873 et ce n’est pas un poisson !

Et là une idée est surgie de mon cerveau en fusion : et si je redonnais vie, d’une certaine façon, à ce concert ? Chiche !

L’affiche nous apprend que le concert a commencé avec une suite de Bach. Très bien, mais laquelle des quatre ? J’ai pensé que Mahler avait dû faire quelques bidouillages et je ne m’étais pas trompé : le compositeur/chef d’orchestre a réalisé un patchwork à partir des deuxième et troisième suite, ce jour-là il tenait la partie de clavecin et voici ce que ça donne :

Et maintenant, place au compositeur/interprète, Serge Rachmaninov. En réalité, quand je dis que l’on célèbre le 150ème anniversaire de sa naissance, ce n’est pas partout. Les Russes, oui, mais le problème, c’est que les Russes sont des gens très méchants, oh qu’ils sont méchants, mais comment peut-on être aussi méchants ! D’ailleurs qu’est-ce qui est plus méchant qu’un Russe, mais DEUX Russes, voyons ! En ce qui concerne la Musique, en France on est beaucoup plus préoccupés par le fait que Bilal Hassani n’ait pas pu chanter dans une église ! Ben oui ma p’tite dame, la France c’est comme le lycée Papillon, On n’est pas des imbéciles, on a même de l’instruction ! Bref dans ce foutu pays, (ou pays foutu ?) on a juste la culture que l’on mérite, donc pas grand chose. (Ah, ce petit coup de gueule m’a fait du bien !)

Revenons à Rachmaninov. Avec la spectaculaire Rapsodie sur un thème de Paganini, le compositeur nous a laissé quatre concertos pour piano et orchestre dont les dates s’étalent entre 1891 et 1941. Le thème du premier a servi de générique à l’émission Apostrophes de Bernard Pivot, rappelez-vous :

Le deuxième concerto, écrit à la suite d’une sévère dépression du compositeur, est le plus célèbre des quatre. Le quatrième est un peu le mouton noir de la série, étant le moins joué. Celui qui nous intéresse, le troisième, a été écrit en 1909 et il est aussi un des plus joués. Le mieux est encore de l’écouter joué par Rachmaninov lui-même !

On ne sait pas si Rachmaninov a donné un bis, personnellement je verrais bien celui-là :

En voici une version plus récente, cela permettra de comparer les deux interprétations !

On revient au concert du 16 janvier 1910 avec le Prélude et la mort d’Isolde de Richard Wagner :

Curieusement, le concert se termine par une ouverture, La fiancée vendue de Smetana. Le début est spectaculaire avec l’entrée en lice des violons, altos, violoncelles et contrebasses :

Ce concert de la saison 1909-1910 de la Philharmonic Society of New York est à présent terminé. Au cours de la saison suivante, Gustav Mahler qui en était à sa quatrième tournée avec le Philharmonique de New York, contracte une infection généralisée le 20 février 1911, sans doute favorisée par sa faiblesse cardiaque. Il donne son dernier concert le 21 février 1911 avec de la musique italienne. Gravement malade, il quitte New York et reste une semaine à Paris pour se faire soigner. Mais se sachant condamné, il décide de rentrer à Vienne où il décède d’une endocardite le 18 mai 1911, laissant inachevée sa dixième symphonie (la malédiction de la neuvième ?). Alors justement, en bis du concert (un TRÈS grand bis), voici sa deuxième symphonie, dite Résurrection, achevée en 1894. Avec la troisième, la quatrième et la huitième, cette œuvre gigantesque (environ 80 minutes), fait partie des symphonies faisant appel à la voix humaine. Le choix de cette musique dans cet article n’est pas innocent : on est encore près des fêtes de Pâques ! La symphonie Résurrection comporte cinq mouvements, la voix humaine intervient dans les deux derniers. Je vous communique ci-dessous le lien de Wikipédia qui vous dit tout :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_2_de_Mahler

Et maintenant, place à la musique !

 

 

On se retrouve bientôt !

Filoxe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 Commentaires

  1. Quel bonheur ces articles musicaux. Qu’a t-on écrit de plus beau, musicalement parlant, que la musique classique ? Merci Filoxe, vite vite un autre page musicale.

  2. Merci , c est magnifique .Il suffit de mettre les écouteurs et de fermer les yeux pour se laisser envahir…

  3. Gustave Mahler , Sergueï Rachmaninov et Richard Wagner sont de très grands compositeurs qui font honneur à la musique classique , un grand bol d’air frais contre la décadence musical Occidentale avec le rap , le Raï et autres merdes musicale . La musique classique c’est sacrée et c’est beau !

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