Musique en 35 mm, acte 3 scène 2

Cet article est le pendant du précédent, nous allons donc vivre avec les musiques citées dans la scène 1. Philippe Sarde a écrit la musique des Choses de la vie. Mais on entend du Vivaldi avec le concerto pour flûte La Notte. Cette œuvre comporte six mouvements au lieu des trois traditionnels. La mélodie du cinquième, Il sonno (le sommeil), est utilisée aussi dans le second mouvement de L’automneextrait des Quatre saisonsCe qu’on entend dans le film est la dernière partie, AllegroVoici une version avec flûte à bec, qui devait être utilisée à l’origine :

Le deuxième film présenté était le sulfureux Caligula, réalisé en 1979 par Tinto Brass avec une pléiade d’acteurs célèbres : Malcolm McDowell (Orange mécanique), Peter O’Tolle (Lawrence d’Arabie), Helen Mirren (La femme au tableau). Rien que ça ! En prologue, on entend la musique Roméo et Juliette de Prokofiev et plus loin l’adagio de Spartacus de Khatchaturian. À ce niveau de l’article, je ne peux m’empêcher d’ouvrir une parenthèse avec un hommage au peuple arménien :

Le drapeau que vous voyez ci-dessus est celui de l’Arménie. Les Arméniens sont un peuple martyr, une première fois lors du génocide de 1915-1916 et jamais reconnu par les Turcs, une deuxième fois sous nos yeux avec les massacres des troupes de l’Azerbaïdjan. Khatchaturian est un compositeur arménien, même s’il est né à Tbilissi. Ses œuvres sont les ballets Gayaneh (avec la danse du sabre) et Spartacus dont nous allons écouter (et voir !) le sublime adagio :

Le film suivant proposé dans l’article précédent était Runaway train. C’est la musique de Vivaldi qui conclut le film, avec un extrait du Gloria (Et in terra pax). J’ai choisi comme interprètes l’orchestre national de chambre d’Arménie avec le chœur national de chambre d’Arménie, concert donné dans une église qui tient encore debout…je me suis abonné à la chaîne de ces ensembles, une goutte dans un océan de lâcheté et d’indifférence, mais c’est déjà mieux que rien (http://armchoir.com).

À présent je referme la parenthèse sur l’Arménie.

Rappelez-vous, dans le précédent article, après Runaway train, nous avions état second, illustré par le premier mouvement de la troisième symphonie d’Henryk Górecki. Je vous propose cette œuvre dans son intégralité avec un lien explicatif pour commencer. Dans cette interprétation, la soliste a une voix d’ange !

https://mediatheque.ville-bezons.fr/?Symphonie-no3-opus-36-1976

Le film suivant était Les évadés, réalisé par Frank Darabont, lequel nous donnera plus tard un autre excellent long métrage d’après Stephen King, La ligne verte. La musique entendue est de Mozart, le duo de la Comtesse et de Susanna dans Les Noces de Figaro. Seule une des solistes est italienne, Mirella Freni (Susanna), l’autre néo-zélandaise, Kiri Te Kanawa (La Comtesse). Naturellement je lien que que vous place ci-dessous concerne uniquement l’air La Canzonetta sull’aria, « Sull’aria…che soave zeffiretto et non pas l’opéra complet, on y retrouve en tout cas les mêmes interprètes que dans Les évadés, placés sous la  direction de Karl Böhm et une mise en scène sublime due à Jean-Pierre Ponnelle. Un DVD à posséder absolument ! Rien que l’air que nous allons entendre justifie le qualificatif de « Divin Mozart ».

Et on termine cette scène 2 avec Chostakovitch cité dans le « Pont des Espions ». Il s’agit du deuxième concerto pour piano et orchestre du maître russe, dédié à son fils Maxime. Créé en 1957, c’est donc tout à fait plausible que l’espion Abel ait pu l’écouter en prison. Une musique aérienne, optimiste (en 1957 Chostakovitch n’avait plus rien à craindre des foudres de Staline). Mais également une musique facile à écouter, ce qui n’est pas toujours le cas avec Chostakovitch (le concerto est repris dans Fantasia 2000, des studios Walt Disney). Dans le film de Spielberg, c’est le second mouvement que l’espion écoute sur son transistor :

Voilà, la pièce est terminée, il n’y aura pas de scène 3, mais en bonus je ne résiste pas au plaisir de vous livrer cette qui restera dans les annales !

Elle provient du film L’étoffe des héros dont j’ai parlé dans un autre article. Shepard et Slayton se retrouvent dans une situation pour le moins délicate, ce qui amuse beaucoup Gordon Cooper qui ne manque pas de saluer son supérieur. Naturellement, comme tous les astronautes pré-sélectionnés, il a aussi subi cette épreuve ! (L’étoffe des héros reprend deux musiques de Gustav Holst, tirées des Planètes : Mars et Jupiter…je vous vois venir : il n’y a aucune allusion à Macron là-dedans !)

L’infirmier Gonzales ne se trompait pas : Alan Shepard sera le premier Américain à s’envoler pour l’espace le 5 mai 1961. Pour Deke Slayton ce sera un peu plus compliqué : souffrant d’un trouble du rythme cardiaque il est exclu du programme et interdit de vol. Cependant, en 1972, il sera de nouveau déclaré apte et va participer à une mission Appolo-Soyouz en 1972. Slayton va séjourner 217 heures dans l’espace. Mais oui ce que j’écris n’est jamais dépourvu de fondement !

On se retrouve bientôt avec Monsieur Bach.

Filoxe

 

 

 

 

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2 Comments

  1. Merci pour ce bon moment. Un moment de beauté dans un monde emploi de laideur.

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