Cultivons notre jardin : préparez votre indépendance, votre autarcie, votre santé

Jardinage:

Mes ancêtres étaient des paysans brabançons, mon père était professeur de pédagogie mais ma mère est restée paysanne, je suis physiothérapeute et paysanne, ma fille est secrétaire et jardinier diplômée et paysanne = nous avons toujours vécu avec des animaux et des plantes.

https://ripostelaique.com/ma-longue-minute-encore-plus-nature-que-dhabitude.html

 Nous (ma fille et moi) disposons d’un jardin d’environs 500m2

Nous cultivons un potager d’environ 54m2

Plus deux petites serres = environs 4m2

Et une «couche» de 7,50m2 que j’ai construite avec des panneaux de chantier et 5 fenêtres récupérées chez un jardinier https://www.un-jardin-bio.com/la-couche-chaude/

Le coin topinambours: environ 4 m2 (il faut les tenir à l’écart car ils sont envahissants.)

Total du potager:  environs 70 m2 que j’ai commencé en 1996 avec 4 m2.

En hiver nous isolons nos serres et la couche avec des panneaux d’isolation de chantier.

Y a-t-il une surface minimum? Ça dépend de ce que l’on veut et comment on le fait. Dans un pot à fleurs vous pouvez cultiver des tomates que vous dégusterez tout l’été. La ferme de la Grelinette, avec seulement 1 hectare, a une production suffisante pour vivre de la vente de sa production.

 Au départ, il y a 26 ans, la terre de notre jardin était pauvre: montagne, granit acide, sable, pierres et située sur un remblais pour former une terrasse, comme en montagne.

A force de rajouter des couches de compost, maintenant, notre terre est saine et bonne, mais plus on la chamboule, plus l’eau de pluie qui filtre emporte la terre et les substances nutritives et laisse les cailloux, donc il faut la traiter délicatement: pas de machines.

 Nous n’employons aucun produit chimique.

Nous avons installé un système avec des citernes pour récupérer l’eau de pluie, de la douche et de la lessiveuse – nous n’employons que des produits bio/biodégradables – pour quand, pendant la sécheresse, il est interdit d’arroser.

 Machines: elles coûtent cher à l’achat et à l’emploi et consomment de l’essence ou de l’électricité, qu’il n’y a pas en cas de pénurie.

La tondeuse à gazon oui, aussi longtemps qu’il y aura de l’essence mais il faut apprendre à faucher l’herbe avec une faux et cette herbe sert à butter les pommes de terre, d’ailleurs plus vous jardinez, moins vous aurez de gazon…

 Pour le premier déboisement: ça coûte moins cher de demander le travail à un jardinier qui a les machines ou de les prendre en location, mais cela ne vaut pas la peine d’investir dans un motoculteur.

Les machines pèsent et compactent le sol, le rendent imperméable et finalement incultivable. Le mieux c’est à la main. Commencez par un petit carré de 4m2 et puis petit à petit élargissez.

Quand, la première fois, le sol a été préparé pour le potager, ensuite, il faut le laisser le plus tranquille possible, même pas le bécher mais l’aérer avec une grelinette pour ne pas détruire les réseaux de microfaune/microbiologie.

Parmi les meilleurs conseillers que nous avons trouvés:

 

Le broyeur consomme beaucoup d’électricité et on peut s’en passer: il suffit de couper en bouts de 15cm de long (avec un sécateur) qui vont dans le compost – les branches plus grosses nous les laissons sécher et elles sont idéales pour allumer le feu ouvert ou le poêle à bois.

 

Compost

Toutes les “mauvaises” herbes et déchets végétaux vont dans le compost – pas d’os, ni de viande, poissons ou fromage qui pourrissent et attirent les renards, fouines et chats – Les os vont dans le feu ouvert et les cendres vont dans le compost. Un compost bien fait ne sent pas et produit une terre saine et riche.

 Il y a des trucs, souvent de grand-mère… Il faut arracher les «mauvaises» herbes et leurs racines – respecter les phases de la lune – planter en voisinage des légumes et des fleurs qui s’aiment car ils vont s’éviter les parasites et se stimuler réciproquement à la croissance – des légumes qui ne s’aiment pas vont s’entretuer – laissez un exemplaire fleurir et semer ainsi l’année suivante apparaissent des plantes spontanées… non plus bien plantées au cordeau mais vigoureuses car elles poussent dans le terrain qui leur est favorable. Idem: laissez vos tomates pourries dans le potager: elles vont repousser l’année suivante, chez nous c’est entre les framboisiers.

