Nous voilà donc au lendemain de la veille… tous un peu vaseux car contrairement aux bonnes résolutions… nous avons quand même trop mangé et aussi trop bu «pour faire descendre» et nous n’avons pas assez dormi.
Donc, ce matin, pas envie de lire des élucubrations tirées par les cheveux, ni des jérémiades déprimantes… il vous faut un petit remontant!
Ma maman était fanatique de l’ordre et de la propreté. Dans la maison elle pourchassait sans pitié le grain de poussière, dans les coins, les moulures, sur les miroirs… et dans le potager c’était sus à la mauvaise herbe!
Nous avions un grand potager (disons 50m x 20m), tiré au cordeau et lustré comme notre carrelage en terre cuite rouge ciré tous les matins avec la mythique cireuse-aspirante Hoover…
Quand moi-même j’ai commencé en 1996 à cultiver «sérieusement» un potager, j’ai évidemment suivi l’exemple de ma maman. Cependant, même si mon modèle était réduit à 2m x 2m les mauvaises herbes ont toujours triomphé…
Progressivement, ma fille et moi, avons agrandi notre surface cultivée dans le but de devenir autonomes, un peu par prudence en voyant l’affaire covid et les effets boomerang des «sanctions» contre la Russie, mais surtout pour le plaisir de comprendre la nature et de pouvoir aller au jardin se régaler de fraises, tomates ou framboises encore chaudes de soleil. En hiver, quand il n’y a plus de fruits c’est le tour des nèfles.
Mais… plus le terrain est vaste, moins il est possible de le tenir sous contrôle et, depuis quelques années, hélas, notre assiduité à pourchasser les mauvaises herbes laisse un peu à désirer… Hélas, oui et non…
Les failles dans notre mainmise ont permis à l’une ou l’autre plante de nous échapper. Ainsi une bette négligée a grandi et fleuri. A ce stade elle était très belle et nous l’avons laissée fleurir et ensuite « aller en semences »… jusque là… rien de bien extraordinaire…
Mais bon… en été nous avons de gros problèmes de sècheresse et il est interdit d’arroser… Donc, ma fille a décidé que pour protéger le sol contre les rayons du soleil et essayer de garder l’humidité, nous allions non pas le désherber et nettoyer mais au contraire le couvrir avec toutes les herbes et feuilles que nous avions à disposition. C’est ce que les spécialistes appellent du paillage… c’est le contraire de la cireuse aspirante… et c’est là qu’a débuté la surprise…
Entre les plants de framboisiers, où nous n’avions pas nettoyé les tomates qui étaient tombées par terre et y avaient pourri… voilà qu’un beau matin de printemps, il y a de petits plants de tomates qui poussent spontanément… Nous les avons laissés pousser et dans notre haie de framboises nous avons eu une plantation spontanée de tomates…
Nous avons un coin tomates, où nous laissons pourrir celles qui tombent mais aussi les plantes elles-mêmes. Au printemps nous recouvrons le tout de compost pour redonner vigueur au sol. Nous ne plantons plus de tomates : elles poussent toutes seules.
Puis un jour au beau milieu de cet immonde «paillage» pointe une « salade feuille de chêne »… Nous en avions semé l’année précédente, mais pas ici… donc une plante a grandi, fleuri et semé…
La mélisse qui n’avait jamais voulu grandir, tout d’un coup est apparue dans un tout autre coin du jardin…
Dernièrement, voilà un plant de bette, cf photo et voici, enfoui sous le paillage, un beau gros oignon… Ben non, ce ne sont pas des oignons en rang d’oignons, mais des oignons au p’tit bonheur, la chance… Et, comme nous avons planté des pommes de terre, une fois ici et une fois là, et comme il y a toujours une petite pomme de terre qui échappe à la récolte et qui se reproduit, maintenant nous avons, spontanément, un plant par ci et un plant par là et nous ne plantons plus de pommes de terre puisqu’elles grandissent toutes seules à leur bon gré…
Il existe deux espèces de plantes: les vivaces qui continuent à vivre et les annuelles qu’il faut semer à chaque printemps. Oui mais, si on en laisse grandir, fleurir et aller en semences… elles se sèment elles-mêmes… Ainsi nous avons de la roquette un peu par ci un peu par là, même en plein hiver…
Cela signifie que depuis deux, trois ans nous constatons avec effarement, que moins on désherbe, plus le potager grandit par lui-même… Et, comble: nous laissons même un coin d’orties pour en faire de la soupe, des quiches aux légumes et petite touche piquante dans les salades… Les orties regorgent de vitamines, naturelles et gratuites!
