Pas de chat cette fois pour rendre hommage à Mendelssohn, mais une vue de sa statue située à proximité de l’église Saint-Thomas de Leipzig, dans laquelle Jean-Sébastien Bach composa la plupart de ses cantates ; sa tombe se trouve dans le chœur de l’église. Sur le plan strictement musical, Leipzig est célèbre pour son orchestre du Gewandhaus (créé en 1781), qui a vu se succéder plusieurs chefs illustres : Félix Mendelssohn (qui dirigera la première exécution de la neuvième symphonie de Schubert), Arthur Nikisch et Kurt Masur. Ce dernier, décédé en 2015, a participé très activement aux manifestations du lundi en 1989, qui se déroulaient depuis l’église Saint-Nicolas, aux cris de « Wir sind das Volk » (Nous sommes le peuple) . Ces manifestations courageuses précipitèrent la fin de la R.D.A.
Il en fallait du courage aux Allemands de l’est pour manifester ainsi sous les yeux de la Stasi ! Serait-on capable de faire ça en France ?
Nous avons vu dans l’article précédent que Mendelssohn Bartholdy (c’est son nom complet) avait été banni de la culture allemande, même si en février 1934 Wilhelm Furtwängler a dirigé Le songe d’une nuit d’été pour le 125ème anniversaire de la naissance du compositeur. Le songe d’une nuit d’été fait partie des « tubes » de Mendelssohn comme Le concerto pour violon en mi mineur ou La symphonie italienne.
Le songe d’une nuit d’été, c’est d’abord une ouverture composée durant l’été 1826, le compositeur n’avait que 17 ans. En 1842, à la demande du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, Mendelssohn va compléter l’ouverture par une musique de scène qui sera créée le 14 octobre 1843. Est-il besoin de rappeler que Le songe d’une nuit d’été est une comédie de Shakespeare ? Pour les curieux, Woody Allen a réalisé en 1982 un petit bijou, Comédie érotique d’une nuit d’été. Pour cette musique, je vous propose deux liens, le premier consiste en des extraits joués dans l’abbaye d’Eberbach (dans laquelle ont été tournées des scènes intérieures du Nom de la Rose), lors du concert d’ouverture du Rheingau Festival le 29 juin 2014. On y retrouve l’excellent orchestre symphonique de la radio de Francfort, (hr-Sinfonieorchester) dirigé par le sympathique et emblématique le chef Paavo Järvi :
Il existe une autre version, complète cette fois, avec un récitant, Stéphane Braunschweig, directeur du théâtre de l’Odéon, enregistrée à Paris le 16 avril 2015 :
Même si vous n’êtes pas familiers de cette musique, il y au moins un passage que vous connaissez forcément !
Le concerto pour violon en mi mineur est le second écrit pour cet instrument. La création eu lieu au Gewandhaus de Leipzig le 13 mars 1845 sous la direction du compositeur danois Niels Gade. L’œuvre fut offerte au violoniste Ferdinand David et c’est lui qui la joua le jour de la création. Une autre exécution eut lieu le 23 octobre de la même année avec le même soliste, sous la direction de Mendelssohn (en mars il avait été trop faible pour assister à l’audition). Le succès fut immense ; le concerto présente plusieurs originalités : le violon entre après seulement une mesure d’introduction, les trois mouvements habituels sont enchaînés et la cadence du premier mouvement, traditionnellement placée à la fin, se retrouve pratiquement au milieu (Tchaïkovski fera pareil avec son concerto).
On va retrouver Paavo Järvi et l’orchestre de Francfort dans la symphonie qui est sans doute la plus célèbre de Mendelssohn : sa quatrième symphonie, dite italienne s’inspire des émotions et des paysages lors du voyage du compositeur en Italie en 1830. L’œuvre a été créée à Londres le 18 mai 1833. L’interprétation que je vous propose est une des meilleures que je connaisse. On pourra admirer la précision du chef ainsi que la joie que lui inspire cette musique…ou le fait de diriger, tout simplement !
Et on ne va pas quitter Paavo Järvi aussi rapidement avec le première symphonie de Mendelssohn composée en 1824 à l’âge de 16 ans ! Or à l’origine l’œuvre aurait dû porter le numéro 13 car le compositeur en avait écrit 12 auparavant ! Mais comme il s’agissait de musiques pour orchestre à cordes, Mendelssohn lui attribua le numéro 1 (de ses « grandes » symphonies). Avant de mettre le lien, un bref extrait de l’interprétation, et là j’ouvre une parenthèse :
À la fin du second mouvement, quelques personnes semblent vouloir applaudir, MAIS CELA NE SE FAIT PAS ! Lorsqu’une œuvre, qu’elle quelle soit, comporte plusieurs parties, on attend la fin pour applaudir, sinon on casse tout ! Bernstein a du mal à cacher son énervement entre le premier et le deuxième mouvement de la quatrième symphonie de Tchaïkovski :
La symphonie Pathétique du même Tchaïkovski souffre du même problème, voici la transition entre les mouvements trois et quatre avec le spectre :
On passe d’un Allegro molto vivace à un Adagio lamentoso, bref si on applaudit entre ces deux mouvements, on détruit ce changement d’ambiance, ce changement d’atmosphère et Tchaïkovski n’avait certainement pas une gueule d’atmosphère ! Il y a effectivement une grande différence de dynamique et il arrive souvent que l’on soit tenté d’applaudir après un passage spectaculaire, mais non, car souvent cela donne ceci et les chefs n’apprécient pas !
Fin de la parenthèse et retour à Mendelssohn :
Ce voyage en compagnie de Félix Mendelssohn est à présent terminé.
Pourquoi pas un flash mob avec Zorba le Grec pour finir ?
4,340 total views, 1 views today
Merci pour ce bon moment, qui tranche avec la décadence actuelle. Et bonjour à vos chats de la part de Réglisse et Mystère, mes deux adorables félins.
Merci Argo, mon propre Réglisse, Félix, Opale et Bella vous saluent à leur tour !
Trés judicieux,comme toujours ,Argo,merçi de souligner le propos de filoxe,il existe encore quelques personnes qui ont du goût!!!!
Grand merci, je vais écouter ..
Réponse à la question : « est ce que les français auraient été courageux comme l’on été les allemands de l’Est , dites vous ? « ..Non, plus aujourd’hui , pour plusieurs raisons : Oui les français ont osé, les Gilets Jaunes, et vous avez vu combien ont perdu leur oeil ou main ? un oeil, une main en moins , ça vous change une vie ! 2eme , à l’époque de la stasi; il n’y avait pas de caméra dans les rues , alors on pouvait s’éclipser plus facilement ! Je pense qu’aujourd ‘hui si il y avait un mouvement, les français bougeraient avec toutefois des conditions mais en effet ce serait plus difficile !
» comme ONT été les allemands » ! . 3 eme, le plus gros contingent de patriotes, à mon avis se trouve être âgé , et donc moins conscient de ce qui arrive , la génération d’avant n’a pas connu mieux , ils ne savent pas