Le prix de la mosquée « Bouteflika » aurait permis la construction de 20 CHU

Le gouvernement algérien accuse la majorité de la jeunesse algérienne qui ose manifester, mais également une majorité de cette même jeunesse qui fuit son pays, mais également les (soi-disant) « nostalgiques » de l’Algérie française, et il les considère comme « des malades qui cassent tout ce qui est algérien ! » (Et je vous assure que ce n’est pas uniquement de moi dont il est question !)

De quoi s’agit-il très exactement, quel est le sujet ? Il s’agit de ce projet pharaonique qui était le rêve de Bouteflika et qui est devenu une réalité.

En 2008 le coût du projet avait été estimé à environ 900 millions de dollars, avec un délai de réalisation de quatre années.

Dix ans plus tard la facture s’élevait déjà à plus de 2,2 milliards de dollars et le coût global réajusté à environ 4 milliards de dollars.

Inaugurée en avril 2019, « La plus belle mosquée du monde » est enfin terminée et elle a coûté bien davantage, entre son prix réel et les millions qui ont disparu dans « certaines poches ».

Pour nombre d’Algériens il s’agit déjà d’un sujet d’ironie un peu amère à avaler tout de même.

Il y avait les « fatalistes » : « La mosquée se terminera quand Allah le voudra bien ! »

Il y avait les « réalistes », c’est-à-dire les compagnies d’assurance qui refusaient d’assurer une telle réalisation, surnommés déjà « La tour de Pise d’Alger », et cela pour bien des raisons techniques.

Il y avait les « humoristes » : « Une salle de prière de 20.000 m2 offrant 120.000 places ! Elle sera toujours aux ¾ vides, à part faire venir des cars de touristes pour la remplir ! » (Il est vrai qu’à constater la faible fréquentation de la pourtant récente et visitée mosquée Hassan II, à Casablanca, et celle des autres mosquées de la capitale de l’Algérie, on peut se poser la question.)

D’autres se demandent par quels moyens de transports vont se rendre les 120.000 pratiquants alors que le parking ne compte que 4 000 places. Et qu’en plus de cette immense salle de prière, les bâtiments comprendront un Centre culturel pour 3 000 personnes, une bibliothèque d’un million de livres, pour 1 800 personnes, la Maison du Coran, un musée d’Art et de l’histoire de l’islam en Algérie, sur 15 étages, plus des salles de cinéma, de conférences, des restaurants, des cafés, des boutiques artisanales, etc.

Construite sur 27 hectares, sur le bord de mer, à l’embouchure de l’oued El Harrach, sur un terrain particulièrement sablonneux et instable, de nombreux experts, de toutes nationalités, se sont prononcés sur le risque d’effondrement de tout l’édifice, dans le cas d’un fort séisme, par exemple de puissance 7 sur l’échelle de Richter, comme ceux qu’a déjà connus l’Algérie.

Cela avait été confirmé par Abdelkrim Chelghoum, président algérien du « Club des risques majeurs ».

Mais le site où est construite cette mosquée a été choisi, en 2008, par le ministre des Affaires religieuses et le président Bouteflika l’a accepté, ainsi que la maquette. Donc le débat est clos.

Cette mosquée est la plus grande mosquée d’Afrique et la troisième du monde après les mosquées de La Mecque et de Médine (Bouteflika souhaitait la plus grande du monde mais il a dû s’incliner devant les religieux, qui le lui ont interdit).

Tout de même, son minaret est le plus haut de toutes les mosquées du monde arabe, avec ses 267 mètres (plus haut de 60 m que celui de la mosquée Hassan II à Casablanca).

17 000 ouvriers, dont 7 000 chinois, ont travaillé jour et nuit à son édification.

Le dôme d’acier gigantesque a été fabriqué en Chine et transporté depuis Shanghai par un cargo spécialement aménagé.

Le plus grand tapis persan du monde a été commandé et fabriqué en Iran. Plus d’un hectare tissé à la main, une véritable fortune, déjà livré à l’Algérie mais entreposé dans un endroit mal adapté il a été pratiquement « bouffé » par les rats. Il a fallu en commander un nouveau.

En Algérie on ne manque pas de souligner, avec amertume, que le coût de cette mosquée (un véritable gouffre financier, 2% de tous les revenus des exportations de l’Algérie, dilapidés pour la plus grande gloire de « l’ex chef ») aurait permis la construction de 20 CHU et de plusieurs milliers de logements sociaux, qui font cruellement défaut.

La récente crise du « Covid » l’a fait cruellement sentir : des millions d’Algériens ont dû être soignés, comme on le pouvait, dans le seul hôpital de Mustapha, construit il y a plus d’un siècle.

« L’Algérie, un pays riche peuplé de pauvres », jamais ce slogan n’aura été aussi vrai, et les responsables sont ceux qui l’ont dirigé depuis l’indépendance.

Manuel Gomez

https://ripostelaique.com/le-prix-de-la-mosquee-bouteflika-aurait-permis-la-construction-de-20-chu-2.html

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11 Commentaires

  1. Les Algériens ont construit cette mosquée alors qu’ils ne sont même pas capables de produire 1 kg de pommes de terre. Lorsque nous étions là-bas nous produisions 2 récoltes par an de fruits et légumes. Maintenant ils survivent en encaissant les pensions de leurs morts et en recevant tous les mois les mandats de ceux qui perçoivent les allocations ici. Et comme des cons, nous risquons d’avoir la retraite à 64 ans ! A méditer mes frères ….

  2. Ils nous ont chassés pour cause de colonialisme, ils voulaient leur indépendance, qu’ils se démerdent!

    • Continuons comme cela et bientôt ils auront leur indépendance ici et la France s’appellera Francarabia. Alors continuez à dormir et quand vous vous réveillerez il sera trop tard et nous serons sous leur commandement !

        • Moi, je suis réveillé. Depuis le temps que je dis et que je commente que je suis tout seul personne ne bouge, alors j’attends que tu te réveilles avec les Français qui veulent le rester.

      • Je parlais des Algériens en Algérie. Pour ceux qui sont chez nous, retour au bled!

  3. Pourquoi construire 20 CHU en Algérie alors qu’il y en a plus de 120 en France prêts à les accueillir gratuitement ?

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