Lettre ouverte de l’ex-salafiste Henda Ayari à la salafiste Diams

Ils ont osé présenter le documentaire de Diam’s à Cannes ! Samia Maktouf, avocat de parties civiles du Bataclan, s’insurge :

Réaction ci-dessous de Henda Ayari :

Chers lecteurs et lectrices,

Je tiens tout d’abord à dire que je n’ai rien de personnel contre Diam’s. C’est même tout le contraire. J’ai toujours aimé cette artiste. Mais je ne peux pas rester indifférente à ce qu’elle est devenue et à son témoignage au vu de mon histoire personnelle. Le parcours de Diam’s a beaucoup de ressemblance avec le mien même si je suis loin d’être la grande artiste qu’elle est.

Diam’s s’est convertie à l’islam. Moi, musulmane, j’ai été ravie pour elle lorsque je l’ai su. J’ai compris ce qu’elle pouvait ressentir et cette paix intérieure qu’elle avait enfin trouvée après des années de souffrance car je suis passée par là. En réalité, ce qui m’a réellement troublée ce n’est pas sa conversion à l’islam, mais son adhésion au salafisme qui est une doctrine politique sectaire de l’islam que je connais malheureusement trop bien.

J’ai connu Diam’s en 2003 avec sa chanson DJ. Je l’écoutais en catimini chez moi à l’époque où j’étais salafiste. J’étais mariée, mère de deux enfants et j’avais interdiction d’écouter de la musique car dans le salafisme, la musique est interdite, comme beaucoup d’autres choses. Mais comme j’avais beaucoup de mal à accepter les interdits, il y a certaines choses que je faisais en cachette de mon époux (et je m’en voulais d’ailleurs) comme par exemple prendre des photos de mes enfants ou fêter les anniversaires.

J’ai découvert le salafisme en 1998. J’ai commencé à devenir pratiquante musulmane lorsque j’étais à l’université. J’ai décidé de prier et de porter un petit voile tout en continuant mes études. Mais après avoir rencontré une personne salafiste, j’ai été radicalisée, aussitôt mariée et je suis tombée dans le piège de la secte salafiste en moins de 3 mois.

Je me suis retrouvée mariée avec un homme franco-tunisien qui revendique son appartenance au salafisme, que je ne connaissais pas et à partir de là, le piège s’est refermé sur moi. Celui-ci m’a fait subir un véritable lavage de cerveau, et a fait de moi une parfaite salafiste.

Je suis restée mariée presque 10 ans, j’ai eu trois enfants et je peux dire que j’étais devenue l’esclave de mon mari et prisonnière dans mon propre foyer.

Dans le salafisme, la femme doit obéir aux ordres de son époux. On lui fait subir un véritable lavage de cerveau. On lui enseigne que le paradis est sous les pieds de son époux. Un mari à tous les droits sur sa femme qui est totalement dépendante de lui à tous les niveaux. Si elle est maltraitée, elle n’a pas de solution extérieure car les femmes salafistes ont interdiction de rentrer en contact avec des personnes extérieures et surtout pas les services sociaux, la justice ou la police. Toutes ces choses dans lesquelles se perdent les « mécréants ».

Voilà pourquoi, lorsque j’ai appris que Diam’s s’était mariée en 2015 avec Faouzi Tarkhani, un franco-tunisien qui a écrit et publié en 2016, son livre Mal vu où il revendiquait avec fierté son appartenance à la doctrine salafiste, j’ai été alertée, moi qui venais tout juste de sortir de cet enfer et qui sortais au même moment que lui mon premier livre J’ai choisi d’être libre : rescapée du salafisme en France chez Flammarion.

En me renseignant sur l’époux de Diam’s, j’ai su qu’il avait publié un autre livre en 2018 ou il raconte plusieurs histoires mettant en lumière des personnes sauvées par l’islam. Ces histoires ont pour principal message de mettre en avant la valeur rédemptrice du vrai islam, selon lui, le salafisme.

J’ai été aussi alertée quand j’ai su que Diam’s et son mari Faouzi Tarkhani avaient décidé de s’installer en Arabie Saoudite en 2017, pour faire leur hijra (l’émigration en terre islamique).