 

Les fleurs embellissent votre jardin, elles repoussent certains parasites, elles attirent et nourrissent les abeilles qui vont polliniser vos fruits. Beaucoup de fleurs sont comestibles et elles élèvent votre âme.

 

Depuis quelques années nous n’achetons pratiquement plus aucun légume.

Préférez la diversité comme ça si une espèce rate, vous compensez avec une autre. Tout ça un peu dans le désordre: il n’est pas possible de tenir tout parfaitement «propre», à un certain stade la nature nous échappe, comme une forêt vierge, mais nous y avons nos légumes pour chaque jour. Au supermarché on choisit ce qu’on veut, au jardin on prend ce qu’il y a suivant la saison. Prévoyez des légumes d’hiver comme les choux ou les topinambours.

 

Que planter? Il faut penser ! Pendant l’été et l’automne il y a de trop mais pendant l’hiver et le printemps il n’y a rien… Il ne suffit pas de produire, il faut aussi conserver.

Nous avons des légumes de base «pour la faim» comme des pommes de terre, topinambours ou haricots et des «delicatessen» comme les asperges ou les épinards et toute espèce de salades. La roquette a semé, on trouve des plantes partout. Nous en avons même pendant tout l’hiver.(vitamine C garantie!)

 

Le surplus: nous le stérilisons dans des bocaux ou le séchons comme les herbes aromatiques pour faire des thés et tisanes. Nous faisons d’autres «délicatessen»: les courgettes en aigre doux, des jus de rhubarbe et de raisin, des sirops de menthe, des liqueurs de roses ou de nèfles. Ça prend beaucoup de temps mais quand, à Noël, vous servez des fraises au rhum de votre jardin c’est autre chose que des ananas en boîte…

De nombreuses recettes se trouvent sur Internet du genre «comment conserver les laitues»… même les laitues!

N’investissez pas en machines agricoles mais en moyens de conservation: casserole pour extraire le jus, bouteilles et pots en verre pour stériliser et tenez compte du prix de l’électricité. Travaillez soigneusement pour éviter les ratés qui sont du gaspillage de temps, produits et électricité.

Attention au congélateur: en cas de pénurie d’électricité tout est perdu.

 

Dès que vous aurez pris goût au jardinage, vous n’aurez plus envie d’aller chopper la dysenterie dans les Seychelles ni le chikungunya dans les Maldives, vous serez heureux dans votre jardin, votre garde-manger et votre tirelire.

LE truc: le plus possible laisser faire la nature, même s’il vous semble qu’elle est désordonnée: si elle est heureuse elle produit. C’est un être vivant, une amie avec qui vous êtes en syntonie, elle vous aime, il suffit que vous l’aimiez. Comprenez les messages qu’elle vous envoie: pourquoi telle plante meurt ici mais repousse là…

Un plus: une ruche, chez un voisin ou chez vous… mais ça c’est une autre aventure …

 

Ça ne tombe pas du ciel: il faut du respect, du travail et de la patience et apprendre chaque jour un peu plus dans des livres, sur Internet mais surtout grâce à l’expérience. Plus c’est simple, mieux c’est!

Informez-vous aussi au sujet des plantes «sauvages» comestibles comme les orties ou les pissenlits https://www.ctendance.fr/jardin/liste-30-plantes-comestibles-sauvages/

Informez-vous au sujet d’expériences comme Findhorn:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_Findhorn

Et oui, c’est vrai: le jardin c’est la santé: c’est l’alimentation saine mais aussi la gym et le fitness, la vitamine C et la vitamine D du soleil et c’est la meilleure (psycho) thérapie.

https://www.youtube.com/watch?v=Ef_M4RI_VfM

Anne Lauwaert 2.VI.22

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10 Commentaires

  1. Merci pour vos commentaires je suppose que la rubrique jardin est aussi destinée à continuer les échanges surtout si la situation tourne au vinaigre… il va falloir s’entre aider ! bon travail et surtout bon plaisir au jardin !

