« Garde à vue », un film de Claude Miller avec Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider et Guy Marchand

« Aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai toujours aimé ce film. Quand j’étais enfant, j’avais fait l’acquisition auprès d’un collectionneur des 150 premiers numéros de la revue Première et j’ai encore en mémoire des images du reportage effectué sur le tournage en studio, des photos de Lino Ventura, de cette couleur, de cette photographie sombre, pluvieuse et glacée qui m’avait subjugué ».(Blog d’un passionné)

Réalisation Claude Miller

Scénario Claude Miller
Jean Herman
Michel Audiard (dialogues)

Acteurs principaux

Lino Ventura
Michel Serrault
Romy Schneider
Guy Marchand

 

Pays d’origine  Drapeau de la France  France

Genre Policier

Durée 84 minutes

Sortie 23 septembre 1981

Disponible ici, complet & gratuit  (après 2 ou 3 fenêtres surgissantes à fermer) : https://123streaming.cc/film/garde-a-vue/

Écrit par Jean Herman, dialogué par Michel Audiard, réalisé par Claude Miller, « GARDE À VUE » est ce qu’on peut appeler un film parfait. Parfaitement conçu, parfaitement exécuté, idéalement distribué, ne déviant jamais de son concept et évitant tous les pièges du huis clos et du théâtre filmé.

Extrait :

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GARDE A VUE de CLAUDE MILLER

La trame policière n’a pas grande importance, ici seules comptent les confrontations théâtralement orchestrées entre un notable suspecté du meurtre de deux fillettes et un policier obstiné, le soir du jour de l’An. Quand on sait qu’Audiard est ici au sommet de son art et que deux pointures comme Lino Ventura et Michel Serrault ont été placées face-à-face, on comprend la délectation que provoque le film à chaque re-vision.

Le soir du 31 décembre, Jérôme Martinaud, un notaire, est convoqué au commissariat afin de témoigner sur l’assassinat et le viol de deux petites filles. Les inspecteurs Gallien et Belmont, persuadés de la culpabilité du notable, le mettent en garde à vue. Gallien essaye à tout prix de le faire avouer mais malgré tout, l’affaire piétine. C’est alors que Madame Martinaud, la femme du suspect, fait un témoignage décisif pour l’enquête. 

GARDE À VUE » est un fleuron d’un certain cinéma français aujourd’hui disparu, faute d’ingrédients indispensables comme un bon texte, de grandes vedettes charismatiques et un réalisateur en adéquation avec son matériau.

Jérôme Martinaud (Michel Serrault), notaire bien connu à Cherbourg, est convoqué par la police le soir de la Saint Sylvestre. L’inspecteur Antoine Gallien (Lino Ventura) et son adjoint Belmont (Guy Marchand) enquêtent sur une sale affaire : Deux fillettes ont été retrouvées mortes étranglées et violées, à quelques semaines d’intervalle.

Martinaud connaissait l’une d’entre elles et l’a découverte. Il est donc d’abord entendu comme témoin.

Son attitude interpelle. Ses réponses sèment le trouble.

Si j’avais le courage de tuer, ce n’est pas les petites filles que je choisirais.

Gallien a des doutes.

Il est coupable ou pas coupable?

Quand j’ai le dossier oui et quand je suis devant lui, je suis moins sûr.

Alors il muscle son interrogatoire en provoquant Martinaud par quelques insinuations qui mettent le notaire hors de lui.

Elles sont tellement ignobles vos questions que vous en avez honte!

Le ton monte. Martinaud s’emporte.

Permettez moi vous dire messieurs que vous commencez à me faire chier!

Gallien décide d’en faire son suspect. Il le place en garde à vue, contre l’avis du commissaire divisionnaire (Jean-Claude Penchenat).

Belmont profite de quelques minutes seul avec Martinaud pour le passer à tabac. Malgré les coups, le notaire n’avoue rien.