Alertée, mais pas étonnée, car dans le salafisme la hijra est obligatoire : c’est-à-dire que ceux qui suivent cette doctrine doivent obligatoirement quitter le pays des « mécréants », l’islam étant incompatible avec la société française. Et pour un salafiste, l’Arabie Saoudite, la terre de naissance de la doctrine salafiste est l’endroit parfait ou s’installer.

C’est d’ailleurs en Arabie Saoudite que Diam’s a fondé en 2019 une agence de tourisme religieux nommée Hégire voyages, spécialisée dans l’organisation des pèlerinages à la Mecque des voyageurs musulmans.

J’ai su par la suite qu’en 2020, elle avait décidé de quitter l’Arabie Saoudite avec sa famille pour s’installer dans l’une de ses résidences. Elle vivrait entre sa propriété principale des Yvelines et sa luxueuse demeure de Marrakech.

En 2018, j’ai été contactée par un réalisateur Suisse qui m’a proposé de participer à un film documentaire avec Diam’s, il m’a dit que nous avions deux parcours opposés et que ce serait intéressant de faire un film avec les témoignages de chacune mais j’ai refusé sa proposition parce que j’ai estimé que je ne souhaitais pas participer à la promotion du salafisme à travers Diam’s. C’est une doctrine que je dénonce et combat depuis les attentats de Paris.

J’ai été insultée, j’ai reçu beaucoup de menaces de mort depuis que j’ai pris la parole pour dénoncer le danger du salafisme. Depuis 2015 j’ai fondé une association et je suis investie dans la lutte contre l’islamisme mais surtout en faveur des droits des femmes.

Je connais bien le salafisme. C’est un mouvement politique venu d’Arabie Saoudite. Des « savants » saoudiens imposent des règles précises à suivre dans la manière dont on doit vivre, à travers des livres, des conférences et une propagande mondiale financée par l’État Saoudien. C’est à partir de là qu’il y a eu énormément de conversions dans le monde et aussi dans les banlieues françaises où la jeunesse cherche son identité. Ce retour aux sources leur permet de s’identifier et de faire partie d’une communauté bien spécifique.

C’est pourquoi je pense, et surtout je sais pour l’avoir subi, qu’il y a grand danger à diffuser le témoignage de Diam’s vêtue de l’uniforme salafiste. Même si elle ne fait pas de prosélytisme directement, elle offre un témoignage extrêmement positif sur son nouveau mode de vie qui fait penser qu’elle a trouvé le paradis sur terre. Elle l’a d’ailleurs peut-être trouvé et j’en suis ravie pour elle. Mais la plupart des femmes salafistes ne sont pas Diam’s avec son expérience de vie et ses moyens financiers.

Si par exemple elle décide de ne plus vivre en Arabie Saoudite ou même de quitter le salafisme, elle pourra partir ou elle veut. Elle en a les moyens, les réseaux. Elle peut se prendre en charge, vouloir, décider…Son milieu social et ses moyens financiers favorisent sa liberté. A l’extrême limite, elle pourrait même recommencer à gagner sa vie en faisant de nouveau de la musique.

Ce n’est malheureusement pas le cas de la plupart des femmes qui vivent sous la dépendance de leur époux à tous les niveaux que ce soit financier, matériel, psychologique. Elles n’ont pas la possibilité de travailler, surtout dans la mixité, et sont la plupart du temps prisonnières au foyer. Même si elles trouvent la force morale de vouloir se sortir de ce piège (et ce n’est déjà pas évident quand on vous a lavé le cerveau et qu’on a peur de l’enfer), il est techniquement extrêmement difficile de savoir du jour au lendemain faire tout ce qui vous était interdit depuis des années. Ces femmes se retrouvent dans des situations extrêmement difficiles et c’est très compliqué de ne pas se noyer.

Je suis passée par là et j’ai reçu énormément de témoignages de femmes qui ont beaucoup souffert après avoir vécu dans cette doctrine sectaire.

Je ne dis pas que toutes les femmes qui sont salafistes souffrent et vivent un enfer, je dis juste que c’est une doctrine extrêmement dangereuse pour les femmes et pour les sociétés car dans le salafisme, le djihad (la guerre sainte contre les « mécréants infidèles ») est obligatoire. Pour les salafistes, la vie ne vaut rien, elle est uniquement la prison du croyant.