  2. Ça donne envie…
    Nous on commence petit car comme vous dites, cela ne s’improvise pas. Tomates, un plan de courgette, rhubarbe, patate et radis. Merci pour le conseil salade.
    Mais depuis l’année dernière déjà, notre sol a meilleure allure et c’est encourageant.
    Il est vrai que c’est toujours plus difficile à penser son potager ppour l’hiver…

    • Il y a une alimentation d’hiver: tous les choux, tous les haricots que vous pouvez laisser sécher, les navets, poireaux . certains céleris, carottes, patates etc. laissez-les le plus longtemps possible dans la terre ou protégez-les avec les “mauvaises” herbes que vous aurez arrachées et laisser sécher , les topinambours sont très utiles on peut les laisser en terre même sous la neige ! ils sont délicieux, poussent tous seuls, et sont très sains aussi pour les personnes avec diabète.

    • Il faut connaitre les plantes sauvages surtout les comestibles et les herbes médicinales , inutile d’acheter les tisanes si vous pouvez simplement les cueillir dans la nature !

  3. Si Monsieur Bourguignon voulait bien Ar ti cu ler ses propos ,on pourrait suivre !!!!!
    Par ailleurs vous suggérez de suivre des conseils sur internet!! Hélas il faut faire le tri. Tout le monde peut se croire jardinier ,il y a donc beaucoup de ”rigolos”

  4. Ravi de cette évocation de Claude Bourguignon !!! Il faut regarder ses vidéos (avec Lydie son épouse).

    Je le cite quand je parle à des vegans obtus (je suis comme eux outré du sort des bêtes actuellement, ayant connu le respect des bons éleveurs et personnellement de mes grand-père et père qui connaissaient chacune de leurs vaches ou brebis -sans parler des chevaux) : il prône un retour à l’équilibre agro-sylvo-pastoral vertueux (donc élevage à petite échelle, pour fertiliser) qui existait avant l’agriculture industrielle, polluante et destructrice du milieu et qui rend malade. Extraits : https://www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2015-2-page-47.htm

    • Après la guerre il a fallu produire vite et beaucoup, ensuite on est tombés dans l’agriculture industrielle… il n’est pas nécessaire de manger beaucoup de viande ni de produits laitiers. Nos agriculteurs sont pris au piège : il faut leur donner la possibilité d’en sortir en payant un prix juste pour des produits de qualité : manger moins mais mieux – le fanatisme est néfaste : il y a des gens plus végétariens, d’autres plus carnivores , cela dépendrait de nos ancêtres préhistoriques et groupe sanguin ? Cela dépend aussi des besoins de notre corps : actuellement je suis très végétarienne mais j’ai eu une longue période pendant laquelle j’ai dévoré du hachis cru… Ma mère était une vrai « carnassière » … et pourtant elle a vécu plus de 100 ans… Il faut écouter le corps.

  5. Merci Anne Lauwaert. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article ainsi que d’autres riches en informations. J’apprends à reconnaître les plantes sauvages, car la nature ne produit rien de superflus. Que de richesses, mais que d’ignorance de ma part. Il est très important que l’école de nos jours se réfère aux gens expérimentés et plus seulement à la théorie qui sans pratique ne sert pas à grand chose. Il est tellement agréable de travailler la terre de ses propres mains sans additifs ni chimie. A la clé sérénité et retour à la nature. Merci encore.

  6. Très bien.
    Précision : il y a des vols dans les potagers de ville ( jardins familiaux ou partagés) donc prévoir plus, ne pas rêver de ce côté là non plus. Une tondeuse par exemple, bien neuve, c’est de l’argent récupéré à la revente.
    Achetez tout à bas prix ( occasion. Ex j’ai acheté une petite tondeuse électrique 10€ très propre, ou mieux encore récupérez des vieux outils gratuitement.

    • C’est un gros problème et s’il y a famine, les gens vont voler la nourriture où il y aura moyen – raison pour laquelle il faut se regrouper entre personnes qui ont le même intérêt. Oui achetez des produits de deuxième main et pensez aussi au non-électrique au cas où nous aurions des coupures… « On ne sait jamais »…

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