Dans mon article précédent, Musique en 35 mm (2), j’avais évoqué la musique de Bach pour le film Les amitiés particulières. Et là, je me suis posé une question existentielle : combien de fois j’ai parlé de Bach dans mes articles ? JAMAIS ! Das ist eine Kolossale Fehler (erreur) !
Écrire sur la musique sans citer Bach, c’est comme oublier le citron vert pour le ti-punch, la margarita ou la bière Corona (que je viens de me siffler sans le précieux agrume), et je m’y connais ! Pour nos amis (?) les teutons, qu’une certaine personne que je connais les nomme carrément « les casques à pointe », Bach fait partie des trois grands « B » de la musique, allemands évidemment : Bach, Beethoven, Brahms (ils ont oublié Buxtehude et Bruckner). Bizet et Berlioz, c’est juste pour ces cochons de Franzosen. Blague à part, on ne peut pas ignorer ce compositeur étonnant, qui a vécu 65 ans, pas mal pour l’époque ! Beethoven et Brahms n’ont pas eu cette longévité (respectivement 57 et 63 ans).
L’œuvre du cantor de Leipzig est considérable, j’ai renoncé à compter. Le plus remarquable dans sa musique, c’est qu’elle peut être arrangée à toutes les sauces, c’est ce que nous allons voir dans ce premier article consacré à Bach. On va tout de suite commencer avec la sinfonia de la cantate 29,
En 1861, Saint-Saëns transcrit la sinfonia en 1861 pour le piano seul :
Au cours des années 60-70, Wendy Carlos (née Walter, je ne cherche pas à comprendre…) s’est intéressée à la musique de Bach et sur un synthétiseur Moog, a retranscrit l’intégrale des Concertos Brandebourgeois en respectant scrupuleusement les partitions, mais pas que…on trouve aussi d’autres réalisations comme cette sinfonia retravaillée en 2011. Wendy Carlos a aussi synthétisé des pièces d’autres compositeurs pour le film Orange mécanique. Mais c’est Bach qui sonne le mieux, il y a chez une irrésistible frénésie rythmique qui n’appartient qu’à lui, jugez-en plutôt :
En cadeau, je vous envoie la partition de la sinfonia, rien ne vous empêche de l’imprimer et de suivre la musique !
Avant de continuer, je veux juste préciser que l’article ne portera que sur deux œuvres pour éviter trop de liens ; cela illustre en tout cas la fascination que Bach a exercé sur plusieurs générations de musiciens. Et pourtant, dans la première moitié du dix-neuvième siècle Bach était pratiquement oublié ! C’est Mendelssohn qui l’a réhabilité.
Vous avez tous entendu au moins une fois dans votre vie la toccata et fugue BWV 565. Mais connaissez-vous vraiment toutes les transformations qu’elle a subies ? Commençons par la version originale :
La première infamie (!) est due au compositeur italien Ferruccio Busoni (1866 – 1924) qui a transcrit pour le piano (dans les années 1885-1888) un certain nombre d’œuvres de Bach dont cette toccata et fugue :
En 1940, sort des studios Disney le dessin animé Fantasia composé uniquement de musique classique. La première que l’on entend et que l’on « visionne » est la Toccata et fugue transcrite pour orchestre symphonique par le chef Leopold Stokowski qui d’ailleurs dirige l’ensemble des musiques de ce film. Voici la toccata sous la direction du maître en 1972 (90 ans pour le maestro !). Un autre lien en fin d’article vous sera proposé pour cette transcription :
En 1959, un certain Jacques Loussier crée le Trio Play Bach avec Christian Garros à la batterie et Pierre Michelot à la contrebasse. Le principe de ce trio : faire swinguer le répertoire de Jean-Sébastien Bach. Avec ce concept, sept millions de disques seront vendus. Jacques Loussier était forcément une bonne personne, puisque né à Angers comme votre serviteur. On ne touche pas à des Angevins de souche ! Venu au monde le 26 octobre 1934, Loussier meurt à Blois le 5 mars 2019. Et voici comment le trio interprète la Toccata et fugue BWV 565 (les deux autres musiciens ne sont pas ceux cités plus haut) :
Comme promis, voici une autre version de la Toccata et fugue jouée à Londres en 2010, orchestre gigantesque avec six cors !
Pour finir, on va rester à Londres. En 2012, la Reine Elizabeth avait accepté de jouer son propre rôle avec Daniel Craig, alias 007. Mais un autre personnage était présent à la cérémonie d’ouverture, sous le regard impitoyable du chef d’orchestre Sir Simon Rattle :
Nous retrouverons MONSIEUR Bach dans le prochain article.
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Superbe. Merci !
Jean Sébastien Bach est un très grand Monsieur de la musique classique dont les œuvres sont impressionnantes et que les chefs d’orchestres et les musiciens classiques du monde entier continuent d’honorer la mémoire de Jean Sébastien Bach dont la musique est très inspirante et entrainante .