La dernière mode : avoir un Ben Laden dans son salon

Omar Ben Laden a retrouvé une forme de paix grâce à la peinture. (F. Turpin / France Télévisions)

En Normandie, Omar Ben Laden tente de se faire un nom en exposant ses toiles dans une brocante

Installé en Normandie depuis six ans, Omar Ben Laden a commencé à peindre pendant le confinement. Le fils de l’ancien chef d’Al-Qaïda expose ses toiles et tente de reconstruire une vie où la peinture joue le rôle de thérapie.

Aurions-nous parlé de ces toiles si elles n’étaient pas signées du nom Ben Laden ? Soyons honnêtes, c’est peu probable. Des artistes au patronyme plus commun passent sous les radars des médias alors que leurs créations s’avèrent probablement plus abouties que ces toiles signées « OBL ». Il n’en reste pas moins que le parcours et le rapport à la peinture d’Omar Ben Laden méritent qu’on s’y intéresse.

C’est un homme discret, âgé de 41 ans, qui répond aux questions des journalistes sans chercher à se faire “mousser”. Le lieu où il expose illustre d’une certaine manière la discrétion dans laquelle il vit encore. C’est au Teilleul, une commune de 1600 habitants dans la Manche, au fond d’un ancien atelier de meubles transformé en brocante qu’Omar Ben Laden expose une trentaine de toiles aux couleurs chatoyantes.

Le hasard d’une rencontre. Comment ses tableaux sont-ils arrivés là ? En septembre 2021, Pascal Martin, le gérant de la brocante, racontait l’histoire à nos confrères de France Bleu Cotentin : « Son épouse est une cliente de la boutique depuis plusieurs années. Je ne savais pas qui elle était. Un jour, elle est venue avec son mari. On a sympathisé. Et puis, un peu plus tard, ils m’ont demandé : Savez-vous qui nous sommes ? Nous sommes Omar et Zaina Ben Laden. Pour moi, ça n’a pas changé la chose ». Une amitié est née et Pascal a proposé à Omar d’exposer ses toiles.

 

 

Paysages d’enfance

La plupart représentent des paysages, ceux qui ont bercé l’enfance et l’adolescence d’Omar Ben Laden. Né en 1981, le quatrième fils d’Oussama Ben Laden a passé les premières années de sa vie en Arabie Saoudite avant de partir au Soudan avec son père, à l’âge de dix ans. Quatre ans plus tard, ils partent en Afghanistan, un « pays magnifique » selon l’artiste, qui garde un amour particulier pour ces montagnes et ces paysages.Unes de toiles signées Omar Ben Laden. (F. Turpin / France Télévisions)

Une des toiles signées Omar Ben Laden. (F. Turpin / France Télévisions)

 

 

Omar vs Oussama

Omar y reste cinq ans. Il vit dans les camps d’entraînement avec enseignement religieux, séances de cheval dans les montagnes et entraînement au combat avec manipulation des armes. Aspirant à une vie plus normale et d’un tempérament plus pacifique, Omar décide de partir, quittant le pays et aussi son père. Il a 19 ans. Nous sommes en 2000. Quelques mois plus tard, les attentats du 11 septembre dévastent les habitants de New York et bouleversent l’ordre du monde.

Ces attentats meurtriers éloignent définitivement Omar de son père. Dans Le Point, l’artiste explique à quel point le 11 Septembre a « bousillé » sa vie. « Mon nom était associé à celui de mon père. Après ça, pendant plusieurs années, je ne pouvais plus me déplacer, aller dans de nombreux pays. Mon nom a été banni, maudit un peu partout. J’ai passé des années noires, j’étais rejeté, quoi que je fasse. Je suis allé en Égypte, où je me suis marié en 2006. Là-bas, je ne me sentais pas du tout en sécurité. On nous contrôlait tout le temps, on nous surveillait, ma femme et moi. J’ai craint pour ma vie, les attaques pouvaient venir de n’importe où. On était obligés de changer de pays régulièrement dans tout le Moyen-Orient, car je m’étais opposé à mon père. »

 

 

La France comme un refuge

Après plusieurs années d’errance, Omar arrive en France et s’installe en Normandie en 2016. Il s’est acclimaté au pays, à son climat (au point de ne pas envisager de retourner en Arabie Saoudite à cause de la chaleur !) et aux gens.

Ici, personne ne me juge parce que je suis le fils d’Oussama.

Omar Ben Laden

« En France, je peux travailler. Ici, on me respecte » confie celui qui a obtenu un visa de résident.

Un nom qui fait vendre

La peinture, redécouverte pendant le confinement (Omar dessinait et peignait quand il était enfant) est pour lui une forme de thérapie. Elle lui permet aussi depuis quelques mois de vivre de son statut d’artiste, enregistré lors de son arrivée en France. Les tarifs de ses tableaux qui se vendent désormais dans le monde entier vont de 750-800 euros à 2 000-2 500 euros.