Si j’ai tué personne, le sadique change de camp.

Martinaud parle de sa relation compliquée avec sa femme Chantal (Romy Schneider) dont il est séparé par un couloir.

Vous ne savez sûrement pas ce que c’est que de frapper à une porte qui ne s’ouvre pas monsieur l’inspecteur.

Elle est convoquée à son tour. Sa déposition est sans équivoque. Le notaire aurait tenu des propos déplacés envers sa nièce Camille (Elsa Lunghini) 

Il est ignoble Martinaud dès qu’il cesse d’être Maître Martinaud.

In Explication de film

Martinaud est devenu une idée fixe pour Gallien. Il est le coupable tout désigné. Ne reste plus à Chantal que jeter un peu d’huile sur le feu.

« Il fait partie de ces hommes qui espèrent que les choses s’arrangent à condition qu’on n’en parle pas ».

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12 Commentaires

  1. J’ai vu ce film il y a quelques mois, et j’ai été touché par son charme et sa finesse. Le duel psychologique entre Lino Ventura et Michel Serrault est au-dessus de l’histoire sordide que le film nous raconte; les dialogues pétillants d’ironie de Michel Audiard sont magnifiques. Un petit exemple :

    – Comment s’appelle-t-il ? Brunet. Non, le chien… Tango.

    – Oui, Tango, setter irlandais ça a du flair, ces chiens-la.

    – Oui, Tango, setter irlandais ça a du flair, ces chiens-la. des chiens de chasse.

    – Oui, ce sont de sacrés chiens de chasse !

    – Oui, s’ils vont à la chasse. Lui, c’est un chien d’agrément.

    – Tango, ça s’écrit comment ?

    – Comment voulez-vous que ça s’écrive ? comme paso doble ?

  2. un chef d’oeuvre.Une si fine dramatisation du prejuge dans ce film qui fait reflechir .L’epouse arriviste et revancharde,a eu besoin de se convaincre de la bassesse et de l’ignominie de son epoux, bourgeois provincial,le magistrat a besoin qu’on lui offre un coupable pour les etrennes mais sans faire de vagues…tous ont interet a ce qu’une bete meure.Et puis il y a l’amour frustre et trahi du notaire,de cette bete noire et son espoir d’enfant… La ville tranquille qui desire en secret le scandale peut-etre, un veritable divertissement?

  3. je n’aime pas les films qui s’appesantissent avec gourmandise sur la bassesse. Pour moi la bassesse est inhumaine. Il en est de même d’ailleurs de la haine et de la médiocrité.

  4. Je m’en souviens avec émotion. Je vais le revoir, merci pour le lien.

  5. Je l’ai revu il y a 5 mois ( je savais qu’il était bien ) et il n’a pas changé tant il reste redoutable de stress, de tristesse, suspense et haine, jusqu’au bout !
    Un film Génial.

  6. Ma mère avait confondu Claude Miller et Gérard Miller. Elle ne comprenait pas comment un type aussi ignoble avait pu faire un film pareil.

    • Il faut être vraiment un âne intégral pour traiter Gérard Miller d’ignoble. Ce n’est pas votre tasse de thé, on peut comprendre. Mais quand même, que ça vous plaise ou non, Gérard Miller est l’antithèse du salaud. En tout cas pour moi.

  7. Ami Jules Ferry, nous avons les mêmes goûts en matière de cinéma. Ce film met en exergue les petitesses et les bassesses de l’âme humaine. Un petit chef d’ œuvre.

    • Cher Argo : j’espère vraiment que tu vas venir à ton tour enrichir prochainement cette rubrique cinéma avec des choses qui te tiennent à cœur, ce serait un bonheur pour tous, j’en suis certain, vu la manière dont tu fais revivre les lieux et les personnages du patrimoine, on se régalerait ! Je compte sur toi, en tout cas c’est une attente sincère !
      Entrée par acteur, par genre, par film, par thème, tout est possible !

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