Je suis inquiète de l’influence que Diam’s peut avoir sur des jeunes filles fragiles et naïves qui la prennent comme modèle et qui peuvent être tentées par une conversion au salafisme. Comme Diam’s. En imaginant qu’elles auront une vie de paix et de pur bonheur. Comme Diam’s. Les jeunes filles qui écoutent et prennent Diams comme exemple n’auront jamais la même vie qu’elle. Ce n’est pas la réalité mais de la poudre aux yeux. C’est pour cela qu’il faut être très vigilant et c’est pour cela que j’ai décidé d’en parler sur les réseaux sociaux parce que je suis passée par là.

Moi aussi, j’y ai cru quand j’avais 21 ans, j’ai idéalisé l’islam et je croyais que le salafisme était le vrai islam mais je me suis trompée.

Le fait que certains journalistes (de la bien pensance) et médias banalisent cet état de soumission sectaire me surprend et m’inquiète.

Au pays des droits de l’homme, au pays des Lumières, il est hallucinant de voir que Thierry Frémaux, le directeur général du festival de Cannes, donne une tribune inouïe au film autobiographique de Diam’s, Salam, co-réalisé par Diam’s elle-même. Les islamistes adeptes du salafisme n’auraient pas pu rêver mieux pour propager leur doctrine. Cette propagande dangereuse doit être dénoncée au nom de tous les défenseurs de la liberté. Ce relai inattendu et honteux doit avoir une réponse.

Ils ne se rendent pas compte du danger pour la jeunesse ? Ont-ils déjà oublié que ce sont des salafistes qui ont commis les attentats ?

Leur viendrait-il à l’idée de promouvoir un film dans lequel Tom Cruise vante les bienfaits de la scientologie ? Personne n’est dupe du sort du scientologue de base. Tout le monde sait qu’il est la vitrine pailletée d’une secte qui fait énormément de dégâts. Malheureusement, et peut-être sans s’en rendre compte, Diam’s est le Tom Cruise du salafisme.

Et lui donner la parole sur ce sujet est au mieux une ignorance bisounours de bonne foi et, au pire, une complicité criminelle qui ignore délibérément les souffrances de milliers de femmes prises au piège.

Il est nécessaire d’éveiller la conscience des jeunes pour qu’ils ne soient pas tentés de tomber dans l’idéalisation de l’islam rigoriste. Contrairement à ce que veulent faire croire les salafistes, ce n’est pas ça le vrai islam. La religion musulmane apporte un message de paix alors que le salafisme prône la guerre sainte, la conquête politique et la soumission totale des femmes.

Il est important qu’ils comprennent bien qu’il y a une grosse différence entre l’islam et le salafisme, c’est une dérive sectaire de l’islam, un mouvement qui a pris en otage l’islam et les musulmans et qui est un réel danger pour les femmes et pour les démocraties.

Voilà pourquoi il est de notre devoir d’alerter et d’en parler pour réveiller les consciences. Et à travers cette tribune, j’ai voulu faire ma part.

Henda Ayari

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15 Commentaires

  1. Christine, à la fin de l’article, vous laissez dire à Henda Ayari : “Contrairement à ce que veulent faire croire les salafistes, ce n’est pas ça le vrai islam. La religion musulmane apporte un message de paix…” — Ah bon !?

  2. Quelqu’un a déjà écouté du Diam’s ?
    Non ? Bon, alors continuons, on ne perd sans doute rien !

  3. Ce lardon était parti vivre en arabie saoudite elle aurait dû y rester jusque a sa mort que j’espère proche elle verra son dieu de près cette conasse !

  4. Y a pas de modérés dans cette secte barbare.
    Un muzz modéré c’est un muzz mort ou pas encore né…

  5. Salopes. L’islam est intolérant, moyenâgeux et criminogène et n’a rien a voir avec notre culture, nos mœurs et nos lois et encore moins avec notre religion. L’islam n’a rien à foutre chez nous, salafiste ou pas. Dehors. Tous ceux qui font venir et qui tolère cette secte satanique sur notre sol, sont des imbéciles, des idiots utiles et des criminels et devront un jour répondre de leurs actes. Lisez l’histoire du Liban en 1975 et le massacre de Oran en 1962 et attendez vous à avoir un jour la même chose en France. L’islam religion d’amour et de paix……mon cul.