Ni Omar ni Pascal Martin ne se font trop d’illusion sur ce qui pousse les gens à acheter ces toiles. « Il n’y a pas un nom qui soit plus connu au niveau international que celui des Ben Laden », souligne le gérant de la brocante. « Ça a tout de suite suscité de l’intérêt ».

Il y a ceux qui aiment sa peinture et puis ceux qui veulent investir dans quelque chose dont ils pensent que ça va monter.

Pascal Martin

Gérant Arielle Brocante

Alors oui, le nom de Ben Laden fait certainement vendre des toiles qui sans cela resteraient peut-être dans l’anonymat le plus total. Mais au-delà de l’intérêt pictural qu’elles ont ou n’ont pas (chacun jugera selon ses propres critères), elles racontent surtout l’histoire d’un homme qui a retrouvé une forme de paix grâce à la peinture. Et grâce à qui le nom de Ben Laden peut désormais véhiculer d’autres images que celles de deux tours qui s’effondrent sur des centaines de vies.

Les peintures d’Omar ben Laden sont exposées à Arielle Brocante, 4 Route de Domfront, au Teilleul (Manche). Une exposition-vente aura lieu cet automne à Paris.

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/en-normandie-omar-ben-laden-tente-de-se-faire-un-nom-en-exposant-ses-toiles-dans-une-brocante_5239630.html

Curieux de voir tous ces gens courir après une toile de « Ben Laden » avec le plaisir de dire à leurs invités : voyez, nous avons ici la toile d’un grand artiste, le fils d’Oussama Ben Laden.
Et Marie-Chantal et Paul-Henri, de passage chez Brigitte et Pierre dans le 16ème, de ne point en revenir…
Par contre, quand une Marine le Pen prend ses distances avec son père au point de l’exclure du FN à cause de quelques dérapages verbaux, son nom la pourchasse jusqu’à la nuit des temps…
Cherchez l’erreur.

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11 Commentaires

  1. Le fils n’est pas responsable des effroyables horreurs de son père. Ceci dit, pour un mec qui s’est acclimaté à la Normandie, je n’ai pas remarqué sur les tableaux qu’on peut voir sur les photos, un paysage (la baie d’Écalgrain) ou une nature morte (une bouteille de calva, une assiettée de boudin aux pommes, une bolée de cidre et un grand pot de crème) qui me rappelle ma région natale !

  2. Mon commentaire sur sa tête de « brave homme » ne plait pas au modo ?
    Vous conviendrez qu’il ne ressemble pas à ces tueurs musulmans comme les Pakis ou les Afghans.
    Il a le droit d’être pris pour un homme ordinaire qui veut vivre une vie ordinaire, je ne le vois pas en train d’égorger SAMUEL PATY, je ne le vois pas hurlant, le visage déformé par la haine.
    On ne choisit pas sa famille et on a le droit de s’en éloigner.

    Ce qui me choque, c’est l’achat par les Français béats de posséder une croute signée OBL.

    • Tout à fait d’accord avec vous, aucun commentaire de vous censuré dans la corbeille, je suppose que votre commentaire, trop long, n’a pas été accepté par le robot ou alors mauvaise manoeuvre de votre part en le postant ?

      • Ah ! sans doute@Christine . Merci pour la réponse, ça fait plaisir de voir que vous pensez pareillement. Bonne journée.

  3. Il a l’air d’un brave homme qui fuit son hérédité.
    Sa peinture n’est vraiment pas aboutie, il ne vend que sa signature.

  4. Je connais le monde la peinture, je suis un ancien graphiste professionnel et je trouve que sa peinture fait très amateur ou peintre du dimanche, on sent un manque de pratique et d’expérience, c’est d’un niveau très faible et il faudra de nombreuses années pour que sa peinture devienne vraiment intéressante s’il continue dans cette voie. Seul le nom Ben Laden peut intéresser quelques fanatiques.

  5. Mon oncle corse peignait des croûtes plus élaborées que ça…c’est d’un mièvre et d’une pauvreté picturale…
    mais bon les goûts et les couleurs ne se discutent pas hein.
    Moi ce qui me fout les boules, c’est que contrairement à ben laden fils ( qui n’est peut-être pas son père, je NOUS le souhaite) je devrais attendre d’avoir 67 piges ( si tout va bien pour moi et si retraite il y a) pour m’occuper à faire joujou avec de la peinture.

  6. . C’est au Teilleul, une commune de 1600 habitants dans la Manche,
    Il fut un temps où il habitait dans le département de l’Orne, d’ailleurs je crois que c’est dans ce département qu’il s’est installé la première fois?

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