Plus Macron se soumet aux Allemands, plus la France se fait marcher dessus…

La limerence est un état d’esprit qui résulte d’une attirance romantique pour une autre personne, qui comprend généralement des pensées et des fantasmes obsessionnels, un désir de mener ou de maintenir une relation avec l’objet de son amour, et de voir ses sentiments devenir réciproques.

Cet état d’esprit peut potentiellement, s’il n’est plus sous contrôle, déboucher sur une maladie mentale appelée érotomanie, à savoir l’illusion délirante d’être aimé ou désiré par une autre personne.

Malheureusement pour notre pays, c’est de cette pathologie dont souffrent depuis plusieurs décennies nos présidents de la république successifs, vis-à-vis de l’Allemagne. La première victime fut sans doute le Président Giscard d’Estaing, qui avait une fascination maladive pour les capacités économiques et industrielles des Allemands, et qui, de ses propres aveux, n’avait pour seul ambition pour la France que de se voir accorder « un strapontin à la Bundesbank ».

Depuis Sarkozy, cette maladie n’a fait que s’aggraver dans des proportions inquiétantes. Sarkozy et Hollande n’ont reculé devant aucun sacrifice pour plaire à leur suzeraine Merkel (destruction de l’industrie nucléaire civile française, désindustrialisation, chômage de masse, ruine de notre agriculture). Hélas, malgré tous les efforts déployés, toutes les humiliations publiques encaissées, et quelques millions de chômeurs plus tard, il faut se rendre à l’évidence : le couple franco-allemand n’existe que dans la tête de nos dirigeants.

Tous ceux qui vivent en Allemagne vous le confirmeront, la notion de couple franco-allemand n’existe tout simplement pas outre-Rhin. Plus grave encore, on ne parle quasiment jamais de nous dans les médias, excepté pour ricaner à nos dépends. Vu d’Allemagne, la France n’est considérée que comme un repoussoir, l’exemple même de tout ce qu’il ne faut pas devenir.

Macron, en bon européiste, n’échappe bien entendu pas à la règle. Il a cédé sur tous les terrains (économiques, militaires). Depuis 5 ans, malgré toutes les beignes qu’il a reçues de la part de Merkel, malgré tous les camouflets, les remarques méprisantes, il a continué, sans relâche, à démonter la France brique par brique, pour qu’enfin l’Allemagne finisse par l’aimer, sans résultat. L’élection de Scholtz comme chancelier représentait une lueur d’espoir. En effet, l’homme n’étant pas connu pour faire montre d’un niveau de testostérone au-dessus de la moyenne, les Français pensaient naïvement être en mesure d’infléchir sa position sur un certain nombre de sujets.

Une telle méconnaissance de nos voisins allemands est criminelle. L’Allemagne n’est intéressée que par une seule chose : ses intérêts. L’Allemagne a un modèle mercantiliste, basé sur un excédent commercial massif, qui lui permet d’afficher un taux de chômage pratiquement au taux incompressible. Afin de maintenir cette doctrine, il lui fallait une Union européenne ouverte à ses exportations, une monnaie commune trop faible eu égard à sa compétitivité, et trop forte pour son concurrent industriel direct : la France. Afin de maintenir la compétitivité de son industrie, elle œuvre pour un élargissement sans fin de l’Union européenne pour y installer ses usines dans des pays dans lesquels la main d’œuvre est meilleur marché.

Pour obtenir ce qu’ils veulent, les Allemands ont compris depuis le début de la construction européenne, qu’il fallait contrôler la Commission européenne. C’est la raison pour laquelle ils infiltrent toutes les strates inférieures des différentes sous-commissions, là où se rédigent les directives. Cette stratégie, conjuguée à une discipline sans failles de leurs députés européens, et ce quelle que soit leur sensibilité politique, leur permet de faire évoluer l’Europe en fonction de leurs besoins. A l’inverse, la France se désintéresse de ce qui se passe dans les arcanes de la Commission, et ne fait que subir la domination allemande. Les traités européens sont faits dans l’intérêt de l’Allemagne, la monnaie européenne avantage son industrie ; la domination est totale.

Mais voilà, l’explosion du prix du gaz est venue compromettre leur suprématie, et l’industrie allemande est en grand danger. Scholtz, comme tout bon chancelier allemand, va donc faire ce qui est nécessaire afin de maintenir la compétitivité économique de son pays. D’un côté, il va lancer un plan de soutien direct à ses industriels d’un montant de 200 milliards d’euros, en infraction totale avec les traités européens et le sacrosaint principe de concurrence libre et non faussée, sans même consulter ses « partenaires » européens. Macron aura beau s’agiter, il n’y changera rien.

Ce qui pourrait apparaître comme surprenant, c’est le refus catégorique de Scholtz de fixer une limite au prix du gaz. En effet, si vraiment la dépendance de l’industrie allemande à cette source d’énergie est si importante, pourquoi refuse-t-il d’en limiter le prix ? La réponse à cette question montre à quel point l’Allemagne est un prédateur, un pays hostile envers tous les autres, et particulièrement à l’encontre de la France. La principale préoccupation de l’Allemagne n’est pas le prix du gaz, elle a les moyens de le payer, c’est la pénurie. En maintenant un prix élevé, l’Allemagne pourra ainsi s’assurer que nombre de pays européens ne seront pas en mesure de l’acheter, et elle sera ainsi en mesure d’acquérir les quantités dont elle aura besoin.