    • Rien n’est bon dans l’islam, c’est tout le contraire du cochon, je ne pense plus qu’à ça, quand est-ce que nous serons débarrassés de toute cette faune islamique ? je donnerais tellement cher pour revenir dans les années 70, je me sens tellement en décalage avec cette société pourrie, s’il doit exister une guerre alors choisissons bien notre guerre, il faut chasser l’islam de l’Occident et non les Russes.

  6. Le salafisme n’a pas pris l’islam en otage, le salafisme EST l’islam. Les salafistes sont de bons musulmans, ils ne sont pas une secte musulmane.
    Les non-salafistes, ou musulmans dits “modérés” sont des musulmans partiels, parce que l’islam intégral, tel que défini par le coran et l’exemple de la vie de Mahomet, est une telle merde que c’est insupportable pour un humain normal.

  7. Encore une musulmane qui défend l’islam, qui apporterait selon elle, la paix intérieure, quelle grosse arnaque !!.
    Il n’y a qu’un islam et il est intolérant, mortifère, violent, arriéré, agressif et conquérant. C’est un dogme archaïque du 7ème siècle, ceux qui se convertissent sont aveugles.
    L’islam est incompatible avec nos valeurs françaises, incompatible avec la connaissance, incompatible avec la modernité, incompatible avec l’évolution.
    Je suggère à ces deux donzelles de s’isoler dans le désert sous une tente, pour y vivre leur idéal.

  8. (Partie 2)

    Ce n’est pas les jeunes paysans qui se chercheraient une identité : eux, ils bossent déjà dans l’enfance ou l’adolescence (pas le choix : il faut bien apprendre le métier ET aider la famille).
    …pas le temps ni l’énergie de faire les malins ou les c*ns…!
    Et en plus, ces “jeunes paysans” ne se plaignent pas!! (Gentils, polis, travailleurs… pas comme certaines “chialeuses”!)

    Il y a de ces claques qui se perdent, chez une partie des jeunes d’aujourd’hui (dans les pays tenus par la secte mondialiste, j’entends)…
    (Il y a des filles bien Françaises, de familles NON musulmanes, qui n’ont tellement pas d’identité ET qui s’emm*rdent tellement qu’elles portent le voile… et je parle bien d’en France, hein!)

    (…Un grand merci pour ce texte!!!)

  9. (Partie 1)

    Pourquoi on continue à parler de Diam’s, au juste?
    …Elle a une identité, maintenant?

    Plus sérieusement : Diam’s ne sortira JAMAIS du Salafisme.
    J’en suis persuadée pour une raison toute simple : il s’agit d’une personne de très mauvaise foi, qui est tellement médiatisée qu’elle ne reviendra jamais en arrière pour la simple raison qu’elle est incapable d’admettre qu’elle s’est trompée.
    (On l’imagine admettre “avoir eu tort” devant tout un public?!)
    …Elle m’a toujours parue narcissique à ce point…

    Quant aux jeunes des banlieues… commençons donc par leur vendre une identité, puisqu’ils ne sont pas fichus d’en avoir une!
    Si ils étudiaient et/ou travaillaient sérieusement… si ils ESSAYAIENT de réussir QUELQUE CHOSE de leur vie… ils seraient bien trop fatigués pour se chercher une identité… d’autant plus qu’ils en auraient déjà une, pour le coup!
    Même BRICOLER, ça les occuperait…!
    (Et leur enlever ce smartphone des mains : les portables à clavier, c’est suffisant!)

  10. Bonjour,

    Merci pour ce texte.

    La conclusion est totalement tordue : comment, à la Mecque, qui est ce qu’est Rome pour le catholicisme, on ne pratiquerait pas le “vrai islam” ?

  11. Ce texte de Henda Ayari est très beau et très poignant mais il semblerait malgré tout qu’elle n’ait pas lu le coran car cet ignoble écrit prône de partout la haine et le massacre des infidèles. La ” religion ” musulmane est une erreur à elle toute seule et les musulmans qui pratiquent cette ” religion ” de façon modérée n’appliquent pas le coran où ne l’ont jamais lu ce qui est tout à leur honneur. Sans le savoir ils sont dans l’esprit du Christianisme d’où les nombreuses conversions de musulmans vers le Christianisme ceci bien entendu dans le plus grand silence.

  12. L’islam est déjà une religion dangereuse en elle-même. Incompatible avec les valeurs de la République. Un point c’est tout. Diams ou pas.

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