J’avoue qu’un potager aussi en désordre, ce n’est pas du tout mon style, mais force est de constater que ça marche! Bien souvent nous nous disons «Malgré notre fouillis, Papy et Mamy seraient fiers de nous et s’ils nous voient…»
Donc, puisque Noël c’est la bonne nouvelle annoncée aux bergers, voici notre bonne nouvelle annoncée aux potagers: «Ya un truc!» et comme vous êtes un peu vaseux à cause du lendemain de la veille et que peut-être dehors il ne fait pas si beau, je vous invite à regarder ces vidéos qui vous donneront un tas d’idées!
“Créer une nouvelle zone de culture… méthode simple et efficace!” https://www.youtube.com/watch?v=BXYpXbfF2Xk
“Les artisans du végétal: la permaculture c’est quoi? Le potager en permaculture” https://www.youtube.com/watch?v=oRbZN3YaeUI
“Jean Martin Fortier: la ferme de la Grelinette” https://www.youtube.com/watch?v=R6McN-ZdNvw
“Claude Bourguignon la microbiologie des sols” https://www.youtube.com/watch?v=7ipPmc5RplU
Emilie de Morteuil autonomie alimentaire
https://www.youtube.com/watch?v=pGXuVVhQfEQ
et comme le dit Kevin Costner dans Yellowstone: «Seigneur, donnez-nous de la pluie et un peu de chance, le reste, on s’en occupe…”
Joyeux Noël et bon Potager!
Anne Lauwaert – 26.XII.22
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Vous avez tout à fait raison: il suffit d’une jardinière pour pouvoir déguster chaque jour quelques tomates et quelques feuille de salade roquette ce qui signifie la dose de vitamines quotidienne!
La belle bête dans l’arbre : mon chat espiègle grimpe dans le néflier et joue avec les nèfles qu’elle fait tomber, le chien gourmand de ma fille attend sous l’arbre et mange les nèfles et ma fille doit se lever la nuit car son chien a la diarrhée…
Je n’ai pas de jardin mais quelques jardinières en pierres accolées à ma petite maison de village, et dans lesquelles grimpantes et fruitiers profitent du climat du midi.
Quel plaisir de lire votre article, il me tarde de voir arriver le printemps maintenant
Merci
Je préfère un terrain un peu laissé à l’abandon où les plantes font comme bon leur semblent, qu’un terrain avec une jolie pelouse rasé au millimètre près.
Chacun ses goûts mais j’aime quand c’est sauvage donc NATUREL !
Bonjour et merci pour ces lignes d’accessibilité à des bonheurs simples. Que les chats perchés, les kakis et les nefles soient!
Des nèfles, quel régal pour ceux qui en ont ! C’est ma ‘madeleine de Proust’ quand je posais l’échelle, enfant, pour en déguster sur place.
Elles ne voyagent pas, hélas et du coup les marchands n’ont pas mis la main dessus. Belle bête sur l’arbre, au passage !
Merci de cette bouffée d’air pur dans notre actualité difficile. Belle experience! Votre fille et vous, n’êtes pas les seules a vivre ce revirement de la nature. Votre jardin va vous fournir d’autres bonnes choses…ensuite pour avoir un jardin paisible et bien rangé, car c’est agréable…il faut joliment limiter la partie potager. Un grand carré, avec des fleurs mellifères pour les papillons, est une activité passionnante.
Ma mère devient dingue avec les plantes. Elle en prend soin, rien ne pousse. Par contre, les tomates poussent parfaitement au point qu’un plant s’est développé dans sa jardinière… À 20m du potager. Le vent…