Parallèlement à cela, malgré la complainte de Macron, qui commence à comprendre que la hausse brutale des taux d’intérêt par la BCE va faire très mal à son budget, la Bundesbank a réaffirmé qu’il fallait continuer à les faire monter. Scholtz veut que l’Euro remonte, et il n’a que faire des problèmes de ses « partenaires européens ».

En observant Scholtz et Macron, on constate l’univers qui sépare les classes dirigeantes des deux pays. Scholtz n’est intéressé que par la santé économique de ses industriels, et il s’assiéra sur tous les traités européens si c’est nécessaire. A l’inverse, Macron s’entête dans son mythe du couple franco-allemand, et sa vision de la construction européenne qu’il est le seul à soutenir.

Dans la déclaration qu’il a faite hier, il est un fait extrêmement choquant : Macron a parlé de l’unité de l’Europe, de l’isolement de l’Allemagne, mais pas une seule fois il n’a prononcé le mot France, ni évoqué la défense de ses intérêts.

C’est en réalité tout à fait normal ; Macron a simplement oublié, car il n’a que faire de son peuple. Macron s’imagine avoir un destin supranational. D’ailleurs, la coiffure qu’il arbore, mélange entre Jules César et Napoléon, montre qu’il s’imagine secrètement comme le futur premier empereur de l’Union européenne, et afin d’y parvenir, il lui tarde de faire disparaître la France entant qu’État, et de la dissoudre définitivement dans le magma européen.

Malheureusement pour lui, cela ne se produira pas. Les autres dirigeants européens n’ont que faire de ce que pense, ou de ce que dit Macron. Ce dernier est même parvenu à se faire détester et mépriser par tous les autres dirigeants internationaux. Les Américains l’ignorent, les Russes ne le prennent même plus au téléphone, et les Allemands lui ont tourné le dos. Même les Ukrainiens et les Polonais, qui pourtant sont des crève la dalle que nous subventionnons depuis des années, nous crachent à la gueule.

En pensant à Macron, une fable me vient à l’esprit :

Dans une ferme, il y avait un cheval dont le box était à côté de la soue du cochon.

Un matin, quand le fermier est arrivé, il a vu le cheval couché dans son box, malade. Il va voir le cheval qui est bien fatigué, et inquiet, il appelle le vétérinaire. Le vétérinaire ausculte le cheval et le trouve effectivement bien malade. Il lui fait une injection et dit au fermier que son cheval doit se reposer, et qu’il repassera le lendemain.

Le lendemain, le cheval est toujours couché, toujours bien malade. Le vétérinaire lui fait une seconde injection, plus forte et échange avec le fermier. Il lui dit qu’il est inquiet, que le cheval est dans un état grave et qu’il reviendra le lendemain. Mais il lui dit que si le cheval reste couché encore le lendemain, il y a peu d’espoir de le guérir. Le cochon qui entend cela est bien triste car les deux animaux sont bien amis.

Le troisième jour, le cheval est encore couché. Le vétérinaire lui fait une nouvelle injection. Il dit au fermier que si le cheval est encore couché le lendemain, il n’y a plus d’espoir. Il faut mieux alors ne pas le laisser souffrir, et il lui fera une dernière injection pour l’endormir définitivement. Le cochon est très affecté, et il va parler au cheval, lui dit qu’il doit absolument se lever le lendemain sinon, le vétérinaire va le tuer.

Le jour suivant, le cochon entend le vétérinaire qui arrive dans la cour de ferme. Il va vite vers le box du cheval et l’encourage pour qu’il se lève. Le cheval avec difficulté, lentement, en faisant beaucoup d’efforts, finit par arriver à se mettre sur les genoux, puis se redresser un peu, et en s’appuyant sur les parois du box, il finit par se tenir debout, les jambes un peu tremblantes. Le cochon qui l’a encouragé pendant tout ce temps est heureux de voir son ami debout. Le vétérinaire arrive au box avec le fermier et ils constatent que le cheval s’est redressé.

Alors tout heureux de cela, le fermier s’exclame en s’adressant au vétérinaire : « Allez, vous viendrez bien fêter cela dimanche, pour fêter cela, on va tuer le cochon ! »

Lorsque viendra le temps de la négociation avec la Russie, les différents protagonistes auront besoin d’une tête de turc commune aux dépends de laquelle se réconcilier. Condoleeza Rice avait déclaré, suite au refus de la Russie, de la France et de l’Allemagne de soutenir la deuxième Guerre du Golfe : « Ignorer l’Allemagne, pardonner la Russie et punir la France »

Lorsque le temps de la paix sera revenu en Ukraine, j’ai bien peur que Macron, qui se mêle de tout sauf des sujets dont il devrait s’occuper , et à travers lui la France, ne jouent le rôle du cochon de la fable.

Alain Falento

https://ripostelaique.com/plus-macron-se-soumet-aux-allemands-plus-la-france-se-fait-marcher-dessus.html

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3 Commentaires

  1. Je ne dirai pas marcher dessus, mais chier dessus. Pardon pour cette réflexion plutôt grossière.

    • Je n ai pas osé franchir ce pas en écrivant l’article, mais ce serait plus proche de la réalité.

  2. Un vrai politique ne doit voir que les intérêts de son peuple, peu importe s’il doit traiter avec un tyran si ce dernier propose des ressources à prix correct. Mais si le partenaire se montre traître, il faut l’abandonner sans remords. Ça suffit les idées débiles du style « tout le monde est beau, tout le monde est gentil ». Le micron est un psychopathe narcissique et mégalo.

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